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une etude contrastive de l'arabe et du français dans une perspective ...

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Le critère fonctionnel<br />

Martin<strong>et</strong> 68 crée lui aussi <strong>une</strong> théorie <strong>de</strong> la langue, centrée sur son fonctionnement. Il<br />

critique l’idée <strong>de</strong> la distribution comme étant un critère insuffisant pour bâtir <strong>une</strong> <strong>de</strong>scription<br />

<strong>de</strong> la langue. La transformation non plus : elle ne peut pas expliquer, sans un informateur, ni la<br />

raison <strong>de</strong>s transformations, ni leur justesse. Martin<strong>et</strong> fon<strong>de</strong> sa syntaxe sur l’analyse <strong>de</strong>s<br />

relations reliant les différents éléments <strong>de</strong> l’énoncé tout d’abord sur l’angle <strong>de</strong> la fonction,<br />

puis <strong>de</strong> la distribution.<br />

Martin<strong>et</strong> distingue trois procédés syntaxiques fondamentaux, axés sur le type <strong>de</strong><br />

relation que l’unité syntaxique (mot ou construction) entr<strong>et</strong>ient avec le reste <strong>de</strong> l’énoncé :<br />

Tout d’abord, le critère <strong>de</strong> l’autonomie par rapport à l’énoncé : si l’unité ne dépend pas<br />

<strong>du</strong> contenu sémantique, elle peut se trouver <strong>dans</strong> n’importe quelle position ; exemple :<br />

(2) Je le rencontrerai <strong>de</strong>main.<br />

Demain, je le rencontrerai.<br />

Ensuite, si le contenu sémantique <strong>de</strong> l’unité syntaxique ne suffit pas à la lier au reste <strong>de</strong><br />

l’énoncé, la relation avec le contexte est indiquée par un monème fonctionnel consacré à c<strong>et</strong>te<br />

tâche, c’est le critère <strong>de</strong> dépendance ; exemple :<br />

(3) Le livre <strong>de</strong> Jean. ‘<strong>de</strong>’ est un monème fonctionnel.<br />

Finalement, quand l’unité n’est ni autonome, ni liée à <strong>une</strong> autre unité par un monème<br />

fonctionnel, c’est sa place qui est pertinente, <strong>et</strong> c’est donc la distribution qui compte :<br />

(4) Jean aime Marie # Marie aime Jean<br />

Dans le cadre fonctionnel, la distinction entre fonction <strong>et</strong> classe syntaxique n’est donc<br />

pas bien explicitée, les moyens d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong>s mots ne sont pas mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce. Or, toute confusion entre les <strong>de</strong>ux termes est erronée. A. Meill<strong>et</strong> souligne c<strong>et</strong>te<br />

distinction en disant que la différence fondamentale qu’il y a entre classes <strong>et</strong> fonctions<br />

syntaxiques est que les classes varient considérablement selon les langues, tandis que les<br />

fonctions restent toujours plus ou moins i<strong>de</strong>ntiques à elles-mêmes. On a déjà vu que c’est aussi<br />

la position <strong>de</strong> Tesnière. Selon lui, les classes grammaticales servent <strong>de</strong> classificateurs. Ils<br />

perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> répertorier les mots sur le plan grammatical tandis que les fonctions déterminent<br />

les liens organiques unissant <strong>de</strong>s mots isolés en <strong>une</strong> phrase. Tesnière qualifie les classes<br />

d’éléments statiques <strong>et</strong> inertes tandis que les fonctions sont <strong>de</strong>s éléments dynamiques <strong>et</strong><br />

vivantes. C’est c<strong>et</strong>te position que nous suivons <strong>et</strong>, par conséquent, la première section <strong>de</strong> la<br />

partie suivante est consacrée à la classification <strong>de</strong>s mots (= parties <strong>du</strong> discours) en arabe.<br />

3.3.3. Critères <strong>de</strong> classification <strong>de</strong>s parties <strong>du</strong> discours<br />

Avant <strong>de</strong> préciser les critères <strong>de</strong> classification <strong>de</strong>s mots en PDD, parlons d’abord <strong>de</strong><br />

leur nombre. A propos <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong>s classes syntaxiques que doit entr<strong>et</strong>enir la grammaire<br />

d’<strong>une</strong> langue donnée, Tesnière parle d’un optimum quantitatif qui est fonction <strong>de</strong> la<br />

complexité <strong>de</strong> la civilisation que la langue a pour mission d’exprimer. Chaque langue est libre<br />

<strong>de</strong> choisir les classes qui lui conviennent le mieux, <strong>dans</strong> les limites d’un certain équilibre<br />

68 MARTINET, André (1960). Éléments <strong>de</strong> linguistique générale, Paris : Armand Colin <strong>et</strong> (1962). A Functional<br />

View of Language, Oxford : Oxford University Press.<br />

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