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Revue Humanitaire n°13 - décembre 2005 - Médecins du Monde

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Dossier<br />

exemple). Ces démarches démarrent avec une absence de<br />

visibilité sur les sommes qui, au bout <strong>du</strong> compte, seront<br />

obtenues auprès des deux types de donateurs. Lors de la<br />

récente urgence au Pakistan par contre, la mobilisation a été<br />

moindre : « Les caisses sont vides… Le monde ne répond<br />

pas comme il devrait. » déclarait le 20 octobre dernier Jan<br />

Egland, coordinateur de l’aide d’urgence des Nations unies 1 .<br />

Dans le cas <strong>du</strong> tsunami de décembre 2004 les associations<br />

ont en outre été confrontées, pour la première fois à une<br />

telle ampleur, au phénomène <strong>du</strong> don spontané en ligne, qui<br />

a encore augmenté la difficulté à prévoir et maîtriser les<br />

recettes.<br />

≤<br />

1<br />

Le <strong>Monde</strong>, 22<br />

octobre <strong>2005</strong>.<br />

La plupart des opérations humanitaires médicales se caractérisent<br />

donc , à leur démarrage, par une incapacité à pouvoir<br />

évaluer le montant des dépenses à prévoir et la réactivité des<br />

donateurs. Il arrive ainsi fréquemment qu’au bout <strong>du</strong> compte,<br />

une association obtienne à la fois des fonds institutionnels<br />

en même temps que des recettes issues de donateurs<br />

indivi<strong>du</strong>els. Dans ce cas la marge de manœuvre la plus facile<br />

est de questionner l’affectation des fonds privés, dont l’usage<br />

est plus souple mais, chemin faisant, cela remet en cause le<br />

« contrat moral » passé entre l’ONG et le donateur.<br />

> Question de confiance<br />

La réponse à ce type de catastrophes peut intégrer les différentes<br />

phases d’intervention que sont la prise en charge dans<br />

l’urgence des blessés, la réhabilitation puis la reconstruction<br />

des systèmes locaux de santé. Les modalités choisies auront<br />

un impact sur la <strong>du</strong>rée de la présence sur le terrain.<br />

Aucune ONG de peut revendiquer l’exclusivité de la définition<br />

de ce qu’est ou doit être l’aide humanitaire, de façon dogmatique.<br />

Les populations locales ne font pas ces subtiles<br />

distinctions.<br />

Dans la seule province d’Aceh en Indonésie 700 000 personnes<br />

étaient encore dépendantes de l’aide alimentaire extérieure fin<br />

août <strong>2005</strong>, soit huit mois après le tsunami 2 .<br />

Ainsi, le débat sur l’affectation des dons amène à rappeler que<br />

les associations humanitaires agissent comme un levier symbolique<br />

et politique de la mobilisation internationale face à des<br />

besoins d’une très grande ampleur mais qu‘elles-mêmes mobilisent<br />

des ressources qui restent modestes. La grenouille ne<br />

doit pas se prendre pour le bœuf.<br />

2<br />

Le <strong>Monde</strong>, 24<br />

août <strong>2005</strong>.<br />

63

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