L'infirmier référent dans la prise en charge d'une ... - Infirmiers.com

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CONCLUSION
Je dois tout d'abord dire que ce Travail de Fin d'Etudes m'a permis de conforter
mon projet professionnel. D'une part, parce que la recherche fut très enrichissante, à
travers tous les ouvrages que j'ai pu étudier, mais aussi et surtout grâce à l'équipe
soignante qui m'a fait partager sa pratique et son enthousiasme.
Avant d'aborder les difficultés rencontrées dans mon Travail de Fin d'Etudes, je
tente maintenant de résumer le développement de ma recherche.
Si l'anorexie se déclare à l'adolescence, elle trouve sa fondation dans une
défaillance au niveau des toutes premières relations. Cette défaillance perturbe ce que
Winnicott qualifie de "capacité à être seul" ; une capacité qui s'établit en parallèle avec
les premières relations où l'alimentation (incorporation orale) est survalorisée. Cette
étape qui donne naissance au complexe d'Oedipe, à la triangulation, est perturbée. La
séparation des parents avec l'adolescente devient problématique et l'individuation de
cette dernière l'est tout autant.
Pour combler cette défaillance, l'adolescente souffrant d'anorexie reprend
l'incorporation non pas sur un mode fantasmatique mais sur un mode actif. Elle rejette
sa sexualité par peur de se faire rejeter par ses parents. Elle tente donc de refouler cette
sexualité en refusant activement toute nourriture. L'adolescente garde ainsi un corps de
petite fille, jusqu'à ce que ses parents s'aperçoivent, souvent tardivement, qu'il y a un
problème.
C'est dans ce contexte que cette adolescente peut être prise en charge au sein de
l'unité décrite ici. C'est dans ce lieu que l'infirmier référent a sa place, pour aider cette
adolescente à retrouver une autonomie satisfaisante. Je dois rappeler que l'unité et
l'équipe qu'elle incarne, avec notamment l'infirmier référent, ne sont qu'une étape dans
cette recherche d'autonomie. Une psychothérapie, à la suite de cette prise en charge est
bien souvent nécessaire pour potentialiser cette autonomie.
La difficulté majeure de cet écrit aura été pour moi de rendre compréhensible ce
qui ne l'était pas pour moi, en tout cas au départ. J'entends par là la complexité d'une
pathologie telle que l'anorexie mentale et plus particulièrement le développement
affectif de l'enfant avant d'arriver à une période d'état non moins difficile à comprendre.
Cette compréhension reste encore difficile. Un sociologue a dit que "ce qu'il faut
travailler, c'est ce qui nous travaille".