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Revue Humanitaire n°13 - décembre 2005 - Médecins du Monde

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Table<br />

ronde<br />

Je crois que le fait que les ONG n’aient plus l’exclusivité de l’intervention<br />

humanitaire, comme le disait Jean-François Mattéi, demande<br />

aussi à être resitué dans l’histoire. D’abord ce sont les États, au moins<br />

autant que les institutions privées, qui ont inventé les secours d’urgence,<br />

l’aide en général. Et s’agissant des institutions privées, elles<br />

étaient de toute façon très étroitement liées aux États, dont elles<br />

étaient en quelque sorte des agents subsidiaires. Donc, si l’on a pu<br />

penser pendant un temps que les ONG seraient les dépositaires<br />

exclusives des actions de solidarité internationale, cela n’a <strong>du</strong>ré qu’une<br />

dizaine d’années — les années 1980 en gros — et encore… puisque<br />

la coopération interétatique occupait quand même à peu près 95 %<br />

<strong>du</strong> volume de l’aide. Donc, je pense que nous sommes aujourd’hui<br />

dans une configuration à peu près classique même si elle suit des<br />

évolutions un peu fluctuantes.<br />

Et j’en terminerai avec un mot sur le Pakistan pour souligner à quel<br />

point le réel doit nous inciter à être vigilants : comme je le disais, il<br />

n’y a jamais ou pratiquement jamais de blessés dans les catastrophes<br />

naturelles… sauf au Pakistan où il y a eu plusieurs dizaines de milliers<br />

de blessés graves. C’est une exception qu’on n’a jamais vue jusqu’à<br />

présent dans les catastrophes naturelles, mais cela montre qu’il faut<br />

tout de même rester attentifs aux évolutions de la réalité, car là, pour<br />

le coup, il y a de véritables besoins médicaux.<br />

Olivier Bernard Je vais passer la parole à Madeleine Moulin,<br />

chargée des relations extérieures à OCHA, le Bureau des<br />

Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires.<br />

Récemment, un article <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> rapportait les propos de l’International<br />

Council for Science qui disait : « Il est temps de changer l’état<br />

d’esprit selon lequel les catastrophes naturelles sont inévitables ».<br />

Pour reprendre un certain nombre de données, le centre de<br />

recherche épidémiologiques des catastrophes note qu’entre<br />

1995 et 2004, 6 000 catastrophes ont été recensées qui auraient<br />

fait 900 000 morts, touché plus de 2,5 milliards de personnes et<br />

créé 700 milliards de dollars de dommages. Par comparaison,<br />

les catastrophes recensées de 1985 à 1994, auraient fait<br />

auraient 600 000 morts et 1,7 milliard de dollars de sinistres.<br />

Nous ne sommes pas égaux devant les catastrophes. En tout<br />

cas, c’est un des constats que pointe la Croix-Rouge en termes<br />

de vulnérabilité par rapport aux catastrophes naturelles.<br />

Donc, quelle politique est mise en place par les grands bailleurs<br />

et les Nations unies en ce qui concerne la prévention des catastrophes<br />

et comment ces grands organismes internationaux<br />

mettent en tension les décideurs et la société sur la nécessité<br />

de cette prévention ?<br />

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