01.02.2015 Views

Télécharger le texte intégral - ISPED-Enseignement à distance

Télécharger le texte intégral - ISPED-Enseignement à distance

Télécharger le texte intégral - ISPED-Enseignement à distance

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Université Victor Sega<strong>le</strong>n Bordeaux 2<br />

Année 2004 Thèse n°<br />

THESE<br />

Pour <strong>le</strong><br />

DOCTORAT DE L’UNIVERSITE BORDEAUX 2<br />

Mention : Sciences Biologiques et Médica<strong>le</strong>s<br />

Option : Epidémiologie et Intervention en Santé Publique<br />

Présentée et soutenue publiquement<br />

Le 14 décembre 2004<br />

Par<br />

Didier Koumavi EKOUEVI<br />

Né <strong>le</strong> 08 juil<strong>le</strong>t 1970 <strong>à</strong> Lomé (Togo)<br />

Bénéfices et Risques des antirétroviraux utilisés<br />

pour la Prévention de la Transmission<br />

Mère-Enfant du VIH-1 en Afrique<br />

Le projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus<br />

<strong>à</strong> Abidjan, Côte d’Ivoire, 2000-2004<br />

Membres du Jury<br />

Mr. Roger Salamon, Professeur, Bordeaux, France<br />

Mme Valériane Leroy, Chargée de Recherche, Bordeaux, France<br />

Mme Christine Rouzioux, Professeur, Paris, France<br />

Mr. Philippe Lepage, Professeur, Liège, Belgique<br />

Mme Marie Louise Newell, Professeur, Londres, UK<br />

Mr. François Dabis, Professeur, Bordeaux, France<br />

Président<br />

Membre invitée<br />

Examinateur<br />

Rapporteur<br />

Rapporteur<br />

Directeur de Thèse


2<br />

REMERCIEMENTS<br />

A Monsieur <strong>le</strong> Professeur Roger Salamon<br />

Professeur des Universités en Santé Publique (Université Victor Sega<strong>le</strong>n de Bordeaux 2, France)<br />

Chef du Service d’Information Médica<strong>le</strong> au CHR de Bordeaux<br />

Directeur de l’Unité INSERM 593<br />

Directeur de l’Institut de Santé Publique d’Epidémiologie et de Développement (<strong>ISPED</strong>)<br />

Je voudrais vous exprimer toute ma reconnaissance. J’ai eu la chance de bénéficier de vos<br />

conseils et de votre soutien depuis mon arrivée <strong>à</strong> Bordeaux en 1997 en tant qu’interne en Santé<br />

Publique dans votre département. J’ai beaucoup appris pendant toutes ces années passées <strong>à</strong> l’<strong>ISPED</strong>.<br />

Je vous remercie de l’honneur que vous me faites en acceptant de présider ce jury de thèse.<br />

Soyez assuré de ma gratitude et de mon profond respect.<br />

A Madame <strong>le</strong> Docteur Valériane Leroy<br />

Chargée de Recherche <strong>à</strong> l’Unité INSERM 593<br />

Habilitation <strong>à</strong> Diriger <strong>le</strong>s Recherches (Université Victor Sega<strong>le</strong>n, Bordeaux 2, France)<br />

Docteur en Médecine, option Santé Publique<br />

Je me souviens encore de ton mail du 20 décembre 2000 me proposant d’intégrer l’équipe<br />

Ditrame Plus. Merci pour cette confiance. Ton soutien pendant ces quatre années passées ensemb<strong>le</strong><br />

m’a permis de renforcer mes connaissances en épidémiologie et en recherche clinique.<br />

Merci d’avoir accepté de juger ce travail.<br />

A Madame <strong>le</strong> Professeur Christine Rouzioux<br />

Professeur des Universités en Virologie (Université René Descartes, Paris, France)<br />

Docteur en Pharmacie<br />

Laboratoire de Virologie, EA 3620, C.H.U. Necker, Enfants Malades,<br />

Merci d’avoir accepté de participer <strong>à</strong> ce jury de thèse. J’ai eu l’occasion de travail<strong>le</strong>r avec<br />

vous <strong>à</strong> Abidjan et <strong>à</strong> Paris. Votre simplicité et votre amabilité, sont autant de qualités qui vous<br />

honorent. J’espère que nous continuerons cette fructueuse collaboration avec votre équipe. Veuil<strong>le</strong>z<br />

trouver ici <strong>le</strong> témoignage de mon entière reconnaissance et de mon profond respect.


3<br />

A Monsieur <strong>le</strong> Professeur Philippe Lepage<br />

Professeur des Universités en Pédiatrie (Université de Liège, Belgique)<br />

Président du Département Universitaire de Pédiatrie de Liège<br />

Chef du service de Pédiatrie au Centre Hospitalier Régiona<strong>le</strong> de la Citadel<strong>le</strong><br />

Merci pour l’honneur que vous nous faites en acceptant d’être <strong>le</strong> rapporteur de ce travail.<br />

Merci pour votre disponibilité et votre courtoisie. Votre regard critique sur ce travail nous permettra<br />

sans doute de l’améliorer. Veuil<strong>le</strong>z trouver ici l’expression de notre reconnaissance.<br />

A Madame <strong>le</strong> Professeur Marie-Louise Newell<br />

Professor in Paediatric Epidemiology (University Col<strong>le</strong>ge London, UK)<br />

Centre for Paediatric Epidemiology and Biostatistics<br />

Merci pour votre disponibilité. Nous espérons que vous apporterez sans retenue tout votre<br />

regard critique sur ce travail afin de l’améliorer. Votre présence dans ce jury est un honneur pour<br />

nous. Soyez assurée de notre gratitude.<br />

A Monsieur <strong>le</strong> Professeur François Dabis<br />

Professeur des Universités en Santé Publique (Université Victor Sega<strong>le</strong>n, Bordeaux 2, France)<br />

Praticien Hospitalier<br />

Chef de l’équipe VIH <strong>à</strong> l’unité INSERM 593<br />

Je vous remercie de la confiance que vous m’avez faite en me confiant ce travail. Vous m’avez<br />

beaucoup appris sur <strong>le</strong> plan professionnel par votre disponibilité et votre rigueur. Je reste<br />

impressionné par votre goût pour <strong>le</strong> travail bien fait. J’espère vivement que nous allons poursuivre<br />

cette collaboration. Que ce travail soit <strong>le</strong> modeste témoignage de mon estime et de ma profonde<br />

reconnaissance.


4<br />

A Mon père Joseph et <strong>à</strong> ma mère Patricia, toute mon affection et ma reconnaissance. Vous m’avez<br />

toujours soutenu avec générosité et tendresse.<br />

A mes frères Guy, Christian et <strong>à</strong> ma sœur Josita, merci pour vos encouragements. La fraternité est<br />

une richesse inépuisab<strong>le</strong>. Trouvez ici l’expression de ma profonde affection.<br />

A ma chérie Patricia, merci pour ta compréhension, ta patience et tes conseils de tous <strong>le</strong>s jours.<br />

A ma grand-mère Odilia Paraïso, tendresse filia<strong>le</strong><br />

A Arthur et Marie-Jo Creppy, merci pour votre disponibilité et votre accueil chaque fois que je suis<br />

de passage <strong>à</strong> Bordeaux<br />

A Vana Mena, merci pour tous <strong>le</strong>s services rendus chaque fois que je passe <strong>à</strong> Bordeaux<br />

A mes amis : Hervé et Djoudjou Mensah, Karl Doe, Joseph Tégbé, Judith Fiagan, Yolande Aithnard,<br />

Valère Honyigloh, Nathalie Kagni-Freitas, Ilagou Ayeva, Lazare Noulékou, Clarence Atayi, A<strong>le</strong>xis et<br />

Christel<strong>le</strong> Nguessan, Arnaud Monney, A<strong>le</strong>xandre Creppy, Merci pour votre soutien<br />

A Moustapha Thiam « <strong>le</strong> manager », en souvenir de toutes <strong>le</strong>s soirées de délire passées chez toi <strong>à</strong><br />

Abidjan et <strong>à</strong> toutes ces centaines de personnes que j’ai pu croiser un soir : Jo, Aminata, Cissé, etc<br />

A Detty Fiagan, merci pour tes conseils et tes encouragements<br />

A tous <strong>le</strong>s amis que je n’ai pas cités, affectueuse considération<br />

Aux famil<strong>le</strong>s : EKOUEVI, AMAVI, SODATONOU, PARAISO, FASSINOU, BOURAIMA, GBIKPI,<br />

AKUE-GEDU, HOUNGUES, toute ma sympathie, mon amitié et mon attachement.<br />

A toutes <strong>le</strong>s personnes qui ont contribué <strong>à</strong> ma formation et particulièrement<br />

A mes enseignants <strong>à</strong> Lomé et plus particulièrement aux Professeurs : Prince David, James, Mijiyawa,<br />

Gbadoe, Napo-Koura, Pitché, Vovor et Hodonou. Merci pour vos conseils<br />

A Madame <strong>le</strong> professeur Geneviève Chêne, Je vous dois beaucoup sur <strong>le</strong> plan de ma formation.<br />

Merci de m’avoir fait confiance dès <strong>le</strong>s premiers jours. Je n’oublierai jamais <strong>le</strong>s six mois passés dans<br />

votre service.<br />

A Madame <strong>le</strong> Dr Lydia Foucan, Merci, j’ai failli revenir en Guadeloupe après une année<br />

merveil<strong>le</strong>use passée sous <strong>le</strong>s tropiques. Toute ma reconnaissance et ma considération<br />

A toutes <strong>le</strong>s personnes qui ont contribué <strong>à</strong> la réalisation de ce travail<br />

A Renaud Becquet, Merci pour ton amica<strong>le</strong> promptitude <strong>à</strong> résoudre mes différents problèmes. Je te<br />

dis merci pour tous <strong>le</strong>s services rendus<br />

A Charlotte Sakarovich, Dominique Touchard et <strong>à</strong> Laurence Dequae-Merchadou, merci pour votre<br />

contribution <strong>à</strong> ce travail et pour tout ce qui concerne <strong>le</strong>s bases de données du projet Ditrame Plus


5<br />

A Evelyne Mouil<strong>le</strong>t, merci pour votre aide. Vous avez toujours répondu très rapidement <strong>à</strong> mes<br />

demandes depuis Abidjan. Ceci m’a beaucoup aidé dans la réalisation de ce travail.<br />

A toute l’équipe du « PMTCT Intelligence Bordeaux Working group », Ce travail fastidieux mais<br />

très formateur m’a beaucoup aidé dans la rédaction de cette thèse.<br />

Au Dr Ida Viho, Merci pour ton amitié et ton soutien. Grâce <strong>à</strong> toi, j’ai pu m’intégrer faci<strong>le</strong>ment <strong>à</strong><br />

l’équipe Ditrame Plus <strong>à</strong> Abidjan. Je t’en suis infiniment reconnaissant.<br />

Au Dr Laurence Bequet, Merci pour ta compréhension, tu m’as souvent soulagé des réunions<br />

d’équipe pour me permettre de finir ce travail. Toute ma reconnaissance.<br />

Au Dr Besigin Tonwe-Gold, nous t’avons surnommée « Miss Plus » pour ton dynamisme. Merci pour<br />

ta contribution <strong>à</strong> ce travail et tes conseils.<br />

A toute l’équipe de Ditrame Plus, toute ma reconnaissance et toute mon affection. Sans vous, ce<br />

travail n’aurait pas vu <strong>le</strong> jour. Merci.<br />

A Annabel Desgrées du lou, Hermann Brou, Hélène Agbo, Benjamin Zanou, Merci pour vos<br />

encouragements.<br />

Au Professeur N’DRI-Yoman, Merci pour votre disponibilité et vos conseils. Vous avez toujours<br />

répondu présente pour nous aider dans <strong>le</strong>s moments diffici<strong>le</strong>s. Toute notre reconnaissance.<br />

Au Professeurs Wellfens-EKra et Timité-Konan qui discrètement mais avec beaucoup d’efficacité<br />

nous ont toujours soutenu <strong>à</strong> Abidjan. Merci pour votre sens des responsabilités et votre disponibilité.<br />

Au service administratif du programme PACCI et <strong>à</strong> toute l’équipe du CeDReS <strong>à</strong> Abidjan<br />

A François Rouet, c’est un véritab<strong>le</strong> plaisir de travail<strong>le</strong>r avec toi, merci pour ta contribution<br />

A Marie-Laure Chaix, pour ta contribution et ton aide dans la rédaction de cette thèse<br />

A Bertin Kouadio, toute mon amitié<br />

A tous <strong>le</strong>s chefs de projet du Programme Pacci et Aconda (Drs Christine Danel, Cathérine Sey<strong>le</strong>r,<br />

Charlotte Huet et Siaka Touré) et au Directeur du programme PACCI (Mr Philippe Lepère), toute<br />

ma considération.<br />

Au Dr Anthony Tanoh, du Ministère de la Santé et de la Population (Côte d’Ivoire), pour tous <strong>le</strong>s<br />

services rendus et ta disponibilité.<br />

A l’équipe de L’<strong>ISPED</strong> <strong>à</strong> Bordeaux<br />

A tout <strong>le</strong> personnel de l’<strong>ISPED</strong> et particulièrement <strong>à</strong> Marie-Pierre Martin, Sylvie Lawson-Ayayi,<br />

Bellancil<strong>le</strong> Uwamaliya, Made<strong>le</strong>ine Decoin, Xavier Anglaret, Celine Moty, Alphonse Kponzehouen,<br />

Rodolphe Thiebaut, Mouffid Hajjar, Véronique Gil<strong>le</strong>ron, Merci.<br />

Aux internes en Santé Publique de Bordeaux et spécia<strong>le</strong>ment la promotion 1997-1998, mes meil<strong>le</strong>urs<br />

souvenirs<br />

A cette super promotion du DEA de Santé Publique de Bordeaux de l’année, 2000-2001, mes<br />

meil<strong>le</strong>urs souvenirs


6<br />

Et enfin qu’il me soit permis de dédier cette thèse …………………<br />

A tous <strong>le</strong>s hommes et femmes de bonne volonté<br />

qui mettent <strong>le</strong>ur temps et <strong>le</strong>urs compétences<br />

au service des personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH<br />

"Le sida n'est pas une affaire de statistiques<br />

mais de souffrance individuel<strong>le</strong>"<br />

Nelson Mandela, Prix Nobel de la paix<br />

16 Juil<strong>le</strong>t 2004, Bangkok, Thaïlande.


7<br />

Ce travail a été rendu possib<strong>le</strong> grâce au soutien financier de Sidaction<br />

Merci <strong>à</strong> toute l’équipe et particulièrement <strong>à</strong> Madame Paola De Carli<br />

Entre avril 2002 et décembre 2004, j’ai bénéficié d’une bourse de recherche Sidaction<br />

.


8<br />

Tab<strong>le</strong> des matières<br />

Introduction 20<br />

1. La transmission du VIH de la mère <strong>à</strong> son enfant en Afrique et sa prévention. Etat<br />

des connaissances en 2004………………………………………………………………. 23<br />

1.1. Con<strong>texte</strong> général……………………………………………………………………………… 24<br />

1.2. Moment de la transmission mère-enfant du VIH…………………………………………….. 25<br />

1.3. Facteurs associés <strong>à</strong> la transmission de l'infection <strong>à</strong> VIH de la mère <strong>à</strong> l’enfant………………. 28<br />

1.4. Antirétroviraux utilisés dans la prévention de la transmission mère-enfant du VIH………… 34<br />

1.5. Efficacité des antirétroviraux dans la PTME………………………………………………… 38<br />

1.6. Tolérance des antirétroviraux dans la PTME………………………………………………… 44<br />

1.7. Résistance vira<strong>le</strong> aux médicaments utilisés dans la PTME………………………………….. 47<br />

1.8. Autres interventions pour réduire la TME…………………………………………………… 49<br />

1.9. Questions de recherche <strong>à</strong> envisager en Afrique……………………………………………… 51<br />

2. Mise en place du projet ANRS 1201 Ditrame Plus……………………………………. 53<br />

2.1. Situation épidémiologique du VIH/SIDA en Côte d’Ivoire…………….................................. 54<br />

2.2. Organisation du projet Ditrame Plus…………………………………………………………. 55<br />

2.3. Con<strong>texte</strong> de la mise en place du Projet Ditrame Plus : <strong>le</strong>s études de base…………………… 60<br />

2.4. L’obtention du consentement des femmes enceintes infectées par <strong>le</strong> VIH et la participation<br />

au projet Ditrame Plus………………………………………………………………………... 63<br />

3. Acceptabilité du dépistage VIH et des interventions de PTME………………………. 68<br />

3.1. Dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH chez la femme enceinte en Afrique…………………………. 69<br />

3.2. Acceptabilité du dépistage et des interventions peripartum de PTME………………………. 87<br />

4. Protoco<strong>le</strong> de l’étude ANRS 1201 : efficacité des interventions peripartum…………. 98<br />

4.1. Justification…………………………………………………………………………………… 99<br />

4.2. Objectifs de l’étude…………………………………………………………………………… 101<br />

4.3. Méthodes……………………………………………………………………………………… 101<br />

4.4. Population d’étude……………………………………………………………………………. 102<br />

4.5. Les interventions thérapeutiques……………………………………………………………... 104


9<br />

4.6. Dérou<strong>le</strong>ment de l’étude……………………………………………………………………… 105<br />

4.7. Critères de jugement………………………………………………………………………… 110<br />

4.8. Nombre de sujets nécessaire………………………………………………………………… 110<br />

4.9. Analyse des données………………………………………………………………………… 111<br />

4.10. Evénements indésirab<strong>le</strong>s……………………………………………………………………. 112<br />

4.11. Organisation pratique du projet……………………………………………………………... 113<br />

4.12. Aspects éthiques et rég<strong>le</strong>mentaires………………………………………………………….. 116<br />

4.13. Ca<strong>le</strong>ndrier de la recherche…………………………………………………………………... 117<br />

4.14. Circuit des médicaments…………………………………………………………………….. 117<br />

4.15. Fin de l’étude………………………………………………………………………………... 118<br />

4.16. Suivi des enfants infectés……………………………………………………………………. 118<br />

4.17. Principaux résultats : Efficacité des interventions…………………………………………... 119<br />

4.18. Discussion…………………………………………………………………………………… 120<br />

5. Effets secondaires des antirétroviraux utlisés pour la PTME en Afrique……………. 122<br />

5.1. Mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine……………………………………………………… 123<br />

5.2. Hyperlactatémies chez des enfants exposés aux antirétroviraux pendant la grossesse Etude<br />

ANRS 1209 Ditrame Plus Safe………………………………………………………………. 137<br />

6. Discussion…………………………………………………………………………………. 154<br />

6.1. Les spécificités africaines de la PTME……………………………………………………….. 155<br />

6.2. L’acceptabilité du dépistage et des interventions peripartum………………………………… 156<br />

6.3. Peut-on éliminer la transmission peripartum avec des régimes courts ................................... 160<br />

6.4. La prévention de la transmission postpartum après une intervention peripartum……………. 163<br />

6.5. Perspectives de santé publique………………………………………………………………... 164<br />

Conclusion…………………………………………………………………………………….. 168<br />

Références…………………………………………………………………………………….. 171


10<br />

Liste des tab<strong>le</strong>aux<br />

Tab<strong>le</strong>au 1<br />

Tab<strong>le</strong>au 2<br />

Tab<strong>le</strong>au 3<br />

Tab<strong>le</strong>au 4<br />

Tab<strong>le</strong>au 5a<br />

Tab<strong>le</strong>au 5b<br />

Risque absolu et proportion de la transmission du VIH-1 de la mère <strong>à</strong> son enfant en<br />

fonction du moment (Adapté de De Cock, JAMA 2000)……………………………... 25<br />

Estimation du moment d’acquisition de l'infection <strong>à</strong> VIH-1 de la mère <strong>à</strong> son enfant<br />

en fonction des résultats des tests virologiques……………………………………….. 27<br />

Facteurs associés <strong>à</strong> la transmission in utero et peripartum du VIH-1 de la mère <strong>à</strong> son<br />

enfant………………………………………………………………………………….. 31<br />

Facteurs associés <strong>à</strong> la transmission du VIH-1 de la mère <strong>à</strong> son enfant par l'allaitement<br />

maternel (Source Groupe de Ghent, Février 2003)…………………………………… 33<br />

Description des essais thérapeutiques de première génération pour la prévention de la<br />

transmission de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 en Afrique………………………………………. 35<br />

Description des essais thérapeutiques évaluant des régimes d’antirétroviraux pour la<br />

prévention de la transmission de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 en Afrique…………………….. 36<br />

Tab<strong>le</strong>au 6 Description des essais thérapeutiques réalisés en Thaïlande pour l’étude de la TME. 37<br />

Tab<strong>le</strong>au 7 Efficacité <strong>à</strong> long terme (M 18) des antirétroviraux utilisés pour la PTME en Afrique.. 43<br />

Tab<strong>le</strong>au 8<br />

Tab<strong>le</strong>au 9<br />

Tab<strong>le</strong>au 10<br />

Tab<strong>le</strong>au 11<br />

Tab<strong>le</strong>au 12<br />

Tab<strong>le</strong>au 13<br />

Tab<strong>le</strong>au 14<br />

Malformations congénita<strong>le</strong>s et mortinatalité décrites dans <strong>le</strong>s essais thérapeutiques<br />

sur la PTME en Afrique……………………………………………………………….. 46<br />

Description des sites du projet Ditrame Plus et ca<strong>le</strong>ndrier d’ouverture des centres de<br />

dépistage et de suivi…………………………………………………………………… 57<br />

Procédure d’obtention du consentement éclairé et niveau de compréhension de la<br />

notice d’information chez <strong>le</strong>s femmes infectées par <strong>le</strong> VIH-1 et participant au projet<br />

ANRS 1201/1202, Ditrame Plus <strong>à</strong> Abidjan, Côte d’Ivoire (2001)……………………. 66<br />

Proposition de l’Organisation Mondia<strong>le</strong> de la Santé pour améliorer l’obtention du<br />

consentement du patient pour participer <strong>à</strong> un essai thérapeutique dans <strong>le</strong>s pays en<br />

voie de développement (Extrait des conclusions de la réunion du département du<br />

VIH/SIDA de l’OMS, Genève, Juin 2003)……………………………………………. 67<br />

Présentation des différents tests sérologiques rapides disponib<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong> diagnostic<br />

de l’infection <strong>à</strong> VIH en Afrique……………………………………………………… 72<br />

Sensibilité et spécificité des tests rapides utilisés dans <strong>le</strong>s pays en voie de<br />

développement pour <strong>le</strong> diagnostic de l’infection <strong>à</strong> VIH………………………………. 73<br />

Résultats du contrô<strong>le</strong> qualité du diagnostic de l’infection <strong>à</strong> VIH par des tests rapides<br />

au sein du projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus……………………………………. 80


11<br />

Tab<strong>le</strong>au 15 Identification du type de VIH par la réalisation d’autres tests biologiques chez <strong>le</strong>s 71<br />

patients identifiés VIH-1 et 2 par <strong>le</strong> test Génie II ® . Projet ANRS 1201/1202, Ditrame<br />

Plus, Abidjan…………………………………………………………………………... 82<br />

Tab<strong>le</strong>au 16<br />

Tab<strong>le</strong>au 17<br />

Tab<strong>le</strong>au 18<br />

Tab<strong>le</strong>au 19<br />

Tab<strong>le</strong>au 20<br />

Tab<strong>le</strong>au 21<br />

Tab<strong>le</strong>au 22<br />

Tab<strong>le</strong>au 23<br />

Tab<strong>le</strong>au 24<br />

Tab<strong>le</strong>au 25<br />

Coefficient Kappa evaluant la concordance de trois tests pour la discrimination du<br />

type de VIH. Analyse réalisée chez 71 femmes enceintes identifiées VIH-1 et VIH-2<br />

sur site par <strong>le</strong> test Génie II ® . Projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus, Abidjan……….. 83<br />

Résultats sérologiques et virologiques chez 35 femmes incluses et diagnostiquées<br />

comme ayant une coinfection VIH-1 et 2 par <strong>le</strong> test Génie II ® sur site. Projet ANRS<br />

1201/1202, Ditrame Plus, Abidjan, 2000-2001………………………………………. 84<br />

Profil socio-démographique des femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 n’ayant<br />

pas connaissance de <strong>le</strong>ur statut VIH et qui n’ont pas reçu une intervention PTME <strong>à</strong><br />

Abidjan, Côte d’Ivoire, 2000-2002…………………………………………………... 91<br />

Nombre absolu et pourcentage des lymphocytes T4 (CD4+) chez <strong>le</strong>s femmes<br />

enceintes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 dans cinq centres de santé <strong>à</strong> Abidjan, Côte<br />

d’ Ivoire. Projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus, Avril - Juin 2002………………….. 94<br />

Interventions thérapeutiques proposées au sein du projet ANRS 1201/1202, Ditrame<br />

Plus……………………………………………………………………………………. 104<br />

Rythme de suivi des femmes incluses dans <strong>le</strong> projet ANRS 1201/1202 : de l'inclusion<br />

au diagnostic de l'infection <strong>à</strong> VIH……………………………………………………. 108<br />

Rythme de suivi des enfants au sein du projet ANRS 1201/1202 : de la naissanceau<br />

diagnostic de l'infection pédiatrique <strong>à</strong> VIH <strong>à</strong> S6……………………………………… 108<br />

Analyse intermédiaire, Estimation du taux de transmission <strong>à</strong> S4-S6, Projet ANRS<br />

1201/1202, Ditrame Plus, Abidjan, février 2002……………………………………… 112<br />

Liste des questionnaires utilisés pour <strong>le</strong> recueil des données chez <strong>le</strong>s femmes au sein<br />

du projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus, Abidjan………………………………….. 114<br />

Liste des questionnaires utilisés pour <strong>le</strong> recueil des données chez <strong>le</strong>s enfants au sein<br />

du projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus, Abidjan………………………………….. 114<br />

Tab<strong>le</strong>au 26 Ca<strong>le</strong>ndrier d’exécution du projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus…………………... 117<br />

Tab<strong>le</strong>au 27<br />

Tab<strong>le</strong>au 28<br />

Fréquence des mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine estimée <strong>à</strong> S4 postpartum chez<br />

la mère et <strong>le</strong>s enfants infectés. Etude ANRS 1263, Ditrame Plus Viro……………….. 126<br />

Différents types de mutations <strong>à</strong> la Névirapine identifiés dans <strong>le</strong> projet ANRS<br />

1201/1202, Ditrame Plus. Etude ANRS 1263, Ditrame Plus Viro……………………. 129<br />

Tab<strong>le</strong>au 29<br />

Tab<strong>le</strong>au 30<br />

Présence des mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine dans <strong>le</strong> plasma et dans <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s <strong>à</strong> S4. Etude ANRS 1263, Ditrame Plus Viro.<br />

Facteurs associés <strong>à</strong> la présence de mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP dans <strong>le</strong> plasma<br />

maternel <strong>à</strong> S4. Analyse univariée et multivariée. Etude ANRS 1263, Ditrame Plus<br />

Viro.<br />

132<br />

133


12<br />

Tab<strong>le</strong>au 31<br />

Relation entre la présence des mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine chez la mère<br />

et chez l’enfant. Etude ANRS 1263, Ditrame Plus Viro……………………………... 133<br />

Tab<strong>le</strong>au 32 Mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP présentes chez l’enfant et chez la mère <strong>à</strong> S4.<br />

Etude ANRS 1263, Ditrame Plus Viro…………………………………………………….. 134<br />

Tab<strong>le</strong>au 33 Interventions thérapeutiques dans l’étude ANRS 1209, Ditrame Plus Safe, Abidjan.. 140<br />

Tab<strong>le</strong>au 34<br />

Tab<strong>le</strong>au 35<br />

Tab<strong>le</strong>au 36<br />

Tab<strong>le</strong>au 37<br />

Tab<strong>le</strong>au 38<br />

Tab<strong>le</strong>au 39<br />

Répartition en classes des va<strong>le</strong>urs de lactates obtenues sur du sang déprotéinéisé.<br />

Projet ANRS 1209, Ditrame Plus Safe………………………………………………. 144<br />

Comparaison des va<strong>le</strong>urs de lactates obtenues sur du sang déprotéinéisé et sur du<br />

plasma. Etude ANRS 1209, Ditrame Plus Safe……………………………………… 144<br />

Différence absolue et différence relative entre la lactatémie plasmatique et la<br />

lactatémie réalisée sur du sang déprotéinéisé. Etude ANRS 1209, Ditrame Plus<br />

Safe…………………………………………………………………………………… 145<br />

Facteurs mesurés chez l’enfant associés <strong>à</strong> une hyperlactatémie pédiatrique. Etude<br />

ANRS 1209, Ditrame Plus Safe……………………………………………………… 147<br />

Facteurs maternels associés <strong>à</strong> une hyperlactatémie. Etude ANRS 1209, Ditrame<br />

Plus Safe……………………………………………………………………………… 148<br />

Coût unitaire en dollars et estimation des interventions de PTME (adapté de Cresse<br />

A et al Lancet 2002)………………………………………………………………….. 164


13<br />

Liste des figures<br />

Figure 1<br />

Figure 2<br />

Figure 3<br />

Figure 4<br />

Figure 5<br />

Figure 6<br />

Figure 7<br />

Figure 8<br />

Taux de transmission de l'infection <strong>à</strong> VIH de la mère <strong>à</strong> son enfant <strong>à</strong> S4-S8 avec <strong>le</strong>s<br />

différents régimes d’antirétroviraux évalués dans <strong>le</strong>s essais de PTME en Afrique…….. 40<br />

Algorithme de dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH pour <strong>le</strong>s femmes enceintes proposé dans<br />

<strong>le</strong> projet Ditrame Plus…………………………………………………………………... 76<br />

Résultats du dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 avec l’utilisation des tests rapides dans<br />

<strong>le</strong> projet Ditrame Plus de mai 2000 <strong>à</strong> février 2002……………………………………... 81<br />

Etapes de la proposition du test VIH <strong>à</strong> l’administration de la prophylaxie<br />

antirétrovira<strong>le</strong> pour la prévention de la transmission du VIH de la mère <strong>à</strong> l'enfant.<br />

Expérience du projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus <strong>à</strong> Abidjan, Côte d’Ivoire, Mai<br />

2000-Octobre 2002……………………………………………………………………... 89<br />

Taux de transmission S4-S6 des différents régimes thérapeutiques étudiés au sein du<br />

projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus (2001-2003) et de la cohorte historique chez <strong>le</strong>s<br />

femmes traitées par une monothérapie de zidovudine (1995-2000), Abidjan, Côte<br />

d’Ivoire………………………………………………………………………………….. 119<br />

Taux de transmission de l'infection <strong>à</strong> VIH de la mère <strong>à</strong> son enfant <strong>à</strong> S4-S8 avec <strong>le</strong>s<br />

différents régimes d’antirétroviraux évalués dans <strong>le</strong>s essais de PTME en Afrique<br />

incluant <strong>le</strong>s études du projet Ditrame Plus……………………………………………… 121<br />

Sé<strong>le</strong>ction de la population étudiée pour l'étude des mutations de résistance <strong>à</strong> la<br />

Névirapine en fonction du statut de transmettrices et non transmettrices et selon <strong>le</strong>s<br />

quarti<strong>le</strong>s de charge vira<strong>le</strong>……………………………………………………………….. 130<br />

Médiane de concentration de Névirapine plasmatique chez <strong>le</strong>s femmes selon la<br />

présence ou non d’une mutation de résistance <strong>à</strong> la Névirapine………………………… 131<br />

Figure 9<br />

Va<strong>le</strong>urs médianes et étendue interquarti<strong>le</strong> des lactates plasmatiques en fonction des<br />

trois types de régime antirétroviral. Etude ANRS 1209 Ditrame Plus Safe…………….<br />

143<br />

Figure 10<br />

Figure 11<br />

Figure 12<br />

Préva<strong>le</strong>nce des hyperlactatémies chez des enfants exposés aux antirétroviraux pendant<br />

la grossesse en fonction des groupes de traitement. Etude ANRS 1209 Ditrame Plus<br />

Safe……………………………………………………………………………………… 146<br />

Evolution biologique des hyperlactatémies observées chez <strong>le</strong>s 31 enfants exposés aux<br />

inhibiteurs nucléosidiques. Etude ANRS 1209 Ditrame Plus Safe……………………... 149<br />

Approche « Opt in » et approche « Opt out » pour <strong>le</strong> dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH.<br />

Cadre conceptuel………………………………………………………………………... 157


14<br />

Liste des cartes<br />

Carte 1 Carte de la République de Côte d’Ivoire……………………………………………….. 56<br />

Carte 2<br />

Carte de la vil<strong>le</strong> d’Abidjan montrant <strong>le</strong>s sites de dépistage et de suivi du projet ANRS<br />

1201/1202 Ditrame Plus………………………………………………………………... 58<br />

Liste des photos<br />

Photo 1 Centre de suivi et de dépistage d’Avocatier <strong>à</strong> Abobo (vue de face)……………………… 58<br />

Photo 2<br />

Dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH. Résultat d’un test VIH positif et négatif par <strong>le</strong> test<br />

Determine® obtenus sur <strong>le</strong> site de Niangon-Sud, Abidjan, Côte d’Ivoire………………... 77<br />

Liste des annexes<br />

Annexe 1 Publication scientifique (Viho I, et al, Gynécologie-Obstétrique & Fertilité, 2004).<br />

Comportements de santé des femmes consultant en protection maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong><br />

dans <strong>le</strong>s formations sanitaires d'Abidjan, Côte d’Ivoire.<br />

Annexe 2 Questionnaire utilisé pour l’étude sur <strong>le</strong> « Consentement ».<br />

Annexe 3<br />

Annexe 4<br />

Annexe 5<br />

Annexe 6<br />

Algorithme N°2 proposé pour <strong>le</strong> dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH chez la femme enceinte,<br />

Projet Ditrame Plus, Abidjan, Côte d’Ivoire.<br />

Fiche de consentement et notice d’information et utilisé dans <strong>le</strong> Projet Ditrame Plus.<br />

Abidjan, Côte d’Ivoire.<br />

Questionnaires utilisés pour <strong>le</strong> recueil des données au sein du projet Ditrame Plus,<br />

Abidjan, Côte d’Ivoire.<br />

Liste des membres du comité de pilotage et du conseil scientifique du projet Ditrame<br />

Plus, Abidjan, Côte d’Ivoire.


15<br />

Liste des abréviations<br />

3TC<br />

Lamivudine<br />

ARV<br />

Antirétroviral<br />

ARVs<br />

Antirétroviraux<br />

AZT (ZDV)<br />

Zidovudine<br />

CHU<br />

Centre Hospitalier Universitaire<br />

DITRAME<br />

Diminution de la Transmission Mère Enfant du VIH/SIDA<br />

FSTI<br />

Fonds de Solidarité Thérapeutique Internationa<strong>le</strong><br />

FSUcom<br />

Formation Sanitaire Urbaine <strong>à</strong> base communautaire<br />

IEC<br />

Information – Education – Communication<br />

IC95% Interval<strong>le</strong> de confiance <strong>à</strong> 95%<br />

IN<br />

Inhibiteur nucléosidique de la (transcriptase inverse)<br />

INN<br />

Inhibiteur non nucléosidique de la (transcriptase inverse)<br />

IO<br />

Infection Opportuniste<br />

IP<br />

Inhibiteur de protéase<br />

IST<br />

Infections sexuel<strong>le</strong>ment transmissib<strong>le</strong>s [anciennement MST]<br />

MLS<br />

Ministère Délégué auprès du Premier Ministre chargé de la lutte contre <strong>le</strong> VIH/SIDA<br />

MSP<br />

Ministère de la Santé Publique<br />

NVP<br />

Névirapine<br />

OMS<br />

Organisation Mondia<strong>le</strong> de la Santé<br />

ONG<br />

Organisation Non Gouvernementa<strong>le</strong><br />

ONUSIDA<br />

Programme commun de Nations Unies sur <strong>le</strong> VIH/SIDA<br />

OR<br />

Odds Ratio (ORa : Odds Ratio ajusté)<br />

PF<br />

Planification Familia<strong>le</strong><br />

PMI<br />

Protection Maternel<strong>le</strong> et Infanti<strong>le</strong><br />

PTME<br />

Prévention de la Transmission Mère-enfant du VIH<br />

PVVIH<br />

Personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH/SIDA<br />

PCR<br />

Polymerase Chain Reaction<br />

RR<br />

Risque Relatif (RRa : Risque Relatif ajusté)<br />

SIDA<br />

Syndrome Immunodéficitaire Acquis<br />

TME<br />

Transmission mère enfant du VIH<br />

UNICEF<br />

Fonds des Nations Unies pour l’Enfance<br />

USAC<br />

Unité de Soins Ambulatoires et de Conseil<br />

VIH<br />

Virus de l’immunodéficience humaine<br />

ZDV<br />

Zidovudine


16<br />

RESUME<br />

L’objectif du projet Ditrame Plus qui se dérou<strong>le</strong> <strong>à</strong> Abidjan, Côte d’Ivoire, est d’évaluer un paquet d’interventions<br />

peripartum et postpartum dirigées vers l’infection <strong>à</strong> VIH de la mère et de l’enfant en Afrique. Ainsi un ensemb<strong>le</strong><br />

d’interventions coordonnées est proposé depuis mai 2000, comprenant <strong>le</strong> dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH chez la<br />

femme enceinte avec des tests rapides, la prévention de la TME par des combinaisons d’antirétroviraux ainsi que<br />

des interventions nutritionnel<strong>le</strong>s (une alimentation artificiel<strong>le</strong> dès la naissance ou un allaitement avec un sevrage<br />

précoce <strong>à</strong> 3 mois). Les bénéfices aussi bien que <strong>le</strong>s risques liés <strong>à</strong> l’utilisation des antirétroviraux ont été étudiés.<br />

L’étude des risques a porté sur la recherche des mutations de résistance <strong>à</strong> la monodose de Névirapine (NVPmd)<br />

chez <strong>le</strong>s mères et <strong>le</strong>s enfants infectés et l’étude sur la toxicité mitochondria<strong>le</strong> induite par la Zidovudine (ZDV)<br />

chez <strong>le</strong>s enfants par la mesure des lactates plasmatiques pendant <strong>le</strong>s trois premiers mois de vie parmi <strong>le</strong>s enfants<br />

exposés aux différentes régimes d’antirétroviraux pendant la grossesse.<br />

Avec l’utilisation des tests rapides pour <strong>le</strong> dépistage prénatal, on note 90% d’acceptation du test ; la préva<strong>le</strong>nce<br />

du VIH-1 était estimée <strong>à</strong> 11,0% chez <strong>le</strong>s femmes enceintes en 2002. Cependant, seu<strong>le</strong>ment 25% des femmes<br />

dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 (VIH+) ont reçu une prophylaxie antirétrovira<strong>le</strong> pour la PTME. Deux facteurs<br />

étaient associés <strong>à</strong> la faib<strong>le</strong> acceptabilité des interventions de PTME : un faib<strong>le</strong> niveau d’éducation scolaire et <strong>le</strong><br />

fait de vivre avec son partenaire (Ekouévi, AIDS 2004). L’acceptabilité des interventions antirétrovira<strong>le</strong>s de<br />

PTME n’est pas liée au statut immunitaire de la femme apprécié par la mesure des CD4 maternel au dépistage<br />

prénatal (Ekouévi, JAIDS 2004).<br />

Dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus 1201, de mars 2001 <strong>à</strong> juil<strong>le</strong>t 2003, 793 femmes infectées par <strong>le</strong> VIH ont été incluses<br />

dans l’étude des interventions peripartum pour prévenir la TME : 420 avaient reçu une prophylaxie par ZDV<br />

débutée <strong>à</strong> la 36 ème semaine d’aménorrhée (SA) + NVPmd et 373 avaient reçu une prophylaxie par ZDV+3TC<br />

débutée <strong>à</strong> la 32 ème SA + NVPmd. Le taux de transmission <strong>à</strong> S6 de vie était de 6,5% (Interval<strong>le</strong> de confiance <strong>à</strong><br />

95% (IC95% [3,9-9,1%]) avec la ZDV+NVPmd et de 4,7% (IC95% [2,4-7,0%]). Aucune différence significative<br />

n’a été trouvée entre <strong>le</strong>s deux régimes thérapeutiques étudiés. En utilisant comme groupe de référence, la cohorte<br />

historique de femmes VIH+ issues de la même population et ayant reçu une monothérapie de ZDV débutée <strong>à</strong> la<br />

36-38 ème SA pour la PTME entre 1995 et 2000 (DITRAME ANRS 049) on observe une réduction de la TME de<br />

72% (IC95% [52-88%], p=0,002) (Dabis, AIDS 2005 in Press).<br />

Dans l’étude ANRS 1263 (composante virologique de l’étude Ditrame Plus), parmi <strong>le</strong>s 63 femmes VIH+ ayant<br />

reçu la combinaison ZDV+ NVPmd et incluses dans cette étude, 21 femmes VIH+ ont présenté des mutations de<br />

résistance <strong>à</strong> la NVP (33%) et 6/26 enfants (23%) inclus avaient éga<strong>le</strong>ment des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP<br />

<strong>à</strong> S4 de vie. La charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> de la préinclusion et la concentration plasmatique de NVP <strong>à</strong> J2 étaient<br />

associées aux mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP (Chaix, CROI 2004, San Francisco, USA).<br />

Dans l’étude ANRS 1209 (composante de la surveillance de la toxicité aux antirétroviraux chez <strong>le</strong>s enfants de<br />

l’étude Ditrame Plus), nous avons fait l’hypothèse que la mesure systématique des lactates plasmatiques chez <strong>le</strong>s<br />

enfants au cours des trois premiers mois de vie pouvait permettre d’identifier précocement un dysfonctionnement<br />

mitochondrial surtout en en cas d’exposition peripartum <strong>à</strong> la ZDV. Les résultats préliminaires de cette étude<br />

montrent qu’il n’y a pas de différence statistiquement significative entre la préva<strong>le</strong>nce des hyperlactatémies chez<br />

des enfants exposés <strong>à</strong> trois régimes thérapeutiques différents (p=0,17). Cette préva<strong>le</strong>nce était estimée <strong>à</strong> 11% avec<br />

la ZDV+NVPmd, <strong>à</strong> 17% avec la ZDV+3TC+NVPmd et <strong>à</strong> 18% avec la NVPmd (<strong>le</strong>s inclusions sont en cours


17<br />

dans ce dernier groupe). Les premières observations nous amènent donc <strong>à</strong> penser que <strong>le</strong>s hyperlactatémies sont<br />

artéfactuel<strong>le</strong>s plutôt qu’en faveur d’un dysfonctionnement mitochondrial. Nous estimons donc que la mesure des<br />

lactates n’est pas un bon moyen d’identification de la toxicité mitochondria<strong>le</strong> en Afrique (Ekouévi, IAS 2003,<br />

Paris, France).<br />

En conclusion, nous avons pu montrer qu’avec des combinaisons thérapeutiques de ZDV+NVPmd et de<br />

ZDV+3TC+NVPmd on obtient une réduction importante de la TME comparativement <strong>à</strong> la monothérapie de<br />

ZDV. Les effets secondaires observés notamment la fréquence é<strong>le</strong>vée des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP doit<br />

être prise en compte dans <strong>le</strong>s recommandations <strong>à</strong> formu<strong>le</strong>r pour des propositions de prophylaxie antirétrovira<strong>le</strong><br />

pour la PTME. Des études doivent être rapidement planifiées pour identifier des alternatives <strong>à</strong> la monodose de<br />

NVP. Nous estimons cependant que la meil<strong>le</strong>ure stratégie pour la PTME est la multithérapie qui doit être<br />

privilégiée en prophylaxie de PTME pour <strong>le</strong>s femmes qui en ont besoin pour el<strong>le</strong>s-mêmes. Cel<strong>le</strong>-ci doit être<br />

débutée <strong>le</strong> plus rapidement possib<strong>le</strong> pendant la grossesse. La mobilisation communautaire et la lutte contre la<br />

stigmatisation sont nécessaires pour accroître de façon significative l’acceptabilité des interventions de PTME.<br />

Enfin, la prévention et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du risque de transmission postnata<strong>le</strong> pourraient être un complément pour<br />

rendre plus efficace <strong>le</strong>s interventions peripartum tel<strong>le</strong>s que nous l’avons recommandé.<br />

Mots clés : Transmission mère-enfant, VIH, Antirétroviraux, Afrique subsaharienne, Résistance, Lactate,<br />

Acceptabilité, Enfants. ANRS.


