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une etude contrastive de l'arabe et du français dans une perspective ...

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3.3.1. La notion <strong>de</strong> parties <strong>de</strong> discours (PDD)<br />

Toute <strong>de</strong>scription syntaxique nécessite le recours à <strong>une</strong> classification <strong>de</strong>s mots<br />

(lexicaux <strong>et</strong> grammaticaux) <strong>de</strong> la langue. Sans <strong>une</strong> telle classification, il est impossible <strong>de</strong><br />

déterminer les relations <strong>de</strong> dépendance syntaxique entre les éléments <strong>de</strong> la phrase <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

formuler <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> combinaison <strong>de</strong>s mots. La tradition grammaticale parle <strong>de</strong> parties <strong>du</strong><br />

discours ; l’on parle aussi <strong>de</strong> catégories grammaticales ou <strong>de</strong> classes syntaxiques. A propos<br />

<strong>de</strong>s catégories grammaticales, Tesnière dit :<br />

« La pensée ne peut saisir la complexité <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> extérieur qu’en j<strong>et</strong>ant sur lui la<br />

trame d’un système d’idées générales appelées catégories <strong>de</strong> la pensée 61 . Par les<br />

catégories <strong>de</strong> la pensée, l’esprit humain amène le mon<strong>de</strong> à sa propre mesure.<br />

De même, sur le plan <strong>de</strong> la linguistique, le langage ne peut saisir la pensée qu’en<br />

j<strong>et</strong>ant à son tour sur elle la trame d’un système <strong>de</strong> notions générales appelées<br />

catégories grammaticales. Par les catégories grammaticales, le langage amène la<br />

pensée à sa propre mesure.<br />

Les catégories grammaticales concor<strong>de</strong>nt souvent avec les catégories <strong>de</strong> la pensée.<br />

Mais elles n’en restent pas moins sur un plan essentiellement différent. Les catégories<br />

<strong>de</strong> la pensée sont sur le plan psychologique <strong>et</strong> logique. (…) Les catégories <strong>de</strong> la<br />

grammaire sont au contraire sur le plan <strong>de</strong> la linguistique. Comme telles, elles<br />

peuvent varier considérablement d’<strong>une</strong> langue à l’autre. » 62<br />

En eff<strong>et</strong>, les catégories grammaticales, tout en établissant <strong>de</strong>s liens étroits avec le<br />

niveau sémantique 63 , restent au niveau grammatical <strong>et</strong> par conséquent, sont intimement liées à<br />

la langue étudiée. Il est ainsi fréquent <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s catégories grammaticales <strong>dans</strong> <strong>une</strong><br />

langue, qui n’existent pas <strong>dans</strong> l’autre. Les valeurs mêmes d’<strong>une</strong> catégorie donnée varient<br />

selon la langue. Par exemple, pour la catégorie nombre, certaines langues favorisent <strong>une</strong><br />

répartition bipartite en singulier <strong>et</strong> pluriel tandis que d’autres favorisent <strong>une</strong> répartition<br />

tripartite en singulier, <strong>du</strong>el <strong>et</strong> pluriel, avec tout l’impact que cela peut avoir sur l’accord, que<br />

ce soit l’accord suj<strong>et</strong>-verbe ou l’accord adjectif-nom, ainsi que sur les valeurs <strong>de</strong>s différents<br />

types <strong>de</strong> déterminants.<br />

3.3.2. Histoire <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> parties <strong>du</strong> discours 64<br />

La notion <strong>de</strong> classes syntaxiques ou <strong>de</strong> parties <strong>de</strong> discours remonte à la tradition<br />

grecque. Les noms <strong>de</strong>s PDD commencèrent à apparaître en Grèce au IV e siècle av. J.-C., ils<br />

n’étaient pas employés par <strong>de</strong>s spécialistes <strong>de</strong> la grammaire, mais par <strong>de</strong>s gens qui<br />

s'intéressaient au langage comme instrument <strong>de</strong> raisonnement <strong>et</strong> <strong>de</strong> persuasion 65 : les<br />

philosophes <strong>et</strong> les sophistes. Platon (428-348 av. J.-C.) fut le premier, semble-t-il, à avoir<br />

61 C’est l’auteur qui souligne.<br />

62 Tesnière, L. (5 ème édition, 1988). Eléments <strong>de</strong> syntaxe structurale, Paris : Editions Klincksieck, p. 48.<br />

63 « Les catégories grammaticales sont les chefs sous lesquels viennent s’ordonner <strong>dans</strong> chaque langue, selon son<br />

idiosyncrasie, les idées qu’elle a à exprimer. A ce titre, les catégories relèvent <strong>de</strong> la sémantique », Id., ibid, p. 49.<br />

64 L’histoire <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> parties <strong>du</strong> discours est basée, entre autres, sur les notes <strong>du</strong> cours « Des mots aux<br />

syntagmes » <strong>de</strong> Samvelian, In Universite <strong>de</strong> Paris III, Site <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Paris III, [En ligne] http://<br />

www.cavi.univ-paris3.fr/ilpga/pages_personnelles/samvelian/cours/SLFJ3-2.ppt, (<strong>de</strong>rnière consultation le 20<br />

mars 2005).<br />

65 Le mot logos en grec désigne à la fois le discours <strong>et</strong> la raison.<br />

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