L'infirmier référent dans la prise en charge d'une ... - Infirmiers.com
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séduction, de projection qui peuv<strong>en</strong>t être massifs parce que l'on est un homme sont très<br />
intéressantes, même si ça n'est pas toujours facile. Mais il est important de rep<strong>la</strong>cer ton<br />
rôle et ta fonction tout <strong>en</strong> les autorisants d'être sur le terrain de <strong>la</strong> séduction mais de<br />
leur r<strong>en</strong>voyer que tu utilises ce<strong>la</strong> pour les requestionner, sur leur capacité à être<br />
amoureuse, à être <strong>dans</strong> l'agressivité etc...<strong>dans</strong> une autre sexualité."<br />
Comme ce<strong>la</strong> a pu être abordé <strong>dans</strong> le cadre conceptuel développant l'anorexie<br />
m<strong>en</strong>tale, <strong>la</strong> sexualité (page 14) est très souv<strong>en</strong>t un sujet qui n'est pas abordé <strong>en</strong> famille,<br />
un sujet tabou. Le simple fait d'être adolesc<strong>en</strong>te augm<strong>en</strong>te cette curiosité que je qualifie<br />
de "normale" à cet âge. Cette curiosité est peut-être plus accrue chez des adolesc<strong>en</strong>tes<br />
souffrant d'anorexie du fait qu'elles n'y ont pas trouvé de réponses au sein de leur<br />
famille. Si l'on repr<strong>en</strong>d l'exemple de Marya, l'anorexie lui permet effectivem<strong>en</strong>t de rester<br />
<strong>la</strong> petite fille qui p<strong>la</strong>isait à ses par<strong>en</strong>ts.<br />
Un des rôles de l'infirmier <strong>com</strong>me d'ailleurs celui de l'infirmière est donc<br />
d'essayer de rep<strong>la</strong>cer l'adolesc<strong>en</strong>te <strong>dans</strong> un contexte moins pathologique que peut être le<br />
si<strong>en</strong>. C'est lui démontrer petit à petit que <strong>la</strong> sexualité n'est pas un obstacle à un<br />
épanouissem<strong>en</strong>t de sa personnalité et qu'il n'est pas non plus un obstacle à l'amour que<br />
peuv<strong>en</strong>t lui porter ses par<strong>en</strong>ts.<br />
Interv<strong>en</strong>tion <strong>d'une</strong> infirmière : "Beaucoup d'anorexiques sont cont<strong>en</strong>tes quand c'est un<br />
homme qui les pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> <strong>charge</strong>. Ca leur permet déjà de ne plus être <strong>en</strong> fusion avec <strong>la</strong><br />
mère, de trouver une image plus sécurisante, moins collée. Ce<strong>la</strong> permet un espace. Nous<br />
travaillons trop <strong>en</strong> cercle fermé de femmes avec un pouvoir de <strong>la</strong> femme. L'avantage<br />
d'être une femme est que l'on a une s<strong>en</strong>sibilité au corps qu'on perçoit beaucoup plus, de<br />
même que l'importance de <strong>la</strong> séduction. Une impression d'être plus maternante. Avec les<br />
familles, les mères s'adress<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant que femme à une autre femme, soit <strong>dans</strong> une<br />
rivalité, une agressivité. C'est presque un <strong>com</strong>bat de femmes, sur <strong>la</strong> femme qui saurait<br />
mieux soigner le jeune. Mais ce<strong>la</strong> permet cette agressivité là, qu'elles ne vont pas<br />
dé<strong>charge</strong>r sur les hommes. Cette <strong>com</strong>pétition-<strong>la</strong> de femme à femme se s<strong>en</strong>t beaucoup<br />
plus <strong>dans</strong> les <strong>prise</strong>s <strong>en</strong> <strong>charge</strong>s. Ca leur permet de dé<strong>charge</strong>r cette agressivité quand<br />
elles ne sav<strong>en</strong>t plus trop où le faire."<br />
Deux points sont exprimés ici. D'une part l'idée que l'infirmier peut donner une<br />
autre image que celle de <strong>la</strong> femme souv<strong>en</strong>t très prés<strong>en</strong>te <strong>dans</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de<br />
l'adolesc<strong>en</strong>te souffrant d'anorexie. Ce<strong>la</strong> peut permettre une meilleure <strong>prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong>.<br />
Ce<strong>la</strong> peut égalem<strong>en</strong>t être un frein, <strong>com</strong>me le rappelle un des infirmiers quand il<br />
m'évoque une <strong>prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong>. Une adolesc<strong>en</strong>te pouvait mieux se s<strong>en</strong>tir quand il était là<br />
et à l'inverse moins bi<strong>en</strong> se s<strong>en</strong>tir quand il n'y avait que des femmes au sein de l'équipe.<br />
Ce<strong>la</strong> s'explique <strong>en</strong> partie par le fait qu'il n'y avait que des femmes autour d'elle <strong>dans</strong> son<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t familial.<br />
D'autre part, nous avons aussi l'idée qu'une infirmière peut mieux aborder <strong>la</strong><br />
question de <strong>la</strong> séduction, de femme à femme. Avec égalem<strong>en</strong>t l'idée de <strong>la</strong> confrontation<br />
<strong>en</strong>tre <strong>la</strong> mère et l'infirmière. La mère ne supportant pas l'idée qu'une autre femme ( ici<br />
l'infirmière) puisse pr<strong>en</strong>dre le re<strong>la</strong>is du soin qu'elle apportait à sa fille. Ce<strong>la</strong> permet aussi<br />
à <strong>la</strong> mère de r<strong>en</strong>voyer toute son agressivité sur l'infirmière. C'est peut-être le seul moy<strong>en</strong><br />
qu'elle trouve pour le faire, à un mom<strong>en</strong>t où <strong>la</strong> mère peut être elle aussi <strong>com</strong>plètem<strong>en</strong>t<br />
perdue, ne sachant plus quoi faire et où dé<strong>charge</strong>r son agressivité.