18<br />

Benefits and Risks of the antiretroviral drugs for the Prevention of Mother-To-Child Transmission of<br />

HIV-1 in Africa. The ANRS 1201/1202 Ditrame Plus project in Abidjan, Côte d’Ivoire<br />

SUMMARY<br />

The aim of the ANRS Ditrame Plus project in Abidjan, Côte d’Ivoire was to evaluate a package of peripartum<br />

and postpartum interventions targeted at African HIV-infected women and children for PMTCT and to enhance<br />

child survival in the HIV context. This package of interventions proposed since May 2000 includes HIV test<br />

counseling services among pregnant women with rapid HIV testing, a PMTCT intervention with ARVs as well<br />

as a nutritional component (artificial feeding from birth or early cessation of breastfeeding from three months of<br />

age).<br />

The effectiveness or field efficacy as well as the to<strong>le</strong>rance of the ARVs was studied. It included the identification<br />

of nevirapine (NVP) resistance of HIV in mothers and HIV-infected infants that had been exposed to NVP sing<strong>le</strong><br />

dose (NVPsd) and the study of mitochondrial toxicity induced by zidovudine (ZDV) with lactate measurements<br />

performed during the first 3 months of life among infants exposed to this drug in their PMTCT regimen.<br />

The acceptance of prenatal counseling with rapid HIV test was 90% and the HIV-1 preva<strong>le</strong>nce was 11% in 2002.<br />

However, only 25% of the HIV-infected pregnant women identified started the PMTCT programme. Two factors<br />

were associated with a poor uptake of the PMTCT package: a low <strong>le</strong>vel of school education and living with her<br />

partner (Ekouévi, AIDS 2004). The overall uptake of the package of interventions was independent of the<br />

immune status appreciated by the measurement of CD4+ count at prenatal counselling (Ekouévi, JAIDS 2004).<br />

In the ANRS Ditrame Plus study, from March 2001 to July 2003, 793 HIV-infected pregnant women were<br />

included: 420 received a short course of ZDV starting at 36 weeks of gestation + NVPsd for PMTCT and 373<br />

received a short-course of ZDV+ lamivudine (3TC) starting at 32 weeks + NVPsd. The MTCT rate at six week<br />

of life was 6.5% (95% confidence interval [CI] 3.9-9.1%) with ZDV+NVPsd and 4.7% (95% CI [2.4-7.0%])<br />

with ZDV+3TC+NVPsd. No significant difference was found between these two ARV regimens. Using as a<br />

reference group an historical cohort (ANRS 049) where women received a short-course ZDV regimen starting at<br />

36-38 weeks in 1995-2000 in the same population, the MTCT reduction was 72% (95% CI [52-88%], p=0.002),<br />

when comparing ZDV+NVPsd to ZDV alone after having adjusted on maternal CD4+ count, clinical stage and<br />

breastfeeding (Dabis, AIDS 2005 in Press).<br />

In the ANRS 1263 Ditrame Plus study (virological component of the ANRS Ditrame Plus project), among 63<br />

HIV-infected women, the NVP mutation resistance was detectab<strong>le</strong> in 21 women (33%) at four week postpartum<br />

and in 6/26 (23%) of HIV-infected infants at four weeks. Maternal plasma HIV-1 RNA viral load at baseline (32<br />

weeks of amenorrhea) and a high <strong>le</strong>vel of NVP concentration were associated with NVP resistance mutation<br />

(Chaix, CROI 2004, San Francisco, USA).<br />

In the ARNS 1209 study (toxicity component of the ANRS Ditrame Plus project), we hypothesized that the<br />

screening of hyperlactatemia in neonates exposed to ARVs could help to identify early a possib<strong>le</strong> mitochondrial<br />

toxicity. There was no statistical difference between the 0-3 month preva<strong>le</strong>nce of hyperlactatemia in infants<br />

exposed to three different ARV regimens (p=0.17): the preva<strong>le</strong>nce of hyperlactatemia was 11% with the<br />

ZDV+NVPsd regimen, 17% with ZDV+3TC+NVPsd and 18% in the control group exposed to NVPsd only<br />

(enrolment in this latter group is still ongoing). Thus, our preliminary findings do not confirm our study


19<br />

hypothesis but rather suggest that asymptomatic hyperlactatemia could be an artefact of blood col<strong>le</strong>ction in this<br />

neonatal context and is not a reliab<strong>le</strong> marker for the identification of mitochondrial toxicity under our field<br />

conditions (Ekouévi, IAS 2003, Paris, France).<br />

In conclusion; The ANRS Ditrame Plus project has shown the field efficacy of two news ARV regimens as<br />

compared to ZDV alone. However the high frequency of NVP mutation must be taken into account in the<br />

proposition of new recommendations of ARV use for PMTCT. Several investigations are required to identify<br />

quickly alternatives to NVPsd containing PMTCT regimens. We suggest also that the best option to prevent<br />

MTCT is to initiate HAART as soon as possib<strong>le</strong> during pregnancy for HIV-infected pregnant women with<br />

indication for ARV treatment. The community mobilization and the strugg<strong>le</strong> against stigmatization are vital to<br />

increase uptake of the PMTCT intervention in Africa. Finally, the prevention and control of the risk of postnatal<br />

transmission should comp<strong>le</strong>ment the very effective peripartum interventions that can now be recommended.<br />

Keys words: Mother-to-child transmission, HIV, Antiretroviral prophylaxis, Africa, Resistance,<br />

Nevirapine, Lactate, Uptake, Infant, ANRS


20<br />

Introduction<br />

La pandémie de l’infection <strong>à</strong> VIH/SIDA constitue bien un problème de Santé Publique majeur et<br />

durab<strong>le</strong> en Afrique subsaharienne. L’épidémie est solidement implantée sur ce continent, sans aucun<br />

signe de fléchissement. Les dernières estimations de l’ONUSIDA en juil<strong>le</strong>t 2004 montrent que <strong>le</strong><br />

continent africain est de loin <strong>le</strong> continent <strong>le</strong> plus touché par cette maladie (1). Ainsi, on estime en<br />

2004, <strong>à</strong> 25 millions <strong>le</strong> nombre de sujets infectés par <strong>le</strong> VIH vivant en Afrique subsaharienne (1).<br />

Les femmes représentent maintenant près de 50% des personnes infectées dans <strong>le</strong> monde (contre 41%<br />

en 1997). Mais contrairement aux autres régions du monde, <strong>le</strong>s femmes en Afrique subsaharienne sont<br />

plus infectées que <strong>le</strong>s hommes. El<strong>le</strong>s représentent ainsi 58% des personnes infectées par <strong>le</strong> VIH (1).<br />

Les jeunes de 15 <strong>à</strong> 24 ans représentent pour plus de la moitié des cas de ces nouvel<strong>le</strong>s infections au<br />

VIH dans <strong>le</strong> monde. Sur <strong>le</strong>s dix millions de jeunes infectés dans <strong>le</strong> monde, 6,2 millions vivent en<br />

Afrique subsaharienne et 75% d'entre eux sont des jeunes femmes en âge de procréer. Ce phénomène<br />

peut s’expliquer en partie par la précocité des rapports sexuels <strong>le</strong> plus souvent avec des partenaires<br />

masculins plus âgés. De plus, sur <strong>le</strong> plan biologique, la transmission du VIH s’opère plus faci<strong>le</strong>ment<br />

de l’homme <strong>à</strong> la femme que l’inverse (2). Tous ces éléments ont pour corollaire, un nombre important<br />

d’enfants qui s’infectent par <strong>le</strong> biais de <strong>le</strong>ur mère pendant la grossesse, l’accouchement et en<br />

postpartum par l’allaitement puisque <strong>le</strong> VIH est éga<strong>le</strong>ment transmissib<strong>le</strong> de la mère <strong>à</strong> l’enfant.<br />

La transmission de l’infection <strong>à</strong> VIH de la mère <strong>à</strong> l’enfant (TME) constitue ainsi la deuxième cause de<br />

contamination par <strong>le</strong> VIH après la transmission hétérosexuel<strong>le</strong> avec 2200 nouveaux cas d’infection<br />

pédiatrique chaque jour, dont 90% au moins sont <strong>le</strong> fait de la TME (1, 3). En 2003, environ 700000<br />

nouveaux cas d’infection pédiatrique sont survenus en Afrique subsaharienne (1, 3).<br />

Depuis 1990, de nombreuses études ont montré la preuve de l’efficacité des antirétroviraux (ARVs)<br />

dans la prévention de la TME (PTME) en réduisant de 2/3 cette transmission dans <strong>le</strong>s pays<br />

industrialisés (4, 5), mais aussi avec des régimes beaucoup plus courts et beaucoup plus simplifiés<br />

dans <strong>le</strong>s pays du sud. Ainsi, ces études ont montré en Afrique ou en Thaïlande, l’efficacité de la<br />

monothérapie courte par Zidovudine (ZDV), (6-8) de la Névirapine en monodose (NVP) (9, 10) et du<br />

Combivir ® (ZDV+lamivudine ou 3TC) administré en peripartum (10, 11).<br />

Les schémas thérapeutiques proposés après la conclusion de ces essais thérapeutiques, ont été assez<br />

rapidement utilisés dans <strong>le</strong>s programmes sur <strong>le</strong> terrain. Cependant, la mise en place des programmes<br />

opérationnels <strong>à</strong> large échel<strong>le</strong> s’effectue très <strong>le</strong>ntement dans bon nombre de pays en Afrique<br />

subsaharienne parce que <strong>le</strong> VIH/SIDA reste encore un sujet souvent tabou, une maladie très


21<br />

stigmatisée. De plus, il faut souligner une absence marquée de volonté politique pour faire face<br />

activement <strong>à</strong> cette pandémie.<br />

Dans ce con<strong>texte</strong>, en 2001, une Assemblée Généra<strong>le</strong> spécia<strong>le</strong> des Nations Unies s’est tenue sur <strong>le</strong> VIH,<br />

la première sur un sujet de santé dans l’histoire de l’ONU, et a lancé un appel clair en faveur de la lutte<br />

contre <strong>le</strong> VIH/SIDAen fixant ainsi pour objectif concret de réduire de 20%, la proportion d’enfants<br />

infectés en 2005 et de 50% en 2010 (12).<br />

Pour répondre <strong>à</strong> ce nouveau défi, et notamment pour rechercher des combinaisons thérapeutiques plus<br />

efficaces et des solutions plus appropriées, un nouveau programme d’étude a été mis en place <strong>à</strong><br />

Abidjan en Côte d’Ivoire qui est <strong>le</strong> pays où la préva<strong>le</strong>nce de l’infection <strong>à</strong> VIH est la plus é<strong>le</strong>vée en<br />

Afrique de l’Ouest et estimée entre 14% et 15% entre 1994 et 1998 (13-15).<br />

Ce projet avait pour but d’étudier un paquet d’interventions dirigées vers l’infection <strong>à</strong> VIH de la mère<br />

et de l’enfant en Afrique regroupant des interventions spécifiques en peripartum et postpartum pour<br />

des soins maternels et infanti<strong>le</strong>s. Quatre études ont ainsi été financées par l’Agence Nationa<strong>le</strong> de la<br />

Recherches sur <strong>le</strong> SIDA (ANRS). Il s’agit des projets ANRS 1201 (DITRAME-PLUS 1), ANRS 1202<br />

(DITRAME-PLUS 2), ANRS 1209 (DITRAME PLUS SAFE) et ANRS 1263 (DITRAME-PLUS<br />

VIRO) qui nous ont permis de répondre <strong>à</strong> plusieurs questions spécifiques sur la PTME depuis <strong>le</strong><br />

dépistage prénatal jusqu’aux interventions peripartum et postpartum en terminant par des études de<br />

tolérance et de résistance aux antirétroviraux.<br />

Ces études servent de base <strong>à</strong> la rédaction de cette thèse qui se décompose en six chapitres.<br />

Le chapitre 1 rappel<strong>le</strong> l’état des connaissances sur la transmission du VIH de la mère <strong>à</strong> l’enfant et sa<br />

prévention, et ceci depuis 1994 avec la première étude ACTG 076/ANRS 024 montrant l’efficacité<br />

d’un régime long de ZDV dans la PTME (4). Nous présentons tout d’abord une revue de la littérature<br />

scientifique sur la TME et sa prévention. Les différents essais thérapeutiques réalisés en Afrique et en<br />

Thaïlande jusqu’en 2004 et une synthèse sur <strong>le</strong>s données de résistances aux antirétroviraux utilisés<br />

pendant la grossesse sont exposés dans ce chapitre.<br />

Dans <strong>le</strong> chapitre 2 nous faisons un bref exposé sur <strong>le</strong> projet Ditrame Plus, en précisant <strong>le</strong>s conditions<br />

de sa mise en place avec la réalisation de deux études de base, puis une réf<strong>le</strong>xion sur l’obtention du<br />

consentement chez <strong>le</strong>s femmes enceintes participant au projet Ditrame Plus. Une étude spécifique a en<br />

effet été réalisée au sein de ce projet sur <strong>le</strong> consentement et sera décrite et positionnée dans <strong>le</strong> débat<br />

plus large sur <strong>le</strong> consentement des personnes participant <strong>à</strong> la recherche et sur l’éthique de la recherche<br />

médica<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s pays en développement.


22<br />

Le chapitre 3 présente <strong>le</strong>s résultats obtenus en terme d’acceptabilité du dépistage et des interventions<br />

médicamenteuses proposées dans <strong>le</strong> cadre du projet Ditrame Plus. Premièrement, nous présentons <strong>le</strong>s<br />

observations sur <strong>le</strong> dépistage prénatal de l’infection <strong>à</strong> VIH, réalisé avec des tests rapides. Après un<br />

rappel sur l’utilisation de ces tests, <strong>le</strong>ur performance incluant <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de qualité réalisé sur <strong>le</strong>s sites<br />

est décrite. Puis deux études spécifiques réalisées pour étudier l’acceptabilité des interventions de<br />

PTME seront rapportées.<br />

Le chapitre 4 présente une synthèse des bénéfices obtenus avec deux interventions ARV, la première<br />

est la combinaison d’un régime court de ZDV et d’une monodose de NVP en intrapartum<br />

(ZDV+NVPmd) et la deuxième est une combinaison d’un régime légèrement plus long de ZDV et<br />

3TC et d’une monodose de NVP en intrapartum (ZDV+3TC+NVPmd). Nous présentons ainsi dans ce<br />

chapitre, un exposé détaillé du protoco<strong>le</strong> de l’étude ANRS 1201, puis son dérou<strong>le</strong>ment et <strong>le</strong>s<br />

principaux résultats obtenus.<br />

Le chapitre 5 présente un aperçu des risques liés aux ARVs utilisés pour la PTME. Nous avons<br />

participé <strong>à</strong> une étude portant sur <strong>le</strong>s mutations de résistance aux ARVs notamment <strong>à</strong> la néviparine<br />

(NVP) chez <strong>le</strong>s mères et chez <strong>le</strong>s enfants infectés de notre série. Une étude spécifique chez <strong>le</strong>s enfants<br />

exposés aux inhibiteurs nucléosidiques (IN) tels que la ZDV et <strong>le</strong> 3TC avec <strong>le</strong> dosage des lactates<br />

sériques a été éga<strong>le</strong>ment réalisée afin de dépister <strong>le</strong> plus précocement possib<strong>le</strong> une éventuel<strong>le</strong> toxicité<br />

mitochondria<strong>le</strong> et d’estimer sa fréquence.<br />

Enfin, <strong>le</strong> chapitre 6 présente une discussion généra<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s spécificités de la PTME en Afrique, <strong>le</strong>s<br />

stratégies pouvant permettre une meil<strong>le</strong>ure acceptabilité des interventions de PTME. Une deuxième<br />

partie de la discussion porte sur <strong>le</strong>s régimes d’ARVs utilisés pour la réduction de la TME ainsi que sur<br />

<strong>le</strong> débat sur <strong>le</strong> choix entre l’utilisation d’une monothérapie et de combinaisons thérapeutiques. Avec<br />

<strong>le</strong>s données de résistances actuel<strong>le</strong>ment disponib<strong>le</strong>s dont cel<strong>le</strong>s rapportées dans cette thèse, il importe<br />

de discuter aussi de la réponse viro-immunologique aux traitements de l’adulte et notamment chez des<br />

femmes ayant reçu des inhibiteurs non nucléosidiques (INN) pendant <strong>le</strong>ur grossesse. Dans ce même<br />

chapitre, nous discutons éga<strong>le</strong>ment brièvement du risque de transmission postnata<strong>le</strong> après <strong>le</strong>s<br />

interventions de PTME peripartum. Enfin <strong>le</strong>s perspectives de santé publique ont été abordées dans <strong>le</strong><br />

chapitre 6 de cette thèse en présentant d’autres approches pour réduire de façon significative, <strong>le</strong><br />

nombre de nouveaux cas d’infection pédiatrique.<br />

Nous terminons par une conclusion généra<strong>le</strong> en discutant <strong>le</strong>s possibilités d’intégration des<br />

interventions de PTME issues des projets de recherche tels que <strong>le</strong> nôtre dans <strong>le</strong>s programmes existants<br />

de santé de la mère et de l’enfant dans <strong>le</strong>s pays <strong>à</strong> ressources limitées.<br />

.


23<br />

Chapitre 1<br />

La transmission du VIH-1 de la mère <strong>à</strong> son enfant en<br />

Afrique et sa prévention<br />

Etat des connaissances en 2004<br />

" Soyons clairs. Le SIDA est bien plus qu’une crise sanitaire :<br />

c’est la menace la plus grave qui n’ait jamais pesé sur <strong>le</strong> développement "<br />

Kofi Annan (Secrétaire Général des Nations Unies)<br />

Juil<strong>le</strong>t 2004, Bangkok, Thaïlande.


24<br />

1.1. Con<strong>texte</strong> général<br />

L'Afrique subaharienne est la région la plus touchée au monde par l'épidémie d'infection par <strong>le</strong> VIH.<br />

En 2003, <strong>le</strong> nombre de personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH a été estimé <strong>à</strong> 25 millions dont 3 millions ayant<br />

contracté l'infection au cours de la dernière année écoulée (1). La préva<strong>le</strong>nce de l'infection <strong>à</strong> VIH-1 est<br />

très variab<strong>le</strong> dans cette région du monde et comprise entre 1% et 40% (1). On estime <strong>à</strong> 1,9 millions, <strong>le</strong><br />

nombre d'enfants de moins de 15 ans vivant avec cette infection sur <strong>le</strong> continent africain (1).<br />

La PTME reste une urgence de santé publique, avec 630 000 nouveaux cas d'infection pédiatrique<br />

observés en 2003 dans <strong>le</strong> monde (1). Plus de 90% de ces infections surviennent en Afrique<br />

subsaharienne (3). La TME constitue ainsi <strong>le</strong> mode d'acquisition quasi-exclusif de cette infection chez<br />

<strong>le</strong>s enfants (1, 3).<br />

La TME est plus que jamais une priorité de l'Organisation Mondia<strong>le</strong> de la Santé (OMS) et de<br />

l'Organisation des Nations Unies (ONU) et un des objectifs déclarés par l'ONU, lors de son assemblée<br />

généra<strong>le</strong> spécia<strong>le</strong> tenue en juin 2001, est de réduire la proportion d’enfants infectés de 20% en 2005 et<br />

de 50% en 2010 (12).<br />

Les résultats du premier essai thérapeutique publié en 1994 et conduit chez <strong>le</strong>s femmes enceintes<br />

infectées par <strong>le</strong> VIH-1 en France et aux Etats-Unis ont montré que la TME survenant dans un cas sur<br />

quatre en l'absence d'intervention peut être réduite de deux tiers dans ce con<strong>texte</strong>, par la prise d'une<br />

monothérapie antirétrovira<strong>le</strong> de ZDV par voie ora<strong>le</strong> pendant la grossesse et par voie intraveineuse<br />

pendant l'accouchement (4).<br />

Dans <strong>le</strong>s pays en voie de développement, et depuis 1999, il a éga<strong>le</strong>ment été démontré l'efficacité de la<br />

monothérapie antirétrovira<strong>le</strong> de ZDV dans <strong>le</strong>s populations pratiquant en majorité l'allaitement (6, 7,<br />

16). Ces premiers essais thérapeutiques de réduction de la TME avec des régimes simplifiés ont été<br />

des essais « classiques » avec la constitution de groupe de comparaison recevant un placebo (6, 7) ou<br />

des pseudo placebo (monodose de ZDV) comme dans l'essai HIVNET 012 (9).<br />

Cependant, <strong>le</strong> risque de transmission reste é<strong>le</strong>vé avec l’utilisation d’une monothérapie courte, en<br />

particulier chez <strong>le</strong>s femmes fortement immunodéprimées (8). On sait aussi que l'efficacité <strong>à</strong> long terme<br />

de la combinaison de ZDV+3TC, c’est-<strong>à</strong>-dire <strong>à</strong> 18 mois reste limitée (11).<br />

Ainsi, depuis 2002, avec <strong>le</strong>s résultats d’autres essais thérapeutiques réalisés en France et aux Etats-<br />

Unis ayant utilisé des combinaisons d’ARVs avec une efficacité tout <strong>à</strong> fait remarquab<strong>le</strong> dans la PTME<br />

(5, 17) de nouveaux essais ou cohortes thérapeutiques ont été mis en place en parallè<strong>le</strong> en Afrique


25<br />

subsaharienne pour tester l'efficacité des combinaisons d'ARVs plus simp<strong>le</strong> <strong>à</strong> manipu<strong>le</strong>r et de courte<br />

durée dans la PTME. Une des particularités de cette deuxième génération d’études est l'absence<br />

éventuel<strong>le</strong> de groupe de comparaison recevant un placebo remplacé par des groupes de contrô<strong>le</strong> issus<br />

des cohortes historiques ayant reçu un traitement antirétroviral de première génération, <strong>le</strong> plus souvent<br />

une monothérapie de ZDV. Ces essais peuvent donc être considérés aujourd'hui comme <strong>le</strong>s études de<br />

deuxième génération de la PTME en Afrique (18).<br />

Dans cette revue de la littérature, nous présentons après un bref rappel de l’histoire naturel<strong>le</strong> de la<br />

TME, <strong>le</strong>s avancées thérapeutiques réalisées dans <strong>le</strong> domaine de la PTME en Afrique, dix ans après la<br />

publication du tout premier essai et aussi <strong>le</strong>s données sur la résistance vira<strong>le</strong> <strong>à</strong> ces ARVs.<br />

1.2 . Moment de la transmission mère-enfant du VIH<br />

Le virus VIH de type 1 (VIH-1) se transmet pendant la grossesse (in utero), pendant l’accouchement<br />

(intrapartum) ou après la naissance (postnata<strong>le</strong>) par l’allaitement (19). Nous par<strong>le</strong>rons essentiel<strong>le</strong>ment<br />

de la transmission du VIH-1 car <strong>le</strong> VIH de type 2 a un très faib<strong>le</strong> potentiel de TME (20, 21). Le risque<br />

de TME du VIH-1 dans <strong>le</strong>s populations pratiquant en majorité l'allaitement est estimé entre 25% et<br />

48% (22).<br />

Le tab<strong>le</strong>au 1 présente <strong>le</strong>s proportions et <strong>le</strong>s risques absolus d’acquisition de l'infection <strong>à</strong> VIH de la<br />

mère <strong>à</strong> l'enfant selon la période et en fonction de la pratique ou non d'allaitement.<br />

Tab<strong>le</strong>au 1. Risque absolu et proportion de la transmission du VIH-1 de la mère <strong>à</strong> son enfant en<br />

fonction du moment (Adapté de De Cock, JAMA 2000) (22).<br />

Moment de la transmission<br />

Pas d'allaitement<br />

Allaitement maternel<br />

Risque Absolu Proportion Risque Absolu Proportion<br />

In Utero 5-10% 33% 5-10% 20%<br />

Intrapartum 10-20% 67% 10-20% 40%<br />

Postpartum - - 10-15% 40%<br />

Total 15-30% 100% 25-45% 100%


26<br />

• La transmission in utero (pendant la grossesse)<br />

El<strong>le</strong> représente 25 <strong>à</strong> 40% des cas d'infection pédiatrique en l'absence d'allaitement et un cinquième des<br />

cas au moins en proportion dans <strong>le</strong>s populations allaitées. Cette transmission peut être précoce (début<br />

de grossesse) dans 2 <strong>à</strong> 5% des cas, mais el<strong>le</strong> est <strong>le</strong> plus souvent tardive et survient plutôt en fin de<br />

grossesse. La transmission in utero du VIH-1 se fait probab<strong>le</strong>ment par voie transplacentaire ou par<br />

ingestion de liquide amniotique infecté (23-25).<br />

• La transmission peripartum (pendant l’accouchement)<br />

El<strong>le</strong> représente 60 <strong>à</strong> 75% des cas d'infection pédiatrique chez <strong>le</strong>s enfants infectés en l'absence<br />

d'allaitement et probab<strong>le</strong>ment deux cas sur cinq dans <strong>le</strong>s populations allaités. Plusieurs hypothèses<br />

peuvent expliquer cette transmission au moment de l’accouchement ; soit une infection après la<br />

rupture des membranes ou une infection par contact direct du nouveau-né avec <strong>le</strong> sang maternel ou <strong>le</strong>s<br />

sécrétions cervico-vagina<strong>le</strong>s ou encore une infection par microtransfusion du sang maternel vers <strong>le</strong><br />

sang fœtal pendant <strong>le</strong>s contractions utérines (26). La transmission peut aussi se faire par voie ora<strong>le</strong> par<br />

ingestion de particu<strong>le</strong>s vira<strong>le</strong>s par <strong>le</strong> nouveau-né au moment de l’accouchement (27).<br />

• La transmission postpartum par l’allaitement<br />

El<strong>le</strong> représente près de la moitié du total de la TME (28). Ce mode d’acquisition de l’infection<br />

commence dès <strong>le</strong> début de l’allaitement. Plus l’allaitement est prolongé, plus <strong>le</strong> risque de transmission<br />

du VIH de la mère <strong>à</strong> l’enfant est é<strong>le</strong>vé. Une étude réalisée au Malawi a évalué <strong>à</strong> 1% <strong>le</strong> risque<br />

additionnel par mois pendant <strong>le</strong>s six premiers mois d’allaitement, suivi d’un risque inférieur ou égal <strong>à</strong><br />

0,5% aux stades plus tardifs de la lactation (29). Le risque absolu de transmission due <strong>à</strong> l’allaitement<br />

maternel est estimé <strong>à</strong> 16,2% <strong>à</strong> partir d’une étude randomisée réalisée <strong>à</strong> Nairobi au Kenya et <strong>le</strong> risque<br />

attribuab<strong>le</strong> <strong>à</strong> 44% (30).<br />

Dans une récente méta-analyse réalisée incluant neuf essais thérapeutiques d’intervention peripartum<br />

en Afrique et disposant de données de suivi <strong>à</strong> long terme avec 4085 enfants allaités inclus, <strong>le</strong> risque<br />

cumulé de transmission postnata<strong>le</strong> était estimé <strong>à</strong> 8,9%, IC95% [8,2-10,7%] pour 100 enfants-année.<br />

Cette étude montrait éga<strong>le</strong>ment que la transmission postnata<strong>le</strong> représentait 42% des cas de TME. (31).<br />

La probabilité de transmission estimée <strong>à</strong> 18 mois était de 9,3%, avec de fortes différences selon l’état<br />

immunitaire maternel (31).<br />

La transmission du VIH-1 par l'allaitement est manifestement facilitée si la mère acquiert l'infection<br />

alors qu'el<strong>le</strong> allaite. Cette transmission, en cas de primo-infection, a été mise en évidence pour la<br />

première fois dans une étude de cohorte menée <strong>à</strong> Kigali au Rwanda entre 1988 et 1991 (32). La charge<br />

vira<strong>le</strong> circulante dans <strong>le</strong>s six semaines suivant l'infection est 10 <strong>à</strong> 200 fois supérieure <strong>à</strong> cel<strong>le</strong> mesurée<br />

quand l'infection est passée <strong>à</strong> la chronicité expliquant ainsi une transmission é<strong>le</strong>vée en cas d'infection<br />

primaire (32).


27<br />

La transmission par l’allaitement chez des mères en phase chronique d'infection a été plus diffici<strong>le</strong> <strong>à</strong><br />

démontrer <strong>à</strong> cause des difficultés méthodologiques <strong>à</strong> diagnostiquer une infection <strong>à</strong> VIH précoce chez<br />

<strong>le</strong> nouveau-né et <strong>le</strong> jeune enfant <strong>à</strong> cause de la présence des anticorps maternels dans <strong>le</strong> sang du fœtus<br />

(33). C’est avec la mise au point de la technique de la Polymerase Chain Reaction (PCR) suppléant la<br />

culture vira<strong>le</strong>, trop comp<strong>le</strong>xe <strong>à</strong> mettre en œuvre <strong>à</strong> large échel<strong>le</strong>, qu’on a pu caractériser <strong>le</strong>s enfants<br />

infectés précocement et ceux qui étaient encore <strong>à</strong> risque d’acquisition d’une infection postnata<strong>le</strong> (34-<br />

39).<br />

Le tab<strong>le</strong>au 2 synthétise la manière d’estimer <strong>le</strong> moment de la TME <strong>à</strong> l’aide des tests de mise en<br />

évidence directe du virus par la culture de la charge vira<strong>le</strong> ou plus fréquemment par la technique de<br />

PCR (40-42).<br />

Tab<strong>le</strong>au 2. Estimation du moment d’acquisition de l'infection <strong>à</strong> VIH-1 de la mère <strong>à</strong> son enfant en<br />

fonction des résultats des tests virologiques (culture vira<strong>le</strong> ou PCR ADN ou ARN).<br />

< J5 J5 – J45 >=J45<br />

In utero + + +<br />

Intrapartum - + +<br />

Postpartum - - +<br />

Le virus VIH de type 2 (VIH-2) a un très faib<strong>le</strong> potentiel de TME (20) et ne nécessite pas de mesures<br />

prophylactiques spécifiques sauf en cas d’infection dua<strong>le</strong> VIH-1+2, une situation assez fréquente en<br />

Afrique de l’Ouest. Il existe peu de données sur la transmission de ce type de virus de la mère <strong>à</strong><br />

l’enfant. Une étude récente de la cohorte pédiatrique française a estimé que <strong>le</strong> diagnostic est<br />

actuel<strong>le</strong>ment possib<strong>le</strong> par la technique de PCR en temps réel. Ainsi, <strong>le</strong> taux cumulé de TME est estimé<br />

<strong>à</strong> 0,5% (1/204, IC95% [0-1,5%]) (21).


1.3. Les facteurs associés <strong>à</strong> la transmission de l'infection <strong>à</strong> VIH de la mère<br />

<strong>à</strong> l’enfant<br />

28<br />

Les facteurs pouvant expliquer la survenue d'une TME sont multip<strong>le</strong>s et dépendent du type et du<br />

moment de la transmission. Mais la charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> est <strong>le</strong> facteur <strong>le</strong> plus constamment<br />

retrouvé indépendamment de tout autre facteur.<br />

1.3.1 Facteurs maternels<br />

1.3.1.1. Caractéristiques démographiques et comportements <strong>à</strong> risque<br />

La race, l'ethnie et la parité ne sont pas des facteurs associés <strong>à</strong> la TME (43-45).<br />

L'utilisation de drogues illicites (44, 45) et <strong>le</strong> tabagisme durant la grossesse sont associés <strong>à</strong> un<br />

accroissement du risque de TME. Certaines drogues comme la cocaïne et l'héroïne augmentent la<br />

réplication vira<strong>le</strong> in vitro (44). L'usage des drogues pourrait accentuer la TME par la diminution des<br />

défenses immunes maternel<strong>le</strong>s.<br />

Les comportements sexuels <strong>à</strong> risque au cours de la grossesse sont associés <strong>à</strong> un risque accru de TME<br />

(46-48).<br />

L'état de santé maternel<strong>le</strong> est un important facteur de risque de TME, qu'il soit mesuré cliniquement<br />

(classification OMS ou CDC) ou par des marqueurs immuno-virologiques (numération des CD4,<br />

pourcentage des CD4 et charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong>) (8, 11).<br />

1.3.1.2 Facteurs virologiques et immunologiques<br />

• La charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong><br />

La charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong>, mesurée par <strong>le</strong> nombre de copies d'ARN viral dans <strong>le</strong> plasma et <strong>le</strong> sérum<br />

est <strong>le</strong> facteur <strong>le</strong> plus déterminant de la transmission materno-fœta<strong>le</strong>. Plus la charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong><br />

est é<strong>le</strong>vée, plus <strong>le</strong> risque de TME est é<strong>le</strong>vé sans qu’il soit possib<strong>le</strong> d’identifier un seuil (49-51).<br />

Cependant, la charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> <strong>à</strong> el<strong>le</strong> seu<strong>le</strong> n'explique pas l'ensemb<strong>le</strong> du risque de TME. En<br />

effet, des mères avec des niveaux de charge vira<strong>le</strong> très é<strong>le</strong>vés ne transmettent pas <strong>le</strong> virus <strong>à</strong> <strong>le</strong>ur enfant.<br />

Ainsi, il n'y a pas de seuil de charge vira<strong>le</strong> plasmatique maternel<strong>le</strong> clairement défini <strong>à</strong> partir duquel <strong>le</strong><br />

risque de transmission est certain.


29<br />

La charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> mesurée <strong>à</strong> l'inclusion, avant <strong>le</strong> début du traitement antirétroviral a été<br />

<strong>le</strong> plus souvent retrouvée associée <strong>à</strong> la TME chez <strong>le</strong>s femmes incluses dans l’essai HIVNET 012<br />

avec un risque relatif (RR) de deux (IC95% [1,6-2,7]) pour toute augmentation d'un log de charge<br />

vira<strong>le</strong> (9).<br />

Dans l'essai SAINT, l'odds ratio était estimé <strong>à</strong> trois environ (IC95% [1,8-4,8]) pour toute<br />

augmentation d'un log de CV <strong>à</strong> l’inclusion pour la TME in utero et <strong>à</strong> trois éga<strong>le</strong>ment (IC95% [1,4-<br />

6,4]) pour toute augmentation d'un log de CV pour la TME intrapartum <strong>à</strong> S4 (10).<br />

Dans l'essai NVAZ, <strong>le</strong> RR de TME a été estimé <strong>à</strong> 3,2 (IC95% [2,1-4,6]) pour toute augmentation<br />

d'un log de charge vira<strong>le</strong> (49).<br />

• Les lymphocytes CD4+ maternels (CD4)<br />

L’état immunologique de la mère déterminé par la quantification des CD4 est éga<strong>le</strong>ment un<br />

facteur très fortement associé <strong>à</strong> la TME. Dans l’essai PETRA, <strong>le</strong>s CD4 é<strong>le</strong>vés étaient associés <strong>à</strong> un<br />

faib<strong>le</strong> risque de transmission materno-foeta<strong>le</strong> (OR=0,9 ; IC95% [0,8-0,9]) pour chaque<br />

augmentation de 100 CD4. (11).<br />

Dans presque tous <strong>le</strong>s essais, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des CD4 maternels sur la TME a pu être étudié, sauf pour<br />

l'étude KZT réalisée <strong>à</strong> Abidjan, Côte d'Ivoire. Toutes ces études ont montré une relation entre <strong>le</strong>s<br />

CD4 et la TME. Dans <strong>le</strong>s essais DITRAME et HIVNET 012, on note pour toute diminution de 100<br />

cellu<strong>le</strong>s de CD4, un OR estimé <strong>à</strong> 1,2 (IC95% [1,1-1,3]) et <strong>à</strong> 1,3 (IC95% [1,2-1,4]) respectivement<br />

(6, 9).<br />

Aussi Leroy et al montraient que <strong>le</strong> risque cumulé de TME <strong>à</strong> 24 mois chez <strong>le</strong>s enfants nés de mère<br />

ayant reçu de la ZDV pour la PTME était de 0,40 chez <strong>le</strong>s mères ayant des CD4=500/mm3.<br />

Dans l’essai SAINT, <strong>le</strong> niveau des CD4 était éga<strong>le</strong>ment associé au risque de TME avec un OR de<br />

0,6 (IC95% [0,4-0,9]) pour toute augmentation de 100 cellu<strong>le</strong>s de CD4 (11).<br />

.


30<br />

1.3.2 Facteurs liés au fœtus<br />

• Poids de naissance et prématurité<br />

Un petit poids de naissance défini comme un enfant né vivant pesant moins de 2500g (43, 52) et la<br />

prématurité définie comme tout accouchement avant la 37 ème semaine d’aménorrhée (52) sont des<br />

facteurs associés <strong>à</strong> une augmentation du risque de TME.<br />

• Gémellité<br />

La gémellité est aussi un facteur de risque de TME d’après <strong>le</strong>s premières études observationnel<strong>le</strong>s.<br />

Ainsi, <strong>le</strong> premier jumeau aurait un risque deux fois plus é<strong>le</strong>vé d’être infecté que <strong>le</strong> second jumeau<br />

et ceci, que l'accouchement se fasse par voie vagina<strong>le</strong> ou par césarienne (53). Une étude récente<br />

réalisée chez 315 paires de jumeaux au Malawi montrait cependant que <strong>le</strong> risque de transmission<br />

in utero est similaire chez <strong>le</strong> premier et <strong>le</strong> deuxième jumeau avec un taux de TME estimée <strong>à</strong> 6,3%<br />

pour <strong>le</strong> premier jumeau et 6,0% pour <strong>le</strong> second jumeau. Il en était de même pour la transmission<br />

peripartum (15,9% pour <strong>le</strong> premier jumeau et 18,7% pour <strong>le</strong> deuxième jumeau) (54). Aucun effet<br />

n'a été retrouvé non plus pour la transmission postnata<strong>le</strong>. Pour Biggar et al, ces résultats récents<br />

contrastent par rapport aux premières publications et montrent ainsi que l'ordre de naissance n'est<br />

pas un facteur déterminant associé <strong>à</strong> la TME chez <strong>le</strong>s jumeaux (54).<br />

1.3.3 Facteurs obstétricaux<br />

• Rupture prématurée des membranes<br />

Dans l'essai DITRAME, la rupture prématurée des membranes supérieure <strong>à</strong> quatre heures était<br />

associée <strong>à</strong> la TME avec un RR de 1,9 (IC95% [1,2-3,2]) (6). On note dans l'étude de TAHA une<br />

tendance <strong>à</strong> la signification avec un OR estimé <strong>à</strong> 1,9 (IC95% [0,9-3.9], p=0,07) (49). L’essai<br />

SAINT n'a retrouvé aucune association entre la rupture prématurée des membranes et la TME<br />

(10).<br />

• Césarienne<br />

Presque toutes <strong>le</strong>s études réalisées en Afrique n'ont pas trouvé d'association entre la césarienne et<br />

la TME (6, 9, 10), sauf l'essai PETRA où 33% des femmes avaient une indication de césarienne.<br />

Cette étude montrait que la césarienne était un facteur de réduction de la TME avec un OR de 0,6<br />

(IC95% [0,4-0,9]) (11). Dans cette étude cependant, entre 68 et 76% des césariennes étaient des<br />

césariennes d'urgence.


31<br />

L'effet protecteur de la césarienne avant <strong>le</strong> début du travail a été montré dans plusieurs études. Une<br />

méta-analyse de 15 études prospectives réalisées en Europe et en Amérique du Nord a montré que<br />

la césarienne réduisait de 50% <strong>le</strong> risque de TME comparativement aux autres modalités<br />

d’accouchement (OR=0,4 ; IC95% [0,3-0,6]) (55). Ces résultats ont été confirmés par <strong>le</strong>s données<br />

d’un essai randomisé. Le taux de transmission était ainsi de 1,8% (3/170/ chez <strong>le</strong>s femmes qui ont<br />

eu une césarienne et de 10,5% (21/200) chez <strong>le</strong>s femmes qui ont accouché par voie basse<br />

(p


32<br />

1.3.4 Facteurs liés <strong>à</strong> la transmission postpartum<br />

• Modalités d’alimentation<br />

Il est vraisemblab<strong>le</strong> que des pratiques différentes d'allaitement soient associées <strong>à</strong> des risques<br />

différents de transmission. Coustoudis et al ont montré que <strong>le</strong> taux de transmission du VIH-1 de la<br />

mère <strong>à</strong> son enfant est inférieur chez des enfants allaités exclusivement au sein (19,4%)<br />

comparativement aux enfants sous allaitement mixte (26,1%) (59). Cette différence peut<br />

s'expliquer sur <strong>le</strong> plan biologique puisque l'allaitement exclusif au sein semb<strong>le</strong> apporter une<br />

protection maxima<strong>le</strong> des muqueuses de l'enfant par <strong>le</strong>s anticorps maternels contenus dans <strong>le</strong> lait.<br />

Cette protection pourrait donc être érodée par l'introduction d’aliments autres que <strong>le</strong> lait maternel<br />

(59).<br />

• Charge vira<strong>le</strong><br />

Une charge vira<strong>le</strong> décelab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> lait maternel et dans <strong>le</strong> plasma est un facteur très corrélé <strong>à</strong> la<br />

transmission postpartum par <strong>le</strong> lait maternel. On sait aussi que la charge vira<strong>le</strong> plasmatique<br />

maternel<strong>le</strong> est très corrélée <strong>à</strong> la charge vira<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> lait (60). Dans l'analyse poolée de deux<br />

essais réalisés en Afrique de l'Ouest, la charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> était associée <strong>à</strong> la TME par <strong>le</strong> lait<br />

maternel avec un RR en analyse multivariée de 2,6 (IC95% [1,8-4,0] pour toute augmentation d'un<br />

log de charge vira<strong>le</strong> (61).<br />

• CD4 maternels<br />

L’état de la mère mesuré par <strong>le</strong>s CD4 joue un rô<strong>le</strong> prépondérant dans la transmission par <strong>le</strong> lait<br />

maternel (31, 61). Le risque de transmission postnata<strong>le</strong> en Afrique de l’Ouest, en analyse<br />

multivariée est en moyenne trois fois plus é<strong>le</strong>vé chez <strong>le</strong>s femmes ayant des CD4=500/mm 3 (61). Une métaanalyse<br />

réalisée en Afrique a aussi montré que <strong>le</strong> risque de transmission postnata<strong>le</strong> était<br />

significativement plus é<strong>le</strong>vé chez <strong>le</strong>s enfants nés de mères infectées par <strong>le</strong> VIH et ayant des CD4<br />

très bas (31).<br />

• Mastites subcliniques et cliniques<br />

Les femmes qui avaient des mastites cliniques et subcliniques détectées biologiquement par <strong>le</strong><br />

dosage du sodium dans <strong>le</strong> lait maternel avaient une charge vira<strong>le</strong> augmentée dans <strong>le</strong> lait et<br />

transmettaient davantage <strong>le</strong> VIH-1 <strong>à</strong> <strong>le</strong>ur enfant (51, 60, 62), de même que cel<strong>le</strong>s qui présentaient<br />

des lésions du mamelon (51) ou un abcès mammaire (62).


