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Evolution de la relation mère enfant selon trois phases :
1. L'intégration du Moi.
a) La première organisation du Moi :
Selon Winnicott (1), si l'environnement fait défaut, le Moi reste immature.
L'enfant ressent alors une angoisse extrême. Il a recours à la désintégration, c'est à dire
la production active d'un état de chaos, pour lutter contre la non-intégration.
"... Enfant, j'éprouvais toujours une angoisse sourde. J'avais horriblement peur du
noir et du satyre qui viendrait m'enlever la nuit pendant que je dormais. La présence des
gens me rendait nerveuse. Je préférais rester dans ma chambre, la porte bloquée par ma
commode, blottie dans un coin de mon lit avec un livre. Dix ans plus tard les thérapeutes
diront : Marya veut vivre dans un monde à elle... Vigilance extrême. Peur énorme de
l'abandon. Domine sa peur de la perte par une peur de la nourriture." (2)
Au départ en fusion avec sa mère, l'enfant perçoit des objets subjectifs, une
brève expérience d'omnipotence, empreint de toute puissance magique. C'est la
répétition de ces expériences qui donne de la force à son Moi faible. L'identification
primaire qui établit déjà "le sentiment d'être" et qui est à la base du sentiment de soi,
c'est à dire de l'identité. "L'identification primaire" et ses conséquences "est étroitement
corrélative de la relation dite d'incorporation orale." (3) Cela rejoint ce que je notais
quand j'évoquais la préoccupation maternelle primaire.
2. La personnalisation.
Selon Winnicott "Le Moi se fonde sur un Moi corporel, mais c'est seulement
lorsque tout se passe bien que le nourrisson commence à se rattacher aux corps et aux
fonctions corporelles, la peau étant la membrane frontière."(4) H. Bruch (5) considère
que le trouble fondamental et spécifique de l'anorexie mentale est un trouble secondaire
à cette constitution de l'image du corps.
Progressivement s'accroît le sentiment d'être réel et la conscience d'avoir une
identité. Une unité différenciée de l'extérieur, c'est le Moi en tant que personne.
Winnicott utilise le terme de personnalisation pour traduire cette étape. Il décrit
également son contraire avec la dépersonnalisation qui selon lui est "la perte d'une union
solide entre le Moi et le corps..."(6)
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1. D.W. WINNICOTT "Processus de maturation chez l'enfant" Ed. Payot. 1989. P 9-18
2. HORNBACKER Marya "Piégée, mémoires d'une anorexique" Ed Bayard.1999. p 26
3. Incorporation orale : Glossaire page 51
4. D.W. WINNICOTT "Processus de maturation chez l'enfant" Ed. Payot. 1989. P 13
5. BRUCH H. "La cage dorée" Ed. PUF 1979 "Dictionnaire de psychiatrie" p 37
6. D.W. WINNICOTT "Processus de maturation chez l'enfant" Ed. Payot. 1989. P 14