L'infirmier référent dans la prise en charge d'une ... - Infirmiers.com

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CHAPITRE VI. ANALYSE
A travers ce qui a pu être décrit au cours de cette synthèse et première analyse, je
peux dire que le travail de l'infirmier référent dans la prise en charge d'une adolescente
souffrant d'anorexie n'est pas évidente.
Je connais maintenant la complexité, environnementale et affective, dans
laquelle se développe une telle pathologie. Je connais également pour l'avoir vu, la
complexité de sa période d'état. Une période d'état à laquelle l'infirmier référent se
trouve confronté plus particulièrement du fait de son implication dans le suivi d'un
contrat de soins.
Je peux aussi dire que cet infirmier référent n'est pas seul dans cette prise en
charge. Il fait partie intégrante d'un projet de soins établi en partenariat avec toute une
équipe pluriprofessionnelle. L'infirmier référent n'existe pas sans l'aide du reste de
l'équipe infirmière. Elle est là pour le conseiller, le soutenir quotidiennement et lui
donner du sens dans sa propre implication.
L'infirmier référent permet le repère humain, nécessaire pour la meilleure
intégration d'une adolescente souffrant d'anorexie ayant perdu le plus souvent tout
repère, au sein de l'unité décrite ici. C'est selon moi la fonction la plus importante dans
ma conception de ce système. Un concept qui se rapproche d'un concept humaniste. Ce
repère humain permettra par la suite une meilleure alliance thérapeutique qui
conditionnera l'évolution de la prise en charge. L'infirmier référent peut ainsi aller au
plus près des difficultés de la patiente, en discuter ensuite en équipe et réajuster ainsi les
actions à mettre en oeuvre.
Quant à la différence entre un soignant homme et une soignante femme dans une
telle prise en charge, je peux dire pour reprendre mon hypothèse de départ, qu'il faut
plus y voir une complémentarité qu'une différence. Nous travaillons avec ce que l'on est,
homme ou femme, et il faut s'en servir. C'est d'autant plus vrai que cette
complémentarité permet de travailler sous deux regards différents la question de la
sexualité très présente autour de ces adolescentes souffrant d'anorexie. Un travail qui
demande une certaine connaissance de soi et de la pathologie elle-même.
En définitive, je peux dire que ce n'est pas le système d'infirmier référent qui est
difficile en lui-même. Il est même selon moi très clair. C'est plus la complexité de la
pathologie qui met en difficulté le soignant. C'est ici que la notion de repère pour le
soignant prend toute sa place. Quand il y a une difficulté, on connaît la place de chacun
dans la prise en charge. Et c'est peut-être là que se trouve la solution à ma
problématique. En plus de mon inexpérience, je n'étais pas référent de la jeune
adolescente qui déjeunait en face de moi ; je n'étais pas celui qui avait décidé avec elle
dans le cadre d'un contrat qu'elle devais manger les trois quarts de son assiette. Je n'ai
pas su me positionner et elle a su s'en servir.