33<br />

• Sexe de l’enfant<br />

Une récente méta-analyse a montré que <strong>le</strong> sexe de l’enfant était associé <strong>à</strong> la transmission<br />

postnata<strong>le</strong> par <strong>le</strong> lait maternel. Les garçons sont plus susceptib<strong>le</strong>s d’être infectés que <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s.<br />

L’odds ratio chez <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s était estimé <strong>à</strong> 0,7, (IC95% [0,5-0,9]). (31).<br />

• Déficit en vitamine A<br />

La présence de cellu<strong>le</strong>s infectées par <strong>le</strong> VIH-1 dans <strong>le</strong> lait était associée selon une relation de type<br />

dose/réponse <strong>à</strong> une déficience maternel<strong>le</strong> en vitamine A (63). Les mêmes observations ont été<br />

rapportées dans une étude au Malawi. Cette dernière étude associait <strong>le</strong> risque de TME <strong>à</strong> cette<br />

même déficience maternel<strong>le</strong> en vitamine A (64). Les effets de la vitamine A sur la réponse<br />

immunitaire et la protection de l'intégrité des surfaces muqueuses pourraient expliquer cette<br />

association lorsqu’un déficit est installé.<br />

Très récemment, une autre étude réalisée par l'équipe de Fawzi et al, en Tanzanie montrait qu'une<br />

supplémentation en vitamine A entraînait cependant une augmentation de la TME par l'allaitement<br />

avec un RR de 1,4 (IC95% [1,1-1,8], p = 0,009) (65).<br />

Le tab<strong>le</strong>au 4 récapitu<strong>le</strong> la liste des facteurs qui jouent un rô<strong>le</strong> déterminant dans la TME postnata<strong>le</strong><br />

Tab<strong>le</strong>au 4. Facteurs associés <strong>à</strong> la transmission du VIH-1 de la mère <strong>à</strong> son enfant par<br />

l'allaitement (Source groupe de Ghent, Février 2003 (66)).<br />

Mère<br />

• Charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> é<strong>le</strong>vée dans <strong>le</strong> lait<br />

• Charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> é<strong>le</strong>vée dans <strong>le</strong> plasma<br />

• Stade clinique et/ou immunologique avancé de la maladie VIH (Nombre bas de CD4)<br />

• Pathologie mammaire (Mastite clinique et sub-clinique, abcès, crevasses mamelonnaires)<br />

• Facteurs immuns locaux présents dans <strong>le</strong> lait maternel<br />

Enfant<br />

• Charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> é<strong>le</strong>vée dans <strong>le</strong> lait<br />

• Modalité d’alimentation (alimentation mixte)<br />

• Maladie de l’enfant entraînant une faib<strong>le</strong> succion du lait et une stase du lait maternel


34<br />

1.4. Antirétroviraux utilisés dans la PTME<br />

Les ARVs utilisés pour la PTME sont très limités en nombre dans <strong>le</strong>s pays <strong>à</strong> ressources limitées. On<br />

ne dénombre que trois ARVs utilisés dans des régimes courts ou ultracourts: la zidovudine (Retrovir ® ),<br />

la Névirapine ou NVP (Viramune ® ) et la lamivudine ou 3TC (Epivir ® )<br />

Ces ARVs sont utilisés seuls en monothérapie (6-8, 10) <strong>le</strong> plus souvent en prepartum ou uniquement<br />

en intrapartum (9) ou en association comme <strong>le</strong> Combivir ® (ZDV+3TC) (10, 11).<br />

Des études pharmacocinétiques ont été réalisées chez <strong>le</strong>s femmes enceintes pour connaître l'intérêt<br />

d'utiliser <strong>le</strong>s inhibiteurs de protéase (IP) pour la prévention de la TME. On sait ainsi qu'on observe une<br />

induction du métabolisme de l'indinavir pendant la grossesse (67). Par contre, aucun effet n'a été<br />

retrouvé avec <strong>le</strong> nelfinavir, avec des résultats très variab<strong>le</strong>s d'un patient <strong>à</strong> un autre (67). Il en est de<br />

même pour <strong>le</strong> ritonavir (68). Aucune donnée n’est disponib<strong>le</strong> pour l’amprenavir, ni pour l’association<br />

lopinavir-ritonavir, ni pour l’azatanavir. On sait éga<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s concentrations plasmatiques des IP<br />

peuvent fluctuer de façon importante lors du 3 ème trimestre de la grossesse justifiant la pratique du<br />

dosage des IP (68).<br />

Chez <strong>le</strong>s nouveaux-nés, <strong>le</strong>s mêmes ARVs sont utilisés <strong>à</strong> des posologies adaptées en fonction du poids<br />

de l'enfant ou de la surface corporel<strong>le</strong>. Chez <strong>le</strong> nouveau-né, il s'agit ainsi de réaliser une couverture<br />

postnata<strong>le</strong> en monodose <strong>à</strong> J2 par la NVP (9) ou un traitement d'une semaine comme dans l'essai<br />

PETRA avec de la ZDV+3TC (11). Très récemment dans l'essai SIMBA, un traitement par la NVP ou<br />

<strong>le</strong> 3TC a été utilisé pendant six mois de vie chez <strong>le</strong>s enfants pendant la période d’exposition au lait<br />

maternel pour prévenir la transmission postnata<strong>le</strong> (69).<br />

1.4.1 Les essais thérapeutiques et <strong>le</strong>s cohortes thérapeutiques en Afrique<br />

Les premiers essais thérapeutiques réalisés en Afrique ont été des essais thérapeutiques avec la<br />

constitution de groupes de comparaison recevant du placebo (6, 7, 11). Dès la publication des premiers<br />

résultats d’un essai comparab<strong>le</strong> en Thaïlande, <strong>le</strong>s groupes placebo ont été arrêtés dans tous <strong>le</strong>s essais<br />

africains en février 1998 (16). Par contre, l’essai HIVNET 012 a utilisé un pseudo placebo constitué de<br />

ZDV administré en monodose en intrapartum pour étudier l’efficacité et la tolérance de la NVP (9).<br />

Les tab<strong>le</strong>aux 5a et 5b présentent <strong>le</strong>s interventions d’ARVs utilisées au cours des essais réalisés en<br />

Afrique. Les données des essais réalisés en Thaïlande avec une alimentation artificiel<strong>le</strong> prédominante<br />

sont présentées dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 6.<br />

On distingue <strong>le</strong>s prophylaxies en monodose (ZDV ou NVP) et <strong>le</strong>s bithérapies (ZDV+3TC, ou<br />

ZDV+NVP ou ZDV+Didanosine) (11, 69, 70).


Tab<strong>le</strong>au 5a. Description des essais thérapeutiques de première génération étudiant la prévention de la TME du VIH en Afrique.<br />

35<br />

Nom de l’étude Prepartum Intrapartum Postpartum<br />

(mère)<br />

Prophylaxie<br />

néonata<strong>le</strong><br />

Groupe<br />

Placebo<br />

Essai DITRAME ANRS 049<br />

ZDV (36 ème SA)<br />

ZDV<br />

ZDV (1 semaine)<br />

Oui<br />

Côte d'Ivoire (1995 – 1998)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

600 mg per os<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

(6)<br />

Essai CDC (7)<br />

ZDV (36 ème SA)<br />

ZDV<br />

Oui<br />

Côte d'Ivoire (1996 – 1998)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

300 mg per os / 3 h<br />

Essai HIVNET 012 (9)<br />

Ouganda (1997 – 1999)<br />

NVP<br />

200mg per os<br />

- NVP : 2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J3<br />

Mère : ZDV intrapartum<br />

(600 mg + 300mg/3h +<br />

Enfant ZDV : 4 mg/kg/ x 2/j<br />

(une semaine)<br />

Essai PETRA (11)<br />

ZDV + 3TC (36 ème SA)<br />

ZDV 300 mg per os / 3 h<br />

ZDV + 3TC (1 semaine)<br />

ZDV + 3TC (1 semaine)<br />

Oui<br />

Afrique du Sud<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

3TC 150 mg per os / 12 h<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV : 4 mg/kg/ x 2/j<br />

Ouganda<br />

150 mg 3TC per os x 2<br />

150 mg 3TC per os x 2<br />

3TC : 2 mg/kg/ x 2/j<br />

Tanzanie<br />

1996 - 2000<br />

ZDV 300 mg per os / 3 h<br />

3TC 150 mg per os / 12 h<br />

ZDV + 3TC (1 semaine)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV + 3TC (1 semaine)<br />

ZDV : 4 mg/kg/ x 2/<br />

150 mg 3TC per os x 2<br />

3TC : 2 mg/kg/ x 2/j<br />

ZDV 300 mg per os / 3 h<br />

3TC 150 mg per os / 12 h<br />

Essai SAINT (10)<br />

ZDV 300 mg per os / 3 h<br />

ZDV + 3TC (1 semaine)<br />

ZDV + 3TC (1 semaine)<br />

Non<br />

Afrique du Sud (1999 – 2000)<br />

3TC 150 mg per os / 12 h<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV : 4 mg/kg/ x 2/j<br />

150 mg 3TC per os x 2<br />

3TC : 2 mg/kg/ x 2/j<br />

NVP<br />

200mg per os<br />

NVP : 200mg per os<br />

(24-48 heures)<br />

NVP<br />

2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2


Tab<strong>le</strong>au 5b. Description des essais thérapeutiques évaluant des régimes antirétroviraux pour la prévention de la transmission de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 en<br />

Afrique.<br />

36<br />

Nom de l’étude<br />

Traitement<br />

Prepartum<br />

Traitement<br />

Intrapartum<br />

Traitement<br />

Postpartum<br />

Traitement<br />

Postnatal<br />

Groupe<br />

Placebo<br />

Essai SIMBA (69)<br />

Ouganda, Rwanda (2001)<br />

ZDV + DDI (36 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV + DDI<br />

ZDV + DDI (1 semaine)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

3TC sirop : naissance jusqu’<strong>à</strong> un mois<br />

après l’arrêt de l’allaitement maternel.<br />

2mg /kg/ x 2 (J0 – J30)<br />

Non<br />

4 mg/kg/x 2 (>=J30)<br />

Essai TAHA (NVAZ-1) (49)<br />

Malawi (2000 – 2002)<br />

ZDV + DDI (36 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV + DDI<br />

ZDV + DDI (1 semaine)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

NVP sirop : Naissance jusqu’<strong>à</strong> un<br />

mois après l’arrêt de l’allaitement<br />

2mg /kg/ x 1 (J0 – J14)<br />

2 mg/kg/x 2 (>=J14)<br />

- - - ZDV sirop (1 semaine) : 4 mg/kg/ x 2<br />

NVP : 2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2<br />

- - - NVP : 2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2<br />

Non<br />

Essai TAHA (NVAZ-2) (71)<br />

Malawi (2000 – 2003)<br />

- NVP<br />

200mg per os<br />

- NVP<br />

200mg per os<br />

- ZDV sirop (1 semaine) : 4 mg/kg/ x 2<br />

NVP : 2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2<br />

- NVP : 2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2


Tab<strong>le</strong>au 6. Description des essais thérapeutiques réalisés en Thaïlande pour l’étude de la TME du VIH.<br />

37<br />

Nom et<br />

Période de l’étude<br />

Prepartum Intrapartum Postpartum (mère) Prophylaxie<br />

néonata<strong>le</strong><br />

Groupe<br />

Placebo<br />

Essai CDC (16)<br />

(1996-1997)<br />

ZDV (36 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV 300 mg per os / 3<br />

heures<br />

- Oui<br />

Essai PHPT-1(72)<br />

(1997-1999)<br />

ZDV (28 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV 300 mg per os / 3<br />

heures<br />

- ZDV sirop (6 semaines)<br />

2 mg/kg/ x 4<br />

Non<br />

ZDV (35 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV 300 mg per os / 3<br />

heures<br />

-<br />

- ZDV sirop (3 jours)<br />

2 mg/kg/ x4<br />

ZDV (35 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV : 300 mg per os / 3<br />

heures<br />

-<br />

- ZDV sirop (6 semaines)<br />

2 mg/kg/ x4<br />

Essai PHPT-2 (70)<br />

(2001 – 2003)<br />

ZDV (28 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV : 300 mg per os / 3<br />

heures<br />

NVP 200mg per os<br />

- ZDV sirop: 2 mg/kg/ x 4)<br />

(1 semaine ou 4-6 semaines si<br />

traitement maternel < 4 semaines :<br />

Non<br />

NVP : 2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2<br />

ZDV (28 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV : 300 mg per os / 3<br />

heures<br />

NVP 200mg per os<br />

- ZDV sirop : 2 mg/kg/ x 4)<br />

(1 semaine) ou 4-6 semaines si<br />

traitement maternel < 4 semaines :<br />

ZDV (28 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

ZDV : 300 mg per os / 3<br />

heures<br />

- ZDV sirop : 2 mg/kg/ x 4)<br />

(1 semaine) ou 4-6 semaines si<br />

traitement maternel < 4 semaines<br />

PHPT (Perinatal HIV Prevention Trial)


1.5 Efficacité des régimes antirétroviraux pour la PTME dans <strong>le</strong>s pays <strong>à</strong><br />

ressources limitées<br />

38<br />

1.5.1 Efficacité <strong>à</strong> court terme<br />

1.5.1.1 Transmission in utero et intrapartum<br />

L'efficacité des différents régimes d'ARVs précédemment détaillés a été évaluée <strong>à</strong> partir des essais<br />

thérapeutiques avec des groupes placebo comme groupe de référence. Les résultats en matière de taux<br />

de transmission peripartum des ARVs sont résumés sur la figure 1.<br />

Dans l'essai KZT-RETROCI <strong>à</strong> Abidjan, on note un taux de transmission de 24,9% dans <strong>le</strong> groupe<br />

placebo contre 15,7% dans <strong>le</strong> groupe recevant la ZDV (7) alors que l'essai ANRS 049 DITRAME avec<br />

une intervention postpartum d'une semaine en plus notait une TME de 21,8% dans <strong>le</strong> groupe placebo<br />

contre 15,1% dans <strong>le</strong> groupe ZDV (6). L'efficacité relative de ces interventions <strong>à</strong> base de ZDV par<br />

rapport au groupe placebo a été décrite dans ces différents essais. El<strong>le</strong> était de 50% en Thaïlande en<br />

absence d'allaitement maternel (16), de 37% <strong>à</strong> trois mois de vie dans l'essai KZT <strong>à</strong> Abidjan (7) et de<br />

38% <strong>à</strong> 6 mois dans l'essai ANRS 049 DITRAME réalisé en Côte d'Ivoire et au Burkina-Faso (6).<br />

Dans l’'essai HIVNET 012 réalisé en Ouganda, <strong>le</strong> taux de TME était estimé <strong>à</strong> 11,9% <strong>à</strong> S6-S8 dans <strong>le</strong><br />

groupe traité par la NVP monodose et <strong>à</strong> 21,3% dans <strong>le</strong> groupe ayant reçu un traitement par la ZDV en<br />

intrapartum (p=0,0027) (9).<br />

Dans l'essai PETRA qui a été réalisé en Afrique du Sud, en Tanzanie et en Ouganda, et ayant utilisé<br />

une association de ZDV+3TC, une réduction substantiel<strong>le</strong> de la TME du VIH-1 a éga<strong>le</strong>ment été notée<br />

chez <strong>le</strong>s patients inclus dans <strong>le</strong> bras long débuté <strong>à</strong> la 36 ème SA, plus un traitement intrapartum et une<br />

semaine de traitement postpartum (tab<strong>le</strong>au 5a). Le risque relatif était ainsi estimé <strong>à</strong> 0,4 (IC95% [0,2-<br />

0,7]. Par contre, l'administration de cette combinaison de ZDV+3TC (bras court) en traitement<br />

intrapartum uniquement n'a montré aucune réduction significative (RR=0,9 ; IC95% [0,6-1,4] par<br />

rapport au placebo (11).<br />

La publication des données de l'essai SAINT réalisé en Afrique du Sud confirme <strong>le</strong>s résultats obtenus<br />

avec l'essai HIVNET 012 avec un taux de transmission presque similaire estimé <strong>à</strong> 12,3% <strong>à</strong> S4-S6 avec<br />

la NVP en monodose (10). Cependant, une dose additionnel<strong>le</strong> de NVP était administrée <strong>à</strong> la femme<br />

entre la 24 ème heure et la 72 ème heure dans l'essai SAINT, (10), ce qui n’était pas <strong>le</strong> cas dans l’essai<br />

HIVNET 012 (9).


39<br />

La récente publication d'un essai thérapeutique réalisé au Malawi rapporte l'efficacité de la<br />

prophylaxie post-exposition chez <strong>le</strong>s enfants dont <strong>le</strong>s mères n'ont pas été traitées en prepartum ou en<br />

intrapartum. On note ainsi une efficacité relative estimée <strong>à</strong> 36% (p=0,03) et un taux de transmission <strong>à</strong><br />

S6-S8 de 15,3% chez <strong>le</strong>s enfants traités par une combinaison de ZDV pendant une semaine et une<br />

monodose de NVP au deuxième jour de vie et de 20,9% chez <strong>le</strong>s enfants ayant reçu uniquement une<br />

monothérapie de ZDV pendant la même durée. Un autre essai de la même équipe réalisé<br />

simultanément dans la même population ne trouvait pas de différence significative <strong>à</strong> S6-S8 (p=0,36)<br />

chez <strong>le</strong>s enfants recevant une prophylaxie postnata<strong>le</strong> par ZDV pendant une semaine (14,1%) et par<br />

l’association ZDV pendant une semaine + NVP en monodose (16,3%). La différence importante par<br />

rapport <strong>à</strong> la première étude menée au Malawi était que <strong>le</strong>s mères incluses dans cette deuxième étude<br />

avaient reçu en début du travail une monodose de NVP (71).<br />

L'essai SIMBA (Stopping Infection from Mother-to-child via Breastfeeding in Africa) réalisé en<br />

Ouganda et au Rwanda avait pour objectif d'évaluer l'efficacité d'une prophylaxie chez <strong>le</strong>s enfants<br />

avec <strong>le</strong> 3TC ou la NVP dans la prévention de la transmission postnata<strong>le</strong>. Cette étude a mis en évidence<br />

une transmission postnata<strong>le</strong> résiduel<strong>le</strong> estimée <strong>à</strong> 1% <strong>à</strong> l'âge de 6 mois avec une prophylaxie postnata<strong>le</strong><br />

par <strong>le</strong> 3TC ou la NVP mais en combinaison avec un sevrage précoce <strong>à</strong> 4 mois (69).<br />

Depuis l’an 2000, de nouveaux essais ou cohortes thérapeutiques ont été mis en place avec l'utilisation<br />

de nouvel<strong>le</strong>s combinaisons d’ARVs. On observe des taux de transmission plus faib<strong>le</strong>s compris entre<br />

5% et 6% en Afrique comme nous <strong>le</strong> rapporterons dans notre thèse (18).


40<br />

Placebo (ANRS 049 + KZT)<br />

24,8<br />

Monodose ZDV (HIVNET012)<br />

ZDV enfant (NVAZ-1)<br />

21,3<br />

20,9<br />

NVPmd (mère) + ZDV+NVPmd enfant (NVAZ-2)<br />

16,3<br />

ZDV + NVPmd enfant (NVAZ-1)<br />

15,3<br />

ZDV (ANRS 049)<br />

15,1<br />

Régimes thérapeutiques<br />

ZDV + 3TC (Petra/ Bras C)<br />

ZDV (ANRS 049 + KZT)<br />

NVPmd (mère) + ZDV enfant (NVAZ-2)<br />

Monodose NVP (SAINT)<br />

12,3<br />

14,2<br />

14,7<br />

14,1<br />

ZDV (KZT)<br />

12,2<br />

Monodose NVP (HIVNET012)<br />

11,9<br />

ZDV+ 3TC (SAINT)<br />

ZDV + 3TC (Petra/ Bras B)<br />

8,9<br />

9,3<br />

ZDV + 3TC (Petra/ Bras A)<br />

5,7<br />

0 5 10 15 20 25 30<br />

Taux de transmission (S4-S6) en %<br />

Figure 1. Taux de transmission de l'infection <strong>à</strong> VIH de la mère <strong>à</strong> son enfant <strong>à</strong> S4-S8 avec <strong>le</strong>s différents régimes d’ARVs évalués dans <strong>le</strong>s essais de<br />

PTME en Afrique.


41<br />

1.5.2 Efficacité <strong>à</strong> long terme (18-24 mois)<br />

Le suivi <strong>à</strong> long terme des enfants allaités par <strong>le</strong>ur mère <strong>à</strong> l’âge de 12-24 mois fournit des informations<br />

sur <strong>le</strong> risque cumulé de la TME dû <strong>à</strong> l’allaitement. Le risque de transmission par l’allaitement est<br />

parfois considéré comme <strong>le</strong> mode de transmission <strong>le</strong> plus important en Afrique (22). Il résulte de ce<br />

fait que l’efficacité <strong>à</strong> long terme des régimes d’ARVs utilisé en peripartum peut être hypothéquée ou<br />

en partie compromise par <strong>le</strong>s cas de transmission postnata<strong>le</strong>.<br />

Quatre essais thérapeutiques avec des groupes placebo ont présenté <strong>le</strong>s résultats <strong>à</strong> long terme de<br />

l’efficacité des régimes d’ARVs utilisés en peripartum (tab<strong>le</strong>au 7).<br />

Tous ces essais ont montré la persistance de l’efficacité <strong>à</strong> long terme des régimes d’ARVs dans une<br />

population pratiquant en majorité l’allaitement, sauf l’essai PETRA (11). Les deux autres essais ayant<br />

utilisé de la ZDV ou de la NVP en monodose ont montré une relative efficacité estimée <strong>à</strong> 26% (8)<br />

pour la ZDV et <strong>à</strong> 41% pour la NVP (73). On note cependant que la durée de l’allaitement maternel<br />

était de 9 mois en médiane dans <strong>le</strong> groupe traité par NVP contre 14 mois dans <strong>le</strong> groupe traité par<br />

ZDV.<br />

Cette efficacité de la ZDV est très liée au taux de CD4 maternel <strong>à</strong> l’inclusion (8). Leroy et al ont<br />

estimé <strong>à</strong> 56% (IC95% [28-76%]), l’efficacité <strong>à</strong> 24 mois de la ZDV chez <strong>le</strong>s femmes ayant des<br />

CD4>=500/mm 3 contre une absence tota<strong>le</strong> d’efficacité chez <strong>le</strong>s femmes ayant des CD4=500/mm 3 .<br />

Compte tenu de l’absence d’efficacité <strong>à</strong> long terme observée dans l’étude PETRA, et aussi chez la<br />

femme ayant des CD4


42<br />

permettre aux femmes infectées de pratiquer en toute sécurité l’allaitement s’il s’avérait que ces<br />

interventions étaient efficaces (77, 78).


43<br />

Tab<strong>le</strong>au 7. Efficacité <strong>à</strong> long terme (M 18) des antirétroviraux utilisés pour la PTME en Afrique.<br />

Essai Intervention $ Allaitement Maternel<br />

(durée médiane en mois)<br />

TME <strong>à</strong> S4-S8<br />

(%)<br />

TME <strong>à</strong> M18 (%)<br />

[IC95%]<br />

Analyse Poolée Zidovudine 97,5%<br />

14, 7 22,5 [17,6-27,3]<br />

Afrique de l’Ouest *<br />

14 [7,8-18]<br />

(8) Placebo 98,8%<br />

24,8 30,2 [25,0-35,4]<br />

13 [8,5-18,2]<br />

HIVNET 012 Névirapine Monodose 99%<br />

11,9 15,7 [11,5-19,8]<br />

(73)<br />

8,8 [7,9-9,7]<br />

ZDV intrapartum 99%<br />

21,3 25,8 [20,7-30,8]<br />

9,5 [8,8-10.3]<br />

PETRA<br />

Bras long (A) 5,7 14,9 [9,4-22,8]<br />

(11)<br />

Bras intermédiaire (B) 74%<br />

8,9 18,1 [12,1-26,2]<br />

Bras court (C) 7 [2-12]<br />

14,2 20,0 [12,9-30,1]<br />

Placebo<br />

15,3 22,2 [15,9-30,2]<br />

ND : Efficacité non calculée<br />

* Risque cumulatif <strong>à</strong> 18- 24 mois (Essai KZT-RETROCi et ANRS 049)<br />

$ Confère <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 5a pour <strong>le</strong> détail relatif aux régimes d’ARVs.<br />

Efficacité <strong>à</strong> M18<br />

[IC95%]<br />

26% [2-44%]<br />

41% [16-59%]<br />

ND


44<br />

1.6 Tolérance des antirétroviraux dans la PTME<br />

La tolérance des médicaments ARVs administrés pour la PTME chez la mère et son enfant a été<br />

investiguée essentiel<strong>le</strong>ment sur la base des données hématologiques c’est-<strong>à</strong>-dire la survenue d’une<br />

anémie, d’une neutropénie <strong>à</strong> S4 postpartum chez la mère et chez l’enfant <strong>à</strong> S4-S8 de vie. El<strong>le</strong> concerne<br />

donc essentiel<strong>le</strong>ment l’exposition au IN, notamment la ZDV et <strong>le</strong> 3TC.<br />

1.6.1 Chez la mère<br />

Les anomalies biologiques sont <strong>le</strong>s principaux effets secondaires recherchés chez <strong>le</strong>s mères ayant reçu<br />

des traitements ARVs par IN en peripartum pour prévenir la TME. L'essai DITRAME ANRS 049 a<br />

rapporté 5,6% d'anémie sévère (6), et l'essai KZT, 5,9% d'anomalies biologiques de grade 3 ou 4 (7).<br />

Dans <strong>le</strong> bras long de l'essai PETRA, 9% d'anomalies biologiques de grade 3 ou 4 ont été rapportées<br />

(11). Dans tous <strong>le</strong>s cas, aucune différence n’a été observée par rapport au groupe placebo et ces<br />

anomalies étaient rapidement reversib<strong>le</strong>s. Aucune toxicité cutanée sévère n’a été détectée en rapport<br />

avec l’utilisation de la NVP en monodose (9).<br />

1.6.2 Chez <strong>le</strong>s enfants<br />

• Tolérance biologique<br />

Aucun ARV n'a été donné aux enfants en période postnata<strong>le</strong> dans la plupart des essais, sauf dans <strong>le</strong>s<br />

essais HIVNET 012, <strong>le</strong> bras long de PETRA, NVAZ-1, NVAZ-2 et SIMBA. Dans l'essai HIVNET<br />

012, on notait 4,7% (13/277) d'anémie définie par des taux d’hémoglobine entre 8,5-11,8 g/dl (9).<br />

Dans <strong>le</strong> bras long de l'essai PETRA où la ZDV et <strong>le</strong> 3TC ont été administrées pendant une semaine 5%<br />

d'anomalies biologiques de grade 3 ou 4 chez <strong>le</strong>s enfants ont été rapportées (11). Les anomalies<br />

biologiques de grade 3 et 4 <strong>à</strong> six semaines dans l'essai NVAZ-1 étaient estimées <strong>à</strong> 5,6% dans <strong>le</strong> bras<br />

NVP et <strong>à</strong> 7,8% dans <strong>le</strong> bras NVP+ ZDV (p=0, 16) (49). Dans l'essai SIMBA, aucune différence<br />

significative n'a été retrouvée en ce qui concerne la survenue d'une anomalie biologique grave (8,5%<br />

dans <strong>le</strong> bras 3TC et 8,1% dans <strong>le</strong> bras NVP) (69). Dans tous <strong>le</strong>s cas, ces anomalies biologiques étaient<br />

rapidement réversib<strong>le</strong>s.


45<br />

• Mortinatalité<br />

Tous <strong>le</strong>s essais réalisés ont rapporté des cas de mort-nés. Cette fréquence de mortinatalité varie entre<br />

0,5% et 5,1% (6, 11, 79). Aucune différence statistiquement significative n'a été observée par rapport<br />

au groupe de comparaison avec <strong>le</strong>s différents régimes d’ARVs utilisés (6, 11, 79). Cependant, il<br />

faudrait tenir compte du mode d'accouchement, pour comparer formel<strong>le</strong>ment ces résultats, avec par<br />

exemp<strong>le</strong> la pratique de la césarienne dans 33% des cas en Afrique du Sud dans <strong>le</strong>s essais PETRA et<br />

SAINT (10, 11) contre 1% <strong>à</strong> Abidjan (6, 7).<br />

• Malformations congénita<strong>le</strong>s et mortinatalité<br />

Des descriptions détaillées des cas de malformations congénita<strong>le</strong>s n'ont pas été rapportées dans la<br />

littérature. La fréquence des malformations notées chez des enfants nés de mères infectées par <strong>le</strong><br />

VIH-1 et traitées par des ARVs varie entre 1,5% et 7% (6, 11, 79). Aucune différence statistiquement<br />

significative n'a été observée entre <strong>le</strong>s différents groupes exposés aux ARVs avec <strong>le</strong> groupe de<br />

comparaison en général avec un placebo (6, 11, 79).<br />

Le tab<strong>le</strong>au 8 résume la fréquence des malformations congénita<strong>le</strong>s et cel<strong>le</strong> de la mortinatalité observées<br />

dans <strong>le</strong>s essais PTME réalisés en Afrique.


46<br />

Tab<strong>le</strong>au 8. Malformations congénita<strong>le</strong>s et mortinatalité décrites dans <strong>le</strong>s essais thérapeutiques<br />

sur la PTME en Afrique.<br />

Essais Traitement Malformations Congénita<strong>le</strong>s Mort-Né<br />

ANRS 049 (6) ZDV 5 (2,5%) 1/203 (0,4%)<br />

Côte d'Ivoire Placebo 1 (0,5%) 7/211 (3,3%)<br />

KZT (7)<br />

ZDV 2/136 (1,5%) 7/136 (5,1%)<br />

Côte d'Ivoire Placebo 6/137 (4,4%) 2/137 (1,5%)<br />

SAINT(10)<br />

ZDV + 3TC Non précisé 2/666 (0,3%)<br />

Afrique du Sud NVP mondose Non précisé 0/663 (0,0%)<br />

PETRA (11) ZDV+3TC (Bras A) 28/380 (7,3%) 2/380 (1%)<br />

Afrique du Sud ZDV +3TC (Bras B) 27/382 (7,1%) 6/382 (2%)<br />

Ouganda<br />

ZDV +3TC (Bras C) 24/377 (6,4%) 4/377 (1%)<br />

Tanzanie Placebo 28/362 (7,7%) 4/362 (1%)<br />

HIVNET 012 (9)<br />

NVP monodose Non précisé 2/312 (0,6%)<br />

Ouganda ZDV intrapartum Non précisé 1/319 (0,3%)<br />

* Voir <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 5a pour la description détaillée des régimes ARV utilisés.


47<br />

1.7 Résistance vira<strong>le</strong> aux médicaments utilisés dans la PTME<br />

Il existe encore peu de données disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s études de résistances vira<strong>le</strong>s aux prophylaxies ARV<br />

utilisées en PTME en Afrique. La résistance aux ARVs est potentiel<strong>le</strong>ment un des obstac<strong>le</strong>s évoqués<br />

pour l’administration des ARVs dans <strong>le</strong>s programmes de PTME. Si <strong>le</strong>s mutations de résistance n’ont <strong>à</strong><br />

priori aucun effet sur <strong>le</strong> niveau de TME, el<strong>le</strong>s pourraient constituer un facteur limitant important pour<br />

<strong>le</strong>s traitements futurs de la femme et de son enfant.<br />

1.7.1 Mutations associées <strong>à</strong> la Zidovudine<br />

Une étude réalisée <strong>à</strong> Abidjan en Côte d’Ivoire n’a retrouvé aucune mutation associée <strong>à</strong> un traitement<br />

court par la ZDV en fin de grossesse. Dans cette étude seu<strong>le</strong>ment 20/140 femmes traitées par la ZDV<br />

et ayant des prélèvements disponib<strong>le</strong>s <strong>à</strong> l’accouchement ont été incluses. Les mutations de résistance<br />

de la ZDV recherchées étaient <strong>le</strong>s suivantes : M41L, D67N, K70R et K215Y/F (80). La préva<strong>le</strong>nce des<br />

mutations associées <strong>à</strong> la ZDV est général très faib<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> était estimée <strong>à</strong> 2,6% dans l’essai ACTG<br />

076/ANRS024 après 12 semaines de traitement par la ZDV aux Etats-Unis et en France (81).<br />

1.7.2 Mutations associées <strong>à</strong> la Névirapine<br />

Dans l’essai HIVNET 012, la préva<strong>le</strong>nce des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP <strong>à</strong> S6-S8 postpartum<br />

était estimée <strong>à</strong> 19% chez <strong>le</strong>s femmes. Cette étude a été réalisée chez 111 femmes et la mutation de<br />

résistance la plus observée est la K103. En analyse univariée, <strong>le</strong>s facteurs suivants étaient associés aux<br />

mutations de résistance dans cette étude : la charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> (OR=3,9, IC95% [1,5-10,2]) pour<br />

chaque augmentation d’un log de CV et <strong>le</strong>s CD4 (OR=1,6, IC95% [1,2-2,2]) pour chaque diminution<br />

de 100 CD4 (82). Pour mémoire, dans l’essai ACTG 316 mené principa<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>s pays<br />

industrialisés, aucun facteur (charge vira<strong>le</strong>, lymphocytes CD4, prise d’autres ARVs) n’était retrouvé<br />

associé aux mutations de NVP monodose dont la fréquence était estimée <strong>à</strong> 15% <strong>à</strong> six semaines (83).<br />

Dans l’essai HIVNET 012, chez <strong>le</strong>s enfants, la mutation <strong>à</strong> la NVP était retrouvée chez 11/46 enfants<br />

testés, soit une préva<strong>le</strong>nce de 46%. La mutation Y181C était identifiée dans 10 cas/11 (82).<br />

Toujours dans l’essai HIVNET 012, une relation entre la souche vira<strong>le</strong> et la fréquence des mutations<br />

de résistance <strong>à</strong> la NVP a été retrouvée. Ainsi, <strong>le</strong>s femmes ayant une souche vira<strong>le</strong> de sous type D<br />

avaient un risque plus é<strong>le</strong>vé de présenter une mutation de résistance <strong>à</strong> la NVP que <strong>le</strong>s femmes avec un<br />

virus de sous-type A (OR=4,9, IC95% [1,2-20,2] (84).


48<br />

Pour diminuer <strong>le</strong>s mutations liées <strong>à</strong> la NVP, Beckerman, a suggéré d’utiliser d’autres molécu<strong>le</strong>s en<br />

association avec la NVP. Ainsi, un schéma thérapeutique proposé pourrait être constitué de NVP en<br />

monodose plus 2 <strong>à</strong> 3 jours de traitement maternel de ZDV et/ou de 3TC (85).<br />

Une autre équipe en Afrique du Sud a récemment décrit une nouvel<strong>le</strong> mutation de résistance associée <strong>à</strong><br />

la NVP chez <strong>le</strong>s femmes infectées par <strong>le</strong> VIH-1 avec <strong>le</strong> sous-type B : la V106M. Cette mutation a été<br />

retrouvée six semaines après l'accouchement chez 7/141 femmes ayant reçu une monodose de NVP<br />

(86).<br />

1.7.3 Mutations associées <strong>à</strong> la lamivudine<br />

Une étude de résistance vira<strong>le</strong> a été réalisée en France pour rechercher des mutations de résistance au<br />

3TC. Ainsi, dans l’étude ANRS 075, on a noté des mutations associées au 3TC après huit semaines en<br />

moyenne de traitement par du Combivir ® en prepartum. La mutation M184V associée au 3TC a été<br />

retrouvée chez 52 (39%) des femmes chez <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> séquençage viral a pu être réalisé (17).<br />

Les facteurs associés <strong>à</strong> la mutation M184V étaient respectivement la durée du traitement au 3TC<br />

(OR=3,1 pour chaque période supplémentaire de 30 jours de traitement), la charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> <strong>à</strong><br />

l’inclusion (OR=2,7 pour chaque augmentation d’un log de CV) et <strong>le</strong>s CD4 maternels (OR=0,7 pour<br />

chaque augmentation de 100 CD4). Par contre, <strong>le</strong> traitement antérieur par ARV, l’origine des femmes<br />

et <strong>le</strong> caractère transmetteur ou pas n’étaient pas associés aux mutations de résistance de la 3TC (17).<br />

Les études de résistances réalisées en Afrique dans l’essai PETRA ont montré que la mutation M184V<br />

associée au 3TC était éga<strong>le</strong>ment la plus fréquente. Cette mutation a été détectée chez 12% d’un sous<br />

échantillon inclus dans <strong>le</strong> bras A de l’essai. Aucun facteur de risque évident n'était associé <strong>à</strong> cette<br />

mutation. Peu de données interprétab<strong>le</strong>s chez des enfants ont été présentées dans cette étude (87).


49<br />

1.8 Autres interventions pour réduire la TME<br />

Les interventions de type désinfection vagina<strong>le</strong> par des microbicides qui inactivent <strong>le</strong> VIH in vitro et<br />

l'apport de supplémentation vitaminique (vitamine A ou multivitamine) ont éga<strong>le</strong>ment été évaluées en<br />

Afrique. A ce jour, en dehors des ARVs, toutes <strong>le</strong>s autres interventions qui ont été utilisées pour la<br />

réduction de la TME n’ont pas abouti <strong>à</strong> des résultats concluants.<br />

• Utilisation d'antiseptiques pour la désinfection vagina<strong>le</strong> au moment de l'accouchement<br />

Des essais ayant utilisé des antiseptiques pour désinfecter la flore microbienne vagina<strong>le</strong> avant et<br />

pendant l’accouchement ont été réalisés au Malawi (88) ainsi qu’en Côte d’Ivoire et au Burkina-Faso<br />

(89, 90). Ces deux études n’ont pas montré de réduction de la TME du VIH-1.<br />

Ainsi l'essai mené au Malawi qui a utilisé une solution de Chlorhexhidine <strong>à</strong> 0,25% avec un<br />

badigeonnage <strong>à</strong> chaque examen du col associé au nettoyage de l'enfant a montré que <strong>le</strong> taux de<br />

transmission était de 27% avec intervention contre 28% sans intervention (88). On note un effet sur la<br />

réduction de la TME du VIH-1 dans <strong>le</strong> sous groupe des femmes ayant une rupture prématurée des<br />

membranes de plus de quatre heures. Le taux de TME était de 25% dans <strong>le</strong> groupe traité vs 39,4%<br />

dans <strong>le</strong> groupe non traité (88).<br />

Les mêmes observations ont été rapportées après l'utilisation d'ovu<strong>le</strong> de chlorure de benzalkolnium <strong>à</strong><br />

1% dans un essai de phase II en Côte d'Ivoire et au Burkina-Faso (90). Le risque de transmission était<br />

similaire dans <strong>le</strong>s 2 groupes (23,5% dans <strong>le</strong> groupe traité contre 24,8%, dans <strong>le</strong> groupe placebo <strong>à</strong> 15<br />

mois de vie) (90). Mais l’essai ne disposait pas de la puissance nécessaire pour mettre en évidence une<br />

éventuel<strong>le</strong> différence.<br />

Une autre étude réalisée <strong>à</strong> Mombassa au Kenya ayant utilisé des concentrés de Chlorhexhidine<br />

(solution de 0,2 <strong>à</strong> 0,4%) a aussi montré l'absence d’efficacité dans la réduction de la TME avec 15,9%<br />

de TME dans <strong>le</strong> groupe avec lavage contre 17,2% dans <strong>le</strong> groupe sans lavage (p=0,67). Il n'y avait pas<br />

non plus de différence en fonction des sous-groupes en tenant compte de la durée de rupture de la<br />

poche des eaux de moins de quatre heures ou de plus de quatre heures (91).<br />

Tous ces essais ont cependant confirmé la faisabilité de cette intervention, qui pourrait être associée <strong>à</strong><br />

la prise de médicaments ARVs puisque d'autres bénéfices, notamment une réduction de près d'un quart<br />

de la mortalité néonata<strong>le</strong> précoce et des infections postpartum chez la mère ont été observées au<br />

Malawi (92).


50<br />

• Supplémentation maternel<strong>le</strong> en vitamines<br />

La principa<strong>le</strong> hypothèse était que la supplémentation vitaminique (A, B, C et E) pourrait réduire la<br />

TME du VIH-1 et la progression de l'infection maternel<strong>le</strong> <strong>à</strong> VIH en augmentant <strong>le</strong>s fonctions<br />

immunitaires de la mère et de l'enfant, en réduisant la charge vira<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> sang, <strong>le</strong> lait et <strong>le</strong>s<br />

secrétions vagina<strong>le</strong>s maternel<strong>le</strong>s et en renforçant la barrière placentaire. (93).<br />

Des essais de supplémentation en vitamines ont été conduits en Afrique du Sud (94), au Malawi et en<br />

Tanzanie (65, 95) avec l’objectif de réduire la transmission intrapartum de l'infection <strong>à</strong> VIH-1. Tous<br />

ces essais ont conclu <strong>à</strong> l’absence d'effet de cette intervention.<br />

En Afrique du Sud, aucune différence n'a été trouvée <strong>à</strong> trois mois de vie entre <strong>le</strong> groupe des femmes<br />

ayant reçu une supplémentation en vitamine A (20,3%) et <strong>le</strong>s femmes recevant un placebo (22,3%). La<br />

vitamine A n'a pas non plus démontré d'effet sur la mortalité fœta<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>. Cependant, on notait<br />

une réduction significative des accouchements prématurés dans cette étude avec 11,4% de prématurés<br />

dans <strong>le</strong> groupe recevant la vitamine A contre 17,4% dans <strong>le</strong> groupe placebo (p=0,03) (94).<br />

En Tanzanie, une première étude réalisée pour évaluer la supplémentation en vitamine A ou avec des<br />

multivitamines n'a pas retrouvé d’association avec une diminution de la TME du VIH pendant la<br />

période in utero, intrapartum ou postnata<strong>le</strong> précoce (95).<br />

Une deuxième étude sur l'impact de la vitamine A par rapport <strong>à</strong> une supplémentation vitaminique sans<br />

vitamine A chez <strong>le</strong>s femmes qui pratiquent un allaitement a montré que la supplémentation en<br />

vitamine A entraînait en fait une augmentation du risque de TME par allaitement (RR =1,34, IC95%<br />

[1,1-1,8], p = 0,009), tandis que la supplémentation en vitamines (B, C et E) permettait la réduction de<br />

la mortalité infanti<strong>le</strong> et de la TME par l'allaitement parmi <strong>le</strong>s femmes présentant une<br />

immunodépression. (65).<br />

Cependant, dans un autre essai thérapeutique randomisé réalisé en Tanzanie et portant sur 1075<br />

femmes enceintes, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> bénéfique de la supplémentation en vitamine B12, C, E et acide folique a été<br />

clairement démontré avec une réduction significative de la mortalité fœta<strong>le</strong>, des petits poids de<br />

naissance (


51<br />

1.9 Questions de recherche <strong>à</strong> envisager en Afrique<br />

Malgré <strong>le</strong>s résultats encourageants des essais thérapeutiques effectués jusqu’<strong>à</strong> présent et des<br />

recherches opérationnel<strong>le</strong>s menées pour évaluer la faisabilité de ces interventions sur <strong>le</strong> terrain,<br />

beaucoup de questions restent encore posées sur la TME du VIH en Afrique et sa prévention, dix ans<br />

après <strong>le</strong> résultat du premier essai thérapeutique ayant apporté une solution pour réduire cette<br />

transmission, <strong>à</strong> savoir l’essai ACTG 076 et ANRS 024. On peut ainsi distinguer deux types de<br />

questions de recherche selon <strong>le</strong>s modalités de transmission envisagées.<br />

• Problématique de recherche pour la réduction de la transmission intrapartum du VIH-1<br />

- La tolérance et l'efficacité des HAART pour la PTME restent <strong>à</strong> évaluer en Afrique<br />

afin d’envisager l’éradication de la TME dans <strong>le</strong>s circonstances où cela serait possib<strong>le</strong>.<br />

- L'efficacité des ARVs chez des femmes qui ont bénéficié une première fois d'un<br />

traitement de PTME par des ARVs reste éga<strong>le</strong>ment <strong>à</strong> évaluer dans <strong>le</strong> cas des nouvel<strong>le</strong>s<br />

grossesses.<br />

- La mise en évidence d’une certaine fréquence de résistance vira<strong>le</strong> chez <strong>le</strong>s femmes qui<br />

ont bénéficié d'un traitement de PTME avec des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP et <strong>à</strong><br />

la ZDV pourrait amener <strong>à</strong> tester l'efficacité d'autres ARVs pour la PTME comme <strong>le</strong><br />

Tenofovir Disoproxil Fumarate (TDF) ou l’extension de la prophylaxie maternel<strong>le</strong><br />

postnata<strong>le</strong> et de la prophylaxie néonata<strong>le</strong>.<br />

- Des études pharmacologiques d'autres ARVs pourront aussi être menées pour disposer<br />

d'une gamme plus variée d'ARVs pour la PTME en Afrique. A ce jour, seu<strong>le</strong>ment<br />

trois molécu<strong>le</strong>s sont utilisées pour la réduction du VIH-1 de la mère <strong>à</strong> son enfant en<br />

Afrique (ZDV, NVP et 3TC). Par exemp<strong>le</strong>, l’effet du TDF pourrait être étudié en<br />

phase II chez la femme enceinte et <strong>le</strong> nouveau-né avant d’envisager d’étudier son<br />

efficacité dans un essai de phase III.<br />

- La réponse viro-immunologique des femmes infectées ayant bénéficié d’un traitement<br />

de PTME et actuel<strong>le</strong>ment sous HAART devra être explorée de manière rigoureuse<br />

compte tenu des résultats préoccupants observés en Thaïlande (97).


52<br />

• Problématique de recherche pour la réduction de la transmission postnata<strong>le</strong> du VIH-1<br />

- La prescription des ARVs sur une période plus longue que cel<strong>le</strong> prévue par des<br />

protoco<strong>le</strong>s actuels qui ne proposent qu’une prophylaxie post-exposition de la période<br />

postnata<strong>le</strong> précoce doit être envisagée. Même si l'étude SIMBA a apporté un début de<br />

réponse. D'autres schémas thérapeutiques pourront être évalués.<br />

- La vaccination ou multithérapie passive chez <strong>le</strong>s enfants pour prévenir la transmission<br />

postnata<strong>le</strong>.<br />

- La question de savoir si une femme infectée mais traitée par multithérapie ARV pour<br />

el<strong>le</strong>-même peut allaiter sans risque son enfant est éga<strong>le</strong>ment une piste de recherche <strong>à</strong><br />

explorer.<br />

- Enfin l’identification des stratégies innovantes pour la pratique de l'allaitement<br />

exclusif et de l'alimentation artificiel<strong>le</strong> chez <strong>le</strong>s enfants nés de mère infectée par <strong>le</strong><br />

VIH-1 reste par ail<strong>le</strong>urs une priorité.<br />

• Problématique de recherche pour <strong>le</strong>s études de résistance<br />

- L’étude de la résistance vira<strong>le</strong> chez <strong>le</strong>s mères et <strong>le</strong>s enfants en fonction des différentes<br />

combinaisons thérapeutiques étudiées et notamment cel<strong>le</strong>s proposant une prophylaxie<br />

postnata<strong>le</strong> mérite d’être poursuivie.<br />

- L’étude de la résistance vira<strong>le</strong> chez <strong>le</strong>s mères transmettrices en période postnata<strong>le</strong> n’a<br />

quasiment pas été menée pour l’instant.<br />

- Enfin l’étude de l'influence des sous-types de VIH sur <strong>le</strong> développement des<br />

résistances devra être poursuivie.


