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Revue Humanitaire n°13 - décembre 2005 - Médecins du Monde

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voirs publics à l’action des ONG françaises, et, d’autre part,<br />

l’absence de toute réforme d’envergure <strong>du</strong> dispositif français<br />

d’appui aux ONG Françaises ?<br />

L’une des réponses à ce paradoxe tient peut-être au caractère<br />

essentiellement conjoncturel de l’alliance conclue à la hâte<br />

entre la diplomatie française et les ONG, à la faveur de la crise<br />

diplomatique transatlantique de 2002. La fin de l’état de grâce<br />

— conséquence de l’apaisement de la crise transatlantique —<br />

pouvant ainsi expliquer pourquoi les ONG n’ont pas touché<br />

tous les dividendes de cette alliance. Cette explication n’est<br />

que partiellement satisfaisante. Les raisons de cette déconnexion<br />

entre le discours présidentiel et les politiques publiques<br />

d’appui aux ONG, au-delà <strong>du</strong> caractère éphémère de la part de<br />

stratégie dans cette alliance, sont plus vraisemblablement<br />

décelables au sein même des arcanes de ces politiques<br />

publiques, et à travers les mécanismes et processus de leur<br />

élaboration.<br />

Les rigidités structurelles de l’APD Française, principal<br />

obstacle de l’augmentation des crédits de la coopération<br />

non gouvernementale<br />

Le ministère des Affaires étrangères, chef de file de l’élaboration<br />

de la politique de soutien aux ONG françaises, n’a pas été<br />

en mesure de provoquer la « révolution statistique » tant atten<strong>du</strong>e<br />

par les ONG, que les attentions présidentielles pouvaient<br />

laissaient espérer. La raison de cet échec est à rechercher<br />

d’une part dans la complexité de la structure de l’APD française,<br />

d’autre part dans la faiblesse <strong>du</strong> ministère des Affaires étrangères<br />

vis-à-vis <strong>du</strong> ministère des Finances, pour faire prévaloir ses<br />

priorités.<br />

4<br />

La France contribue<br />

approximativement<br />

à hauteur<br />

de 25 % au<br />

Fonds européen<br />

de développement.<br />

A l’instar de la majorité des autres politiques publiques, la politique<br />

française d’aide au développement se distingue par son<br />

enchevêtrement complexe de priorités. Mais elle se singularise<br />

également par sa rigidité : par analogie avec le ministère de<br />

la Culture, où les grands établissements publics ponctionnent<br />

une part très importante <strong>du</strong> budget de la culture, le budget de<br />

la coopération est accaparé en grande partie par la contribution<br />

de la France aux organisations multilatérales et notamment à<br />

l’Union européenne 4 , et par les annulations de dette. A l’arrivée,<br />

la part bilatérale rési<strong>du</strong>elle est faible. Et les ONG n’ont traditionnellement<br />

que les miettes de ce rési<strong>du</strong>. Ainsi, les arbitrages<br />

pour l’allocation de l’APD française s’effectuent dans un<br />

cadre fortement contraint, où une priorité vient en chasser une<br />

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