analyse de la situation des fistules obstetricales dans les provinces ...

3.2.2. Province de l’Extrême-nord
La population de la province de l’Extrême-nord est estimée en 2001 à 2.746.000 habitants .
(donc 51% Les femmes ), alors qu’elle était de 1 305 345 en 1976 (RGP 1976). Cette
population de l’Extrême-nord s’est considérablement accrue malgré les mouvements
migratoires vers le Nord. Ce chiffre fait de l’Extrême-nord la province la plus peuplée du
Cameroun. Cette population est disséminée sur une superficie de 34 260 km 2 , jonchée de
plaines et de montagnes. La densité moyenne de peuplement se situe à 118 habitants au km 2 et
s’accentue quand on passe des plaines vers les montagnes. Le taux d’urbanisation dans
l’ensemble de la province est de 19,7%. La structure de la population par âge permet de noter
qu’elle est essentiellement jeune : les moins de 15 ans représentent 46,6% de la population
totale alors que les 55 ans et plus représentent moins de 10%.
La province se distingue par des conditions naturelles défavorables, l’insuffisance qualitative
des ressources humaines, le poids de certaines conditions socioculturelles souvent
discriminatoires à l’égard de la femme. Le taux brut de scolarisation est le plus bas du pays de
l’ordre de 53%. La population vit à près de 80% en zone rurale et y pratique l’agriculture,
l’élevage, la pêche et l’artisanat. Sur le plan commercial, la province de l’Extrême–Nord est
handicapée par son éloignement par rapport aux industries situées au sud du pays. Les coûts
de transport constituent un frein à l’approvisionnement de la province. Sa proximité avec le
Nigéria, le Tchad et son éloignement de Yaoundé capitale politique et de Douala, métropole
économique entraînent un commerce frontalier intense qui échappe au circuit normal
d’importation.
Dans la province, moins de 15% de ménages sont dirigés par les femmes ; les femmes chefs
de ménages sont à 67% des veuves et à 41% âgées de plus de 60 ans (EDS, 1998). Leur
situation est imputable au chômage et à l’inactivité, puisqu’elles dirigent des ménages qui en
moyenne comptent 1,6 personnes actives contre 2,8 chez les hommes.
Par rapport au seuil de pauvreté évalué à 232.547 FCFA par an et par équivalent-adulte,
56,3% de la population de cette province vit dans des ménages déclarés pauvres. Les
personnes vivant dans ces conditions sont dans l’incapacité d’avoir chaque jour la somme de
637 FCFA pour se nourrir et subvenir aux besoins essentiels non alimentaires.
La grande variété des groupes humains est une caractéristique de la population de l’Extrêmenord.
Plus d’une quarantaine d’ethnies vivent dans la province. Les principaux groupes
ethniques sont : les Mafa, Mofou et Kapsiki localisés dans les monts Mandara dans le
département du Mayo Tsanaga ; les Mandara et les Kanouri dans le Mayo Sava ; les Peuls, les
Guiziga, les Moundang, les Mofou et les Toupouri dans le Diamaré et le Mayo Kani; les
Mouzgoum, les Kotoko et les Arabes Choas dans le Logone et Chari, les Toupouri et les
Massa dans le Mayo Danay. Sur le plan religieux, les chrétiens, les musulmans et les
animistes sont les plus représentatifs et l’appartenance religieuse a un effet réel sur les
comportements des différents groupes sociaux qui y vivent.
Composante Projet ROS/UNFPA Rapport d’évaluation des FO 27