53<br />

Chapitre 2<br />

Mise en place du projet ANRS 1201/1202<br />

Ditrame Plus<br />

"Il faut que partout dans <strong>le</strong> monde <strong>le</strong>s dirigeants montrent que par<strong>le</strong>r franchement du SIDA est un motif de fierté,<br />

pas une source de honte. Il ne doit plus y avoir de politique de l'autruche, plus d'embarras, on ne doit ne plus se<br />

cacher derrière <strong>le</strong> voi<strong>le</strong> de l'indifférence."<br />

Kofi Annan (Secrétaire Général des Nations Unies)<br />

Bangkok, Thaïlande, Juil<strong>le</strong>t 2004


54<br />

Le Projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus est un projet de recherche qui regroupe cinq études dont<br />

l’objectif général est de proposer un paquet d’interventions dirigées contre l’infection <strong>à</strong> VIH de la mère et<br />

l’enfant en Afrique. Il regroupe :<br />

• L’étude ANRS 1201 dont l’objectif était d’évaluer des interventions peripartum <strong>à</strong> base d’ARVs pour<br />

la réduction de la TME;<br />

• L’étude ANRS 1202 dont l’objectif était d’évaluer des interventions nutritionnel<strong>le</strong>s pour la réduction<br />

de la transmission postnata<strong>le</strong>;<br />

• L’étude ANRS 1203 qui s’intéresse aux comportements sexuels en matière de procréation chez <strong>le</strong>s<br />

femmes négatives, ou qui ont refusé de faire <strong>le</strong> test VIH. Les comportements de ces femmes seront<br />

comparés avec ceux observés chez <strong>le</strong>s patientes dépistées VIH positives;<br />

• L’étude ANRS 1209 dont l’objectif était d’étudier la tolérance des ARVs chez <strong>le</strong>s enfants exposés en<br />

peripartum <strong>à</strong> ces médicaments;<br />

• L’étude ANRS 1263 qui avait pour objectif de valider la technique PCR en temps réel pour <strong>le</strong><br />

diagnostic précoce de l’infection pédiatrique <strong>à</strong> VIH et d’étudier <strong>le</strong>s résistances aux ARVs utilisés<br />

pour la prévention de la TME.<br />

Le projet Ditrame Plus se dérou<strong>le</strong> <strong>à</strong> Abidjan en Côte d’Ivoire. Il a commencé en mai 2000 avec l’ouverture<br />

des centres de dépistage et en mars 2001 avec la première inclusion dans l’étude ANRS 1201. Ce chapitre<br />

présente un aperçu de la situation épidémiologique du VIH en Côte d’Ivoire au moment de la mise en place<br />

de l’étude Ditrame Plus. Au cours de cette mise en place, deux études de base ont été réalisées. Les<br />

principaux résultats de ces études sont rapportés. Une de ces études a été publiée dans une revue française et<br />

est présentée en annexe 1. Pour terminer ce chapitre, nous présenterons une étude spécifique sur l’obtention<br />

du consentement éclairé chez des femmes ayant participé au projet de recherche Ditrame Plus. Cette étude<br />

est une contribution au débat plus large sur l’éthique de la recherche sur <strong>le</strong> VIH engagée en Afrique.<br />

2.1 . Situation épidémiologique du VIH/SIDA en Côte d’Ivoire<br />

La Côte d’Ivoire est <strong>le</strong> pays <strong>le</strong> plus touché par l’infection <strong>à</strong> VIH-Sida en Afrique de l’Ouest (carte 1). La<br />

transmission du VIH dans ce pays est essentiel<strong>le</strong>ment hétérosexuel<strong>le</strong> et de la mère <strong>à</strong> l’enfant. Il n’y a pas eu<br />

d’étude épidémiologique récente en population généra<strong>le</strong>. Les données épidémiologiques dont <strong>le</strong> ministère<br />

Délégué auprès du Premier Ministre chargé de la lutte contre <strong>le</strong> VIH/SIDA (MLS) dispose aujourd’hui sont<br />

irrégulières compte tenu du con<strong>texte</strong> politique.<br />

A la fin de l’année 2003, l’ONUSIDA estimait <strong>à</strong> un million <strong>le</strong> nombre de personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH en<br />

Côte d’Ivoire (1). Le nombre d’adultes et d’enfants ayant atteint <strong>le</strong> stade de SIDA maladie depuis <strong>le</strong> début de


l’épidémie <strong>à</strong> VIH en Côte d’Ivoire était d’environ 450000 cas en 1999 selon <strong>le</strong> PNLS et on estime <strong>à</strong> 6000 <strong>le</strong><br />

nombre de nouveaux cas par an. La préva<strong>le</strong>nce médiane de l’infection <strong>à</strong> VIH en 2002 était estimée <strong>à</strong> 8%<br />

dans <strong>le</strong> pays dans son ensemb<strong>le</strong>, 10% en milieu urbain et 6% en milieu rural (98). Une étude de préva<strong>le</strong>nce<br />

réalisée dans huit centres anténataux entre 1997 et 2003 a montré que la préva<strong>le</strong>nce de l’infection <strong>à</strong> VIH<br />

restait stab<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> était estimée <strong>à</strong> 9,8% en 1997-1998, et a légèrement augmenté en 2001 avec une préva<strong>le</strong>nce<br />

de 10,6%, et ensuite ce taux est revenu <strong>à</strong> 9,8% en 2002 (98).<br />

55<br />

Bien que chaque année, l’on note une augmentation importante des cas notifiés de Sida, ce nombre est<br />

largement en deç<strong>à</strong> des estimations de l’ONUSIDA. En effet, l’on estime qu’en Côte d’Ivoire, seu<strong>le</strong>ment un<br />

cas de SIDA sur 17 est notifié.<br />

Les conséquences de la pandémie sur <strong>le</strong>s enfants sont importantes. On estime ainsi <strong>à</strong> près de 420000 <strong>le</strong><br />

nombre d’enfants infectés et/ou affectés par <strong>le</strong> VIH/SIDA en Côte d’Ivoire et près de 90 % des enfants<br />

infectés <strong>le</strong> sont par la TME.<br />

2.2. Organisation du projet Ditrame Plus<br />

La mise en place du projet Ditrame Plus a débuté en janvier 2000, après l’obtention de l’avis favorab<strong>le</strong> du<br />

Ministère de la Santé Publique ivoirien <strong>le</strong> 30 décembre 1999 sur proposition du Comité d'Ethique. Le<br />

protoco<strong>le</strong> Ditrame Plus prévoyait dans son ca<strong>le</strong>ndrier une phase de préparation de quatre mois dont <strong>le</strong>s<br />

principaux éléments seront relatés dans ce chapitre.<br />

2.2.1 Sites de recrutement et de suivi<br />

Une mission réalisée en novembre 1999 avait permis de déterminer <strong>le</strong>s sites de dépistage et de suivi<br />

potentiels pour la mise en place du projet. Le projet se dérou<strong>le</strong> dans des Formations Sanitaires Urbaines <strong>à</strong><br />

base communautaire (FSUcom) qui sont des structures privées <strong>à</strong> but non lucratif gérées par des associations<br />

et sont liées <strong>à</strong> l’Etat par une convention de service public. El<strong>le</strong>s ont été mises en place par <strong>le</strong> Projet Santé<br />

Abidjan (PSA), un projet de la coopération franco-ivoirienne qui a débuté en 1992. Les FSUcom dépendent<br />

actuel<strong>le</strong>ment de la Direction Régiona<strong>le</strong> de la Santé Sud (DRS) et bientôt du district autonome d’Abidjan. Il<br />

faut souligner que l'un des objectifs du PSA était d’amener ces formations sanitaires <strong>à</strong> une gestion financière<br />

autonome (consultations et soins médicaux payants) permettant la rémunération du personnel et l’achat du<br />

matériel et des médicaments.<br />

Chaque FSUcom est régie par un conseil d’administration, composé de personnes vivant obligatoirement<br />

dans <strong>le</strong> quartier, n’appartenant pas au milieu médical, et ayant une certaine aura dans la population. Le


conseil d’administration, se réunit de façon régulière pour décider des orientations des activités de la<br />

FSUcom, tout en respectant <strong>le</strong> mode de fonctionnement établi par <strong>le</strong> PSA et la DRS.<br />

56<br />

Carte 1. Carte de la République de Côte d’Ivoire.<br />

Le projet Ditrame Plus a ciblé <strong>le</strong>s deux plus grandes communes de la vil<strong>le</strong> d’Abidjan, Abobo et Yopougon<br />

(carte 2). Les FSUcom suivantes ont ainsi abrité <strong>le</strong> projet Ditrame Plus :


- Dans la commune d’Abobo : <strong>le</strong>s FSUcom d'Anonkouakouté, de Sagbé, d’Abobo-Sud et d'Avocatier<br />

- Dans la commune de Yopougon : <strong>le</strong>s FSUcom de Niangon Sud, de Toit Rouge, et de Oussakara.<br />

Parmi ces FSUcom, deux ont été retenues pour être des centres de suivi du projet, ceux d’Avocatier (photo 1)<br />

et de Niangon Sud, <strong>le</strong>s autres étant uniquement des centres de dépistage. Des bâtiments ont été construits<br />

dans ces deux structures spécifiquement pour <strong>le</strong> projet Ditrame Plus. L’ouverture des centres de suivi et de<br />

dépistage s’est faite très progressivement, comme <strong>le</strong> montre <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 9. Les activités de dépistage et<br />

d’inclusion ont pris fin <strong>le</strong> 31 juil<strong>le</strong>t 2003. Cependant, au centre de dépistage d’Abobo-Sud, <strong>le</strong>s activités ont<br />

été arrêtées prématurément <strong>le</strong> 13 février 2002 pour des raisons logistiques.<br />

57<br />

Tab<strong>le</strong>au 9. Description des sites du projet Ditrame Plus et ca<strong>le</strong>ndrier d’ouverture des centres de<br />

dépistage et de suivi<br />

FSUCom Centre de Dépistage Centre de suivi<br />

Commune d’ABOBO<br />

Anonkouakouté 16 mai 2000<br />

Sagbé 05 octobre 2000<br />

Avocatier 13 mars 2001 06 mars 2001<br />

Abobo-Sud 12 novembre 2001<br />

Commune de Yopougon<br />

Niangon-Sud 08 avril 2002 11 avril 2002<br />

Toît Rouge 08 avril 2002<br />

Ouassakara 02 septembre 2002<br />

Le Centre de Diagnostic et de Recherche sur <strong>le</strong> SIDA (CeDReS) au CHU de Treichvil<strong>le</strong> est <strong>le</strong> laboratoire de<br />

référence pour <strong>le</strong>s examens biologiques <strong>à</strong> réaliser dans <strong>le</strong> cadre du projet Ditrame Plus, comme c'est <strong>le</strong> cas<br />

pour <strong>le</strong>s autres projets du programme PACCI, regroupant toutes <strong>le</strong>s activités de recherche menées sous<br />

l’égide de l’Agence Nationa<strong>le</strong> de la Recherches sur <strong>le</strong> SIDA (ANRS) en partenariat avec <strong>le</strong> ministère<br />

français des Affaires Etrangères et de la Coopération et <strong>le</strong> Programme National de Lutte contre <strong>le</strong> SIDA<br />

(PNLS) du Ministère ivoirien de la Santé Publique.<br />

Le CeDReS est impliqué dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus pour :<br />

- <strong>le</strong> diagnostic sérologique de l’infection <strong>à</strong> VIH et de la syphilis.<br />

- <strong>le</strong>s sérologies de confirmation de tous <strong>le</strong>s prélèvements dont <strong>le</strong> résultat est positif dans <strong>le</strong>s<br />

laboratoires des FSUcom.<br />

- la formation des laborantins des FSUcom <strong>à</strong> la technique des tests rapides et <strong>à</strong> l’enregistrement des<br />

résultats.<br />

- <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de qualité de routine dans <strong>le</strong>s laboratoires des FSUcom.<br />

- la réalisation des examens biologiques de diagnostic pour la prise en charge des mères et des enfants,<br />

incluant la PCR pour <strong>le</strong> diagnostic d'infection pédiatrique.<br />

- La préparation et <strong>le</strong> stockage des prélèvements pour la constitution de la biothèque du projet.


58<br />

Carte 2. Carte de la vil<strong>le</strong> d’Abidjan montrant <strong>le</strong>s sites de dépistage et de suivi du projet ANRS<br />

1201/1202 Ditrame Plus.<br />

Photo 1. Centre de suivi et de dépistage d’Avocatier <strong>à</strong> Abobo (Vue de face)


59<br />

2.2.2 Equipe Ditrame Plus<br />

L'ensemb<strong>le</strong> du personnel de l'essai précedent ANRS 049 DITRAME a été engagé dans <strong>le</strong> projet<br />

Ditrame Plus <strong>à</strong> partir du 1 er janvier 2000, hormis ceux qui ont été recrutés dans <strong>le</strong>s programmes pilote<br />

de PTME mis en place <strong>à</strong> Abidjan par <strong>le</strong> Fond de Solidarité Thérapeutique Internationa<strong>le</strong> (FSTI) ou<br />

l’UNICEF. Ce personnel présentait alors l'intérêt évident d'être déj<strong>à</strong> formé aux activités nécessaires<br />

pour <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment d'un projet de recherche. Le personnel a participé <strong>à</strong> l'élaboration des procédures<br />

d’inclusion, de suivi et de prise en charge mises en place pour <strong>le</strong> projet Ditrame Plus et <strong>à</strong> la formation<br />

des personnes nouvel<strong>le</strong>ment recrutées. Pour la formation, des ateliers de travail ont été initiés sur <strong>le</strong>s<br />

thèmes suivants : dépistage, prise en charge psychosocia<strong>le</strong>, alimentation infanti<strong>le</strong>, planification<br />

familia<strong>le</strong>, soins obstétricaux, suivi prénatal et prise du traitement, prise en charge clinique adulte et<br />

enfant.<br />

En moyenne c’est une équipe de 50 personnes qui a travaillé sur <strong>le</strong> projet Ditrame Plus. El<strong>le</strong> était<br />

constituée de médecins, de sages femmes, d’assistantes socia<strong>le</strong>s de laborantins, de conseillères en<br />

dépistage, de psychologues etc. L’équipe était coordonnée par une équipe de direction constituée de<br />

quatre médecins. Pour <strong>le</strong> dépistage, 18 personnes, trois par centre, étaient chargées de faire <strong>le</strong> conseil<br />

prétest et post-test des femmes enceintes et la préinclusion des femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-<br />

1. Le reste de l’équipe réalisait <strong>le</strong>s activités d’inclusion et de suivi des enfants dans deux centres<br />

dédiés <strong>à</strong> cet effet.<br />

L’ensemb<strong>le</strong> de l’équipe se réunissait de manière hebdomadaire pour faire <strong>le</strong> point sur l'état<br />

d'avancement de la mise en place du projet Ditrame Plus.<br />

2.2.3 Implicaton personnel<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> projet<br />

J’ai intégré l’équipe Ditrame Plus <strong>à</strong> Bordeaux en avril 2001 en tant que chef de projet par interim.<br />

Ainsi, j’ai participé <strong>à</strong> la mise en place de cette étude : rédaction des questionnaires et des procédures,<br />

création et mise en place des bases de données. J’effectuais par ail<strong>le</strong>urs des missions d’évaluation<br />

régulières sur <strong>le</strong> site <strong>à</strong> Abidjan.<br />

Depuis janvier 2002, je suis en place <strong>à</strong> Abidjan et mon rô<strong>le</strong> au sein de l’étude Ditrame Plus consiste <strong>à</strong><br />

participer <strong>à</strong> la coordination du projet en assistant <strong>le</strong> chef de projet et <strong>à</strong> apporter mon expertise pour <strong>le</strong>s<br />

aspects méthodologiques et épidémiologiques. Je me suis par ail<strong>le</strong>urs investi dans la valorisation<br />

scientifique de ce projet en participant aux analyses statistiques et <strong>à</strong> la préparartion des<br />

communications et des publications.<br />

Au quotidien, je suis responsab<strong>le</strong> de l’équipe de gestion et de traitement des données qui est constituée<br />

de six personnes : un gestionnaire de bases de données, une attachée de recherche clinique et quatre


60<br />

opératrices de saisie. Mon rô<strong>le</strong> est de superviser la saisie des données, <strong>le</strong> codage des fiches<br />

d'événements cliniques graves, la mise <strong>à</strong> jour des thésaurus et l’apurement des données. Cette équipe a<br />

par ail<strong>le</strong>urs mis en place <strong>le</strong>s bases de données (biologie, cliniques, hospitalisations) avec l’aide des<br />

biostatisticiens de l’unité INSERM 593. Mon rô<strong>le</strong> consiste éga<strong>le</strong>ment <strong>à</strong> animer <strong>le</strong>s réunions de<br />

l’équipe du dépistage et de suivi et <strong>à</strong> rédiger <strong>le</strong>s rapports d'activités et du comité de pilotage.<br />

J'ai éga<strong>le</strong>ment assuré la coordination de l’étude CD4 chez <strong>le</strong>s femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH,<br />

de l’étude Ditrame Plus Safe ANRS 1209 et aussi de l’étude sur <strong>le</strong> consentement. Ces études sont<br />

présentées en détail dans cette thèse. Enfin, j’ai participé <strong>à</strong> la conception et <strong>à</strong> la planification des<br />

études de résistance aux antirétroviraux (étude ANRS 1263, Ditrame Plus Viro).<br />

2.3 Con<strong>texte</strong> de la mise en place : Etudes de base<br />

Le but de ces études était d'évaluer un ensemb<strong>le</strong> d'indicateurs nécessaires pour <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment<br />

des activités sanitaires de base dans <strong>le</strong>s FSUcom impliquées dans <strong>le</strong> projet. Ces indicateurs avaient un<br />

intérêt pour la conduite du projet Ditrame Plus.<br />

Deux études ont été ainsi conduites:<br />

- l'une évaluait <strong>le</strong>s connaissances vis-<strong>à</strong>-vis de l'infection par <strong>le</strong> VIH du personnel des FSUcom<br />

devant participer au projet (Etude n°1);<br />

- l'autre estimait <strong>le</strong>s activités dans <strong>le</strong>s consultations prénata<strong>le</strong>s et postnata<strong>le</strong>s dans ces FSUcom<br />

(Etude n°2)<br />

Etude N°1.<br />

Connaissances et attitudes vis-<strong>à</strong>-vis de l'infection par <strong>le</strong> VIH du personnel des Formations<br />

Sanitaires impliquées dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus<br />

Il s’agissait d’une étude transversa<strong>le</strong> menée auprès du personnel des FSUcom devant assister <strong>à</strong> la<br />

présentation du projet Ditrame Plus. Un auto-questionnaire anonyme comprenant des questions<br />

ouvertes et fermées permettait entre autres d’appréhender la signification des sig<strong>le</strong>s VIH et SIDA, la<br />

connaissance des maladies associées <strong>à</strong> l'infection par <strong>le</strong> VIH, la formation qu'ils avaient<br />

éventuel<strong>le</strong>ment déj<strong>à</strong> reçue pour la prise en charge des patients infectés, <strong>le</strong>ur comportement vis-<strong>à</strong>-vis<br />

des patients qu'ils savent infectés.<br />

Cette enquête montre que l’infection <strong>à</strong> VIH/SIDA reste encore mal connue du personnel soignant <strong>à</strong><br />

Abidjan, ceci donnant lieu <strong>à</strong> des attitudes inadéquates. La signification du sig<strong>le</strong> VIH était connue par<br />

59 (42,4%) de l’ensemb<strong>le</strong> du personnel, avec 18,9% de non réponse ou de réponse incomplète chez <strong>le</strong>s<br />

médecins. Globa<strong>le</strong>ment 17,3% de réponses incomplètes ou incorrectes ont été re<strong>le</strong>vées pour la<br />

signification du sig<strong>le</strong> SIDA. La réticence <strong>à</strong> soigner était citée par deux agents de santé (un médecin et


61<br />

un paramédical) et 28 (20,1%) des professionnels de santé se déclaraient être mal <strong>à</strong> l’aise devant <strong>le</strong>s<br />

sujets infectés par <strong>le</strong> VIH.<br />

Cette étude a été présentée <strong>à</strong> la conférence Africaine du VIH/SIDA et des MST <strong>à</strong> Ouagadougou en<br />

Décembre 2001 (Résumé 10BT5-2) et est actuel<strong>le</strong>ment soumise pour publication <strong>à</strong> la revue française<br />

Presse Médica<strong>le</strong>.<br />

Etude n°2.<br />

Comportements de santé des femmes consultant en Protection Maternel<strong>le</strong> et Infanti<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s<br />

Formations Sanitaires impliquées dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus.<br />

Il s’agit d’une enquête transversa<strong>le</strong> réalisée auprès de 260 femmes consultant en PMI dans <strong>le</strong>s<br />

FSUcom de Sagbé et d’Anonkoua-Kouté, de Niangon-Sud et de Port-Bouët II. Un questionnaire<br />

comprenant des informations sur <strong>le</strong> suivi prénatal (dont <strong>le</strong> nombre de consultations, la prévention de<br />

l'anémie gravidique et du paludisme), <strong>le</strong>s conditions d'accouchement, <strong>le</strong> mode d'alimentation de<br />

l'enfant depuis la naissance, et la planification familia<strong>le</strong>.<br />

Cette étude montre qu’en médiane, quatre consultations prénata<strong>le</strong>s avaient été réalisées lors de la<br />

dernière grossesse, au cours desquel<strong>le</strong>s la recherche d'albumine et de sucre dans <strong>le</strong>s urines était quasi<br />

systématique comme la vaccination anti-tétanique et la mise sous prophylaxie anti-paludéenne ou antianémique<br />

(> 90 %). Le groupage sanguin avait été pratiqué chez la moitié des femmes, la recherche<br />

d'une infection syphilitique et <strong>le</strong> dosage de l'hémoglobine chez moins d'un tiers des femmes. Selon la<br />

FSUcom, 3 <strong>à</strong> 23 % des femmes avaient accouché <strong>à</strong> domici<strong>le</strong>. Nos observations ont ainsi montré une<br />

assez bonne prise en charge prénata<strong>le</strong> dans ces FSUcom d’Abidjan mais aussi un certain nombre de<br />

difficultés quant aux conditions d'accouchement et du suivi postpartum.<br />

Les résultats de l’analyse des comportements des femmes pendant <strong>le</strong> suivi prénatal et postnatal ont été<br />

présentés <strong>à</strong> la conférence africaine du VIH/SIDA et des MST <strong>à</strong> Ouagadougou en Décembre 2001<br />

(Abstract 13PT2-693) et ont été récemment publiés dans la revue française de Gynécologie-<br />

Obstétrique & fertilité (annexe 1).<br />

Ces deux enquêtes ont permis une planification plus précise du projet Ditrame Plus.<br />

Le préalab<strong>le</strong> pour toutes <strong>le</strong>s études épidémiologiques et <strong>le</strong>s essais thérapeutiques est l’obtention d’un<br />

consentement éclairé. Il était bien sûr nécessaire avant la réalisation du test de dépistage VIH et<br />

l’inclusion des femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus. Nous avons voulu<br />

apporter une contribution sur <strong>le</strong> débat relatif <strong>à</strong> l’éthique de la recherche dans <strong>le</strong>s pays en voie de<br />

développement en réalisant une enquête sur un échantillon des femmes incluses au sein du projet<br />

Ditrame Plus et pour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s un consentement avait été obtenu. Cette étude est ainsi présentée dans


62<br />

la suite de ce chapitre avant d’aborder la question de l’acceptabilité du dépistage et des interventions<br />

de PTME dans <strong>le</strong> chapitre suivant.


2.4 L’obtention du consentement des femmes enceintes infectées par <strong>le</strong> VIH<br />

et la participation au projet Ditrame Plus<br />

2.4.1 Con<strong>texte</strong> de l’étude<br />

La Déclaration d'Helsinki, élaborée par l'Association médica<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong>, constitue une déclaration de<br />

principes éthiques dont l'objectif est de fournir des recommandations aux médecins et autres<br />

participants <strong>à</strong> la recherche médica<strong>le</strong> sur des êtres humains. Cel<strong>le</strong>-ci comprend <strong>le</strong>s études réalisées sur<br />

des données <strong>à</strong> caractère personnel ou des échantillons biologiques non anonymes (99).<br />

Les grands codes internationaux qui régissent l’expérimentation chez l’homme, et notamment, <strong>le</strong>s<br />

principes éthiques de la déclaration d’Helsinki, modifiée <strong>à</strong> Hong-Kong en septembre 1989, et <strong>à</strong> la 52e<br />

assemblée généra<strong>le</strong> qui s’est tenue <strong>à</strong> Edimbourg en octobre 2000 affirment que <strong>le</strong> bien-être du sujet<br />

doit toujours prévaloir sur <strong>le</strong>s besoins de la science ou <strong>le</strong>s intérêts de la société et imposent au médecin<br />

d’obtenir <strong>le</strong> «consentement libre et éclairé du sujet» avant sa participation <strong>à</strong> tout essai clinique ou<br />

projet de recherche (99).<br />

Ainsi <strong>le</strong>s sujets se prêtant <strong>à</strong> des recherches médica<strong>le</strong>s doivent être des volontaires informés des<br />

modalités de <strong>le</strong>ur participation au projet de recherche. Le sujet doit être informé qu'il a la faculté de ne<br />

pas participer <strong>à</strong> l'étude et qu'il est libre de revenir <strong>à</strong> tout moment sur son consentement sans crainte de<br />

préjudices. Après s'être assuré de la bonne compréhension par <strong>le</strong> sujet de l'information donnée, <strong>le</strong><br />

médecin doit obtenir son consentement libre et éclairé, de préférence par écrit. Lorsque <strong>le</strong><br />

consentement ne peut être obtenu sous forme écrite, la procédure de recueil doit être formel<strong>le</strong>ment<br />

explicitée et reposer sur l'intervention de témoins (99).<br />

Lors de l’élaboration initia<strong>le</strong> de ces règ<strong>le</strong>s et <strong>texte</strong>s, peu de recherches cliniques étaient réalisées dans<br />

<strong>le</strong>s pays en voie de développement. Les difficultés et <strong>le</strong>s spécificités des pays en voie de<br />

développement n’avaient donc pu être entièrement prises en compte dans ces <strong>texte</strong>s (100-102).<br />

63<br />

Avec la pandémie de l’infection <strong>à</strong> VIH en Afrique ont été menés dans <strong>le</strong>s pays en voie de<br />

développement, de nombreux projets de recherche ou essais thérapeutiques. Toutes ces études ont<br />

essayé de recueillir <strong>le</strong> consentement éclairé selon <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s strictes établies par la déclaration<br />

d’Helsinki. Des difficultés ont été ainsi rencontrées par de nombreux investigateurs compte tenu<br />

notamment du faib<strong>le</strong> niveau de scolarisation et de compréhension de la notice d’information par <strong>le</strong>s<br />

patients (100-102).<br />

Très peu d’études ont cependant été réalisées sur l’obtention du consentement éclairé chez <strong>le</strong>s patients<br />

infectés par <strong>le</strong> VIH-1 qui doivent participer <strong>à</strong> un projet de recherche en Afrique. Une étude qualitative<br />

a été réalisée au sein du projet ANRS 049 <strong>à</strong> Abidjan et une autre <strong>à</strong> Haïti (101, 102). Ces deux études<br />

ont décrit <strong>le</strong>s difficultés observées et critiqué <strong>le</strong> processus actuel<strong>le</strong>ment établi dans <strong>le</strong>s PVD pour<br />

l’obtention du recueil du consentement.


64<br />

Le projet Ditrame Plus a utilisé <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s éthiques formulées dans la déclaration d’Helsinki et selon la<br />

charte de la recherche dans <strong>le</strong>s pays du sud de l’ANRS. Il nous a paru nécessaire de documenter au<br />

sein du projet, <strong>le</strong> niveau de compréhension du formulaire de consentement éclairé signé par <strong>le</strong>s<br />

femmes infectées par <strong>le</strong> VIH ayant décidé de participer <strong>à</strong> ce projet. L’intérêt de cette étude était de<br />

savoir si <strong>le</strong>s approches actuel<strong>le</strong>ment utilisées sont adaptées dans <strong>le</strong> con<strong>texte</strong> de la pandémie africaine <strong>à</strong><br />

VIH.<br />

Cette étude a fait l’objet d’une publication dans AIDS sous forme d’une <strong>le</strong>ttre de recherche qui figure<br />

<strong>à</strong> la fin de ce chapitre.<br />

2.4.2 Objectifs<br />

Notre étude a voulu répondre <strong>à</strong> trois questions :<br />

• Quel est <strong>le</strong> niveau de compréhension de la notice d’information distribuée aux personnes<br />

participant <strong>à</strong> une recherche médica<strong>le</strong> et thérapeutique en Afrique <br />

• Quel<strong>le</strong> notice d’information faut–il utiliser chez <strong>le</strong>s personnes participant aux études cliniques<br />

dans <strong>le</strong>s pays en voie de développement <br />

• Les principes qui s’appliquent aux patients dans <strong>le</strong>s pays développés doivent-ils être appliqués<br />

<strong>à</strong> l’identique en Afrique <br />

Les objectifs spécifiques de notre étude étaient ainsi de décrire <strong>le</strong> processus pour <strong>le</strong> recueil du<br />

consentement et d’étudier <strong>le</strong> niveau de compréhension (<strong>le</strong>cture et compréhension de la notice<br />

d’information) chez <strong>le</strong>s femmes incluses dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus et qui ont signé un consentement<br />

éclairé.<br />

2.4.3 Méthodes<br />

Une enquête transversa<strong>le</strong> a été réalisée pendant deux mois sur un échantillon des femmes incluses<br />

dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus.<br />

Les Critères d’inclusion pour cette étude étaient <strong>le</strong>s suivants :<br />

• Toutes <strong>le</strong>s femmes enceintes incluses dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus vues au centre de suivi<br />

pendant la période de l’étude;<br />

• Avoir signé un consentement éclairé pour participer au projet Ditrame Plus;<br />

• Etre encore suivies dans <strong>le</strong> projet après la naissance d’un enfant vivant.


65<br />

Pour cette étude transversa<strong>le</strong>, nous n’avons pas fait de calcul du nombre de sujets nécessaire. Toutes<br />

<strong>le</strong>s femmes vues consécutivement pendant la période de l’étude ont eu la proposition de participer <strong>à</strong><br />

cette enquête.<br />

L’enquête comprenait un entretien individuel réalisé dans <strong>le</strong> dia<strong>le</strong>cte de la femme interrogée complété<br />

par un questionnaire donné par <strong>le</strong>s conseillères du projet. Cet entretien a duré en moyenne 30 minutes<br />

incluant <strong>le</strong> remplissage du questionnaire (annexe 2). Après l’entretien, <strong>le</strong> formulaire de consentement<br />

était récupéré dans <strong>le</strong>s archives du projet pour vérifier <strong>le</strong>s données suivantes :<br />

• Numéro de la patiente<br />

• Nom et prénoms de la patiente<br />

• Nom et prénoms du médecin<br />

• Signature de la patiente<br />

• Signature du médecin<br />

Après vérification de la complétude des questionnaires, <strong>le</strong>s données ont été saisies avec <strong>le</strong> logiciel<br />

Epidata 2.1. L’analyse des données a été réalisée avec <strong>le</strong> logiciel Stata 6.0.<br />

2.4.4 Résultats<br />

Au total, 55 femmes infectées par <strong>le</strong> VIH-1, incluses dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus ont accepté de<br />

participer <strong>à</strong> cette étude. L’interview a eu lieu en médiane 136 jours après la date de la signature du<br />

consentement éclairé correspondant au jour d’inclusion dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus. L’interview a été<br />

réalisée dans <strong>le</strong> dia<strong>le</strong>cte local c'est-<strong>à</strong>-dire en « Dioula » chez 26 femmes soit 47,3% des femmes et en<br />

français pour <strong>le</strong>s autres. L’âge médian était de 26 ans. Cette population était composée de 26 (47,3%)<br />

femmes analphabètes, 21 (38,2%) avaient réalisé des études primaires et 8 (14,5%) avaient réalisé des<br />

études secondaires ou supérieures.<br />

En vérifiant <strong>le</strong> formulaire de consentement, <strong>le</strong> nom et <strong>le</strong> prénom du médecin étaient bien mentionnés<br />

dans tous <strong>le</strong>s cas. Il n’y a généra<strong>le</strong>ment pas <strong>le</strong> nom de la patiente sur ce formulaire mais uniquement <strong>le</strong><br />

numéro attribué aux femmes <strong>à</strong> l’inclusion.<br />

On note que toutes <strong>le</strong>s femmes avaient signé <strong>le</strong> formulaire. Cependant, plus de la moitié des femmes<br />

(27/55) avaient signé ce formulaire en apposant <strong>le</strong>ur empreinte digita<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s étaient toutes<br />

analphabètes. Le formulaire de consentement éclairé avait été effectivement contresigné par <strong>le</strong>s<br />

médecins.<br />

Nous avons cependant noté dans <strong>le</strong>s entretiens que seu<strong>le</strong>ment 44 femmes (81,5%) se souvenaient<br />

d’avoir signé un formulaire de consentement éclairé (tab<strong>le</strong>au 10). Parmi ces femmes, 42 ont déclaré<br />

avoir reçu la notice d’information.


66<br />

Seu<strong>le</strong>ment 48% des femmes ont déclaré avoir compris <strong>le</strong>s informations contenues dans la notice après<br />

<strong>le</strong>s explications données par <strong>le</strong> médecin et seu<strong>le</strong>ment sept femmes incluses dans cette étude ont déclaré<br />

avoir lu réel<strong>le</strong>ment la notice d’information du projet Ditrame Plus.<br />

Nous avons noté enfin que parmi <strong>le</strong>s 35 femmes qui n’ont pas lu la notice d’information, 71% ont<br />

déclaré qu’el<strong>le</strong>s ne savaient pas lire. Dix femmes (18%) ont posé des questions aux médecins pour<br />

connaître <strong>le</strong>s risques et <strong>le</strong>s bénéfices attendus concernant <strong>le</strong> suivi de <strong>le</strong>ur enfant. Cependant, toutes <strong>le</strong>s<br />

femmes savaient la principa<strong>le</strong> raison de <strong>le</strong>ur suivi dans <strong>le</strong> projet<br />

Le tab<strong>le</strong>au 10 synthétise <strong>le</strong>s principaux résultats obtenus.<br />

Tab<strong>le</strong>au 10. Procédure d’obtention du consentement éclairé et niveau de compréhension de la<br />

notice d’information chez <strong>le</strong>s femmes infectées par <strong>le</strong> VIH-1 participant au projet ANRS<br />

1201/1202 Ditrame Plus <strong>à</strong> Abidjan, Côte d’Ivoire (2001).<br />

Effectif Pourcentage<br />

Procédure d’obtention du consentement<br />

Se souvient d’avoir signé <strong>le</strong> consentement de l’étude 44/55 81,5<br />

Se souvient d’avoir reçu la notice d’information 42/55 76,5<br />

Se souvient d’avoir reçu des explications concernant <strong>le</strong> projet par <strong>le</strong> médecin* 39/42 95,1<br />

Déclare avoir compris <strong>le</strong>s informations et <strong>le</strong>s explications données par <strong>le</strong> 20/42 47,6<br />

médecin de l’étude*<br />

Se souvient d’avoir lu la notice d’information* 7/42 16,7<br />

Droit des patients; la femme a compris qu’el<strong>le</strong> avait la possibilité de :<br />

Arrêter <strong>à</strong> tout moment sa participation <strong>à</strong> l’étude 15/55 27,3<br />

Arrêter <strong>le</strong>s traitements de l’étude <strong>à</strong> tout moment 9/55 16,4<br />

Voir <strong>à</strong> tout moment <strong>le</strong>s médecins du projet 50/55 90,9<br />

Que <strong>le</strong>s données individuel<strong>le</strong>s recueillies seraient informatisées 3/55 5,5<br />

* parmi <strong>le</strong>s femmes ayant reçu la notice d’information<br />

2.4.5 Discussion<br />

Nous avons ainsi montré au travers de cette étude que l’obtention du consentement éclairé était<br />

réalisée dans <strong>le</strong>s conditions norma<strong>le</strong>s selon <strong>le</strong>s standards internationaux puisque <strong>le</strong> nom du médecin et<br />

la signature ou empreintes digita<strong>le</strong>s du malade ont été recueillis dans 100% des cas. Cependant, la<br />

bonne compréhension de la recherche n’est pas toujours garantie principa<strong>le</strong>ment <strong>à</strong> cause du niveau<br />

scolaire bas des participants. Ces observations ont été faites éga<strong>le</strong>ment dans d’autres pays en voie de<br />

développement comme au Bangladesh (100) et en Haïti (101). Les mêmes observations ont été notées<br />

dans certains pays industrialisés comme en Suède (103).


67<br />

L’étude en Haïti a montré que l’obtention d’un consentement éclairé par <strong>le</strong> médecin ne garantit pas<br />

toujours une bonne compréhension des objectifs de l’étude (101).<br />

Il décou<strong>le</strong> de ces observations que dans <strong>le</strong>s pays en voie de développement une attitude moins rigide<br />

s’impose tenant compte essentiel<strong>le</strong>ment de trois facteurs : <strong>le</strong> niveau scolaire, <strong>le</strong> con<strong>texte</strong> culturel et <strong>le</strong><br />

con<strong>texte</strong> socio-économique.<br />

On notera que <strong>le</strong> Département VIH/SIDA de l’OMS a organisé une réunion spécia<strong>le</strong> en juin 2003 pour<br />

faire des recommandations plus conformes aux situations rencontrées dans <strong>le</strong>s pays en voie de<br />

développement (tab<strong>le</strong>au 11).<br />

Tab<strong>le</strong>au 11. Propositions de l’Organisation Mondia<strong>le</strong> de la Santé pour améliorer l’obtention du<br />

consentement des patients souhaitant participer <strong>à</strong> un essai thérapeutique dans <strong>le</strong>s pays en voie<br />

de développement. (Extrait des conclusions de la réunion du département du VIH/SIDA de<br />

l’OMS, Genève 2003).<br />

1. Simplifier <strong>le</strong> formulaire: limiter <strong>le</strong> questionnaire <strong>à</strong> une page, utiliser un langage simp<strong>le</strong><br />

2. Offrir la possibilité d’utiliser plusieurs langues<br />

3. Possibilité d’obtenir <strong>le</strong> consentement oral : lire <strong>le</strong> formulaire de consentement aux participants<br />

4. Réaliser des discussions de groupe : former des groupes de participants et <strong>le</strong>ur expliquer <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong><br />

5. Réaliser des sessions de questions-réponses après avoir expliqué <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> avant de prendre la décision<br />

fina<strong>le</strong> de participer <strong>à</strong> l’étude<br />

Notre étude bien que limitée en effectif apporte une nouvel<strong>le</strong> contribution sur l’éthique dans <strong>le</strong>s pays<br />

en voie de développement en particulier dans <strong>le</strong> champ de la recherche VIH en Afrique.


68<br />

Chapitre 3<br />

Acceptabilité du dépistage VIH prénatal et des<br />

interventions peripartum de PTME<br />

« N'imaginons pas que nous pouvons nous contenter de distribuer des médicaments et nous dispenser<br />

de toute autre action. Nous devons faire évoluer <strong>le</strong>s comportements, <strong>le</strong>s attitudes. Et il faut procéder de<br />

façon organisée, disciplinée et systématique ».<br />

Bill Clinton (Président des Etats-Unis)<br />

17 février 2000


3.1. Dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 chez la femme enceinte en Afrique<br />

69<br />

3.1.1. Introduction<br />

Les techniques diagnostiques ont beaucoup évolué depuis la commercialisation en 1985 des premiers<br />

tests de détection du virus ou des anticorps dirigés contre <strong>le</strong> virus (104, 105, 106, 107). Le dépistage<br />

de l'infection <strong>à</strong> VIH-1 chez la femme enceinte peut se faire par des tests classiques de type ELISA et<br />

maintenant <strong>le</strong> plus souvent par des tests rapides (108). Pour <strong>le</strong> dépistage de l'infection <strong>à</strong> VIH en<br />

Afrique, <strong>le</strong>s tests rapides offrent en effet un certain nombre d'avantages, outre <strong>le</strong>ur coût de plus en plus<br />

faib<strong>le</strong> et de plus en plus fréquemment couvert par des donations et <strong>le</strong>ur simplicité de manipulation.<br />

L’utilisation des tests simp<strong>le</strong>s/rapides permet de raccourcir la période qui s’écou<strong>le</strong> entre <strong>le</strong> test de<br />

dépistage et <strong>le</strong> début de l’intervention (108).<br />

Ce chapitre présente tout d’abord brièvement <strong>le</strong>s avantages et <strong>le</strong>s limites de chaque test et <strong>le</strong>s<br />

implications de <strong>le</strong>ur utilisation en termes de santé publique. Nous présenterons dans la suite de ce<br />

chapitre notre étude sur l’évaluation des tests rapides pour <strong>le</strong> dépistage de l'infection <strong>à</strong> VIH chez la<br />

femme enceinte <strong>à</strong> Abidjan, Côte d'Ivoire.<br />

3.1.2. Test ELISA<br />

3.1.2.1 Principes généraux<br />

Les anticorps anti-VIH sont détectés <strong>à</strong> la suite d’une réaction antigène-anticorps. Ceci est visualisé<br />

grâce <strong>à</strong> la technique ELISA « enzyme linked immunosorbent assay » qui est <strong>le</strong> test <strong>le</strong> plus utilisé pour<br />

<strong>le</strong> diagnostic de l’infection <strong>à</strong> VIH (106, 107). Le diagnostic de l'infection <strong>à</strong> VIH repose dans ce cas sur<br />

la mise en évidence des anticorps anti-VIH. On observe la fixation d’une enzyme qui transforme un<br />

substrat incolore en substrat coloré mis en évidence au spectophotomètre. Ce test a connu des<br />

évolutions depuis l’apparition des tests de première génération <strong>à</strong> base de lysats de cellu<strong>le</strong>s infectées<br />

contenant des protéines vira<strong>le</strong>s et cellulaires, puis de deuxième génération et maintenant de troisième<br />

génération. La particularité des tests de 2 ème et de 3 ème génération est l’introduction de protéines<br />

recombinées et d’antigènes peptidiques de synthèse. La spécificité des tests ainsi que <strong>le</strong>ur sensibilité<br />

ont ainsi été améliorées. Les tests ELISA ont aussi permis une détection plus précoce des<br />

séroconversions avec une moyenne de 10 jours pour <strong>le</strong>s tests de 2 ème génération et de 5 jours pour <strong>le</strong>s<br />

tests de 3 ème génération.<br />

Les tests de quatrième génération sont apparus en 1998. Ils combinent un test ELISA de 2 ème et de 3 ème<br />

génération, avec la détection des anticorps avec cel<strong>le</strong> de l’antigène de capside p24 du VIH-1 (109).<br />

Ceci permettra de détecter l’antigène et l’anticorps du VIH par un seul test. Ces derniers tests peuvent


70<br />

ainsi assurer une détection plus précoce du stade initial de l’infection (en moyenne 5 jours après<br />

l’apparition des anticorps IgM).<br />

Dans <strong>le</strong>s tests actuel<strong>le</strong>ment disponib<strong>le</strong>s on peut citer :<br />

• Vironistika HIV Uni-Form II plus O ® (Organon Teknika, Boxtel, The Netherlands)<br />

• Murex HIV-1.2.0 ® (Abbot Laboratories, Abbot, Park, IL, USA)<br />

Les tests Elisa ont une sensibilité (100%) et une spécificité (>99%) très é<strong>le</strong>vées pour détecter <strong>le</strong> VIH-<br />

1, <strong>le</strong> VIH-2 et <strong>le</strong>s variants du VIH. Mais <strong>le</strong>s tests ELISA sont destinés aux titrages par lot, c'est-<strong>à</strong>-dire<br />

au dépistage de 96 échantillons par jour ou plus. Ces tests ELISA demandent un matériel sophistiqué<br />

et sont techniquement diffici<strong>le</strong>s <strong>à</strong> réaliser. Le matériel minimum requis est : pipettes, étuves, laveurs et<br />

<strong>le</strong>cteurs é<strong>le</strong>ctriques et une alimentation é<strong>le</strong>ctrique constante. De plus, ces matériels doivent être<br />

régulièrement entretenus et ajustés pour garantir la validité des résultats qui repose sur la compétence<br />

de techniciens qui préparent correctement <strong>le</strong>s réactifs nécessaires et effectuent <strong>le</strong> pipetage avec<br />

précision. En Afrique, ces tests ELISA sont donc seu<strong>le</strong>ment réalisés dans <strong>le</strong>s grandes vil<strong>le</strong>s où existe<br />

un minimum d'équipement biologique et de personnel dans <strong>le</strong>s laboratoires de bon niveau. Le nombre<br />

de techniciens formés est limité et la réalisation du diagnostic dans <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s voire urbaines<br />

reste souvent problématique. Les conditions requises pour appliquer des tests ELISA ne sont toujours<br />

pas réunies. Enfin des réactivités faussement positives avec la performance intrinsèque des tests<br />

ELISA sont encore possib<strong>le</strong>s nécessitant l’apport de test de confirmation dans certains cas.<br />

3.1.3 Test Western-blot<br />

3.1.3.1 Principes généraux<br />

Le Western-blot est la technique de référence pour la confirmation de l’infection <strong>à</strong> VIH (109, 110).<br />

Les protéines vira<strong>le</strong>s sont séparées par é<strong>le</strong>ctrophorèse et transférées sur membrane nitrocellulose. Les<br />

anticorps dirigés contre une protéine vira<strong>le</strong> sont visualisés par une réaction immuno-enzymatique sous<br />

forme de bande colorée.<br />

En France, on considère qu’un résultat est positif que ce soit VIH-1 ou VIH-2, uniquement s’il y a<br />

présence d’anticorps dirigés contre <strong>le</strong>s protéines d’enveloppes (gp160, gp120, gp41 pour <strong>le</strong> VIH-1 et<br />

gp140, gp105, gp36 pour <strong>le</strong> VIH-2), associés <strong>à</strong> au moins un anticorps dirigé contre une protéine<br />

interne de virus, soit deux bandes en V plus une bande gag (p55, p24, p18) ou pol (p68, p34).<br />

Le test Western-blot reste bien aujourd’hui <strong>le</strong> test de référence pour la confirmation de l’infection <strong>à</strong><br />

VIH. Il n’y a cependant pas de consensus sur l’interprétation des résultats du test Western-blot qui est<br />

moins sensib<strong>le</strong> que <strong>le</strong> test ELISA et est indiqué que si ce dernier est positif.


