Revue Humanitaire n°13 - décembre 2005 - Médecins du Monde

L’humanitaire
en catastrophe(s)
Dossier
On présente souvent, et de manière spontanée presque
« intégrée », les ONG humanitaires (nous parlons bien
d’ONG humanitaires et non pas de l’humanitaire 1 …)
comme des structures appelées à intervenir dans les
contextes de conflits et de catastrophes naturelles. Mais
est-ce si évident que cela ?
A l’occasion du tsunami du 26 décembre 2004, de multiples
informations plus ou moins contradictoires ont circulé. Dans
les premières he res du tsunami, un appel spontané, massif
et populaire, relayé à l’échelle mondiale par les médias,
appelle les ONG humanitaires à intervenir, les présentant
finalement comme les ressources évidentes dans ce type
de situation. Mais très rapidement, on entend des déclarations
— certaines provenant d’humanitaires euxmêmes,
comme le fit Rony Brauman — affirmant que l’action
des ONG humanitaires internationales était finalement
en grande partie rendue « inutile » par le fait qu’il n’y
avait presque plus personne à soigner, qu’il n’y avait pas
de risque d’épidémie et que de toute façon, le travail
essentiel de première assistance avait été rempli par les
organisations (publiques ou privées) locales. Et finalement,
une fois passées les premières semaines de la catastrophe,
une fois relativisé le besoin d’action humanitaire
médicale d’urgence stricto sensu, les ONG humanitaires
sont sommées de procéder à la reconstruction des infrastructures
des régions détruites (et il faut reconnaître que
cette perspective était à l’œuvre dans les demandes de
dons) alors même que certaines affirment ne pas être en
capacité de le faire quand d’autres endossent sans problème
une telle possibilité…
1
Expression fourretout
qui peut
regrouper aussi
bien les ONG
humanitaires que
le CICR, les NU ou
les Etats par l’intermédiaire
des militaires,
des services
de sécurité civile,
etc.
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