71<br />

3.1.4 Tests rapides<br />

Il existe toute une série de tests rapides qui sont de grande qualité. Ces tests présentent des avantages<br />

pour <strong>le</strong> dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH en Afrique. Les résultats qu’ils donnent sont très semblab<strong>le</strong>s <strong>à</strong><br />

ceux des tests ELISA. L’OMS recommande donc l’utilisation des tests rapides fiab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s<br />

situations où <strong>le</strong>s caractéristiques opérationnel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s rendent plus appropriés que <strong>le</strong>s tests ELISA (108).<br />

3.1.4.1 Principes généraux<br />

Ils permettent la détection rapide des anticorps anti-VIH dans <strong>le</strong> sang total, <strong>le</strong> sérum et <strong>le</strong> plasma, mais<br />

éga<strong>le</strong>ment dans la salive et dans <strong>le</strong>s urines. Les progrès de la technologie ont conduit <strong>à</strong> mettre au point<br />

toute une série de tests rapides qui font appel <strong>à</strong> une agglutination ou <strong>à</strong> une absorption du comp<strong>le</strong>xe sur<br />

une membrane puis une coloration visib<strong>le</strong> <strong>à</strong> l’œil nu.<br />

Ces tests sont présentés sous forme de nécessaires d’épreuve (kits) qui n’exigent aucun autre réactif ni<br />

matériel. La possibilité d’obtenir des résultats exacts dépend bien sûr toujours non seu<strong>le</strong>ment des<br />

qualités intrinsèques du test lui-même mais aussi des facteurs extrinsèques tels que <strong>le</strong>s compétences de<br />

celui qui l’applique et <strong>le</strong> respect de normes rigoureuses par <strong>le</strong> laboratoire dans <strong>le</strong>quel il est appliqué.<br />

3.1.4.2 Avantages<br />

- Pas d’utilisation de réactif ou d’autre matériel ;<br />

- Technique faci<strong>le</strong> <strong>à</strong> appliquer ;<br />

- Applicab<strong>le</strong> par du personnel n’ayant aucune formation spécia<strong>le</strong> en laboratoire;<br />

- Interprétation simp<strong>le</strong> des résultats avec un contrô<strong>le</strong> de qualité interne qui valide chaque<br />

résultat ;<br />

- Obtention d’un résultat en quelques minutes ;<br />

- Soup<strong>le</strong>sse dans <strong>le</strong> nombre de tests <strong>à</strong> effectuer <strong>à</strong> un moment donné ;<br />

- Réfrigération non indispensab<strong>le</strong> ; <strong>le</strong>s tests rapides peuvent être conservés <strong>à</strong> des températures<br />

variant entre 2°C et 30°C.<br />

- Résultats de qualité analogue aux tests ELISA,<br />

- Résultats aussi précis que <strong>le</strong>s tests ELISA (test fiab<strong>le</strong> et sensib<strong>le</strong>).<br />

3.1.4.3. Inconvénients<br />

Les tests rapides permettent de déce<strong>le</strong>r avec quelques jours de retard par rapport aux tests ELISA une<br />

séroconversion. La différence observée n’est cependant pas statistiquement significative. Enfin, ils<br />

sont moins sensib<strong>le</strong>s, notamment lors de la séroconversion, en comparaison avec <strong>le</strong>s tests de 3 ème<br />

génération.


72<br />

3.1.4.4. Présentation des différents tests rapides<br />

Nous résumons dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 12 <strong>le</strong>s différents tests rapides disponib<strong>le</strong>s.<br />

Tab<strong>le</strong>au 12. Présentation des différents tests sérologiques rapides disponib<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong> diagnostic<br />

de l’infection <strong>à</strong> VIH en Afrique.<br />

Tests rapides Principes Prélèvements Anticorps<br />

Determine TM<br />

(Abbot laboratories, IL, USA )<br />

Immunochromatographie<br />

Sérum, Plasma, Sang total VIH-1 et VIH-2<br />

InstantScreen TM<br />

(GAIFAR GmbH, Potsdam, Germany)<br />

Immunochromatographie<br />

Sérum, Plasma, Sang total VIH-1 et VIH-2<br />

Advanced Quality TM<br />

(InTec Products Inc., Xiamen, China)<br />

Immunochromatographie<br />

Sérum, Plasma, Sang total VIH-1 et VIH-2<br />

MedMira TM<br />

(MedMira Inc., Toronto, Canada )<br />

Immunofiltration<br />

Sérum, Plasma, Sang total VIH-1 et VIH-2<br />

First Reponse TM<br />

(PMC Medical Pty. Ltd., Daman,<br />

India)<br />

Immunochromatographie<br />

Sérum, Plasma, Sang total VIH-1 et VIH-2<br />

Capillus TM<br />

(Trinity Biotech PLC., Bray, Ireland)<br />

Agglutination avec latex<br />

Sérum, Plasma, Sang total VIH-1 et VIH-2<br />

Uni-Gold TM<br />

(Trinity Biotech PLC., Bray, Ireland)<br />

Immunochromatographie<br />

Sérum, Plasma, Sang total VIH-1 et VIH-2<br />

Genie II TM<br />

(Bio-Rad, Marnes-La-Coquette,<br />

France)<br />

Immunochromatographie<br />

Sérum, Plasma, Sang total VIH-1 et VIH-2<br />

De nombreuses études ont été réalisées dans <strong>le</strong>s pays en voie de développement pour étudier la va<strong>le</strong>ur<br />

intrinsèque des tests rapides. Dans toutes ces études, <strong>le</strong> test ELISA a été <strong>le</strong> test de référence. Le<br />

tab<strong>le</strong>au 13 présente une synthèse de l’évaluation des principaux tests rapides étudiés. On observe<br />

globa<strong>le</strong>ment que la sensibilité des test rapides varie entre 98,4% et 100% et la spécificité entre 97,3%<br />

et 100%.


73<br />

Tab<strong>le</strong>au 13. Sensibilité et spécificité des tests rapides utilisés dans <strong>le</strong>s pays en voie de développement pour <strong>le</strong> diagnostic de l’infection <strong>à</strong> VIH<br />

Tests rapides (Fabricant) Publication Sensibilité (%)<br />

(IC95%)<br />

Spécificité (%)<br />

(IC95%)<br />

Determine TM<br />

(Abbot Laboratories, Tokyo, Japan) Palmer CJ et al. (J Clin Microbiol, 1999)<br />

Koblavi-Deme S et al. (J Clin Microbiol, 2001)<br />

Wilkinson D et al. (AIDS, 1999)<br />

Urassa W et al. (J Virol Methods, 2002)<br />

100% (96,4 – 100)<br />

100%<br />

100% (97,9-100)<br />

97,9%<br />

100 (94,6 – 100)<br />

99,4% (98,7-99,9)<br />

99,6% (97,2-100)<br />

ND<br />

Capillus TM<br />

(Cambridge, Diagnostics Ireland<br />

Limited, Galway , Ireland)<br />

Dowing RG et al. (JAIDS, 1998)<br />

Koblavi-Deme S et al. (J Clin Microbiol, 2001)<br />

Anderson S et al. (AIDS, 1997)<br />

Urassa W et al. (J Virol Methods, 2002)<br />

100%<br />

100%<br />

100%<br />

100%<br />

97,3%<br />

99,7% (99,1-99,9)<br />

99,8 (99,2 – 100)<br />

98,7%<br />

Genie II TM<br />

(Bio-Rad, Marnes-La-Coquette, France)<br />

Harrison C et al. (AIDS, 1997)<br />

Koblavi-Deme S et al. (J Clin Microbiol, 2001)<br />

99,3% (95,9 – 100)<br />

100%<br />

100% (99,7 – 100)<br />

100% (99,5-100)<br />

Serocard TM<br />

(Trinity Biotech PLC., Bray, Ireland)<br />

Sero-Trip TM<br />

(Saliva Diagnostic Systems, Singapore)<br />

Enzygnost TM<br />

(Behringwerke Marking Germany)<br />

ND : Non disponib<strong>le</strong>, IC=Interval<strong>le</strong> de confiance.<br />

Dowing RG et al. (JAIDS, 1998)<br />

100%<br />

Urassa W et al. (J Virol Methods, 2002)<br />

100%<br />

99,5%<br />

98,2%<br />

Dowing RG et al. (JAIDS, 1998) 98,4% 100,0%<br />

Anderson S et al. (AIDS, 1997) 100% 98,0 (96,9 – 98,9)


74<br />

3.1.5. Evaluation sur <strong>le</strong> terrain de deux tests rapides utilisés en série pour <strong>le</strong> diagnostic<br />

et la différenciation des VIH-1, VIH-2 et des coinfections VIH-1 +2 chez <strong>le</strong>s femmes<br />

enceintes dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus<br />

Nous avons utilisé deux tests rapides dans <strong>le</strong> cadre du projet Ditrame Plus pour <strong>le</strong> diagnostic de<br />

l’infection maternel<strong>le</strong> <strong>à</strong> VIH-1 centres de dépistage selon <strong>le</strong>s recommandations de l’OMS (108). Très<br />

peu de contrô<strong>le</strong>s de qualité ont été publiés en Afrique par <strong>le</strong>s équipes utilisant ces tests rapides en<br />

routine. De plus, la majorité des évaluations réalisées en Afrique subsaharienne ont été faites<br />

rétrospectivement sur des échantillons stockés et sur un nombre très limité d’échantillons sanguins.<br />

Enfin, Abidjan est un con<strong>texte</strong> virologique intéressant dans la mesure où <strong>le</strong> virus de type 1 et 2<br />

coexiste. Ceci a des implications pour la PTME et d’une manière généra<strong>le</strong> pour la prise en charge<br />

(PEC) dans la mesure où l’infection <strong>à</strong> VIH-2 seu<strong>le</strong>, bien que rare contre-indique l’utilisation des INN<br />

dont la NVP.<br />

3.1.5.1 Questions de recherche<br />

• Quel<strong>le</strong> est la sensibilité et la spécificité des tests rapides utilisés sur <strong>le</strong>s sites de dépistage du<br />

projet Ditrame Plus pour <strong>le</strong> diagnostic de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 chez la femme enceinte <strong>à</strong> Abidjan <br />

• Quel<strong>le</strong> est la va<strong>le</strong>ur discriminante du test Génie II ® pour <strong>le</strong> diagnostic des sous types de VIH <br />

3.1.5.2. Objectif<br />

L’objectif de cette étude était de valider <strong>le</strong>s tests rapides utilisés dans <strong>le</strong>s laboratoires périphériques<br />

pour <strong>le</strong> dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 chez <strong>le</strong>s femmes enceintes participant au projet Ditrame Plus<br />

et de proposer un algorithme décisionnel plus adapté.<br />

3.1.5.3. Méthodologie<br />

• Population étudiée<br />

La population d’étude était constituée de femmes enceintes :<br />

- vues en consultation prénata<strong>le</strong>, de rang 1 dans <strong>le</strong>s centres de dépistage du projet Ditrame Plus<br />

- âgées de plus de 18 ans<br />

- ayant signé un consentement éclairé<br />

- dont la hauteur utérine est supérieure <strong>à</strong> 16 cm<br />

- avec qui la communication est possib<strong>le</strong> pour un conseil prétest


75<br />

• Cadre de l’étude<br />

L’étude s’est déroulée dans <strong>le</strong>s six centres de dépistage du projet Ditrame Plus. Ces centres sont situés<br />

dans <strong>le</strong>s deux plus grandes communes de la vil<strong>le</strong> d’Abidjan. Dans la commune de Yopougon, <strong>le</strong><br />

dépistage était réalisé dans trois FSUcom notamment de Toit Rouge, de Ouassakara et de Niangon<br />

Sud. Dans la commune d’Abobo, <strong>le</strong> dépistage était éga<strong>le</strong>ment réalisé dans trois FSUcom :<br />

Anonkouakouté, Avocatier et Sagbé.<br />

Le contrô<strong>le</strong> de qualité a été réalisé au CeDReS qui est <strong>le</strong> laboratoire de référence du CHU de<br />

Treichvil<strong>le</strong>.<br />

• Algorithme du dépistage proposé dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus<br />

La figure 2 présente la procédure mise au point dans <strong>le</strong> cadre du projet ANRS pour <strong>le</strong> dépistage de<br />

l’infection <strong>à</strong> VIH chez la femme enceinte.


76<br />

Sur site : laboratoires FSU<br />

(rendu des résultats dans 24 heures)<br />

Prélèvement 1 (Test rapide 1)<br />

Determine ® (Abbot)<br />

Indéterminé Positif Négatif<br />

Test rapide 2<br />

Genie 2 ® (Pasteur)<br />

sur même prélèvement<br />

Rendre Résultat<br />

NEGATIF<br />

Indéterminé<br />

Négatif<br />

Positif<br />

Ne pas rendre de résultats<br />

(confirmation nécessaire)<br />

Rendre<br />

Résultat positif<br />

Au CeDReS<br />

(résultats dans une semaine)<br />

*Confirmation inclusion dans DP<br />

Prélèvement 2 : deux tests ELISA<br />

Murex Ice 1-2.0 et Organon HIV Uniform 2+0<br />

2 tests discordants 2 tests négatifs 2 tests positifs<br />

Ne pas rendre de résultat<br />

Examen complémentaire<br />

au cas par cas<br />

(nouveau prélèvement <strong>à</strong> prévoir)<br />

Rendre résultat<br />

NEGATIF<br />

Rendre résultat<br />

POSITIF<br />

Figure 2. Algorithme de dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH pour <strong>le</strong>s femmes enceintes proposé dans<br />

<strong>le</strong> projet Ditrame Plus.


77<br />

3.1.5.4. Réalisation et interprétation des tests rapides<br />

• Réalisation du test Determine ® et interprétation des résultats<br />

Le test Determine ® (Abbot) est un test immunochromatographique <strong>à</strong> <strong>le</strong>cture visuel<strong>le</strong> pour la détection<br />

qualitative des anticorps anti-VIH-1 et anti-VIH-2 dans <strong>le</strong> sérum, <strong>le</strong> plasma ou <strong>le</strong> sang total.<br />

Après <strong>le</strong> prélèvement de sang, l’échantillon est déposé sur la zone dépôt de la bande<strong>le</strong>tte de la fenêtre<br />

patient. On observe alors une migration de l’échantillon. Cette migration du sérum se mélange avec <strong>le</strong><br />

conjugué colloïde de se<strong>le</strong>nium-antigène. Ce mélange continue <strong>à</strong> migrer sur la phase solide jusqu’aux<br />

antigènes recombinants immobilisés et aux peptides synthétiques au niveau de la fenêtre du patient. Si<br />

<strong>le</strong>s anticorps anti-VIH-1 et/ ou anti-VIH-2 sont présents dans l’échantillon, il se lient <strong>à</strong> l’antigène du<br />

conjugué antigène colloïde de sélénium et <strong>à</strong> l’antigène de la fenêtre patient en formant une ligne rouge<br />

dans la fenêtre patient. Si <strong>le</strong>s anticorps anti-VIH-1 et/ ou anti-VIH-2 sont absents dans l’échantillon, <strong>le</strong><br />

conjugué antigène colloïde de sélénium traverse la fenêtre patient sans former de ligne rouge. La<br />

fenêtre de contrô<strong>le</strong> ou témoin sur la bande<strong>le</strong>tte présente une ligne rouge pour assurer <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de<br />

qualité interne et la validité du test.<br />

La photo 2 réalisée dans <strong>le</strong> centre de Santé de Niangon Sud, vous présente :<br />

- Un résultat d’un test positif : <strong>le</strong>s deux barres rouges apparaissent dans la fenêtre contrô<strong>le</strong> (annoté<br />

« Control ») et la fenêtre patient (annoté « Patient »).<br />

- Un résultat d’un test négatif : une barre rouge apparaît dans la fenêtre contrô<strong>le</strong> (annoté « Control ») et<br />

aucune bande n’apparaît dans la fenêtre patient (annoté « Patient »).<br />

- Un résultat est non valide : si aucune barre n’apparaît dans la fenêtre contrô<strong>le</strong> (annoté « Control ») et<br />

même si une barre rouge apparaît dans la fenêtre patient (annoté « Patient »). Le résultat n’est pas valide<br />

et <strong>le</strong> test doit être recommencé.<br />

Photo 2. Dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH. Résultat d’un test VIH positif et négatif par <strong>le</strong><br />

Determine ® obtenus sur <strong>le</strong> site de Niangon-Sud, Abidjan, Côte d’Ivoire, 2003.


78<br />

• Réalisation du Génie II ® et interprétation des résultats<br />

Le test Génie II ® est un test immuoenzymatique rapide basé sur la détection spécifique des anticorps<br />

anti VIH-1 et VIH-2 présents dans <strong>le</strong> sérum ou <strong>le</strong> plasma humain par des antigènes. Le test utilise<br />

l’immuno-chromatographie et l’immuno-concentration en combinaison.<br />

Le support de réaction est constitué de deux puits : <strong>le</strong> puits A de forme circulaire, pour <strong>le</strong> dépôt de<br />

l’échantillon et <strong>le</strong> puits B plus grand et elliptique, qui est <strong>le</strong> puits de réaction.<br />

Pour la réalisation du test, on dépose dans <strong>le</strong> puit A l’échantillon dilué. Les anticorps anti-VIH<br />

contenus dans l’échantillon se fixent spécifiquement aux antigènes biotinylés et migrent <strong>le</strong> long de la<br />

membrane chromatographique. Au niveau du puits de réaction B, <strong>le</strong>s comp<strong>le</strong>xes antigènes –anticorps<br />

se lient aux antigènes VIH immobilisés au cours d’une étape de doub<strong>le</strong> reconnaissance. Le comp<strong>le</strong>xe<br />

résultant réagit avec un conjugué streptavidine-phospahatase alcaline.<br />

L’apparition de deux ou trois spots gris b<strong>le</strong>u dans <strong>le</strong> puits B indique la présence d’anticorps anti-VIH.<br />

Dans <strong>le</strong> cas d’un résultat négatif, seul <strong>le</strong> spot de Contrô<strong>le</strong> interne sera visib<strong>le</strong>.<br />

On considère que :<br />

- <strong>le</strong> résultat d’un test est positif pour <strong>le</strong> VIH-1 : apparition du spot VIH-1 de gauche avec <strong>le</strong> spot de<br />

contrô<strong>le</strong> interne indiquant la présence d’anticorps anti-VIH-1.<br />

- <strong>le</strong> résultat d’un test est positif pour <strong>le</strong> VIH-2 : apparition du spot VIH-2 du milieu avec <strong>le</strong> spot de<br />

contrô<strong>le</strong> interne indiquant la présence d’anticorps anti-VIH-2.<br />

- <strong>le</strong> résultat d’un test est positif pour <strong>le</strong> VIH-1 et/ou VIH-2 : apparition de trois spots indiquant la<br />

présence d’anticorps anti VIH-1 et/ou anti VIH-2.<br />

- <strong>le</strong> résultat d’un test est négatif : apparition du spot de contrô<strong>le</strong> interne indiquant l’absence d’anticorps<br />

anti-VIH.<br />

• Contrô<strong>le</strong> de qualité<br />

Ce contrô<strong>le</strong> de qualité (CQ) a pour objet de définir <strong>le</strong>s modalités de réalisation des techniques<br />

sérologiques ELISA au CeDReS afin de contrô<strong>le</strong>r et si nécessaire d’optimiser la réalisation des tests<br />

rapides VIH effectués sur <strong>le</strong>s sites du projet Ditrame Plus.<br />

Pour la sé<strong>le</strong>ction des prélèvements faisant l’objet du CQ, 2 tubes de prélèvement primaire étaient<br />

nécessaires; l’un était techniqué par <strong>le</strong> laborantin du site de prélèvement Ditrame Plus, l’autre par <strong>le</strong><br />

technicien spécialisé en sérologie au CeDReS. Une quinzaine de tubes étaient sé<strong>le</strong>ctionnés <strong>le</strong> premier<br />

mardi de chaque mois. Ce nombre de tubes a été choisi sur la base d’une quinzaine de<br />

prélèvements/mois/site, soit environ 5% de la totalité des tests rapides réalisés. Les échantillons<br />

faisant l’objet du CQ étaient des prélèvements de type DP1 (dépistage initial), DP2 (femme VIH<br />

indéterminée lors du dépistage initial DP1), ou DP3 (femme VIH positive lors du dépistage initial<br />

DP1).


79<br />

Les tubes primaires de prélèvement arrivaient au CeDReS bouchés, sur des portoirs métalliques<br />

contenus dans une glacière. Après centrifugation, <strong>le</strong>s tubes sont placés <strong>à</strong> 28°C en vue de la réalisation<br />

des tests ELISA.<br />

Après un contrô<strong>le</strong> visuel permettant de vérifier la concordance entre <strong>le</strong>s tubes reçus et la feuil<strong>le</strong> de<br />

transmission établie par <strong>le</strong>s conseillères de la FSUcom. Les techniciens du CeDReS réalisaient <strong>le</strong>s<br />

tests ELISA environ 2 fois/semaine. La réalisation des tests ELISA a été faite donc en aveug<strong>le</strong> des<br />

résultats obtenus par <strong>le</strong>s tests rapides. En outre, la pratique au CeDReS du test rapide Determine ® était<br />

effective pour <strong>le</strong>s tubes faisant l’objet de ce CQ.<br />

3.1.5.5. Résultats<br />

Les résultats de notre étude ont porté sur <strong>le</strong>s 10135 premiers tests de dépistage prénatal réalisés dans <strong>le</strong><br />

cadre du projet Ditrame Plus entre mai 2000 et février 2002 et ont été publiés récemment dans la revue<br />

Journal of Clinical Microbiology en 2004. Nous avons résumé dans cette partie de la thèse quelques<br />

principaux résultats. Des résultats plus détaillés se trouvent dans <strong>le</strong> manuscrit publié qui est disponib<strong>le</strong><br />

<strong>à</strong> la fin de ce chapitre.<br />

• Préva<strong>le</strong>nce<br />

La préva<strong>le</strong>nce de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 était de 11,6%, IC95% [11,0-12,3%]. La figure 3 présente <strong>le</strong>s<br />

résultats du dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 avec <strong>le</strong>s tests rapides utilisés sur <strong>le</strong>s sites du projet<br />

Ditrame Plus. Cette préva<strong>le</strong>nce n’était pas significativement différente selon <strong>le</strong>s six sites de dépistage<br />

(p=0,76).<br />

• Performance des tests rapides : Sensibilité et Spécificité<br />

Nous avons estimé la sensibilité et la spécificité des tests rapides <strong>à</strong> partir de 395 sérums provenant de<br />

314 femmes préincluses dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus. Un test ELISA a été réalisé sur tous ces<br />

prélèvements. Ainsi, la sensibilité du test Détermine ® est estimée <strong>à</strong> 100% (395/395). La limite<br />

inférieure de l’interval<strong>le</strong> de confiance <strong>à</strong> 95% était de 99,1% et pour <strong>le</strong> test Génie II ® , la sensibilité était<br />

estimée <strong>à</strong> 99,5% (393/395), IC95% [98,2-99,9%]. Aucun sérum n’a été retrouvé positif par <strong>le</strong> test<br />

Determine ® et négatif par <strong>le</strong> test ELISA.<br />

• Les résultats du contrô<strong>le</strong> de qualité<br />

Pour <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de qualité, 605 sérums testés sur sites ont été tirés au sort et envoyés au CeDReS. Le<br />

tab<strong>le</strong>au 14 présente <strong>le</strong>s résultats obtenus avec <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de qualité.


80<br />

Tab<strong>le</strong>au 14. Résultats du contrô<strong>le</strong> de qualité du diagnostic de l’infection <strong>à</strong> VIH effectué par des<br />

test rapides dans <strong>le</strong> cadre projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus.<br />

Determine ® Genie II ®<br />

Sensibilité 49/49 (100%) 49/49 (100%)<br />

Spécificité 547/556 (98,4%) 556/556 (100%)<br />

Va<strong>le</strong>ur prédictive positive 49/58 (84,5%) 49/49 (100%)<br />

Va<strong>le</strong>ur prédictive négative 547/547 (100%) 556/556 (100%)<br />

Reproductibilité 343/345 (99,4%) -


81<br />

Sérum<br />

N=10135<br />

Determine ®<br />

Négatif<br />

N=8842 (872%)<br />

Positif<br />

N=1293 (12,8%)<br />

Genie II ®<br />

Négatif<br />

(n=113)<br />

Positif<br />

(n=1180)<br />

Résultat<br />

Négatif<br />

Résultat<br />

Indéterminé<br />

Résultat Positif<br />

VIH-1 (n=1078 ; 91,4%)<br />

VIH-2 (n=14 ; 1,2%)<br />

VIH-1 et 2 (n=88 ; 7,4%)<br />

Figure 3. Résultats du dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 avec l’utilisation des tests rapides dans <strong>le</strong> projet<br />

Ditrame Plus de mai 2000 <strong>à</strong> février 2002.


82<br />

• Différenciation des sous types de virus VIH<br />

Pour la discrimination du sous type de VIH, nous avons sé<strong>le</strong>ctionné 20 sérums de patients identifiés<br />

sur site comme porteur du VIH-1, 8 sérums de patients VIH-2 et 71 sérums de patients présentant une<br />

co-infection VIH-1 et 2. Ces résultats sont obtenus par différenciation par <strong>le</strong> test Génie II ® pour la<br />

différenciation.<br />

Une analyse complémentaire au CeDReS a été ensuite réalisée avec ces mêmes sérums avec <strong>le</strong> test<br />

Peptilav 1-2 ® , Western-blot VIH-1 et VIH-2 et enfin avec <strong>le</strong> test ELISA synthétique peptides maison<br />

VIH-1 et VIH-2.<br />

Les résultats suivants ont été trouvés avec <strong>le</strong>s différents tests réalisés concernant <strong>le</strong>s 71 sérums<br />

identifiés comme une coinfection d’après <strong>le</strong> test Génie II ® (tab<strong>le</strong>au 15).<br />

Tab<strong>le</strong>au 15. Identification du type de VIH par la réalisation d’autres tests biologiques chez <strong>le</strong>s 71<br />

patients identifiés VIH-1 et 2 par <strong>le</strong> test Génie II ® . Projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus,<br />

Abidjan.<br />

VIH-1 VIH-2 VIH-1 et 2<br />

Génie II ® - - 71<br />

Peptilav 1-2 ® 2 35 34<br />

Western Blot HIV-1 et 2 4 30 37<br />

ELISA synthétique peptide « maison » 10 38 23<br />

Nous avons ensuite étudié la concordance entre <strong>le</strong>s différents tests avec un test de Kappa. Le<br />

coefficient Kappa entre l’ELISA peptide « maison », <strong>le</strong> Peptilav ® et <strong>le</strong> test Western-Blot était<br />

respectivement de 0,73 et de 0,67 (tab<strong>le</strong>au 16).<br />

En plus des examens sérologiques, nous avons aussi réalisé des examens virologiques plus poussés<br />

avec la technique de PCR en temps réel pour <strong>le</strong> diagnostic des patients inclus dans Ditrame Plus et<br />

ayant une co-infection (tab<strong>le</strong>au 17).


83<br />

Tab<strong>le</strong>au 16. Coefficient Kappa évaluant la concordance de trois tests sérologiques pour la discrimination du type de VIH. Analyse réalisée chez 71<br />

femmes enceintes identifiées VIH-1 et VIH-2 sur site par <strong>le</strong> test rapide Génie II ® . Projet Ditrame Plus, Abidjan, Année 2000-2002.<br />

Peptilav 1-2 ®<br />

Western Blot HIV-1&2<br />

VIH-1 (n=2)<br />

VIH-2 (n=35)<br />

VIH-1+2 (n=34)<br />

K a<br />

VIH-1 (n=4)<br />

VIH-2 (n=30)<br />

VIH-1+2 (n=37)<br />

K a<br />

n (%)<br />

n (%)<br />

n (%)<br />

n (%)<br />

n (%)<br />

n (%)<br />

Statut VIH selon ELISA<br />

synthétique peptides maison<br />

0,73<br />

0,67<br />

VIH-1 (n=10)<br />

2 (100,0)<br />

0<br />

8 (23,5)<br />

4 (100,0)<br />

0<br />

6 (16,2)<br />

VIH-2 (n=38)<br />

0<br />

35 (100,0)<br />

3 (8,8)<br />

0<br />

30 (100,0)<br />

8 (21,6)<br />

VIH-1+2 (n=23)<br />

0<br />

0<br />

23 (67,7)<br />

0<br />

0<br />

23 (62,2)<br />

a : coefficient de Kappa<br />

.


84<br />

Tab<strong>le</strong>au 17. Résultats sérologiques et virologiques chez 35 femmes incluses et diagnostiquées comme porteuses d’une coinfection VIH-1 et 2 par <strong>le</strong> test<br />

rapide Génie II ® sur site. Projet Ditrame Plus, Abidjan, 2000-2002.<br />

Résultats sérologiques Résultats virologiques CD4 +<br />

Patient Génie II ® Peptilav ® WBs VIH-1 et-2 ELISA peptide « maison » (gp41/36 et V3) AND proviral-1&2 PCR en temps réél % cells/mm 3<br />

10 1+2 1+2 1+2 1+2 1+2 32 466<br />

11 1+2 1+2 1+2 1+2 1+2 24,3 561<br />

16 1+2 1+2 1+2 1+2 1+2 7 169<br />

19 1+2 1+2 1+2 1+2 1+2 16,8 379<br />

26 1+2 1+2 1+2 1+2 1+2 36,4 530<br />

33 1+2 1+2 1+2 1+2 1+2 25,6 506<br />

34 1+2 1+2 1+2 1+2 1+2 14,5 198<br />

1 1+2 1+2 1+2 1 1+2 15,5 165<br />

21 1+2 1+2 1+2 1 1+2 44,4 1038<br />

7 1+2 2 2 2 2 34 532<br />

8 1+2 2 2 2 2 42,9 645<br />

12 1+2 2 2 2 2 32,9 688<br />

13 1+2 2 2 2 2 40,4 664<br />

14 1+2 2 2 2 2 2 12<br />

15 1+2 2 2 2 2 46,8 724<br />

17 1+2 2 2 2 2 46,7 1062<br />

22 1+2 2 2 2 2 42,4 1213<br />

24 1+2 2 2 2 2 28,1 451<br />

25 1+2 2 2 2 2 35,5 457<br />

27 1+2 2 2 2 2 48,3 1056<br />

28 1+2 2 2 2 2 20,2 504<br />

31 1+2 2 2 2 2 39,9 555<br />

35 1+2 2 2 2 2 23,6 338<br />

9 1+2 1 1 1 1 24,5 270<br />

23 1+2 1 1 1 1 22,7 392<br />

18 1+2 2 1+2 2 2 31,7 514<br />

20 1+2 2 1+2 2 2 33 416<br />

3 1+2 1+2 1+2 2 2 37,5 574<br />

30 1+2 1+2 1 1 1 23,3 326<br />

5 1+2 1+2 1+2 1 1 19,8 330<br />

2 1+2 1+2 1+2 1+2 1 26,5 445<br />

4 1+2 1+2 1+2 1+2 1 3,9 22<br />

6 1+2 2 2 2 Tous <strong>le</strong>s deux négatifs 33,1 543<br />

29 1+2 2 2 2 Tous <strong>le</strong>s deux négatifs 30 693<br />

32 1+2 2 2 2 Tous <strong>le</strong>s deux négatifs 39 936


85<br />

3.1.5.6. Discussion<br />

Cette étude représente une évaluation <strong>à</strong> très large échel<strong>le</strong> des tests rapides sur <strong>le</strong> terrain avec plus de<br />

10000 tests rapides effectués dans <strong>le</strong> cadre du dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH-1 chez des femmes<br />

enceintes <strong>à</strong> Abidjan, Côte d’Ivoire. Nos résultats sont concordants en terme de sensibilité et de<br />

spécificité avec <strong>le</strong>s données rapportées par une équipe du Retroci <strong>à</strong> Abidjan (111) et portant sur <strong>le</strong>s<br />

mêmes tests rapides (Determine ® et Genie II ® ).<br />

Nous pouvons ainsi souligner <strong>le</strong>s informations suivantes :<br />

• aucun résultat faux positif n’a été observé avec <strong>le</strong> test Determine ® dans notre étude. La<br />

sensibilité du Determine ® est ainsi de 100%,<br />

• tout <strong>le</strong>s résultats considérés comme indéterminés (Determine ® positif et Génie II ® négatif ) ont<br />

tous été confirmés comme étant négatifs par des tests ELISA,<br />

• <strong>le</strong>s tests rapides utilisés en séries sont 2,5 fois moins coûteux que <strong>le</strong>s tests rapides utilisés en<br />

parallè<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s zones où la préva<strong>le</strong>nce du VIH-1 est supérieure <strong>à</strong> 10%,<br />

• deux résultats discordants seu<strong>le</strong>ment ont été retrouvés au cours des tests de reproductibilité<br />

réalisés sur 345 prélèvements avec deux résultats considérés comme positifs par <strong>le</strong> test<br />

Determine ® sur site et qui se sont retrouvés être négatifs par <strong>le</strong> test Determine ® au CeDReS.<br />

Ceci peut être lié plus <strong>à</strong> des erreurs de numérotage qu’<strong>à</strong> une interprétation différente de<br />

résultat.<br />

Enfin, pour l’étude de la différenciation, on peut noter que cinq autres tests biologiques<br />

complémentaires ont été réalisés. Nos résultats ont montré la difficulté d’identifier <strong>le</strong> type de VIH avec<br />

des tests sérologiques classiques. L’intérêt d’utiliser un troisième test rapide en cas de résultat<br />

indéterminé avec deux tests rapides reste <strong>à</strong> étudier et <strong>le</strong> rapport coût/ efficacité d’une tel<strong>le</strong> stratégie<br />

reste <strong>à</strong> évaluer<br />

3.1.5.7. Difficultés rencontrées<br />

Nous avons modifié au cours de la période de l’étude une partie de l’algorithme concernant <strong>le</strong>s<br />

résultats considérés comme indéterminés. Comme la majorité de ces femmes ne revenait pas pour un<br />

deuxième prélèvement pour la confirmation de <strong>le</strong>ur statut, tous <strong>le</strong>s prélèvements de dépistage avec des<br />

résultats indéterminés par des tests rapides ont été envoyés directement au CeDReS pour la réalisation<br />

d’un test ELISA. Ce qui permet d’avoir <strong>le</strong> diagnostic définitif pour chaque patiente. Le second<br />

algorithme utilisé est présenté en annexe 3.<br />

.


86<br />

3.1.5.8. Implications de l’utilisation des tests rapides pour la PTME<br />

Le délai moyen entre la réalisation du test et la disponibilité du résultat du test était de 7 jours en<br />

moyenne avec <strong>le</strong> test ELISA contre moins d’un jour pour <strong>le</strong>s tests rapides (112). Dans l’étude de<br />

Ki<strong>le</strong>wo et al en Tanzanie, <strong>le</strong> délai pour l’annonce du test ELISA classique était de 15 jours (113).<br />

L’utilisation des tests rapides, avec <strong>le</strong>s résultats rendus <strong>le</strong> même jour, ne permet pas nécessairement<br />

d’accroître l’acceptabilité des interventions de PTME en Afrique. C’est du moins la conclusion d’un<br />

essai randomisé réalisé par Malonza et al qui a montré qu’il n’ y a pas de différence significative entre<br />

<strong>le</strong>s patients inclus dépistés avec <strong>le</strong> test ELISA et <strong>le</strong>s patients dépistés avec un test rapide en terme de<br />

mise sous régime d’ARVs de PTME (112). Il faut noter que cette étude a porté cependant sur un<br />

nombre limité d’individus puisque seu<strong>le</strong>ment 24 femmes sur <strong>le</strong>s 161 dépistées infectées ont été<br />

réparties dans <strong>le</strong>s deux bras (112).<br />

Nous reviendrons dans la section suivante de ce chapitre sur notre expérience en matière<br />

d’acceptabilité des interventions de PTME suite <strong>à</strong> l’utilisation des tests rapides pour <strong>le</strong> dépistage<br />

prénatal.<br />

3.1.5.9. Recommandations<br />

1) Compte tenu de la sensibilité des tests rapides, l’utilisation de deux tests rapides en série, pour <strong>le</strong><br />

dépistage prénatal de l’infection <strong>à</strong> VIH, nous paraît plus avantageux que des tests rapides utilisés en<br />

parallè<strong>le</strong> en tenant compte du rapport coût-efficacité de chacune de ces deux stratégies.<br />

2) Pour la discrimination du type de VIH, <strong>le</strong>s observations faites nous suggèrent d’utiliser chez des<br />

patients présentant une co-infection d’autres techniques comme <strong>le</strong> test ELISA <strong>à</strong> base de peptide<br />

« maison » pour identifier avec une grande fiabilité <strong>le</strong> type de VIH puisque <strong>le</strong> test Génie II ® ne paraît<br />

pas être un bon test de discrimination pour identifier <strong>le</strong> type de VIH du moins <strong>à</strong> Abidjan. Il est fort<br />

possib<strong>le</strong> que ce type de conclusion soit spécifique au con<strong>texte</strong> viro-épidémiologique.


3.2. Acceptabilité du dépistage et des interventions peripartum de PTME<br />

87<br />

3.2.1. Con<strong>texte</strong> de la recherche<br />

L'acceptabilité des interventions peripartum proposées en Afrique pour réduire la TME demeure<br />

très faib<strong>le</strong> en Afrique. El<strong>le</strong> varie entre 20% et 30% d’après la littérature que ce soit dans <strong>le</strong> cadre<br />

des projets opérationnels ou d'essais cliniques randomisés (3, 114, 115). On entend ici par<br />

acceptabilité, la proportion de femmes VIH-positives dépistées qui bénéficient de l’utilisation<br />

d’une prophylaxie ARV pour la PTME.<br />

Plusieurs hypothèses ont été <strong>le</strong> plus souvent évoquées pour expliquer cette faib<strong>le</strong> acceptabilité.<br />

Parmi <strong>le</strong>s hypothèses évoquées, il y a l’utilisation du test ELISA classique dont <strong>le</strong> résultat est<br />

disponib<strong>le</strong> après deux semaines en moyenne et qui favorise ainsi <strong>le</strong> non retour pour <strong>le</strong> rendu des<br />

résultats.<br />

Nous avons, dans <strong>le</strong> cadre du projet ANRS 1201/1202 où des tests rapides ont été utilisés pour <strong>le</strong><br />

diagnostic de l’infection <strong>à</strong> VIH, réalisé des investigations pour estimer d’une part l’acceptabilité<br />

des interventions de PTME dans <strong>le</strong> cadre de notre programme de recherche et d’autre part<br />

déterminer <strong>le</strong> profil des femmes qui ont refusé <strong>le</strong>s interventions de PTME proposées.<br />

Nous avons enfin étudié la relation entre <strong>le</strong> statut immunitaire des femmes infectées par <strong>le</strong> VIH,<br />

mesuré par <strong>le</strong> taux de lymphocytes CD4 et l'acceptabilité des interventions. Notre hypothèse de<br />

travail pour cette étude était que <strong>le</strong>s femmes <strong>le</strong>s plus immunodéprimées acceptaient plus <strong>le</strong>s<br />

interventions de PTME que <strong>le</strong>s femmes moins fortement immunodéprimées. Cette hypothèse a été<br />

formulée après que l’on ait observé que <strong>le</strong>s femmes <strong>le</strong>s plus récemment incluses dans <strong>le</strong> projet<br />

Ditrame Plus étaient plus immunodéprimées que cel<strong>le</strong>s incluses dans <strong>le</strong> projet DITRAME ANRS<br />

049.<br />

Nous présentons donc dans ce chapitre <strong>le</strong>s résultats de deux études réalisées au sein du projet<br />

ANRS 1201/1202 et portant sur l'acceptabilité des interventions de PTME proposées aux femmes<br />

enceintes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH, <strong>à</strong> Abidjan en Côte d'Ivoire.


88<br />

3.2.2. Présentation des études et de <strong>le</strong>urs résultats<br />

3.2.1.1. Acceptability and uptake of a package to Prevent Mother-to-Child<br />

Transmission (PMTCT) using rapid HIV testing in Abidjan, Côte d’Ivoire (Research <strong>le</strong>tter<br />

Ekouévi DK et al, AIDS 2004; 18:697-700).<br />

Pour cette première étude sur l’acceptabilité des interventions, nos questions de recherche étaient<br />

<strong>le</strong>s suivantes :<br />

• Quel<strong>le</strong> est l’acceptabilité des interventions de PTME avec l’utilisation des tests rapides<br />

pour <strong>le</strong> dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH <br />

• Quel est <strong>le</strong> profil des femmes infectées par <strong>le</strong> VIH-1 qui ne participent pas au projet de<br />

recherche <br />

Nous avons réalisé au sein du projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus une étude transversa<strong>le</strong><br />

portant sur <strong>le</strong>s données disponib<strong>le</strong>s du dépistage prénatal jusqu'<strong>à</strong> l'inclusion dans <strong>le</strong> projet. Toutes<br />

<strong>le</strong>s femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 pendant la période ont été incluses dans cette étude.<br />

Le dépistage du VIH a été réalisé par des tests rapides en série (Détermine ® et Génie II ® ).<br />

L’algorithme utilisé pour <strong>le</strong> dépistage des tests rapides était présenté dans <strong>le</strong> chapitre précédent<br />

(figure 2). Une femme enceinte était considérée comme infectée si <strong>le</strong>s deux tests étaient positifs.<br />

En cas de résultats discordants un test ELISA a été réalisé pour confirmation.<br />

Au total, 14067 femmes ont eu la proposition du test VIH. Nous résumons sur la figure 4<br />

l’acceptabilité du test du dépistage rapide de l’infection <strong>à</strong> VIH et des interventions PTME<br />

proposées. La préva<strong>le</strong>nce de l’infection <strong>à</strong> VIH sur la période 2000-2002 a été estimée <strong>à</strong> 11,1%,<br />

(IC95% [10,5-11,6%]). Il n’y avait pas de différence significative de la préva<strong>le</strong>nce du VIH en<br />

fonction du retour ou non <strong>à</strong> la visite post-test. Cette préva<strong>le</strong>nce était de 11,5% chez <strong>le</strong>s femmes qui<br />

ne sont pas revenues <strong>à</strong> la visite post test et de 10,9% chez <strong>le</strong>s femmes revenues pour connaître <strong>le</strong>ur<br />

statut sérologique (p=0,31).


89<br />

Proposition du test VIH<br />

Femmes enceintes (N=14607)<br />

Acceptation de la proposition du test : 89,4% (n=12583)<br />

Préva<strong>le</strong>nce du VIH-1 ou VIH1+2 : 11,5% ; IC95% [10,6-11,6%], (n=1396)<br />

Préva<strong>le</strong>nce du VIH-2 : 0,22% ; IC95% [0,14-0,32%], (n=28)<br />

Annonce du résultat du test : 74,2% (9340/12583)<br />

VIH-1 ou VIH-1+2 : 73,3% (1023/1396)<br />

VIH-2 : 67,9% (19/28)<br />

VIH négative : 74,3% (8298/11159)<br />

Visite de Préinclusion<br />

VIH-1 ou VIH-1+2 : 51,1% (523/1023)<br />

Prophylaxie antirétrovira<strong>le</strong> pour la<br />

PTME (n=366)<br />

Acceptation a : 69,9% (366/523)<br />

Acceptation b : 35,7% (366/1023)<br />

Acceptation c : 26,2% (366/1396)<br />

Figure 4. Etapes de la proposition du test VIH <strong>à</strong> l’administration de la prophylaxie<br />

antirétrovira<strong>le</strong> pour la prévention de la transmission du VIH de la mère <strong>à</strong> l'enfant. Expérience<br />

du projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus, Abidjan, Côte d’Ivoire, Mai 2000-Octobre 2002.<br />

a= Acceptation de la PTME parmi <strong>le</strong>s femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 ou VIH-1 et 2 venues <strong>à</strong> la<br />

visite de préinclusion.<br />

b= Acceptation de la PTME parmi <strong>le</strong>s femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 ou VIH-1 et 2 ayant eu<br />

connaissance de <strong>le</strong>ur statut sérologique.<br />

c= Acceptation de la PTME parmi <strong>le</strong>s femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 ou VIH-1 et 2 ayant accepté<br />

la proposition du test VIH.


90<br />

Nous avons ensuite étudié <strong>le</strong>s facteurs qui sont associés <strong>à</strong> l’acceptation des interventions de PTME<br />

dans notre projet afin de caractériser <strong>le</strong> profil des femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 qui<br />

bénéficient de ces interventions.<br />

• Pour la visite post-test.<br />

En analyse univariée, on observe une association entre l’âge et <strong>le</strong> fait de ne pas retourner <strong>à</strong> la visite<br />

post-test. Ainsi on note que <strong>le</strong>s femmes âgées de moins de 25 ans, retournent moins <strong>à</strong> la visite post-test<br />

que <strong>le</strong>s femmes plus âgées (p=0,04). En analyse multivariée, <strong>le</strong> risque de ne pas retourner au centre<br />

pour connaître son statut sérologique était de 1,3 (IC95% [1,0-1,6]) pour <strong>le</strong>s femmes infectées âgées<br />

de moins de 25 ans par rapport aux femmes plus âgées.<br />

• Pour <strong>le</strong>s inclusions dans <strong>le</strong> programme Ditrame Plus et donc de l’acceptation de l’intervention<br />

de PTME<br />

En analyse univariée, on observe une association entre <strong>le</strong> niveau scolaire et l’acceptation de la<br />

prophylaxie antirétrovira<strong>le</strong>. Les femmes analphabètes participent moins au programme de PTME que<br />

<strong>le</strong>s femmes qui ont été au collège ou <strong>à</strong> l’université (OR=1,6 en analyse multivariée, IC95% [1,2-2,3]).<br />

On observe cette situation éga<strong>le</strong>ment avec <strong>le</strong>s femmes qui vivent avec <strong>le</strong>ur partenaire. Cette<br />

association persiste en analyse multivariée avec un OR estimé <strong>à</strong> 1,5 (IC95% [1,1-2,0]).<br />

Le tab<strong>le</strong>au 18 présente une synthèse du profil des femmes qui ne retournent pas au centre pour la<br />

visite post-test et des femmes qui ne reçoivent pas une prophylaxie antirétrovira<strong>le</strong> pour la PTME.


91<br />

Tab<strong>le</strong>au 18. Profil socio-démographique des femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 n’ayant pas connaissance de <strong>le</strong>ur statut VIH et qui n’ont pas reçu une<br />

intervention de PTME <strong>à</strong> Abidjan, Côte d’Ivoire. 2000-2002.<br />

Non incluses dans <strong>le</strong> projet DP<br />

et pas d’intervention de PTME (n=1030 )<br />

Non revenue pour <strong>le</strong><br />

post-test (n=373)<br />

n (%)<br />

Connaissance<br />

Statut VIH+<br />

(n=657)<br />

n (%)<br />

Incluses dans DP et<br />

intervention de PTME<br />

(n=366 )<br />

Risque de ne pas revenir<br />

pour <strong>le</strong> conseil post-test<br />

Risque pour ne pas recevoir<br />

l’intervention de PMTE *<br />

n (%) OR [IC95%] p OR [IC95%] p<br />

Age (ans)<br />

< 25 ans 167 (44,8) 259 (39,4) 137 (37,4) 1,28 [1,01–1,63] 0,04 1,08 [0,83–1,41] 0,53<br />

≥ 25 ans 206 (55,2) 398 (60,6) 229 (62,6) 1,00 1,00<br />

Niveau scolaire<br />

Analphabète 203 (54,4) 319 (48,6) 148 (40,4) 1,32 [0,95–1,82] 0,09 1,70 [1,21–2,40] 0,002<br />

Eco<strong>le</strong> primaire 105 (28,2) 228 (34,7) 131 (35,9) 0,89 [0,62–1,27] 0,50 1,38 [0,97–1,96] 0,08<br />

Collège ou Université 65 (17,4) 110 (16,7) 87 (23,7) 1,00 1,00<br />

Antécédent de grossesse<br />

Non 65 (17,4) 99 (15,1) 46 (12,6) 1,27 [0,93–1,75] 0,13 1,23 [0,84–1,80] 0,27<br />

Oui 308 (82,6) 558 (84,9) 320 (87,4) 1,00 1,00<br />

Avoir eu un enfant vivant<br />

Non 112 (30,0) 175 (26,6) 91 (24,9) 1,22 [0,93–1,59] 0,14 1,09 [0,82–1,47] 0,57<br />

Oui 261 (70,0) 482 (73,4) 275 (75,1) 1,00 1,00<br />

Activité génératrice de revenus<br />

Non 158 (42,4) 290 (44,1) 163 (44,5) 0,93 [0,73–1,17] 0,52 0,98 [0,76–1,24] 0,90<br />

Oui 215 (57,6) 367 (55,9) 203 (55,5) 1,00 1,00<br />

Vit avec son partenaire<br />

Non 121 (29,8) 147 (22,4) 114 (31,2) 1,00 0,11 1,00 0,002<br />

Oui 262 (70,2) 510 (77,6) 252 (68,8) 0,80 [0,62–1,05] 1,57 [1,17–2,09]<br />

* Risque de ne pas recevoir une intervention parmi <strong>le</strong>s femmes dépistées positives qui ont pris connaissance de <strong>le</strong>ur statut sérologique (n=1023)<br />

CI: Interval<strong>le</strong> de Confiance <strong>à</strong> 95%; OR: Odds ratio, DP : projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus, p=P values<br />

PMTE: Prévention de la transmission du VIH de la mère <strong>à</strong> l’enfant<br />

Analyse univariée


92<br />

3.2.2.2. Pregnancy, Immune status and uptake of a package to Prevent Motherto-Child<br />

Transmission in Abidjan, Côte d’Ivoire. (Brief Report; Ekouévi DK et al, J Acquir<br />

Immune Defic Syndr 2004; 36 :755-757.)<br />

• Justification<br />

Au cours des inclusions dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus, nous avons noté que la médiane des CD4+ des<br />

248 premières femmes incluses dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus (mars 2001-février 2002) était de 365<br />

cellu<strong>le</strong>s/mm 3 avec 18% de femmes ayant des CD4+


93<br />

réalisé dans cinq des centres de dépistage du projet : Anonkouakouté, Sagbé, Avocatier dans la<br />

commune d’Abobo et dans la commune de Yopougon, <strong>le</strong>s FSUcom de Niangon-Sud et de Toit Rouge.<br />

Les procédures de dépistage préalab<strong>le</strong>ment décrites étaient identiques tout <strong>le</strong> long de l’étude. Des<br />

prélèvements sanguins ont été faits dans deux tubes pendant cette période. Le premier tube était<br />

destiné pour <strong>le</strong> dépistage et <strong>le</strong> second tube pour la NFS et la quantification des CD4. Le dépistage de<br />

l’infection <strong>à</strong> VIH par des tests rapides était réalisé sur <strong>le</strong>s sites. Le prélèvement des patientes dépistées<br />

infectées était ensuite acheminé <strong>le</strong> jour du prélèvement avant 15 heures au CeDReS pour la réalisation<br />

de la NFS et la quantification des CD4+ par la technique de cytométrie en flux (FACSCAN, Beckton<br />

Dickisson).<br />

Toutes <strong>le</strong>s femmes infectées ont été suivies jusqu’au jour de l’accouchement dans <strong>le</strong>s centres de<br />

dépistage et <strong>le</strong>s centres de suivi afin d’estimer la proportion de femmes qui ont pris connaissance de<br />

<strong>le</strong>ur statut sérologique et qui ont accepté <strong>le</strong>s interventions de PTME qui <strong>le</strong>ur étaient proposées. Les<br />

tests t de Student et U de Mann-Withney ont été utilisés pour la comparaison des moyennes et des<br />

médianes respectivement. Le test de Chi2 de Pearson a été utilisé pour la comparaison des variab<strong>le</strong>s<br />

qualitatives.<br />

• Principaux Résultats<br />

Le recrutement s’est déroulé entre avril et juin 2002. Au cours de cette période de trois mois, 2407<br />

propositions de test VIH ont été faites aux femmes enceintes dans cinq centres de dépistage anténatal.<br />

L’acceptabilité de la proposition du test VIH était de 89,1%. La préva<strong>le</strong>nce du VIH-1 était de 10,5%<br />

(IC95% [9,2-11,9%]). Au total 226 femmes étaient dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 et ont été incluses<br />

dans cette étude. Seu<strong>le</strong>ment 32% des femmes (n=72) ont reçu l’intervention de PTME proposée par <strong>le</strong><br />

projet. Parmi <strong>le</strong>s femmes dépistées infectées, 24% (n=54) ne sont pas revenues chercher <strong>le</strong>urs résultats<br />

après la réalisation du test rapide de dépistage.<br />

On note que 221 des 226 prélèvements pour la NFS ont pu être analysés, <strong>le</strong>s cinq autres n’ayant pu<br />

l’être pour des raisons logistiques. La médiane des CD4+ était de 408/mm3, étendue interquarti<strong>le</strong><br />

(EIQ) [304-570/mm3]. Le tab<strong>le</strong>au 19 montre la répartition des CD4+ des femmes infectées selon <strong>le</strong>ur<br />

degré de participation au programme entre <strong>le</strong> dépistage et l’inclusion. On ne retrouve pas de différence<br />

significative entre la médiane de CD4+ des femmes ayant pris connaissance de <strong>le</strong>ur statut ou non<br />

(389/mm3 vs 420/mm3 ; p=0,19). Nous n’avons pas retrouvé non plus de différence significative entre<br />

la médiane des CD4+ des femmes ayant reçu <strong>le</strong>s interventions de PTME (n=72) et <strong>le</strong>s femmes qui<br />

n’ont reçu aucune prophylaxie pour la PTME qu’el<strong>le</strong>s aient eu ou non connaissance de <strong>le</strong>ur statut<br />

sérologique (405 éléments/mm 3 vs 425 éléments/mm3, p=0,47).<br />

Les analyses par classes de CD4+ n’ont montré aucune différence significative entre <strong>le</strong>s différents<br />

groupes considérés.


94<br />

Tab<strong>le</strong>au 19. Nombre absolu et pourcentage de lymphocytes CD4+ chez <strong>le</strong>s femmes enceintes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 dans cinq centres de<br />

santé <strong>à</strong> Abidjan, Côte d’ Ivoire, Projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus, Avril - Juin 2002.<br />

TOTAL<br />

(N=226)<br />

Non revenue <strong>à</strong> la<br />

visite post-test<br />

(n=54)<br />

Total (n=172)<br />

Connaissance du Statut VIH (n=100)<br />

Pas d’ARV<br />

pour la PTME<br />

ARV pour la PTME p<br />

Mesure de CD4+ (n) 221 50 A 171 B 99 C 72 D A vs B C vs D A+C vs D<br />

Nombre absolu de CD4<br />

Moyenne ± Ecart-type 452,5 ± 251,7 433,9 ± 326,2 457,9 ± 226,2 466,7 ± 223,0 445,8 ± 231,5 0,62 0,55 0,78<br />

Médiane [EIQ] 408 [304 – 570] 389 [262 – 515] 420 [313 – 602] 425 [313 – 616] 405 [308 – 516] 0,19 0,47 0,86<br />

Distribution des CD4+<br />

< 200/mm 3 31 (14,0) 10 (20,0) 21 (12,3) 11 (11,1) 10 (13,9) 0,43 0,59 0,54<br />

200 – 349/mm 3 47 (21,3) 12 (24,0) 35 (20,5) 22 (22,2) 13 (18,1)<br />

350 - 499/mm 3 66 (29,9) 12 (24,0) 54 (31,5) 28 (28,3) 26 (36,1)<br />

>=500/mm 3 77 (34,8) 16 (32,0) 61 (35,7) 38 (38,4) 23 (31,9)<br />

Pourcentage de CD4+<br />

Moyenne ± Ecart-type 26, 2 ± 10,3 25,1 ± 10,7 26,5 ± 10,1 26,6 ± 10,5 26,4 ± 9,6 0,38 0,90 0,84<br />

Médiane [EIQ] 26,6 [19,5–32,0] 25,1 [19,3–30,5] 27,3 [19,8–32,6] 27,0 [20,0–32,7] 27,3 [19,6–31,8] 0,27 0,98 0,67<br />

< 15% 29 (13,1) 8 (16,0) 21 (12,3) 12 (12,1) 9 (12,5) 0,48 0,94 0,85<br />

EIQ: Etendue interquarti<strong>le</strong>, DP: Ditrame Plus, ARV: Traitement antirétroviral pour la PTME (Zidovudine + Nevirapine monodose),<br />

PTME : Prévention de la transmission du VIH de la mère <strong>à</strong> l’enfant.


95<br />

• Commentaires<br />

La faib<strong>le</strong> acceptabilité des interventions de PTME est un sérieux problème pour la mise en place des<br />

programmes de santé publique. A chaque niveau d’intervention, on note dans notre étude comme dans<br />

beaucoup d’autres en Afrique (115, 118) un nombre non négligeab<strong>le</strong> de femmes qui sont perdues de<br />

vue ou qui refusent l’intervention proposée.<br />

Le premier constat est que 10% environ des femmes refusent la proposition du test VIH. Nous avons<br />

documenté dans <strong>le</strong> cadre du projet Ditrame Plus <strong>le</strong>s raisons <strong>le</strong>s plus souvent évoquées par <strong>le</strong>s femmes<br />

qui refusent <strong>le</strong> test du VIH (données non présentées). Il s’agit <strong>le</strong> plus souvent de recueillir l’avis du<br />

partenaire avant la réalisation du test VIH. Il faut souligner que <strong>le</strong>s femmes qui ont refusé <strong>le</strong> test<br />

n’avaient pas accès au traitement. Donner de la NVP monodose ou un autre régime d’ARVs aux<br />

femmes qui ont refusé <strong>le</strong> test, pour prévenir la PTME sans que ces femmes soient informées ou non de<br />

<strong>le</strong>ur statut est une approche qui n’a pas encore été retenue sur <strong>le</strong> plan national en Côte d’Ivoire bien<br />

qu’el<strong>le</strong> ait fait l’objet de recommandation en matière de recherche par l’OMS (119).<br />

Le deuxième constat est que 30% des femmes qui acceptent <strong>le</strong> test de dépistage ne reviennent pas<br />

chercher <strong>le</strong>ur résultat, disponib<strong>le</strong> pourtant dès <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain. Il s’agit soit d’un refus déguisé d’accepter<br />

<strong>le</strong> test, ou d’un problème de compréhension pendant la visite prétest.<br />

L’utilisation du test ELISA (test classique) avec <strong>le</strong> rendu des résultats entre <strong>le</strong> 5ème et 15ème jour<br />

après la réalisation du test était considéré comme <strong>le</strong> facteur limitant <strong>le</strong> plus l’acceptabilité des<br />

programmes de PTME <strong>à</strong> cause du délai entre la proposition du test et <strong>le</strong> rendu des résultats (112).<br />

L’apport des tests rapides a permis d’avoir un nombre plus important de femmes qui viennent chercher<br />

<strong>le</strong>ur résultat, surtout si <strong>le</strong> résultat du test VIH est donné <strong>le</strong> même jour que sa réalisation. Cette stratégie<br />

de rendu de résultat <strong>le</strong> même jour, utilisée en Côte d’Ivoire sur un autre site a montré que <strong>le</strong> résultat<br />

donné <strong>le</strong> jour de la réalisation du test fait accroître de façon significative <strong>le</strong> pourcentage de femmes<br />

ayant reçu <strong>le</strong>ur résultat. On note ainsi 70% de résultats rendus avec <strong>le</strong> test ELISA contre 90% avec <strong>le</strong>s<br />

tests rapides (120). Il en était de même au Kenya. Dans un essai thérapeutique réalisé dans ce pays, <strong>le</strong>s<br />

femmes qui ont eu <strong>le</strong> dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH par un test rapide ont eu plus fréquemment<br />

connaissance de <strong>le</strong>ur statut sérologique que cel<strong>le</strong>s dépistées par un test ELISA (96% versus 73%, avec<br />

un OR estimé <strong>à</strong> 1,3; IC95% [1,2-1,4], p


96<br />

Le troisième constat est que plus de 40% des femmes ayant pris connaissance de <strong>le</strong>ur statut<br />

sérologique ne viennent pas initier la prophylaxie ARV. Trois raisons peuvent expliquer cette situation<br />

1) <strong>le</strong> déni du résultat donné par la conseillère au moment de la visite post-test 2) un problème de<br />

stigmatisation, c'est-<strong>à</strong>-dire la peur d’être suivie dans un centre étiqueté comme suivant des PVVIH ou<br />

d’être considérée soi-même comme une PVVIH 3) la peur de la réaction du partenaire et de<br />

l’entourage.<br />

Le quatrième constat est que seu<strong>le</strong>ment 25 <strong>à</strong> 30% des femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH acceptent<br />

<strong>le</strong>s interventions de PTME qui <strong>le</strong>ur ont été proposées. Dans <strong>le</strong> cadre du projet Ditrame Plus, <strong>le</strong>s<br />

femmes analphabètes et <strong>le</strong>s femmes qui vivent avec <strong>le</strong>ur partenaire ont moins fréquemment reçu des<br />

ARVs pour la PTME que <strong>le</strong>s autres. Nous avons cependant démontré que l’état d’immunodépression<br />

(mesuré par <strong>le</strong> taux de lymphocytes CD4) n’était pas un facteur influençant la prise des interventions<br />

de PTME.<br />

Plusieurs solutions ont été proposées dans la littérature pour résoudre en partie la question de la faib<strong>le</strong><br />

acceptabilité des interventions comme :<br />

1) la distribution de la NVP en traitement de masse qualifiée parfois de stratégie de NVP<br />

universel<strong>le</strong><br />

Il faudrait tenir compte des avantages en terme de cas évités et des effets secondaires, plus<br />

particulièrement <strong>le</strong>s problèmes de résistance pour toutes <strong>le</strong>s mères infectées et <strong>le</strong>s enfants infectés qui<br />

<strong>le</strong> seront malgré cette intervention. Cela suppose une distribution de NVP <strong>à</strong> toutes <strong>le</strong>s femmes <strong>le</strong> jour<br />

de la proposition du test ou en sal<strong>le</strong> de travail (115, 119).<br />

2) la réalisation du dépistage prénatal en sal<strong>le</strong> d’accouchement « late HIV testing »<br />

Cette approche récemment proposée a été étudiée par <strong>le</strong> projet ANRS 1205 Perikam study au<br />

Cambodge. Il s'agit de proposer <strong>le</strong>s tests VIH aux femmes enceintes en sal<strong>le</strong> d'accouchement pour<br />

cel<strong>le</strong>s qui ne connaissent pas <strong>le</strong>ur statut. La NVP est ensuite distribuée aux femmes dépistées infectées<br />

par <strong>le</strong> VIH en sal<strong>le</strong> d'accouchement. Dans cette étude, 878 /1643 femmes (53%) ont eu une tel<strong>le</strong><br />

proposition de test. Toutes <strong>le</strong>s femmes n'ont pas pu recevoir la proposition de test parce qu’el<strong>le</strong>s<br />

étaient très avancées dans <strong>le</strong> travail. Le manque de sages-femmes disponib<strong>le</strong>s était éga<strong>le</strong>ment une des<br />

raisons citées par <strong>le</strong>s auteurs pour mettre en place efficacement un tel programme. L'acceptation de la<br />

proposition de test était cependant de 84% (121). Très récemment l’équipe de Temmerman au Kenya a<br />

abordé dans <strong>le</strong> même sens en proposant d'inclure systématiquement la réalisation du test VIH en sal<strong>le</strong><br />

d'accouchement, chez <strong>le</strong>s femmes qui n'avaient pas accès au prétest avant d'accoucher (115).


97<br />

3) L’approche « opt out » est éga<strong>le</strong>ment une option suggérée dans la littérature pour augmenter<br />

l’acceptabilité des interventions de PTME. Nous aborderons plus en détail ce sujet dans la discussion<br />

généra<strong>le</strong> de cette thèse.<br />

4) la sensibilisation communautaire<br />

La sensibilisation communautaire est essentiel<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> processus de réduction de la stigmatisation<br />

des personnes infectées par <strong>le</strong> VIH. Il semb<strong>le</strong> aujourd'hui que la stigmatisation est <strong>le</strong> facteur limitant <strong>le</strong><br />

plus l'acceptabilité des interventions de PTME. Toutefois, il existe très peu d'études qui ont confirmé<br />

ou infirmé cette hypothèse.<br />

5) l'implication des partenaires dans la PTME<br />

Le conseil de coup<strong>le</strong> a été proposé pour permettre une meil<strong>le</strong>ure implication des partenaires dans la<br />

PTME (122). Mais il faudra tenir compte du fait que certains coup<strong>le</strong>s peuvent être concordants ou<br />

discordants sur <strong>le</strong> plan sérologique et éventuel<strong>le</strong>ment de la réaction négative du partenaire avec<br />

comme conséquence possib<strong>le</strong>: <strong>le</strong> divorce, la séparation, la vio<strong>le</strong>nce verba<strong>le</strong> et physique.<br />

L'exemp<strong>le</strong> de la Thaïlande et d'autres pays en Afrique comme <strong>le</strong> Botswana montre que la PTME est<br />

réalisab<strong>le</strong> <strong>à</strong> grande échel<strong>le</strong>. Mais ceci repose avant tout sur une volonté politique et sur des<br />

infrastructures bien équipées et suffisamment bien dotées en personnel. En Thaïlande <strong>le</strong> programme<br />

national a mis en place un système de monitorage des activités de PTME. Ainsi, d'octobre 2000 <strong>à</strong><br />

juil<strong>le</strong>t 2001, la PTME a été mise en place dans 669 hôpitaux de 65 provinces et 65% des 3958 femmes<br />

infectées dépistées avaient reçu de la ZDV ainsi que 86% des 3865 enfants nés vivants (123).<br />

Il apparaît désormais de façon claire qu'il n'existe pas de solution simp<strong>le</strong> et universel<strong>le</strong> pour la mise en<br />

place des programmes opérationnels de PTME en Afrique. Cependant, compte tenu de notre<br />

expérience <strong>à</strong> Abidjan et de l'importance de la stigmatisation envers <strong>le</strong>s PVVIH, la mobilisation<br />

communautaire reste l’approche privilégiée et devait être mise en œuvre <strong>le</strong> plus rapidement possib<strong>le</strong><br />

avec <strong>le</strong>s <strong>le</strong>aders de quartiers et <strong>le</strong>s chefs religieux avant que toute approche plus systématique, pouvant<br />

al<strong>le</strong>r jusqu’<strong>à</strong> la NVP universel<strong>le</strong> soit sérieusement considérée.


98<br />

Chapitre 4<br />

Protoco<strong>le</strong> de l’Etude ANRS 1201, Ditrame Plus<br />

Efficacité des interventions antirétrovira<strong>le</strong>s de PTME<br />

« A ce stade, l'erreur la plus grave que nous pourrions faire est de laisser la pandémie nous diviser.<br />

Quand 8000 personnes meurent chaque jour du SIDA, la division est un luxe<br />

que nous ne pouvons pas nous offrir ».<br />

Tobias Randall (Coordonnateur américain de la lutte antisida)<br />

Bangkok, Thaïlande, Juil<strong>le</strong>t 2004


99<br />

Le Projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus est un projet de recherche qui regroupe cinq études<br />

principa<strong>le</strong>s dont l’objectif est de proposer un paquet d’interventions dirigées contre l’infection <strong>à</strong> VIH<br />

de la mère et de l’enfant en Afrique. Il regroupe :<br />

• L’étude ANRS 1201 dont l’objectif est d’évaluer <strong>le</strong>s interventions d’ARVs en peripartum;<br />

• L’étude ANRS 1202 dont l’objectif est d’évaluer <strong>le</strong>s interventions nutritionnel<strong>le</strong>s pour la<br />

réduction de la transmission postnata<strong>le</strong> du VIH;<br />

• L’étude ANRS 1203 qui étudie <strong>le</strong>s comportements sexuels et de procréation chez <strong>le</strong>s femmes<br />

négatives, ou qui ont refusé <strong>le</strong> test VIH en comparaison des femmes séropositives;<br />

• L’étude ANRS 1209 qui a pour objectif d’étudier la tolérance des ARVs chez <strong>le</strong>s enfants<br />

exposés en peripartum;<br />

• L’étude ANRS 1263 dont l’objectif est d’une part de valider la technique de PCR en temps<br />

réel pour <strong>le</strong> diagnostic précoce de l’infection <strong>à</strong> VIH chez <strong>le</strong>s enfants et d’autre part d’étudier<br />

<strong>le</strong>s résistances aux ARVs utilisés pour la PTME.<br />

Nous présenterons essentiel<strong>le</strong>ment dans ce chapitre la composante ANRS 1201 ou Ditrame Plus 1.<br />

L’étude comprend l’évaluation successive de deux protoco<strong>le</strong>s thérapeutiques pour la réduction<br />

intrapartum de la TME suite <strong>à</strong> un amendement du protoco<strong>le</strong> par <strong>le</strong> comité scientifique du projet. Nous<br />

nommerons la première partie de l’étude DP1.0 et la deuxième partie DP 1.1.<br />

4.1. Justification<br />

4.1.1. Justification de l’étude DP 1.0<br />

En Afrique, en l’absence de toute intervention, <strong>le</strong> risque pour une femme VIH+ de transmettre <strong>le</strong> virus<br />

<strong>à</strong> son enfant est estimé entre un cas sur quatre (25%) et un cas sur trois (33%) (22). Depuis 1999 et<br />

toujours en Afrique subsaharienne dans une population pratiquant en majorité l’allaitement, un régime<br />

court de ZDV diminue de plus d’un tiers <strong>le</strong> risque de TME (6-8). Ainsi <strong>le</strong> risque de TME <strong>à</strong> S4-S8 avec<br />

la ZDV est estimé <strong>à</strong> 14,7% (8), tandis qu’avec la NVP en monodose, il est estimé <strong>à</strong> 11,9% (9).<br />

Dans <strong>le</strong>s pays industrialisés comme en France, avec l’utilisation des combinaisons thérapeutiques de<br />

type HAART et la césarienne programmée, <strong>le</strong> risque de TME est estimée <strong>à</strong> 1,6% (17).<br />

Il était donc concevab<strong>le</strong> en Afrique de réduire la TME peripartum avec un traitement plus efficace que<br />

la ZDV ou la NVP, mais en restant simp<strong>le</strong> et d’un coût acceptab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s programmes de santé<br />

publique. Lors de l’élaboration de ce projet, en dehors de l’essai PETRA (11) ayant étudié l’efficacité<br />

de la combinaison ZDV+3TC, aucune autre étude n’avait envisagé l’utilisation de combinaison


100<br />

thérapeutiques. Or, <strong>le</strong> mode d’action et <strong>le</strong>s modalités d’administration de la ZDV et de la NVP sont<br />

suffisamment différents pour qu’on puisse envisager <strong>le</strong>ur action synergique.<br />

4.1.2. Justification de l’étude DP 1.1 : Amendement du protoco<strong>le</strong> 1.0<br />

Le 31 mai 2001, <strong>le</strong> conseil scientifique du projet Ditrame Plus s’est réuni <strong>à</strong> Bordeaux et a pris<br />

connaissance de l'état d'avancement du projet, <strong>le</strong>s premières inclusions dans DP 1.0 ayant eu lieu <strong>le</strong> 6<br />

mars 2001, ainsi que des résultats actualisés de l'analyse conjointe DITRAME-RETROCI de<br />

l'efficacité <strong>à</strong> long terme de la prophylaxie par ZDV et enfin des données en cours de publication des<br />

essais PETRA et SAINT. Le conseil scientifique recommandait alors que <strong>le</strong> traitement ARV soit<br />

modifié pour une PTME plus efficace mais toujours applicab<strong>le</strong> en Afrique. Les arguments suivants ont<br />

été avancés :<br />

a) <strong>le</strong>s données existantes indiquent que <strong>le</strong>s schémas courts de prophylaxie par ZDV en monothérapie<br />

ont une efficacité insuffisante, notamment en cas d'allaitement. Les résultats <strong>à</strong> 24 mois sont décevants<br />

et nécessitent une meil<strong>le</strong>ure prévention de la TME in utero et intrapartum afin de maintenir un<br />

bénéfice <strong>à</strong> long terme.<br />

b) l'utilisation de la NVP périnata<strong>le</strong> entraîne la sé<strong>le</strong>ction de variants résistants aux INN, en cas<br />

d’utilisation de cette molécu<strong>le</strong> en monodose et en particulier chez des femmes ayant une charge vira<strong>le</strong><br />

décelab<strong>le</strong> sous traitement. Ce qui sera <strong>le</strong> cas de la plupart des femmes recevant la monothérapie de<br />

ZDV dans <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> DP1.0.<br />

Le conseil scientifique a donc recommandé pour la suite de l’étude de :<br />

• débuter plus précocement <strong>le</strong> traitement des femmes enceintes avec un traitement qui<br />

commencera <strong>à</strong> partir de la 32 ème SA. Le rationnel économique pour repousser <strong>à</strong> la 36 ème SA <strong>le</strong><br />

début du traitement ne semblait plus d'actualité dans la mesure où <strong>le</strong> prix de la ZDV avait<br />

considérab<strong>le</strong>ment baissé. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s données publiées en Thaïlande (essai PHPT-1)<br />

indiquent que la ZDV en schéma court est moins efficace qu’ un schéma débuté plus<br />

précocement.<br />

• de remplacer la ZDV par <strong>le</strong> Combivir ® (ZDV+3TC)<br />

Il s'agit en effet de la seu<strong>le</strong> combinaison largement étudiée en période périnata<strong>le</strong>. Les données<br />

françaises montrent une excel<strong>le</strong>nte efficacité préventive. L'option ZDV+3TC est considérée alors en<br />

France comme une alternative <strong>à</strong> l'association ZDV+césarienne programmée. Dans <strong>le</strong> con<strong>texte</strong> africain,<br />

<strong>le</strong> coût de la césarienne n'autorise pas son utilisation comme prophylaxie de la TME, l'option<br />

ZDV+3TC paraît alors intéressante. Les problèmes sou<strong>le</strong>vés sont :<br />

a) <strong>le</strong>s risques de toxicité supplémentaire pour la mère et pour l'enfant, notamment une toxicité<br />

mitochondria<strong>le</strong>. Si l'on estime que ce risque est de l'ordre de 1% (ce qui est encore contesté par des<br />

équipes américaines), <strong>le</strong> bénéfice en terme de réduction de la TME serait nettement supérieur au


101<br />

risque. La tolérance dans <strong>le</strong> con<strong>texte</strong> africain reste cependant <strong>à</strong> surveil<strong>le</strong>r attentivement. Le comité<br />

scientifique recommande la poursuite de l'utilisation de la NVP en monodose en association avec <strong>le</strong><br />

traitement nucléosidique (ZDV+3TC). Afin de tenter de limiter l'incidence des mutations <strong>à</strong> la NVP, il<br />

recommande la poursuite du traitement maternel par la combinaison de ZDV+3TC pendant 3 <strong>à</strong> 5 jours<br />

postpartum, conformément <strong>à</strong> ce qui est fait lors d'une interruption programmée de traitement.<br />

4.2. Objectifs de l’étude<br />

4.2.1. Objectif principal<br />

Evaluer l’efficacité et la tolérance des combinaisons thérapeutiques suivantes 1) ZDV+NVP<br />

monodose en intrapartum, 2) ZDV+3TC+NVP monodose en intrapartum, administrées en peripartum<br />

<strong>à</strong> la femme enceinte et au nouveau-né pour la réduction de la TME du VIH-1.<br />

4.2.2. Questions spécifiques<br />

Les questions spécifiques de cette étude peuvent être formulées de la façon suivante :<br />

• Quel<strong>le</strong> est l’efficacité sur <strong>le</strong> terrain des combinaisons d’ARVs de courte durée pour prévenir la<br />

TME En particulier quel<strong>le</strong> est la contribution de la NVP monodose en intrapartum <strong>à</strong> ces<br />

régimes thérapeutiques courts<br />

• Quel<strong>le</strong> est la tolérance de ces régimes d’ARVs chez la femme et chez l’enfant <br />

4.3. Méthodes<br />

4.3.1. Choix méthodologique<br />

La méthode de référence pour évaluer l’efficacité d’une intervention est l’essai thérapeutique<br />

randomisé bien conduit (124). Pour <strong>le</strong> projet ANRS 1201, la méthode choisie est cel<strong>le</strong> d’une cohorte<br />

thérapeutique non randomisée. En effet, dans un con<strong>texte</strong> où des médicaments comme la ZDV et la<br />

NVP sont disponib<strong>le</strong>s après une évaluation individuel<strong>le</strong> préalab<strong>le</strong> dans des essais d’efficacité, une<br />

cohorte thérapeutique nous a paru plus uti<strong>le</strong> parce que :<br />

• la clause d’ambiva<strong>le</strong>nce ne nous paraît pas respectée, entre la ZDV d’une part et la<br />

combinaison ZDV+NVP d’autre part; a fortiori avec la combinaison (ZDV+3TC+NVP).<br />

• il existait déj<strong>à</strong> dans cette vil<strong>le</strong> et dans <strong>le</strong>s mêmes communes une cohorte historique ayant reçu<br />

<strong>le</strong> traitement de référence : la ZDV en monothérapie et recrutée entre 1995-2000 qui pouvait<br />

constituer un groupe de comparaison pour notre étude. Il était en fait prévu que la cohorte<br />

FSTI concomitante <strong>à</strong> DP serve aussi de référence.


102<br />

4.3.2. Schéma d’étude<br />

Il s’agit d’une cohorte thérapeutique, ouverte, non randomisée<br />

4.4. Population d’étude<br />

Toutes <strong>le</strong>s femmes enceintes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 sont éligib<strong>le</strong>s pour cette étude. Les<br />

femmes enceintes infectées répondant aux critères d’inclusion sont incluses consécutivement dans <strong>le</strong>s<br />

deux centres de suivi des deux plus grandes communes de la vil<strong>le</strong> d’Abidjan : <strong>le</strong> centre de Niangon<br />

Sud <strong>à</strong> Yopougon et <strong>le</strong> centre d’Avocatier <strong>à</strong> Abobo. Le suivi des patientes s’est effectué <strong>à</strong> des temps<br />

fixes selon un ca<strong>le</strong>ndrier bien précis. La durée du suivi est de deux ans pour chaque coup<strong>le</strong> mèreenfant<br />

pour satisfaire <strong>le</strong>s objectifs de l’étude Ditrame Plus 1202.<br />

4.4.1. Critères d'inclusion<br />

• Infection <strong>à</strong> VIH-1 ou VIH 1+2 dont <strong>le</strong> diagnostic sérologique est confirmé sur deux<br />

prélèvements effectués <strong>à</strong> des temps différents (au dépistage et <strong>à</strong> la préinclusion)<br />

• Femme ayant bénéficié d'un conseil prétest et post-test et ayant pris connaissance du résultat<br />

de son statut sérologique<br />

• Femme âgée de 18 ans ou plus <strong>le</strong> jour de l'inclusion<br />

• Grossesse évolutive d'âge gestationnel de 36 semaines ou plus d'aménorrhée révolues <strong>le</strong> jour<br />

de l’inclusion pour la cohorte 1.0 et de 32 semaines ou plus d'aménorrhée révolues <strong>le</strong> jour de<br />

l’inclusion pour la cohorte 1.1. Cette estimation sera basée sur la connaissance de la date des<br />

dernières règ<strong>le</strong>s, ou du résultat d'une échographie ou bien encore sur la mesure de la hauteur<br />

utérine, selon la meil<strong>le</strong>ure méthode disponib<strong>le</strong><br />

• Taux d'hémoglobine ≥ 7g/dl dans <strong>le</strong> mois qui précède l'inclusion<br />

• Résidence permanente dans un périmètre autour du centre où se dérou<strong>le</strong> <strong>le</strong> projet tel que <strong>le</strong><br />

suivi est envisageab<strong>le</strong> selon <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong><br />

• Absence de contre-indication <strong>à</strong> l’un ou l’autre des médicaments ARVs<br />

• Obtention d'un consentement éclairé avec remise et explication de la note d'information et<br />

signature du formulaire de consentement du projet au plus tard <strong>le</strong> jour de l'inclusion.


103<br />

4.4.2. Critères de non inclusion<br />

• Infection <strong>à</strong> VIH-2 exclusive ou absence d'infection <strong>à</strong> VIH<br />

• Pathologie gravidique sévère (pré-éclampsie, …) mettant en jeu <strong>le</strong> pronostic vital de la mère<br />

et/ou de l'enfant<br />

• Vomissements sévères empêchant l'absorption des comprimés<br />

• Refus de participer <strong>à</strong> l’étude<br />

• Accouchement prévu de la femme hors de la vil<strong>le</strong> d’Abidjan.


104<br />

4.5. Les interventions thérapeutiques<br />

4.5.1. Le traitement antirétroviral et <strong>le</strong>s interventions nutritionnel<strong>le</strong>s<br />

Le tab<strong>le</strong>au 20 résume <strong>le</strong>s différentes interventions thérapeutiques proposées aux femmes<br />

Tab<strong>le</strong>au 20. Interventions thérapeutiques proposées au sein du projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus.<br />

Prepartum Intrapartum Postpartum<br />

(Mère)<br />

Traitement Postnatal<br />

(Enfant)<br />

Interventions<br />

nutritionnel<strong>le</strong>s<br />

Ditrame Plus 1.0<br />

ZDV (36 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2/j<br />

ZDV : 600 mg per os<br />

NVP 200mg per os<br />

- ZDV sirop : 2 mg/kg/ x 4/j<br />

(1 semaine)<br />

NVP : 2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2<br />

- Allaitement maternel<br />

et sevrage précoce <strong>à</strong> 3-4 mois<br />

- Alimentation artificiel<strong>le</strong><br />

Jusqu'<strong>à</strong> l’âge de 9-12 mois<br />

Ditrame Plus 1.1<br />

ZDV + 3TC (32 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2/j<br />

150 mg 3TC per os x 2/j<br />

ZDV: 600 mg per os<br />

3TC : 300 mg per os<br />

NVP : 200mg per os<br />

ZDV + 3TC (3 jours)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

150 mg 3TC per os x 2<br />

ZDV sirop: 2 mg/kg/ x 4/j<br />

(1 semaine)<br />

NVP : 2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2<br />

- Allaitement maternel<br />

et sevrage précoce <strong>à</strong> 3-4 mois<br />

- Alimentation artificiel<strong>le</strong><br />

Jusqu'<strong>à</strong> l’âge de 9-12 mois<br />

DITRAME<br />

ZDV (36 ème SA)<br />

ZDV: 600 mg per os<br />

ZDV + 3TC (7 jours)<br />

- Allaitement maternel<br />

ANRS 049*<br />

300 mg ZDV per os x 2/j<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

* Pour mémoire, nous rappelons <strong>le</strong> régime thérapeutique reçu par <strong>le</strong>s femmes incluses entre 1995 et 2000. Ce groupe a servi de groupe de référence pour estimer l’efficacité<br />

des nouveaux régimes d’ARVs administrés.


105<br />

4.5.2 Traitements associés<br />

- Chaque femme incluse dans la cohorte recevait une dose quotidienne de vitamines, de<br />

l’inclusion jusqu’<strong>à</strong> la fin de la première semaine postpartum, selon <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> évalué par Fawzi et al :<br />

une gélu<strong>le</strong> combinant 20 mg de vitamine B1, 20 mg de vitamine B2, 25 mg de vitamine B6, 100 mg<br />

de niacine, 50 µg de vitamine B12, 500 mg de vitamine C et 30 mg de vitamine E, 30 mg de beta<br />

carotène et 5000 UI de vitamine A préformée (96).<br />

- Une dose de 200 000 UI de vitamine A était donnée per os <strong>à</strong> la femme une semaine après<br />

l’accouchement, couvrant <strong>le</strong>s besoins des premiers mois du postpartum quel que soit <strong>le</strong> mode<br />

d’alimentation du nourrisson, selon <strong>le</strong>s recommandations OMS (125).<br />

- Chaque femme incluse dans la cohorte recevait une prophylaxie de l’anémie : 120 mg de fer et<br />

0,50 mg d'acide folique <strong>à</strong> prendre chaque jour, au plus tard <strong>à</strong> partir de l'inclusion et jusqu'au 7ème jour<br />

postpartum, selon <strong>le</strong>s recommandations nationa<strong>le</strong>s ivoiriennes.<br />

- Une dose de 600 mg de chloroquine était donnée par semaine pour la prophylaxie palustre,<br />

selon <strong>le</strong>s recommandations nationa<strong>le</strong>s.<br />

- La prise de tout autre traitement anti-rétroviral autre que celui de l’étude par la mère et <strong>le</strong><br />

nouveau-né était <strong>à</strong> priori proscrite pendant <strong>le</strong>s deux premiers mois après l’accouchement.<br />

4.6. Dérou<strong>le</strong>ment de l’étude<br />

4.6.1 Dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH<br />

Le dépistage sérologique des femmes enceintes a été réalisé avec des tests rapides dans <strong>le</strong>s centres de<br />

dépistage selon <strong>le</strong>s recommandations de l’OMS (108). Après un conseil prétest et la signature d’un<br />

consentement selon <strong>le</strong>s recommandations nationa<strong>le</strong>s ivoiriennes, la réalisation d’un premier test rapide<br />

: (Determine ® Laboratoires Abbot, Abbot Park IL, USA), suivi d’un deuxième test de principe<br />

différent était appliqué sur <strong>le</strong> même prélèvement si <strong>le</strong> premier test était positif (Genie II ® , Bio-Rad,<br />

Marnes-La-Coquette, France). En cas de doub<strong>le</strong> positivité, la femme enceinte pouvait être informée,<br />

24 heures après, du caractère positif du résultat et de la nécessité d’effectuer un deuxième prélèvement<br />

<strong>à</strong> la visite de préinclusion avec la réalisation d’un test sérologique ELISA réalisé au laboratoire de<br />

référence (CeDReS). Un contrô<strong>le</strong> de qualité des tests rapides réalisés a été effectué dans <strong>le</strong> cadre de<br />

cette étude. Les femmes dépistées comme séropositives pour <strong>le</strong> VIH-1 ou VIH 1+2 étaient référées <strong>à</strong><br />

l’équipe du projet dans <strong>le</strong>s deux centres de suivi situés dans <strong>le</strong>s communes de Yopougon et d’Abobo.


106<br />

4.6.2. Dérou<strong>le</strong>ment de la Préinclusion.<br />

La préinclusion a été réalisée <strong>à</strong> la 32 ème semaine pour <strong>le</strong>s femmes débutant la prophylaxie par <strong>le</strong><br />

régime ZDV et <strong>à</strong> la 28 ème semaine pour <strong>le</strong>s femmes ayant débuté <strong>le</strong> régime ZDV+3TC.<br />

La préinclusion a été réalisée au centre de dépistage pour <strong>le</strong>s patientes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1<br />

et <strong>le</strong> VIH-1+2 en consultations prénata<strong>le</strong>s et au centre de suivi pour <strong>le</strong>s femmes connaissant déj<strong>à</strong> <strong>le</strong>ur<br />

statut d'infection <strong>à</strong> VIH ou dépistées dans des centres autres que <strong>le</strong>s centres de dépistage du projet.<br />

Le projet Ditrame Plus était alors présenté <strong>à</strong> la femme, suivi d'un deuxième conseil post-test.<br />

Le bilan prescrit était <strong>le</strong> suivant :<br />

o NFS<br />

o Numération lymphocytaire : lymphocytes CD4+, CD8+<br />

o Sérologie VIH par ELISA<br />

o Sérologie de la syphilis<br />

o Stockage plasmatique et cellulaire<br />

Le bilan biologique était réalisé au laboratoire de référence du CHU de Treichvil<strong>le</strong> <strong>à</strong> Abidjan : Centre<br />

de Diagnostic et de Recherches sur <strong>le</strong> SIDA (CeDReS).<br />

Pour la sérologie VIH, <strong>le</strong> test ELISA était réalisé par deux méthodes différentes : Vironistika VIH<br />

Uniform II plus O ® (Organon Teknika, boxtel, Pays-bas) et <strong>le</strong> test Murex VIH-1.2 ® (Laboratoires<br />

Abbot). Ces deux tests permettaient de faire la confirmation de l'infection <strong>à</strong> VIH-1 avant <strong>le</strong> traitement<br />

et de faire la discrimination du type d'infection <strong>à</strong> VIH.<br />

4.6.3. Dérou<strong>le</strong>ment de l’inclusion<br />

L’inclusion dans la cohorte est réalisée au centre de suivi du projet après l’obtention du<br />

consentement éclairé (annexe 4) qui a fait l’objet d’un sous-chapitre dans cette thèse.<br />

L'inclusion a été réalisée <strong>à</strong> la 36 ème semaine pour <strong>le</strong>s femmes traitées par <strong>le</strong> régime ZDV+NVP<br />

monodose et <strong>à</strong> la 32 ème semaine pour <strong>le</strong>s femmes ayant reçu <strong>le</strong> régime ZDV+3TC+NVP en monodose.<br />

Un contrô<strong>le</strong> du taux d'hémoglobine était réalisé sur site <strong>à</strong> l’aide d’un hémoglobinomètre pour <strong>le</strong>s<br />

femmes ayant des taux d'hémoglobine


107<br />

4.6.4. Dérou<strong>le</strong>ment du suivi<br />

Le suivi dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus est divisé en deux périodes : la période prepartum et la période<br />

postpartum<br />

• Dérou<strong>le</strong>ment du suivi : de l'inclusion <strong>à</strong> l'accouchement<br />

Cette période était marquée par <strong>le</strong>s consultations prénata<strong>le</strong>s. La première consultation prénata<strong>le</strong> se<br />

déroulait une semaine après l’inclusion puis tous <strong>le</strong>s 15 jours au centre de suivi. El<strong>le</strong> comprenait un<br />

examen gynécologique et un recueil de données sur <strong>le</strong> traitement prénatal de l'étude.<br />

• Dérou<strong>le</strong>ment du suivi : après l'accouchement<br />

Il comprenait <strong>le</strong> suivi de la mère et de l'enfant selon un ca<strong>le</strong>ndrier bien précis. Le ca<strong>le</strong>ndrier des<br />

consultations pendant cette période est résumé dans <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>aux 21 et 22.


108<br />

Tab<strong>le</strong>au 21. Rythme de suivi des femmes incluses dans <strong>le</strong> projet ANRS 1201/1202 : de l'inclusion au diagnostic de l'infection <strong>à</strong> VIH de l’enfant.<br />

Consentement ̌<br />

Inclusion # CPN-1* CPN-2 CPN-3 Accouchement J2 S1 S2 S3 S4 S5 S6<br />

Examen Clinique ̌ ̌ ̌ ̌ ̌ ̌<br />

Observance** ̌ ̌ ̌ ̌ ̌<br />

NFS-CD4 ̌<br />

Taux Hb ̌ ̌<br />

Stockage ̌ ̌<br />

# Consultation d'inclusion <strong>à</strong> partir de 36 semaines révolues d'aménorrhée pour la cohorte 1.0 (ZDV+NVP) et <strong>à</strong> partir de la 32 ème SA pour la cohorte 1.1 (ZDV + 3TC + NVP)<br />

*CPN =Consultation de suivi prénatal n°1, 2, 3<br />

** observance du traitement : entretien et questionnaire<br />

Tab<strong>le</strong>au 22. Rythme de suivi des enfants au sein du projet ANRS 1201/1202 : de la naissance jusqu’au diagnostic de l'infection pédiatrique <strong>à</strong> VIH <strong>à</strong> S6.<br />

Accouchement J2 S1 S2 S3 S4 S5 S6<br />

Examen clinique ̌ ̌ ̌ ̌ ̌ ̌ ̌ ̌<br />

NFS ̌<br />

Charge vira<strong>le</strong> ̌<br />

Stockage ̌ ̌ ̌


109<br />

Au cours du suivi, la totalité des frais médicaux (dépistage, consultations systématiques, consultations<br />

pour événement médical imprévu, médicaments, examens complémentaires, hospitalisations<br />

éventuel<strong>le</strong>s) et <strong>le</strong>s frais de transport des malades étaient pris en charge par <strong>le</strong> projet depuis l'inclusion<br />

jusqu'au deuxième anniversaire de l'enfant. L'accouchement et <strong>le</strong>s frais d'hospitalisation étaient<br />

éga<strong>le</strong>ment pris en charge par <strong>le</strong> projet.<br />

• Suivi des femmes ayant interrompu <strong>le</strong> traitement ou identifiées négatives ou VIH-2<br />

Le suivi de la mère et de l’enfant était maintenu <strong>à</strong> l’identique jusqu’<strong>à</strong> la fin de l’étude en cas<br />

d’interruption du traitement après identification d’un effet indésirab<strong>le</strong> grave, notamment biologique.<br />

Une fois inclus, <strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>s enfants qui refusaient d’être suivis étaient considérés comme des<br />

abandons de l’étude. Leur suivi dans la cohorte pourrait être repris <strong>à</strong> tout moment entre la naissance et<br />

<strong>le</strong> deuxième anniversaire de l'enfant.<br />

• Suivi des enfants infectés<br />

Le résultat individuel du diagnostic de l’infection pédiatrique <strong>à</strong> VIH était rendu <strong>à</strong> la mère dès que <strong>le</strong><br />

résultat était disponib<strong>le</strong>, souvent <strong>à</strong> partir du troisième mois de vie. Les enfants infectés étaient suivis<br />

tous <strong>le</strong>s mois au centre de suivi et au service de pédiatrie du CHU de Yopougon dans <strong>le</strong> cadre de<br />

l'initiative ivoirienne de prise en charge. Les enfants ayant des pourcentages de CD4


110<br />

4.7. Critères de jugement<br />

4.7.1. Critère de jugement principal<br />

Le taux de TME du VIH-1 était défini comme la probabilité pour un enfant d’être infecté <strong>à</strong> l’âge de<br />

J30 ou J45 (J0 correspondant au jour de la naissance).<br />

4.7.2. Critères de jugement secondaires<br />

• L'incidence de l'anémie sévère de l'enfant, définie par un taux d'hémoglobine < 8 g/dl <strong>à</strong> J30<br />

après la naissance.<br />

• L’incidence des rashs de la mère et de l’enfant <strong>à</strong> J8 postpartum.<br />

• La fréquence de la mortinatalité (mort-nés) rapportée au nombre cumulé de mort-nés et de<br />

naissances vivantes.<br />

• La fréquence de la mortalité néonata<strong>le</strong> précoce, calculée <strong>à</strong> la fin de la première semaine de<br />

suivi des enfants nés vivants.<br />

• La fréquence de la mortalité néonata<strong>le</strong>, calculée <strong>à</strong> la fin des quatre premières semaines de<br />

suivi des enfants nés vivants.<br />

4.8. Nombre de sujets nécessaire<br />

4.8.1. Nombre de sujets nécessaire pour la cohorte 1.0 : ZDV+NVP monodose<br />

Pour <strong>le</strong> calcul du nombre de sujets nécessaire, nous avons utilisé une comparaison de deux proportions<br />

en estimant que <strong>le</strong> taux de TME dans la cohorte sous <strong>le</strong> régime pouvait être réduit de moitié chez <strong>le</strong>s<br />

femmes traitées par la combinaison ZDV+NVP monodose soit 7,5%. En formulant cette hypothèse de<br />

travail, nous nous basons sur <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong> traitement de référence (ZDV en monothérapie pendant la<br />

même période) donnait un taux de TME de 14,7% <strong>à</strong> l’âge de six semaines dans <strong>le</strong> cadre de l’analyse<br />

poolée ANRS-RETROCI (8).<br />

Ainsi, pour estimer la tail<strong>le</strong> de cet échantillon, on a choisi un risque alpha de première espèce de 5% et<br />

une puissance (1-β) de 80%. Il fallait ainsi au moins 398 femmes dans chaque groupe. Si nous<br />

considérons que 10% des dossiers seraient non exploitab<strong>le</strong>s du fait de décès périnataux, des refus et<br />

des perdus de vue avant et après accouchement, la tail<strong>le</strong> de la cohorte doit être au minimum de 438<br />

femmes enceintes infectées par <strong>le</strong> VIH. Une tel<strong>le</strong> réduction de la TME aboutissant <strong>à</strong> un risque absolu<br />

inférieur <strong>à</strong> un enfant sur dix, aurait une importance de santé publique significative par rapport au<br />

traitement de référence, approximativement de même durée et d’un coût comparab<strong>le</strong>.


111<br />

4.8.2. Nombre de sujets nécessaire pour la cohorte 1.1 : ZDV + 3TC+ NVP<br />

Pour <strong>le</strong> calcul du nombre de sujets nécessaire, réalisé après l'analyse intermédiaire des données de la<br />

cohorte 1.0, nous avons utilisé une comparaison de deux proportions en estimant que <strong>le</strong> taux de TME<br />

dans la cohorte sous <strong>le</strong> nouveau régime prophylactique pourrait être réduit éga<strong>le</strong>ment de moitié pour<br />

<strong>le</strong>s femmes traitées par la combinaison ZDV+3TC+ NVP monodose soit 4,0%. En formulant cette<br />

hypothèse de travail, nous nous basions sur <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong> traitement de référence (ZDV+NVP<br />

monodose) donnait alors un taux de TME de 9,0% <strong>à</strong> l’âge de six semaines (données non publiées).<br />

Ainsi,pour estimer la tail<strong>le</strong> de cet échantillon, on a choisi un risque alpha de première espèce de 5% et<br />

une puissance (1-β) de 80%. Il fallait alors au moins 420 femmes dans chaque groupe. Si nous<br />

considérons que 10% des dossiers seraient non exploitab<strong>le</strong>s du fait de décès périnataux, des refus et<br />

des perdus de vue avant et après accouchement, la tail<strong>le</strong> de la cohorte doit être au minimum de 452<br />

femmes enceintes infectées par <strong>le</strong> VIH. Une tel<strong>le</strong> réduction de la TME <strong>à</strong> 4%, soit un risque absolu<br />

inférieur <strong>à</strong> un enfant sur vingt aurait <strong>à</strong> nouveau une importance de santé publique significative par<br />

rapport au traitement de référence, approximativement de même durée et d’un coût comparab<strong>le</strong>.<br />

Les inclusions ont été arrêtées dans la cohorte ZDV+3TC+ NVP monodose dès la mise en place du<br />

programme MTCT PLUS en Août 2003 avec la possibilité d’utiliser des HAART pour <strong>le</strong>s femmes qui<br />

en avaient l'indication. Comme nous <strong>le</strong> verrons ici, <strong>le</strong>s résultats intermédiaires (tab<strong>le</strong>au 23) indiquaient<br />

alors qu’il était peu probab<strong>le</strong> que l’hypothèse de travail soit atteinte en terme de réduction de la TME <strong>à</strong><br />

un niveau aussi bas que 4%.<br />

4.9. Analyse<br />

4.9.1. Analyse des données<br />

Les recommandations du groupe de Ghent ont été utilisées pour cette analyse (126). Une analyse en<br />

intention de traiter a été réalisée. Pour garantir l'indépendance des observations, seul <strong>le</strong> premier<br />

jumeau a été pris en compte quand la femme a donné naissance <strong>à</strong> des jumeaux ou <strong>à</strong> des triplés. La<br />

comparaison des moyennes a été réalisée avec un test t de Student ou par un test non paramétrique : <strong>le</strong><br />

test U de Mann-Withney. Pour <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s qualitatives, <strong>le</strong> test de chi-2 de Pearson ou <strong>le</strong> test exact de<br />

Fisher a été utilisé selon <strong>le</strong>s indications. La probabilité de survenue d'une infection <strong>à</strong> quatre semaines a<br />

été estimée par la méthode de Kaplan-Meier en considérant la date de survenue de l'infection comme<br />

<strong>le</strong> délai entre <strong>le</strong> premier test positif et <strong>le</strong> dernier test négatif (126). Un test de logrank a été utilisé pour<br />

la comparaison brute et une analyse multivariée avec <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> <strong>à</strong> risques proportionnels de Cox a été<br />

utilisée pour estimer l'efficacité de chaque régime thérapeutique. L'efficacité des combinaisons de<br />

ZDV+NVP monodose, ZDV+3TC+NVP monodose par rapport <strong>à</strong> la monothérapie de ZDV a été


112<br />

calculée comme la différence entre un et <strong>le</strong> risque relatif estimé par <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de Cox (1 - Ii /Io). Le<br />

RR a été rapporté avec son interval<strong>le</strong> de confiance <strong>à</strong> 95%.<br />

4.9.2 Analyses intermédiaires<br />

Une analyse intermédiaire a été réalisée après 173 inclusions en février 2002 dans la cohorte Ditrame<br />

Plus 1.0 afin d’examiner la tolérance et l’efficacité du régime ZDV+NVP monodose. Le taux de<br />

transmission <strong>à</strong> 6 semaines était alors de 8,8% (IC95% [4,4-17,4%]). Le taux de transmission dans la<br />

cohorte historique de comparaison était de 14,7% (IC95% [10,6-18,8]). Le taux de TME par strates de<br />

CD4 est résumé dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 23.<br />

Tab<strong>le</strong>au 23. Analyse intermédiaire, Estimation du taux de transmission <strong>à</strong> S4-S6, Projet ANRS<br />

1201/1202 Ditrame Plus, Abidjan, Février 2002.<br />

Lymphocytes T4 >=500/mm3


113<br />

4.10.2. Définition d'un événement indésirab<strong>le</strong> grave chez l'enfant<br />

Un événement indésirab<strong>le</strong> grave correspond <strong>à</strong> tout événement suivant<br />

- décès<br />

- événement menaçant <strong>le</strong> pronostic vital<br />

- événement entraînant une hospitalisation prolongée d'au moins 24 heures<br />

- anémie sévère définie par un taux d’hémoglobine < 8 g/dl <strong>à</strong> J30<br />

- acidose lactique sévère définie chez l’enfant par un taux d’acide lactique sanguin > 2<br />

mmol / litre <strong>à</strong> partir du troisième jour de vie<br />

- événement entraînant un handicap ou une incapacité<br />

- anomalie congénita<strong>le</strong><br />

- tout événement résultant d'un surdosage<br />

4.10.3. Notification d'un événement indésirab<strong>le</strong> grave<br />

Tout événement indésirab<strong>le</strong> grave tel que défini ci-dessus fait l'objet d'une déclaration sur une fiche<br />

spécia<strong>le</strong> "fiche EIG mère" et "fiche EIG enfant" qui est <strong>à</strong> transmettre immédiatement au centre<br />

coordonnateur (INSERM U593) par télécopie. Un classeur est tenu par <strong>le</strong> centre coordonnateur qui est<br />

chargé d'informer <strong>le</strong> promoteur des événements qu'il considère comme liés <strong>à</strong> la recherche.<br />

4.11. Organisation pratique du projet<br />

4.11.1. Recueil des données<br />

Un classeur standardisé contenant des questionnaires spécifiques a permis d'effectuer <strong>le</strong> recueil des<br />

données. La liste des questionnaires utilisés au sein du projet Ditrame Plus est présentée dans <strong>le</strong>s<br />

tab<strong>le</strong>aux 24 et 25.


114<br />

Tab<strong>le</strong>au 24. Liste des questionnaires utilisés pour <strong>le</strong> recueil des données chez <strong>le</strong>s femmes au sein<br />

du projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus, Abidjan.<br />

Num Nom questionnaires<br />

Commentaires<br />

1 Critères d'inclusion* Vérification des critères d’inclusion<br />

2 Inclusion* Recueil des données socio-démographiques<br />

3 Consultation prepartum Suivi des consultations prepartum<br />

4 Traitement et observance Observance des médicaments en prepartum<br />

5 Complications obstétrica<strong>le</strong>s Recueil des données sur <strong>le</strong>s complications<br />

obstétrica<strong>le</strong>s<br />

6 Consultation postpartum S1 Première visite après accouchement<br />

7 Consultation postpartum S4 Bilan clinique et recherche d’effets secondaires<br />

8 Consultation postpartum trimestriel<strong>le</strong> Stade clinique et événements intercurrents<br />

9 Contraception Distribution et observance des méthodes<br />

contraceptives<br />

10 Examen des seins Recueil des données sur <strong>le</strong>s pathologies mammaires<br />

11 Refus du suivi Raisons des refus du suivi<br />

12 Evénement indésirab<strong>le</strong> grave Recueil de la morbidité et de la mortalité<br />

13 Nouvel<strong>le</strong> grossesse Diagnostic et issue d’une nouvel<strong>le</strong> grossesse<br />

14 Fiche de mise sous Cotrimoxazo<strong>le</strong> Prescription et suivi de la prophylaxie par <strong>le</strong> CMX<br />

* Annexe 5<br />

Tab<strong>le</strong>au 25. Liste des questionnaires pour <strong>le</strong> recueil des données chez <strong>le</strong>s enfants au sein du<br />

projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus, Abidjan.<br />

Num Nom questionnaires<br />

Commentaires<br />

1 Naissance* / naissance multip<strong>le</strong> Conditions d’accouchement et statut de l’enfant<br />

2 Score de Finnström Age clinique de l’enfant, prématurité ou postmaturité<br />

3 Visite J2 Première modalité d’alimentation et traitement par NVP<br />

4 Visite de suivi des enfants Modalité d’alimentation des enfants<br />

5 Arrêt allaitement maternel Arrêt et conséquences de l’allaitement maternel<br />

6 Evénement indésirab<strong>le</strong> grave Recueil de la morbidité et de la mortalité<br />

7 Fiche de mise sous Cotrimoxazo<strong>le</strong> Suivi des enfants sous cotrimoxazo<strong>le</strong><br />

8 Validation des événements cliniques Recueil de la morbidité grave chez <strong>le</strong>s enfants<br />

* Annexe 5


115<br />

4.11.2. Gestion des données<br />

El<strong>le</strong> comportait plusieurs étapes<br />

- <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> manuel : <strong>le</strong>cture des fiches par <strong>le</strong> moniteur d’étude clinique (MEC) et <strong>le</strong>s attachés de<br />

recherche clinique (ARC) pour vérifier l’exhaustivité des données et faire <strong>le</strong>s demandes de correction;<br />

- <strong>le</strong> codage des fiches avec l’utilisation d’un thesaurus spécifique,<br />

- <strong>le</strong>s demandes de corrections,<br />

- la saisie des fiches était réalisée sur <strong>le</strong>s sites avec <strong>le</strong> logiciel Epidata 2.1, puis <strong>le</strong>s données étaient<br />

transférées dans une base de données ACCESS. Des contrô<strong>le</strong>s informatiques programmés dans la base<br />

ACCESS permettaient d’éditer des listes d’erreur,<br />

- <strong>le</strong>s corrections dans la base des données étaient effectuées par <strong>le</strong> gestionnaire de base de données,<br />

- une sauvegarde régulière de la base de données était faite et une copie envoyée tous <strong>le</strong>s mois au<br />

centre investigateur <strong>à</strong> Bordeaux pour une seconde sauvegarde des données.<br />

4.11.3. Rétro-information<br />

Un bilan mensuel des activités et des inclusions était envoyé aux investigateurs <strong>à</strong> Bordeaux et un bilan<br />

trimestriel était présenté au comité de pilotage <strong>à</strong> tous <strong>le</strong>s investigateurs. Les membres du conseil<br />

scientifique recevaient un bilan annuel des données du projet Ditrame Plus.<br />

4.11.4. Coordination de l'étude et organisation scientifique<br />

Le centre coordonnateur du projet était l’Unité INSERM 593 <strong>à</strong> Bordeaux pour <strong>le</strong>s aspects<br />

méthodologiques, statistiques et organisationnels. Le monitorage était assuré par un moniteur d'étude<br />

clinique et un gestionnaire de base de données, sous la responsabilité du centre coordonnateur. Lors de<br />

chaque déplacement sur site, <strong>le</strong>s cahiers d'observation ou classeurs étaient vérifiés sur un échantillon<br />

de données.<br />

Le Comité de Pilotage était l'instance décisionnaire pour tout ce qui a trait <strong>à</strong> l'organisation du projet<br />

au quotidien et <strong>à</strong> la production scientifique du projet Ditrame Plus. Le comité de pilotage se réunissait<br />

tous <strong>le</strong>s trimestres en 2001 et 2002 puis tous <strong>le</strong>s semestres depuis 2003. Au total, 15 comités de<br />

pilotage ont été réalisés depuis <strong>le</strong> début du projet. Un compte rendu et un re<strong>le</strong>vé de décisions ont été<br />

envoyés <strong>à</strong> tous <strong>le</strong>s membres du comité de pilotage.<br />

Le Comité Scientifique était composé des membres du Comité de Pilotage et d’experts qualifiés dans<br />

<strong>le</strong>s différents domaines et connaissant <strong>le</strong> terrain où se dérou<strong>le</strong> la recherche. Le comité scientifique se<br />

réunissait périodiquement, en moyenne, tous <strong>le</strong>s ans pour évaluer l'état d'avancement de la recherche,<br />

identifier <strong>le</strong>s erreurs, <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s entravant la bonne marche du projet et proposer des solutions


116<br />

appropriées. Trois comités scientifiques ont été réalisés pendant la durée du projet. Les amendements<br />

au protoco<strong>le</strong> ont été proposés par <strong>le</strong>s membres du comité de pilotage (annexe 6) et validés par <strong>le</strong><br />

comité scientifique de l’étude (annexe 6). Ces amendements ont été chaque fois transmis au promoteur<br />

de l’étude.<br />

4.11.5. Promotion<br />

La promotion de ce projet a été assurée par l’Agence Nationa<strong>le</strong> de Recherches sur <strong>le</strong> SIDA (ANRS).<br />

Ce projet dépendait de l’action coordonnée N°12 de l’ANRS.<br />

4.11.6. Partenariat<br />

Les partenaires de cette étude étaient:<br />

• Ministère de la Santé Publique et de la population de Côte d’Ivoire<br />

• Ministère délégué chargé de la Lutte contre <strong>le</strong> SIDA de Côte d’Ivoire<br />

• Agence Nationa<strong>le</strong> de Recherches sur <strong>le</strong> SIDA (ANRS) en France<br />

• Service de coopération et d’action culturel<strong>le</strong> <strong>à</strong> Abidjan et <strong>le</strong> ministère des Affaires étrangères<br />

en France<br />

• Laboratoires Glaxo-Wellcome International<br />

• Ensemb<strong>le</strong> contre <strong>le</strong> SIDA (Sidaction)<br />

• Institut National de la Santé et de la Recherche Médica<strong>le</strong> (INSERM) en France<br />

• Pharmacie de l’hôpital du Haut-Levêque <strong>à</strong> Pessac en France<br />

4.12. Aspects éthiques et rég<strong>le</strong>mentaires<br />

Ce protoco<strong>le</strong> a obtenu un avis favorab<strong>le</strong> du ministère de la Santé de Côte d’Ivoire et du comité<br />

d’éthique du programme national de lutte contre <strong>le</strong> SIDA en Côte d’Ivoire en Octobre 1999.<br />

L’ANRS, promoteur de cette étude a assuré la responsabilité léga<strong>le</strong> au nom de l’investigateur de tout<br />

préjudice direct ou indirect causé aux patients par <strong>le</strong>s médicaments ou <strong>le</strong>s méthodes utilisées pour la<br />

réalisation de la recherche. L’ANRS a souscrit une assurance en responsabilité civi<strong>le</strong> conformément<br />

aux dispositions de l'artic<strong>le</strong> L 209.7 du code de la Santé Publique du 20/12/1988 et art 5 du<br />

25/07/1991.


117<br />

4.13. Ca<strong>le</strong>ndrier de la recherche<br />

Le tab<strong>le</strong>au 26 récapitu<strong>le</strong> <strong>le</strong> ca<strong>le</strong>ndrier d’exécution du projet ANRS 1201.<br />

Tab<strong>le</strong>au 26. Ca<strong>le</strong>ndrier d’exécution du projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus.<br />

Ca<strong>le</strong>ndrier<br />

Agenda de la recherche<br />

16 mai 2000 Début du dépistage prénatal<br />

06 mars 2001 Début des inclusion dans la cohorte 1.0 (ZDV+NVP monodose)<br />

31 mai 2001 Conseil scientifique : amendement au protoco<strong>le</strong> DP1.0<br />

26 août 2002 Fin des inclusions dans la cohorte DP 1.0<br />

30 août 2002 Début des inclusion dans la cohorte 1.1 (ZDV+3TC+NVP monodose)<br />

31 juil<strong>le</strong>t 2003 Fin des inclusions dans la cohorte 1.1<br />

4.14. Circuit des médicaments<br />

Les médicaments (Retrovir ® et Combivir ® ) utilisés pour cette étude ont été donnés gratuitement par <strong>le</strong>s<br />

Laboratoires Glaxo-Wellcome et la Viramune ® ou NVP a été achetée <strong>à</strong> Boehringer-Ingelheim. Les<br />

médicaments ont été livrés en vrac par <strong>le</strong>s laboratoires Glaxo-Wellcome et Boehringer-Ingelheim <strong>à</strong> la<br />

pharmacie centra<strong>le</strong> du groupe hospitalier sud de l’hôpital Haut-Lévêque, du CHU de Bordeaux (Pr<br />

Marie-Claude Saux) qui a assuré <strong>le</strong> conditionnement en boîtes de traitement individuel et en plaquettes<br />

plastifiées et réalisé l'étiquetage en conformité avec la loi Huriet (artic<strong>le</strong> R5120). Une ordonnance type<br />

rappelant en particulier la posologie a été fournie avec chaque boîte de traitement individuel.<br />

L'approvisionnement des centres a été réalisé par lots en fonction du ca<strong>le</strong>ndrier des inclusions et des<br />

dates de péremption des produits. La sécurité du stockage et de la distribution des produits a été<br />

réalisée sous la responsabilité <strong>à</strong> Abidjan du Dr François Rouet, pharmacien biologiste et directeur du<br />

CeDreS au CHU de Treichvil<strong>le</strong>.<br />

Des conditionnements sur <strong>le</strong> site d’Abidjan ont été réalisés au début des inclusions dans la cohorte 1.1<br />

pour éviter <strong>le</strong>s ruptures de traitement.<br />

Pour la cohorte Ditrame Plus 1.0 <strong>le</strong> paquet de traitement était constitué de :<br />

• 6 plaquettes x (14 comprimés de ZDV) pour <strong>le</strong> traitement prépartum, considérant que <strong>le</strong> terme est<br />

estimé <strong>à</strong> l’inclusion de manière variab<strong>le</strong>.<br />

• 2 plaquettes x (2 comprimés de ZDV + 1 comprimé de NVP) pour <strong>le</strong> traitement intrapartum,<br />

considérant qu’un traitement peut être donné <strong>à</strong> tort en cas de faux travail.<br />

• 1 flacon de sirop de ZDV, forme pédiatrique, avec des seringues verseuses graduées <strong>à</strong> 1 ml.<br />

• 1 flacon de sirop de NVP, forme pédiatrique, avec la seringue verseuse graduée <strong>à</strong> 1 ml, pour <strong>le</strong><br />

traitement sous observation directe.


118<br />

Pour la cohorte Ditrame Plus 1.1, <strong>le</strong> paquet de traitement était constitué de :<br />

• 11 plaquettes x 14 comprimés de Combivir ® (ZDV+3TC) pour <strong>le</strong> traitement prépartum, considérant que<br />

<strong>le</strong> terme est estimé <strong>à</strong> l’inclusion de manière variab<strong>le</strong>.<br />

• 2 plaquettes x (2 comprimés de Combivir ® + 1 comprimé de NVP) pour <strong>le</strong> traitement intrapartum,<br />

considérant qu’un traitement peut être donné <strong>à</strong> tort en cas de faux travail.<br />

• 1 plaquette de 6 comprimés de Combivir ® (ZDV+3TC) pour <strong>le</strong> traitement postpartum.<br />

• 1 flacon de sirop de ZDV, forme pédiatrique, avec des seringues verseuses graduées <strong>à</strong> 1 ml.<br />

• 1 flacon de sirop de NVP, forme pédiatrique, avec la seringue verseuse graduée <strong>à</strong> 1 ml, pour <strong>le</strong><br />

traitement sous observation directe.<br />

4.15. Fin de l’étude<br />

Le bilan clinique et biologique a permis de référer deux mois après l’accouchement, <strong>le</strong>s mères<br />

éligib<strong>le</strong>s pour une HAART aux initiatives offrant l’accès aux ARVs en Côte d’Ivoire, en conformité<br />

avec <strong>le</strong>s recommandations nationa<strong>le</strong>s ivoiriennes ou <strong>à</strong> l’équipe coordonnant l’essai ANRS 1269<br />

d’interruption thérapeutique programmée (TRIVACAN). A la fin des deux années de suivi, <strong>le</strong>s mères<br />

qui ont participé au projet ont été orientées vers l’Unité de Soins Ambulatoires et Cliniques (USAC)<br />

du CHU de Treichvil<strong>le</strong>, puis vers <strong>le</strong> projet MTCT PLUS, ou <strong>à</strong> la PMI de Yopougon Attié. En fonction<br />

du stade immunitaire de la femme, la mise sous traitement antirétroviral hautement actif a été<br />

prescrite. Cette prise en charge thérapeutique était gratuite dans <strong>le</strong> programme MTCT PLUS et l’essai<br />

TRIVACAN.<br />

4.16. Suivi des enfants infectés<br />

Les enfants dépistés infectés par <strong>le</strong> VIH-1 <strong>à</strong> S4-S6 ou en postpartum ont été référés au Centre accrédité<br />

de prise en charge des enfants infectés du CHU de Yopougon pour la mise sous HAART. Ces enfants<br />

recevaient aussi une prophylaxie par cotrimoxazo<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> cadre de l’étude Ditrame Plus 2.<br />

Ils ont été suivis une fois par mois au centre de suivi de l’étude DP et au service de pédiatrie du CHU<br />

de Yopougon pour <strong>le</strong>ur traitement. La mise sous traitement antirétroviral a été proposée si <strong>le</strong><br />

pourcentage de CD4 des enfants était


119<br />

4.17. Principaux Résultats : efficacité des interventions<br />

Les principaux résultats de l’efficacité des interventions antirétrovira<strong>le</strong>s étudiées sont présentés dans<br />

l’artic<strong>le</strong> princeps du projet Ditrame Plus actuel<strong>le</strong>ment en révision <strong>à</strong> AIDS. La version pdf de ce<br />

manuscrit se trouve <strong>à</strong> la fin de ce chapitre.<br />

Le taux de transmission chez <strong>le</strong>s enfants issus de trois groupes de cohorte : ZDV (1995-2000),<br />

ZDV+NVP monodose (2001-2002) et ZDV+3TC+NVP monodose (2002-2003) y est rapporté ainsi<br />

que l’efficacité relative de ces différentes interventions. Nous avons réalisé une analyse en intention de<br />

traiter en ajustant sur <strong>le</strong>s facteurs maternels (CD4 et charge vira<strong>le</strong> notamment).<br />

Le taux de transmission <strong>à</strong> S4-S6 observé avec <strong>le</strong>s différentes prophylaxies ARV étudiées au sein du<br />

projet Ditrame Plus et de la cohorte historique est représenté sur la figure 5. Ce taux de transmission<br />

était de 6,5% (IC95% [3,9-9,1%]) dans la cohorte 1.0 et de 4,7% (IC95% [2,4-7,0%]) dans la cohorte<br />

1.1. Pour rappel, dans <strong>le</strong> groupe de référence qui est la cohorte historique et qui a inclus des femmes<br />

ayant reçu une monothérapie de ZDV, <strong>le</strong> taux de transmission <strong>à</strong> S4-S6 était estimé <strong>à</strong> 12,5%.<br />

14<br />

12,5%<br />

12<br />

10<br />

Taux de transmission (%)<br />

8<br />

6<br />

6,5%<br />

4,7%<br />

4<br />

2<br />

0<br />

Monothérapie de ZDV (36-38ème SA) ZDV (36ème SA) + NVP monodose ZDV+3TC (32ème SA) + NVP monodose<br />

Régimes thérapeutiques<br />

Figure 5. Taux de transmission S4-S6 des différents régimes thérapeutiques étudiés au sein du<br />

projet ANRS 1201/1202 Ditrame Plus (2001-2003) et de la cohorte historique chez <strong>le</strong>s femmes<br />

traitées par une monothérapie de zidovudine (1995-2000), Abidjan, Côte d’Ivoire.


120<br />

Ainsi, avec la combinaison de ZDV+NVP monodose, on obtient une réduction du TME de 72%<br />

(IC95% [52-88%], p=0,002]) par rapport <strong>à</strong> la monothérapie de ZDV après avoir ajusté sur <strong>le</strong>s CD4+<br />

maternels, <strong>le</strong> stade clinique et <strong>le</strong>s modalités d’alimentation. Il n’y a pas de différence statistiquement<br />

significative entre la TME observée chez <strong>le</strong>s femmes traitées par la combinaison de ZDV+NVP<br />

monodose et la combinaison de ZDV+3TC+NVP monodose (p=0,34).<br />

4.18. Discussion<br />

Nous avons constitué une cohorte observationnel<strong>le</strong> pour étudier l’efficacité des régimes d’ARVs pour<br />

la PTME. Les raisons de ce choix <strong>à</strong> la place d’un essai randomisé ont été présentées dans ce chapitre.<br />

Nous n’aborderons pas en détail <strong>le</strong> débat entre la réalisation d’une étude de cohorte observationnel<strong>le</strong> et<br />

d’un essai thérapeutique randomisé. On sait que seul un essai thérapeutique randomisé peut permettre<br />

d’étudier l’efficacité d’un nouveau traitement ou d’une combinaison thérapeutique (124). Cependant<br />

<strong>le</strong>s études de cohorte ont apporté une contribution importante dans la prise en charge clinique des<br />

patients et dans l’étude des facteurs pronostiques de certaines maladies. Très récemment en mai 2004,<br />

deux artic<strong>le</strong>s (127, 128) et un commentaire de J Concato et R Horwitz (129) ont été publiés dans <strong>le</strong><br />

Lancet pour apporter des éléments de discussion sur ce sujet. Les avantages d’une étude de cohorte et<br />

<strong>le</strong>s limites des essais randomisés ont été abordés dans ces artic<strong>le</strong>s.<br />

En comparaison avec <strong>le</strong>s autres études réalisées en Afrique sur la PTME, nous présentons <strong>le</strong> taux de<br />

TME des différentes interventions thérapeutiques réalisées en Afrique depuis <strong>le</strong>s premiers essais<br />

thérapeutiques et incluant <strong>le</strong>s régimes évalués dans cette étude (figure 6). On observe ainsi qu’avec la<br />

combinaison ZDV+3TC+NVP monodose, on peut obtenir en Afrique des taux de TME


121<br />

Placebo (ANRS 049 + KZT)<br />

24,8<br />

Monodose ZDV (HIVNET012)<br />

ZDV enfant (NVAZ-1)<br />

21,3<br />

20,9<br />

NVPmd (mère) + ZDV+NVPmd enfant (NVAZ-2)<br />

16,3<br />

ZDV + NVPmd enfant (NVAZ-1)<br />

15,3<br />

ZDV (ANRS 049)<br />

15,1<br />

Régimes thérapeutiques<br />

ZDV + 3TC (Petra/ Bras C)<br />

ZDV (ANRS 049 + KZT)<br />

NVPmd (mère) + ZDV enfant (NVAZ-2)<br />

Monodose NVP (SAINT)<br />

ZDV (KZT)<br />

Monodose NVP (HIVNET012)<br />

12,3<br />

12,2<br />

11,9<br />

14,2<br />

14,7<br />

14,1<br />

ZDV+ 3TC (SAINT)<br />

ZDV + 3TC (Petra/ Bras B)<br />

8,9<br />

9,3<br />

ZDV + NVPmd (ANRS 1201)<br />

6,5<br />

ZDV + 3TC (Petra/ Bras A)<br />

5,7<br />

ZDV+ 3TC + NVPmd (ANRS 1201)<br />

4,7<br />

0 5 10 15 20 25 30<br />

Taux de transmission (S4-S6) en %<br />

Figure 6. Taux de transmission de l'infection <strong>à</strong> VIH de la mère <strong>à</strong> son enfant <strong>à</strong> S4-S8 avec <strong>le</strong>s différents régimes antirétroviraux utilisés dans <strong>le</strong>s essais<br />

de PTME en Afrique


122<br />

Chapitre 5<br />

Effets secondaires des antirétroviraux utilisés pour<br />

la PTME en Afrique<br />

« Nous avons combattu très dur pour l'argent. Luttons dorénavant aussi fort pour rendre cet argent efficace »<br />

Peter Piot (Directeur général de l'ONUSIDA)<br />

Bangkok, Thaïlande Juil<strong>le</strong>t 2004


123<br />

5.1. Mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine<br />

5.1.1. Généralités<br />

Les ARVs actuel<strong>le</strong>ment disponib<strong>le</strong>s ont comme cib<strong>le</strong>s des protéines clés du VIH, la<br />

transcriptase inverse, la protéase, et la glycoprotéine d’enveloppe gp41. La résistance est liée <strong>à</strong> la<br />

sé<strong>le</strong>ction de mutations dans <strong>le</strong>s gènes viraux codant pour ces trois protéines qui, ainsi modifiées,<br />

deviennent insensib<strong>le</strong>s aux ARVs concernés.<br />

La grande variabilité génétique, due aux erreurs d’appariement des nucléotides effectuées<br />

par la transcriptase inverse lors de la réplication vira<strong>le</strong> et la multiplicité des cyc<strong>le</strong>s de réplication<br />

conduisent chez une personne infectée par <strong>le</strong> VIH, <strong>à</strong> l’existence d’une population vira<strong>le</strong> sous forme de<br />

quasi-espèces, ou variants génétiquement distincts provenant du virus initial contaminant. Au sein de<br />

cette population hétérogène de variants viraux, chaque mutation du virus pourrait être représentée en<br />

plusieurs milliers d’exemplaires <strong>à</strong> tout instant chez une personne infectée. Certaines de ces mutations<br />

vont diminuer la sensibilité du virus aux ARVs ; ce sont <strong>le</strong>s mutations de résistance (130).<br />

Toutes ces mutations sont introduites au hasard dans <strong>le</strong> génome viral, mais el<strong>le</strong>s permettent au virus de<br />

disposer d’un large répertoire qui lui confère une grande capacité d’adaptation face aux pressions de<br />

sé<strong>le</strong>ction de l’environnement, notamment cel<strong>le</strong>s exercées par <strong>le</strong>s ARVs. Ainsi, l’antiviral n’est pas<br />

directement responsab<strong>le</strong> des mutations; il opère une sé<strong>le</strong>ction sur des populations de mutants<br />

préexistants <strong>à</strong> son instauration, sur la base de <strong>le</strong>ur capacité de résistance et de réplication. Pour certains<br />

ARVs comme <strong>le</strong> 3TC ou la NVP, une seu<strong>le</strong> mutation de la transcriptase inverse suffit <strong>à</strong> conférer au<br />

virus un niveau é<strong>le</strong>vé de résistance (131). Au contraire quand <strong>le</strong> virus doit présenter plusieurs<br />

mutations avant de résister aux antiviraux (la ZDV ou <strong>le</strong>s IP par exemp<strong>le</strong>), il est très peu probab<strong>le</strong> que<br />

la combinaison des mutations requises préexiste au traitement sur un même génome viral. La sé<strong>le</strong>ction<br />

des mutations se fera alors par étape, si <strong>le</strong> virus continue <strong>à</strong> se multiplier sous traitement (132).<br />

La résistance aux INN est due <strong>à</strong> la sé<strong>le</strong>ction de mutations ponctuel<strong>le</strong>s situées sur <strong>le</strong>s bords de <strong>le</strong>ur site<br />

de fixation, la poche hydrophobe de la transcriptase inverse. Ces mutations sont situées dans deux<br />

régions distinctes (entre <strong>le</strong>s codons 100 – 108 et 179 – 190) et sont communes <strong>à</strong> toutes <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s,<br />

entraînant une résistance croisée de très haut niveau, d’augmentation de plus de 100 fois la CI 50 , entre<br />

toutes <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s de première génération de cette classe en particulier la NVP et l’efavirenz (EFV).<br />

La faib<strong>le</strong> barrière génétique conduit <strong>à</strong> une sé<strong>le</strong>ction rapide de ces mutations déj<strong>à</strong> présentes dans la<br />

population vira<strong>le</strong> s’il persiste une réplication vira<strong>le</strong>.


124<br />

La résistance <strong>à</strong> l’EFV est associée de façon prédominante <strong>à</strong> la sé<strong>le</strong>ction de virus muté en K103N seu<strong>le</strong><br />

ou combinée avec d’autres substitutions, L100I, K101E, V108I, Y188L, G190S et P225H (133). La<br />

résistance <strong>à</strong> la NVP est associée <strong>à</strong> la sé<strong>le</strong>ction de mutations aux codons L100I, K103N, V106I, V108I,<br />

Y181C/I, Y188L/C et G190A/S (134).<br />

5.1.2. Tests de Résistance<br />

5.1.2.1. Tests génotypiques<br />

Les tests génotypiques permettent l’analyse des mutations présentes dans <strong>le</strong>s gènes de la transcriptase<br />

inverse (TI), de la protéase ou de la gp41 (135). Après PCR, <strong>le</strong> séquençage des gènes avec migration<br />

é<strong>le</strong>ctrophorétique sur séquenceurs automatiques est la technique de référence. Des logiciels traduisent<br />

<strong>le</strong>s séquences nucléotidiques en acides aminés. La <strong>le</strong>cture s’effectue en analysant chaque position<br />

connue comme associée <strong>à</strong> des mutations de résistance, par rapport <strong>à</strong> une séquence de référence; la<br />

population vira<strong>le</strong> <strong>à</strong> ce codon peut être sauvage, mutée ou mixte.<br />

Deux kits de séquençage qui incluent un logiciel d’analyse des profils de mutations sont actuel<strong>le</strong>ment<br />

disponib<strong>le</strong>s: <strong>le</strong>s kits des firmes Visib<strong>le</strong> Genetics (Trugene ® HIV-1 genotyping kit) et PE Applied<br />

Biosystems (Perkin Elmer ABI ViroSeq Genotyping system) qui ont reçu l’agrément d’utilisation de<br />

l’Agence Française de Sécurité Sanitaire et de la Food and Drug Administration aux États-Unis. Ces<br />

deux kits donnent des résultats concordants dans 97,8 % des cas analysés. Un grand nombre de<br />

laboratoires utilisent d’autres techniques de séquençage avec différentes méthodes dont cel<strong>le</strong> du<br />

groupe de résistance AC11 de l’ANRS. Les résultats de cette dernière méthode sont bien corrélés <strong>à</strong><br />

ceux des techniques commercialisées. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s tests d’hybridation sur bande<strong>le</strong>ttes qui<br />

n’analysent que certains codons ont été abandonnés. Enfin, la technologie des puces ADN reste encore<br />

<strong>à</strong> évaluer.<br />

Il faut souligner que <strong>le</strong> séquençage qui est la technique standard génotypique ne permet d’analyser que<br />

la population vira<strong>le</strong> majoritaire représentant au moins 20 <strong>à</strong> 30% de la population vira<strong>le</strong> tota<strong>le</strong> circulant<br />

dans <strong>le</strong> plasma. Les techniques de détection des populations vira<strong>le</strong>s minoritaires sortent actuel<strong>le</strong>ment<br />

du cadre de la pratique clinique et sont réservées aux protoco<strong>le</strong>s de recherche.<br />

Établir des règ<strong>le</strong>s d’interprétation des tests génotypiques ou « algorithmes » est un exercice long,<br />

diffici<strong>le</strong>, nécessitant des mises <strong>à</strong> jour répétées. Un groupe international s’est mis en place pour<br />

construire des algorithmes avec une méthodologie standardisée, <strong>à</strong> partir de plusieurs bases de données<br />

regroupées (http://hivforum.org/projects/standardization.html).<br />

Les algorithmes du groupe « Résistance » de l’ANRS sont revus tous <strong>le</strong>s 6 <strong>à</strong> 12 mois, et sont<br />

disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>ur site internet : http://www.hivfrenchresistance.org.


125<br />

5.1.2.2. Tests phénotypiques<br />

Les tests phénotypiques mesurent la production vira<strong>le</strong> en culture cellulaire sous concentrations<br />

croissantes de l'antirétroviral. On définit ainsi <strong>le</strong>s concentrations inhibitrices 50% et 90% (CI 50 ou<br />

CI 90 ) capab<strong>le</strong>s d'inhiber respectivement 50 et 90% de la réplication vira<strong>le</strong>. Les virus résistants sont<br />

capab<strong>le</strong>s de se multiplier en présence d'une concentration d'antirétroviral qui inhibe la réplication des<br />

virus sensib<strong>le</strong>s. Trois firmes proposent des tests phénotypiques avec une technique utilisant des virus<br />

recombinants : <strong>le</strong> test Antivirogram ® de Virco, PhenoSense ® de Virologic et Phenoscript ® de<br />

VIRalliance (135). Les résultats des tests phénotypiques sont exprimés par <strong>le</strong> rapport entre la CI 50 ou<br />

CI 90 de la souche du patient et cel<strong>le</strong> d’un isolat sensib<strong>le</strong> de référence. La détermination des va<strong>le</strong>urs<br />

seuils de ce rapport correspondant <strong>à</strong> une réel<strong>le</strong> diminution de sensibilité phénotypique pose des<br />

problèmes diffici<strong>le</strong>s. Les trois techniques commercia<strong>le</strong>s ont été comparées dans une seu<strong>le</strong> étude, qui<br />

analysait <strong>le</strong>s augmentations de CI 50 de virus provenant de 30 patients traités par rapport <strong>à</strong> une souche<br />

contrô<strong>le</strong>. Globa<strong>le</strong>ment, la concordance entre <strong>le</strong>s résultats des trois techniques était é<strong>le</strong>vée pour <strong>le</strong>s INN<br />

et <strong>le</strong>s IP (86 % <strong>à</strong> 91 %), mais moins bonne pour <strong>le</strong>s IN (136). Une tel<strong>le</strong> étude mériterait d’être répétée<br />

en comparant l’interprétation des résultats.<br />

Au total, <strong>le</strong>s tests phénotypiques restent aujourd’hui un outil de recherche qui doit continuer <strong>à</strong> être<br />

évalué et amélioré, en particulier dans la perspective de l’évaluation de nouvel<strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s et de<br />

l’utilisation de ces tests en association avec <strong>le</strong>s mesures plasmatiques des ARVs. Ils ne sont pas<br />

d’actualité pour <strong>le</strong>s études africaines.<br />

5.1.3. Mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP utilisée en monodose pour la PTME<br />

La NVP utilisée en monodose pour la PTME peut entraîner des mutations de résistance des virus<br />

circulant chez la mère comme des virus circulant chez l’enfant (82, 83, 137).<br />

La résistance <strong>à</strong> la NVP est définie par la présence des mutations K103N, V106A/M, Y181C, Y188C et<br />

la G190A (138). La liste des mutations de résistance évolue encore. Ainsi, une équipe en Afrique du<br />

Sud a récemment décrit une nouvel<strong>le</strong> mutation de résistance associée <strong>à</strong> la NVP chez <strong>le</strong>s femmes<br />

infectées par <strong>le</strong> VIH-1 avec <strong>le</strong> sous-type C : la V106M. Cette mutation a été retrouvée six semaines<br />

après l'accouchement chez 7/141 femmes ayant reçu une monodose de NVP (86).<br />

Trois études dont deux en Afrique ont rapporté la préva<strong>le</strong>nce des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP<br />

utilisée en monodose chez la femme enceinte, ainsi que <strong>le</strong>s facteurs associés <strong>à</strong> ces mutations de<br />

résistance (82, 83, 137, 139). Les mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP ont été éga<strong>le</strong>ment investiguées<br />

chez <strong>le</strong>s enfants dans ces études (tab<strong>le</strong>au 27).


126<br />

Tab<strong>le</strong>au 27. Fréquence des mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine estimée <strong>à</strong> S4 postpartum<br />

chez <strong>le</strong>s mères et <strong>le</strong>s enfants (Revue de la littérature).<br />

Mère (S4-S8) Enfant infecté (S4 – S8)<br />

Cunningham CK (JID 2002)<br />

Essai ACTG 316<br />

14/95<br />

15% [8-23%]<br />

Non disponib<strong>le</strong><br />

Eschelman S (AIDS 2002)<br />

Essai HIVNET 012 en Ouganda<br />

21/111<br />

19% [12-27%]<br />

11/24<br />

46% [26-67%]<br />

Martinson N (CROI 2004)<br />

Etude en Afrique du Sud<br />

-<br />

39% [34-44%]<br />

-<br />

42% [30-55%]<br />

Dans l’essai HIVNET 012, la préva<strong>le</strong>nce des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP <strong>à</strong> S6-S8 postpartum<br />

était estimée <strong>à</strong> 19% chez <strong>le</strong>s femmes (82). Cette étude a été réalisée chez 111 femmes et la mutation de<br />

résistance la plus observée était la K103N. Il en était de même dans l’étude menée en Afrique du Sud<br />

avec 31% de mutations K103N (137). Chez <strong>le</strong>s enfants, la mutation <strong>à</strong> la NVP était retrouvée chez<br />

11/46 enfants testés soit une préva<strong>le</strong>nce de 46%. La mutation Y181C était identifiée dans 10 cas/11<br />

(82).<br />

Toujours dans l’étude HIVNET 012 (82), en analyse univariée, <strong>le</strong>s facteurs suivants étaient associés<br />

aux mutations de résistance, la charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> (OR=3,9, IC95% [1,5-10,2] pour chaque<br />

augmentation d’un log de CV) et <strong>le</strong>s lymphocytes T4 (OR=1,6, IC95% [1,2-2,2] pour chaque<br />

diminution de 100 cellu<strong>le</strong>s de CD4) (82). Une relation statistiquement significative a été retrouvée<br />

aussi dans l’étude menée en Afrique du Sud entre <strong>le</strong>s mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP et <strong>le</strong>s CD4, la<br />

charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> avant l’inclusion (137).<br />

Par contre, dans l’essai ACTG 316 aucun facteur <strong>à</strong> savoir la charge vira<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s lymphocytes CD4, la<br />

prise d’autres ARVs, n’a été retrouvé associé aux mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP (83). Toujours<br />

dans l’essai HIVNET 012, une relation entre la souche vira<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s mutations a été retrouvée. Ainsi <strong>le</strong>s<br />

femmes infectées par une souche vira<strong>le</strong> de sous-type D avaient un risque plus é<strong>le</strong>vé de sé<strong>le</strong>ctionner un<br />

virus résistant <strong>à</strong> la NVP que <strong>le</strong>s femmes infectées par un virus de sous type A (OR=4,9; IC95% [1,2-<br />

20,2] (84).


127<br />

5.1.4. Etude de résistance <strong>à</strong> la Névirapine dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus<br />

5.1.4.1. Justification de l’étude<br />

En Afrique, seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s données de l’essai HIVNET 012 étaient disponib<strong>le</strong>s lors de la planification de<br />

l’étude ANRS 1263. Ainsi, <strong>le</strong>s cas de mutations de résistance étaient rapportés avec l’utilisation d’une<br />

monodose de NVP (131, 140) dans une population où prédominent <strong>le</strong>s souches vira<strong>le</strong>s de sous-type A,<br />

de sous-type D ou de sous-type C (84). Aucune étude, en Afrique n’avait décrit <strong>à</strong> ce jour des cas de<br />

mutations en cas d’association de la NVP avec d’autres molécu<strong>le</strong>s comme la ZDV administrée en<br />

peripartum. Selon Beckerman dans un éditorial accompagnant la publication des résultats d’efficacité<br />

<strong>à</strong> long terme de l’essai HIVNET 012 en 2003(73), pour diminuer <strong>le</strong>s mutations liées <strong>à</strong> la NVP, il serait<br />

souhaitab<strong>le</strong> d’utiliser d’autres molécu<strong>le</strong>s en association avec la NVP. Ainsi, <strong>le</strong> schéma thérapeutique<br />

pourrait être constitué de NVP en monodose plus 2 <strong>à</strong> 3 jours de traitement de ZDV ou de 3TC (85). Il<br />

s’agit justement de la combinaison que l’équipe d’investigation du projet Ditrame Plus avait retenu en<br />

2002 sur avis de son conseil scientifique.<br />

Il était aussi uti<strong>le</strong> de pouvoir confirmer ces données de mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP dans une<br />

population où circulait un virus de sous-type CRF02 (141-144) comme en Côte d’Ivoire et avec un<br />

schéma thérapeutique différent.<br />

C’est dans ce con<strong>texte</strong>, fortement évolutif que deux études sur <strong>le</strong>s mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP<br />

avec <strong>le</strong>s régimes thérapeutiques étudiés au sein du projet Ditrame Plus (ZDV+NVP monodose et<br />

ZDV+3TC+NVP monodose) ont été menées. Nous n’aborderons dans cette thèse que <strong>le</strong>s résultats des<br />

données observées dans la cohorte DP1.0. Les résultats obtenus avec la combinaison ZDV+3TC+NVP<br />

monodose ne sont pas encore disponib<strong>le</strong>s au moment de la rédaction de cette thèse.<br />

J’ai été responsab<strong>le</strong> de la méthodologie de ces deux études. J’ai ainsi participé <strong>à</strong> la planification et <strong>à</strong> la<br />

conception du schéma d’étude, réalisé <strong>le</strong> tirage au sort des femmes <strong>à</strong> inclure dans <strong>le</strong>s études et enfin<br />

j’ai effectué <strong>le</strong>s analyses statistiques de ces études.<br />

5.1.4.2. Objectifs de l’étude<br />

Les objectifs de cette étude étaient :<br />

1) d’estimer la préva<strong>le</strong>nce des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP chez <strong>le</strong>s mères traitées par une<br />

combinaison de ZDV+NVP monodose et chez <strong>le</strong>s enfants dépistés infectés par <strong>le</strong> VIH-1 ;<br />

2) de rechercher <strong>le</strong>s facteurs associés aux mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP chez la mère


128<br />

5.1.4.3. Méthode d’étude<br />

Une étude cas-témoins nichée dans la cohorte a été réalisée au sein de la cohorte Ditrame Plus 1.0.<br />

Nous avons défini <strong>le</strong>s cas et <strong>le</strong>s témoins de la façon suivante :<br />

• Les cas sont toutes <strong>le</strong>s mères des enfants diagnostiqués infectés par <strong>le</strong> VIH-1 <strong>à</strong> S4 (mères<br />

transmettrices)<br />

• Les témoins sont <strong>le</strong>s mères dont <strong>le</strong>s enfants sont non infectés par <strong>le</strong> VIH-1 <strong>à</strong> S4 (mères non<br />

transmettrices). La sé<strong>le</strong>ction des mères a été faite par randomisation après avoir défini quatre<br />

strates de charge vira<strong>le</strong>. Les quatre strates correspondent aux quarti<strong>le</strong>s de la distribution de la<br />

charge vira<strong>le</strong> chez <strong>le</strong>s femmes non infectées.<br />

Une mutation de résistance <strong>à</strong> la NVP a été définie comme la présence d’au moins une des mutations<br />

suivantes L100I, K101E, K103N, V106A, Y181C, Y188C/H/L, et G190A/C/E/Q/S/T/V. La liste de<br />

ces mutations est en accord avec <strong>le</strong>s recommandations de l’International Aids Society 2003<br />

(www.iasusa.org) et du groupe de résistance AC11 de l’ANRS (138)<br />

Les tests génotypiques ont été réalisés en suivant <strong>le</strong>s recommandations du groupe de résistance de<br />

l’ANRS sur <strong>le</strong>s techniques <strong>à</strong> utiliser pour la recherche des mutations de résistance (145, 146). Ces<br />

analyses ont été effectuées sur des échantillons plasmatiques recueillis <strong>à</strong> la préinclusion (32ème SA) et<br />

<strong>à</strong> la quatrième semaine après accouchement (S4 postpartum).<br />

La névirapinémie (concentration de NVP) dans <strong>le</strong> plasma a été réalisée par <strong>le</strong> test HPLC (LOQ : 50<br />

ng/ml) sur des échantillons maternels recueillis <strong>à</strong> la visite de J2 postpartum.<br />

5.1.4.4. Analyse statistique<br />

La préva<strong>le</strong>nce des mutations de résistance a été estimée en pourcentage avec son interval<strong>le</strong> de<br />

confiance <strong>à</strong> 95%. Pour la comparaison des moyennes et des médianes, <strong>le</strong>s tests t de Student et U de<br />

Mann-Whitney ont été utilisés. Une analyse univariée a été réalisée avec l’estimation de l’Odds Ratio<br />

(OR) et son interval<strong>le</strong> de confiance <strong>à</strong> 95%. Pour l’analyse multivariée, nous avons utilisé la régression<br />

logistique conditionnel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s données appariées. La variab<strong>le</strong> conditionnel<strong>le</strong> était l’infection par <strong>le</strong><br />

VIH <strong>à</strong> S4. La variab<strong>le</strong> dépendante était la présence d’une mutation de résistance <strong>à</strong> S4. Les variab<strong>le</strong>s<br />

explicatives ont été sé<strong>le</strong>ctionnées après l’analyse univariée avec un degré de signification p


129<br />

5.1.4.5. Résultats de l’étude<br />

• La population étudiée<br />

Au total 63 femmes ont été incluses dans cette étude, 21 mères dont <strong>le</strong>s enfants sont infectés par <strong>le</strong><br />

VIH-1 <strong>à</strong> S4 et 42 mères dont <strong>le</strong>s enfants sont non infectés par <strong>le</strong> VIH-1 <strong>à</strong> S4 (figure7). Il n’y a pas de<br />

différence significative entre la charge vira<strong>le</strong> des mères ayant des enfants dépistés négatifs inclus dans<br />

cette étude (n=42) par rapport au reste des femmes ayant des enfants non infectés <strong>à</strong> S4 dans la cohorte<br />

(n=199). La médiane de la charge vira<strong>le</strong> était de 4,6 log, EIQ [4,0-4,9] chez ces femmes incluses dans<br />

l’étude résistance et de 4,4, EIQ [4,0-4,7], chez <strong>le</strong>s femmes non incluses ayant accouché d’un enfant<br />

non infecté (p=0,26). Tous <strong>le</strong>s enfants dépistés infectés par <strong>le</strong> VIH-1 ont été inclus dans cette étude.<br />

Au total 26 enfants étaient ainsi inclus dont cinq nés de mères n’ayant pas pris de la NVP pendant <strong>le</strong><br />

travail.<br />

• Fréquence des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP<br />

Les mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP ont été retrouvées chez 21 femmes parmi <strong>le</strong>s 63 incluses soit une<br />

fréquence de 33,3%, IC95% [21,4-45,3%]. Il n’ y a pas de différence significative entre la proportion<br />

de mères transmettrices présentant une résistance <strong>à</strong> la NVP <strong>à</strong> S4 par rapport aux mères non<br />

transmettrices (p=1,00). Cette fréquence était de 33,3% chez <strong>le</strong>s transmettrices (7/21) et éga<strong>le</strong>ment de<br />

33,3% chez <strong>le</strong>s non transmettrices (14/42).<br />

• Types de mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP<br />

La mutation K103 N était la plus fréquente des mutations de NVP identifiée dans notre étude. Le<br />

détail des mutations retrouvées est présenté dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 28.<br />

Tab<strong>le</strong>au 28. Différents types de mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine identifiés pour l’étude<br />

ANRS 1263 « Ditrame Plus Viro » dans <strong>le</strong> projet ANRS 1201/1202, Ditrame Plus.<br />

Non transmettrices<br />

(n=42)<br />

Transmettrices<br />

(n=21)<br />

Total<br />

(n=74)<br />

K103N 13 7 20/21 (95,2%)<br />

179I - 1 1/21 (4,8%)<br />

106A 3 1 4/21 (19,0%)<br />

Y181 1 0 1/21 (4,8%)<br />

Parmi <strong>le</strong>s femmes présentant une mutation de résistance <strong>à</strong> la NVP (n=21), 14 (66,6%) femmes avaient<br />

une seu<strong>le</strong> mutation retrouvée, cinq (23,8%) avaient deux mutations et deux (9,6%) femmes avaient<br />

quatre mutations différentes identifiées.


130<br />

Mères analysab<strong>le</strong>s<br />

Diagnostic pédiatrique réalisé<br />

(n=361)<br />

Mères Transmettrices<br />

Enfants infectés <strong>à</strong> S4<br />

(n=26)<br />

Mères non Transmettrices <strong>à</strong> S4<br />

Enfants non infectés<br />

(n=335)<br />

Echantillon S4<br />

non disponib<strong>le</strong><br />

(n=1) / PDV<br />

CV =3,53 et =4,21 et =4,69 15/72<br />

Pas de Prise NVP<br />

(n=4)<br />

Séquençage non<br />

réalisé<br />

(n=2)<br />

CV>=4,69 log<br />

Pas de prise de<br />

NVP<br />

(n=1)<br />

CV>=4,69 log<br />

Inclusion mères transmettrices<br />

(n=21)<br />

Inclusion mères non transmettrices<br />

(n=42)<br />

Figure 7. Sé<strong>le</strong>ction de la population étudiée pour l'étude des mutations de résistance <strong>à</strong> la<br />

Névirapine en fonction du statut de transmettrice et de non transmettrice et selon <strong>le</strong>s quarti<strong>le</strong>s<br />

de charge vira<strong>le</strong>. Etude DP Viro au sein de la cohorte DP1.0 (ZDV+NVP monodose).


131<br />

• Concentration plasmatique de Névirapine<br />

Figure 8. Médiane de concentration de Névirapine plasmatique chez <strong>le</strong>s femmes selon la<br />

présence ou non d’une mutation de résistance <strong>à</strong> la Névirapine. Etude DP Viro au sein de la<br />

cohorte DP1.0 (ZDV+NVP monodose).<br />

La concentration de NVP <strong>à</strong> J2 est statistiquement différente chez <strong>le</strong>s femmes présentant une mutation<br />

de NVP <strong>à</strong> S4 : 851 ng/ml, EIQ [633-1063] par rapport aux femmes ne présentant pas de mutation de<br />

résistance <strong>à</strong> la NVP : 598 ng/ml, EIQ [315-885] (p=0,01) (figure 8).<br />

• Mutations de résistance dans <strong>le</strong> plasma et dans l’ADN<br />

Parmi <strong>le</strong>s 21 mères ayant développé des virus résistants dans <strong>le</strong> plasma, une analyse des virus intégrés<br />

dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s mononuclées du sang périphérique (PBMC) a pu être réalisée pour 20 d'entre el<strong>le</strong>s.<br />

Des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP ont été retrouvées chez 15 femmes soit 75% de l’échantillon. Le<br />

type de mutations est présenté dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 29.


132<br />

Tab<strong>le</strong>au 29. Présence des mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine dans <strong>le</strong> plasma maternel et<br />

dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s <strong>à</strong> S4. Etude DP Viro au sein de la cohorte DP1.0 (ZDV+NVP monodose).<br />

Mutation (Plasma) <strong>à</strong> S4<br />

Mutation (PBMC) <strong>à</strong> S4<br />

1 103N 67D/N ; 103N<br />

2 103N 103N/K<br />

3 103N/K 103N/K<br />

4 103N/K ; 106V/A 103N/K<br />

5 103N/K ; 179V/I 103N/K ; 179I<br />

6 103N/K ; 106V/A 106V/A<br />

7 103N/K; 106V/A 103N/K; 106V/A<br />

8 103N/K, 106A/V ; 188Y/C ; 190G/A Pas de mutation<br />

9 103N/K ; 181Y/C 181Y/C<br />

10 103N/K Pas de mutation<br />

11 103N/K ; 106A/V ; 188Y/C ; 190G/A 106A<br />

12 103N/K Pas de mutation<br />

13 103N/K ; 106A/V 103N/K<br />

14 103N/K 103N/K<br />

15 103N/K Pas de mutation<br />

16 103N/K 103N<br />

17 106V/A 106V/A<br />

18 103N/K Echantillon non disponib<strong>le</strong><br />

19 103N/K Pas de mutation<br />

20 103N/K ; 181YC 181YC<br />

21 103N/K 103N/K<br />

• Facteurs associés aux mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine<br />

En analyse univariée (tab<strong>le</strong>au 30), la charge vira<strong>le</strong> <strong>à</strong> la préinclusion et la concentration de NVP<br />

corrigée <strong>à</strong> J2 étaient associées aux mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP <strong>à</strong> S4. L’odds ratio brut était de 3,1<br />

pour chaque augmentation d’un log de charge vira<strong>le</strong> et de 1,24 pour chaque augmentation de 100<br />

ng/ml de concentration de NVP corrigée <strong>à</strong> J2. On note une tendance <strong>à</strong> la signification statistique entre<br />

<strong>le</strong>s mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP et la quantité de lymphocytes T4 exprimées en deux classes :<br />

81% des patients ayant une mutation de résistance avaient des CD4


133<br />

Seu<strong>le</strong>ment quatre patientes sur <strong>le</strong>s 61 incluses dans l’analyse multivariée avaient pris une seconde dose<br />

de NVP et parmi ces quatre patientes, trois présentaient une mutation de résistance <strong>à</strong> la NVP <strong>à</strong> S4.<br />

Tab<strong>le</strong>au 30. Facteurs associés <strong>à</strong> la présence de mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP dans <strong>le</strong> plasma<br />

maternel <strong>à</strong> S4 : Analyse univariée et multivariée. Etude DP Viro au sein de la cohorte DP1.0<br />

(ZDV+NVP monodose).<br />

Analyse Univariée<br />

Analyse Multivariée<br />

Charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong><br />

Préinclusion<br />

OR* p ORa* OR [IC95%] p<br />

3,1 0,02 3,3 [1,0-12,1] 0,05<br />

Doub<strong>le</strong> dose Névirapine 6,8 0,10 12,6 [0,9-175,1] 0,06<br />

Concentration de Névirapine 1,2 0,01 1,3 [1,1-1,6] 0,006<br />

OR : Odds ratio, ORa : Odds ratio ajusté<br />

• Mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine chez <strong>le</strong>s enfants<br />

Au total 26 enfants infectés <strong>à</strong> S4-S6 de la cohorte 1.0 ont été inclus dans l’étude, 6/26 enfants<br />

présentaient une mutation de résistance <strong>à</strong> S4 soit 23,1% (IC95% [8,9-43,6%]). La mutation la plus<br />

fréquente était la mutation K103N retrouvée chez quatre enfants, soit 66%, suivie de la mutation<br />

106V/A et 190 A/G chez 2 enfants.<br />

• Mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine chez la mère et chez l’enfant<br />

Tab<strong>le</strong>au 31. Relation entre la présence des mutations de résistance <strong>à</strong> la Névirapine chez la mère<br />

et chez l’enfant.<br />

Enfant sans mutation<br />

R(-)<br />

Enfant avec mutation<br />

(R+)<br />

Mère sans mutation R (-) 17 (81,0%) 2*(33,3%)<br />

Mère avec mutation R (+) 4 (19,0%) 4 (66,6%)<br />

On observe (tab<strong>le</strong>au 31) que deux enfants ont une mutation de résistance <strong>à</strong> la NVP identifiée <strong>à</strong> S4<br />

alors qu’aucune mutation n’a été retrouvée chez la mère. Le détail de ces observations avec <strong>le</strong> type de<br />

mutation identifié est présenté dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 32.


134<br />

Tab<strong>le</strong>au 32. Mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP observées chez l’enfant et chez la mère <strong>à</strong> S4.<br />

Etude DP Viro au sein de la cohorte DP1.0 (ZDV+NVP monodose).<br />

Timing infection Mutation chez l’enfant Mutation chez la mère<br />

A In utero 103N/K, 106 V/A 103N/K, 106 V/A<br />

B In utero 103N/K, 190A/G 103N<br />

C In utero 190A/G Pas de mutation<br />

D In utero 103N/K Pas de mutation<br />

E Intrapartum 103N 103N<br />

F Intrapartum 106A 103N/K<br />

5.1.4. Discussion<br />

La première partie de cette étude montre que <strong>le</strong>s mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP sont retrouvées chez<br />

près de 1/3 des femmes ayant reçu une monodose de NVP, ceci dans un con<strong>texte</strong> d'infection par une<br />

majorité de souches de sous-type CRF02. Ces résultats confirment <strong>le</strong>s données rapportées dans l’essai<br />

HIVNET 012 et dans l’étude menée récemment en Afrique du Sud (82, 137).<br />

Nous avons éga<strong>le</strong>ment montré que la mutation la plus fréquente chez <strong>le</strong>s mères est la K103N. Dans<br />

notre population, cette mutation était éga<strong>le</strong>ment la plus fréquente chez <strong>le</strong>s enfants alors que la<br />

mutation Y181C était la plus fréquente dans l’essai HIVNET 012 (82).<br />

L’originalité de notre étude est qu’el<strong>le</strong> a été réalisée dans une population présentant une souche vira<strong>le</strong><br />

différente avec un autre schéma thérapeutique : une combinaison de ZDV et de la NVP en monodose.<br />

De plus, cette étude a été couplée <strong>à</strong> un dosage de la névirapinémie <strong>à</strong> J2. L’effet de la prise d’une<br />

deuxième dose de NVP en cas de faux travail a été aussi documenté dans notre étude.<br />

Une autre particularité de notre étude est d’avoir recherché éga<strong>le</strong>ment dans l’ADN la présence de ces<br />

mutations. Ces mutations sont ainsi éga<strong>le</strong>ment retrouvées dans l’ADN et appairaissent archivées chez<br />

75% des femmes (15/20). La présence de ces mutations dans l’ADN est un argument fort en faveur<br />

d’une moins bonne réponse viro-immunologique <strong>à</strong> court et moyen terme chez des femmes qui seront<br />

traitées ultérieurement par des régimes de HAART contenant de la NVP.<br />

Notre étude confirme éga<strong>le</strong>ment que la charge vira<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> mesurée <strong>à</strong> la préinclusion est associée<br />

au développement de mutation de résistance <strong>à</strong> la NVP <strong>à</strong> S4. Il en est de même pour la concentration de<br />

NVP plasmatique <strong>à</strong> J2. On observe donc que la concentration de NVP est plus é<strong>le</strong>vée chez <strong>le</strong>s mères<br />

qui ont une résistance <strong>à</strong> la NVP <strong>à</strong> S4 et que <strong>le</strong> risque augmente de 23% pour chaque augmentation de


135<br />

100 ng/ml de concentration de NVP. La prise d’une deuxième dose de NVP est <strong>à</strong> la limite de la<br />

signification statistique <strong>à</strong> cause avant tout d’un manque de puissance statistique du au nombre limité<br />

d’observations.<br />

Notre étude a été réalisée sur un petit échantillon. Ceci est dû au nombre de cas limité de femmes<br />

transmettrices avec la combinaison ZDV+NVP monodose avec laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> taux de transmission mèreenfant<br />

était estimé <strong>à</strong> 6,5% (18). Cependant, il faut souligner que toutes <strong>le</strong>s femmes transmettrices qui<br />

ont reçu de la NVP pendant <strong>le</strong> travail ont été a priori incluses dans cette étude et aucun biais de<br />

sé<strong>le</strong>ction n’a pu être introduit de ce point de vue.<br />

5.1.5. Perspectives et Conclusion<br />

L’étude des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP et au 3TC est en cours dans la cohorte 1.1 dans laquel<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s femmes ont été traitées par une combinaison de ZDV+3TC <strong>à</strong> partir de la 32 ème semaine et de la<br />

NVP monodose au moment de l'accouchement plus trois jours de ZDV+3TC en postpartum. On<br />

pourra ainsi regrouper <strong>le</strong>s données de résistance <strong>à</strong> la NVP en faisant une analyse poolée. Ce qui pourra<br />

augmenter la puissance de notre analyse. On pourra éga<strong>le</strong>ment étudier s’il y a moins de mutations avec<br />

la monodose de NVP lorsqu’el<strong>le</strong> est précédée d’une monothérapie ou d’une bithérapie.<br />

Nous prévoyons éga<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong> futur, d’estimer <strong>le</strong> taux de TME du VIH chez <strong>le</strong>s femmes ayant une<br />

résistance <strong>à</strong> la NVP après une première prise de NVP pour la PTME au cours d’une grossesse<br />

antérieure, et qui prendraient un régime thérapeutique comprenant de la NVP au cours d’une seconde<br />

grossesse.<br />

Enfin une étude prospective ayant pour objectif d’étudier la réponse immuno-virologique chez <strong>le</strong>s<br />

femmes débutant une HAART après la prise de NVP est en cours de planification. Ces réponses seront<br />

ajustées sur la présence ou non de mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP.<br />

L étude DP Viro dont j’ai été <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> plan méthodologique confirme donc bien un risque<br />

très é<strong>le</strong>vé de présenter des mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP après avoir pris un seul comprimé de 200<br />

mg de NVP. Ces mutations sont archivées dans <strong>le</strong>s PBMC, ce qui risque bien d’entraîner une moins<br />

bonne réponse viro-immunologique. Ce constat démontre l’urgence de trouver une alternative <strong>à</strong> la<br />

monodose de NVP, surtout dans <strong>le</strong> con<strong>texte</strong> d’accès au traitement HAART pour la mère et l’enfant.


136<br />

Recul du gouvernement Sud Africain<br />

Après avoir résisté cinq ans aux pressions des malades sud africains pour accepter puis<br />

retarder la mise <strong>à</strong> disposition des trithérapies aux centaines de milliers de malades du SIDA<br />

qui en ont un besoin urgent, <strong>le</strong> gouvernement Sud Africain par la voie de son Ministre de la santé<br />

a décidé au cours de la conférence de Bangkok d'interdire l'utilisation de la névirapine chez <strong>le</strong>s<br />

femmes enceintes infectées par <strong>le</strong> VIH pour réduire <strong>le</strong> risque de la transmission du VIH de la<br />

mère <strong>à</strong> l'enfant <strong>à</strong> cause des problèmes de résistance. Cette décision a sou<strong>le</strong>vé un mouvement de<br />

protestation auquel s'est joint un caricaturiste d’un journal d’Afrique du Sud.<br />

Juil<strong>le</strong>t 2004


5.2. Hyperlactatémies chez des enfants exposés in utéro aux ARVs pour la<br />

prévention de la transmission de l’infection <strong>à</strong> VIH de la mère <strong>à</strong> l’enfant.<br />

Etude ANRS 1209, Ditrame Plus Safe.<br />

137<br />

5.2.1. Introduction<br />

5.2.1.1. Etat des connaissances<br />

La toxicité mitochondria<strong>le</strong> des IN est bien connue et des cas ont été décrits dans la littérature. L’équipe<br />

de Stéphane Blanche en France a rapporté chez <strong>le</strong>s enfants exposés aux ARVs pendant la grossesse,<br />

des anomalies mitochondria<strong>le</strong>s (147). Dans une cohorte thérapeutique non randomisée qui visait <strong>à</strong><br />

évaluer la tolérance et l’efficacité de l’association de la ZDV + 3TC dans la réduction de la TME, huit<br />

cas de mitochondriopathie prouvés ont été rapportés. Dans cinq cas, <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au clinique était<br />

particulièrement sévère avec des atteintes neurologiques conduisant dans deux cas <strong>à</strong> des décès. Dans<br />

trois autres cas, des anomalies biologiques ont été trouvées en l’absence de symptomatologie clinique<br />

(147). Récemment une documentation plus poussée avec la mise en place d’un registre national a<br />

permis de recenser 12 cas certains de dysfonctionnement mitochondrial et 14 autres cas probab<strong>le</strong>s<br />

(148). Ces anomalies mitochondria<strong>le</strong>s sont associées <strong>à</strong> une hyperlactatémie dans 60% des cas (148).<br />

Ainsi, on peut faire l’hypothèse que la toxicité mitochondria<strong>le</strong> peut être identifiée précocement grâce <strong>à</strong><br />

la mesure des lactates. En effet, la lactatémie est considérée dans la littérature comme un bon<br />

marqueur de substitution pour étudier <strong>le</strong> dysfonctionnement mitochondrial (149).<br />

Pour l’instant, quelques rares études ont été réalisées pour étudier la préva<strong>le</strong>nce des hyperlactatémies<br />

chez <strong>le</strong>s enfants exposés in utero aux ARVs, particulièrement chez <strong>le</strong>s enfants exposés aux HAART en<br />

période peripartum (150). Dans une étude réalisée au Canada entre 1999 et 2001, chez <strong>le</strong>s enfants, une<br />

hyperlactatémie >=5mmol/l a été observée chez 26% des 38 enfants non infectés et exposés aux<br />

HAART et/ou une prophylaxie néonata<strong>le</strong> par ZDV pendant six semaines (150). En Italie, la préva<strong>le</strong>nce<br />

des hyperlactatémies (>2.5 mmol/l) était de 62% chez 55 enfants non infectés avec une moyenne de<br />

lactatémie estimée <strong>à</strong> 9,8 mmol/l (Ecart-type : 32 mmol/l) (151).<br />

Une des difficultés de toutes ces études semb<strong>le</strong>nt être l’interprétation de ces hyperlactatémies<br />

asymptomatiques. Pour Alimenti et al, il s’agit bien de la conséquence d’une toxicité mitochondria<strong>le</strong><br />

(150).<br />

En Afrique, plusieurs schémas thérapeutiques avec des IN sont utilisés pour la réduction de la TME<br />

comme nous l’avons vu dans notre travail. Ces ARVs sont désormais utilisés <strong>à</strong> large échel<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s


138<br />

populations africaines, mais aucune étude, dans un con<strong>texte</strong> de surveillance primaire de ces ARVs n’a<br />

pour l’instant été effectuée pour étudier <strong>le</strong>s effets secondaires chez <strong>le</strong>s enfants et plus particulièrement<br />

la recherche d’une éventuel<strong>le</strong> toxicité mitochondria<strong>le</strong> liée <strong>à</strong> l’utilisation des ARVs par la mère.<br />

C’est ainsi que dans <strong>le</strong> cadre du projet Ditrame Plus, nous avons étudié la tolérance des ARVs chez <strong>le</strong>s<br />

enfants exposés en peripartum en établissant une surveillance <strong>à</strong> court et moyen terme des enfants<br />

exposés, tout en sachant que seul un suivi <strong>à</strong> long terme pourrait permettre d’étudier de manière<br />

définitive la tolérance <strong>à</strong> ces ARVs.<br />

5.2.1.2. Rappel sur <strong>le</strong>s données biologiques et <strong>le</strong>s examens complémentaires pour<br />

l’étude du dysfonctionnement mitochondrial<br />

Le lactate est une navette énergétique entre <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s. Il sera oxydé par d’autres cellu<strong>le</strong>s si <strong>le</strong>ur<br />

mitochondrie fonctionne. Il peut être transformé en glucose (surtout au niveau du foie) où il<br />

s’accumu<strong>le</strong>ra lorsque toutes <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s seront en défaillance énergétique.<br />

La lactatémie n’est que <strong>le</strong> résultat de l’équilibre entre production et consommation du lactate par<br />

l’organisme : c’est <strong>le</strong> moyen <strong>le</strong> plus simp<strong>le</strong> d’estimer la fonction mitochondria<strong>le</strong>.<br />

C’est donc <strong>le</strong> marqueur <strong>le</strong> plus utilisé pour étudier un dysfonctionnement mitochondrial. Les autres<br />

examens pour mettre en évidence un dysfonctionnement mitochondrial sont :<br />

• Les biopsies du tissu anormal avec analyse de l’oxydation phosphorylante de l’ADN<br />

mitochondrial, diffici<strong>le</strong> <strong>à</strong> réaliser et <strong>à</strong> répéter ;<br />

• L’étude du métabolisme du lactate, au repos ou <strong>à</strong> l’effort ;<br />

• Le rapport lactate/pyruvate (va<strong>le</strong>ur norma<strong>le</strong> 10/1). Cependant, <strong>le</strong> dosage du pyruvate<br />

est rarement réalisab<strong>le</strong> en routine.<br />

5.2.1.3. Rappel sur <strong>le</strong>s manifestations cliniques<br />

Les manifestations cliniques communément décrites chez <strong>le</strong>s enfants en faveur d’un<br />

dysfonctionnement mitochondrial sont <strong>le</strong>s suivantes (138, 148)].<br />

• des manifestations neurologiques : hypertonie, retard cognitif, convulsions et des troub<strong>le</strong>s du<br />

comportement<br />

• des anomalies biologiques, <strong>le</strong> plus souvent une hyperlactatémie isolée ou associée <strong>à</strong> d’autres<br />

perturbations biologiques tel<strong>le</strong>s que l’élévation des LDH, CPK, des transaminases et des<br />

lipases.<br />

• un déficit enzymatique des enzymes mitochondria<strong>le</strong>s (comp<strong>le</strong>xe I, III et IV)<br />

• des troub<strong>le</strong>s de la croissance plus particulièrement un retard staturo-pondéra<strong>le</strong>


139<br />

5.2.1.4. Questions de recherche<br />

L’étude DP SAFE réalisée au sein du projet Ditrame Plus voulait répondre <strong>à</strong> deux questions :<br />

- Existe-t-il un risque chez l’enfant africain d’anomalie biologique précoce même<br />

transitoire en faveur d’un dysfonctionnement mitochondrial en cas d’exposition<br />

perpartum <strong>à</strong> la ZDV <br />

- Observe t-on des tab<strong>le</strong>aux cliniques majeurs permettant de confirmer ou d’infirmer un<br />

diagnostic de mitochondriopathie dans une population africaine <br />

5.2.1.5. Objectifs<br />

L’objectif principal de cette étude était de comparer l’incidence des hyperlactatémies chez des enfants<br />

nés de mères infectées par <strong>le</strong> VIH-1 au cours des trois premiers mois de vie et exposés <strong>à</strong> des IN (ZDV<br />

et ZDV+3TC) et <strong>à</strong> des INN (groupe contrô<strong>le</strong>) pour la réduction de la TME du VIH-1.<br />

Les objectifs secondaires étaient d’étudier <strong>le</strong>s facteurs de risque associés <strong>à</strong> la survenue d’une<br />

hyperlactatémie et l’évolution clinique et biologique de ces hyperlactatémies.<br />

5.2.2. Méthodologie<br />

5.2.2.1. Schéma d’étude<br />

Il s’agit d’une étude comparative prospective observationnel<strong>le</strong> d’enfants vivants nés de mères<br />

infectées traitées pendant la grossesse par des ARVs pour la PTME.<br />

5.2.2.2. Cadre de l’étude<br />

Cette étude est réalisée au sein du projet Ditrame Plus ANRS qui propose un paquet d’interventions <strong>à</strong><br />

la femme infectée par <strong>le</strong> VIH-1 et <strong>à</strong> son enfant pour la PTME.


140<br />

5.2.2.3. Antirétroviraux pour la réduction de la TME<br />

Les enfants inclus dans cette étude étaient exposés <strong>à</strong> trois régimes différents (tab<strong>le</strong>au 33).<br />

Tab<strong>le</strong>au 33. Interventions thérapeutiques dans l’étude ANRS 1209 Ditrame Plus Safe, Abidjan.<br />

Traitement Groupe 1<br />

Mère<br />

Prepartum<br />

(ZDV)<br />

- ZDV (36 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2/j<br />

Groupe 2<br />

(ZDV+3TC)<br />

- ZDV + 3TC (32 ème SA)<br />

300 mg ZDV per os x 2/j<br />

150 mg 3TC per os x 2/j<br />

Groupe 3 (Contrô<strong>le</strong>)<br />

(NVP)<br />

Intrapartum<br />

- ZDV : 600 mg per os<br />

- NVP 200mg per os<br />

- ZDV: 600 mg per os<br />

- 3TC : 300 mg per os<br />

- NVP 200mg per os<br />

NVP 200 mg per os<br />

Postpartum<br />

ZDV + 3TC (3 jours)<br />

300 mg ZDV per os x 2<br />

150 mg 3TC per os x 2<br />

Enfant<br />

Néonatal<br />

- ZDV sirop (1 semaine)<br />

2 mg/kg/ x 4/j<br />

- NVP :<br />

2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2<br />

- ZDV sirop (1 semaine)<br />

2 mg/kg/ x 4/j<br />

- NVP :<br />

2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2<br />

NVP :<br />

2 mg/kg en une prise <strong>à</strong> J2<br />

Les traitements adjuvants chez la mère comprenaient une supplémentation en vitamines, en fer, en<br />

folate et une prophylaxie antipalustre.<br />

5.2.2.4. Critère de jugement principal<br />

Le principal critère biologique évoquant un possib<strong>le</strong> dysfonctionnement mitochondrial est<br />

l’hyperlactatémie. Cel<strong>le</strong>-ci est définie dans cette étude par une va<strong>le</strong>ur de lactatémie supérieure ou<br />

éga<strong>le</strong> <strong>à</strong> 2,5 mmol/l sur au moins deux prélèvements consécutifs.<br />

5.2.2.5. Examens biologiques<br />

• Prélèvements et mesure de la lactatémie<br />

Les conditions de prélèvement pour <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> DP Safe respectaient <strong>le</strong>s recommandations du groupe<br />

ACTG mitochondrial dysfunction Focus Group Guidelines.<br />

Les prélèvements sanguins se font dans des tubes gris contenant du Fluoro-oxalate de calcium afin<br />

d’éviter la glycolyse. Pour chaque tube, 1ml de sang est ajouté dans 2 ml d’acide perchloridrique<br />

dilué, préalab<strong>le</strong>ment préparé et placé <strong>à</strong> 4°C. Le tube est ensuite agité par retournement quelques


141<br />

secondes pour formation d’un coagulum de cou<strong>le</strong>ur marron. Les tubes sont ensuite envoyés au<br />

laboratoire de référence (CeDReS) dans une glacière contenant du Freeze-back.<br />

Trois prélèvements sanguins sont réalisés <strong>à</strong> J30, J45 et J90 de vie dans des tubes gris de 2 ml<br />

contenant du fluorure oxalate. En cas d’hyperlactatémie identifiée sur deux prélèvements consécutifs,<br />

un quatrième prélèvement est réalisé <strong>à</strong> M6 ou M12 pour étudier l’évolution des hyperlactatémies<br />

confirmées.<br />

Les mesures des lactates ont été réalisées au CeDReS, au Centre Hospitalier Universitaire de<br />

Treichvil<strong>le</strong>. La mesure de l’acide lactique se fait sur du sang déprotéinéisé compte tenu du délai entre<br />

<strong>le</strong>s prélèvements et <strong>le</strong> dosage. Le lactate est mesuré par un automate Roche COBAS INTEGRA 400.<br />

Un contrô<strong>le</strong> de qualité interne est effectué lors de chaque dosage des lactates au CeDReS. Ce contrô<strong>le</strong><br />

est fourni par la société Roche : Precinorm U (PNU) et Precipath U (PPU) (Roche Diagnostics,<br />

Mannheim, Germany). Un contrô<strong>le</strong> de qualité externe a été effectué avec la collaboration du Dr Anne<br />

Vassaux de l’Hôpital Necker <strong>à</strong> Paris. Ce contrô<strong>le</strong> de qualité a été réalisé en pratique dans <strong>le</strong> laboratoire<br />

de biochimie de l’Hôpital Corentin Celton (Issy <strong>le</strong>s Moulineaux, France) dans <strong>le</strong> cadre du programme<br />

d’assurance qualité des laboratoires d’analyses médica<strong>le</strong>s (ASQUALAB).<br />

• Autres examens biologiques<br />

La mesure des CD4 a été réalisée <strong>à</strong> la préinclusion <strong>à</strong> la 32ème semaine d’aménorrhée pour <strong>le</strong>s mères<br />

issues de la cohorte 1.0 et <strong>à</strong> la 28 ème semaine d’aménorrhée pour <strong>le</strong>s mères incluses dans la cohorte 1.1.<br />

Les prélèvements ont été réalisés sur des tubes vio<strong>le</strong>ts EDTA. La numération lymphocytaire et <strong>le</strong><br />

comptage des CD4 ont été effectués par la Cytométrie en flux (Becton Dickison).<br />

Chez <strong>le</strong>s enfants, <strong>le</strong> diagnostic précoce de l’infection <strong>à</strong> VIH repose sur au moins deux tests<br />

virologiques positifs. Les prélèvements sont effectués <strong>à</strong> S4 de vie et un stockage pour la confirmation<br />

<strong>à</strong> S6 de vie. Le stockage de J2 est utilisé seu<strong>le</strong>ment chez <strong>le</strong>s enfants positifs pour déterminer avec plus<br />

de précision <strong>le</strong> moment de l’acquisition de l’infection <strong>à</strong> VIH. Les prélèvements sont réalisés sur des<br />

microtubes EDTA (Becton Dickinson). La charge vira<strong>le</strong> est mesurée <strong>à</strong> S4 de vie par bDNA pour <strong>le</strong>s<br />

enfants de la cohorte 1.0 (37). Un enfant est considéré comme infecté si la charge vira<strong>le</strong> plasmatique<br />

(VIH RNA) est supérieure <strong>à</strong> 5000 copies/ml. Le seuil de détection est de 250 copies d’ARN VIH/ml<br />

avec 0,2 ml de plasma utilisé. Pour <strong>le</strong>s enfants de la cohorte 1.1, la mesure de la charge vira<strong>le</strong><br />

plasmatique est faite par la PCR Taqman en temps réel. Le seuil de détection est de 300 copies/ml<br />

(152, 153).


142<br />

5.2.2.6. Analyse statistique des données<br />

L’ensemb<strong>le</strong> des données (condition de prélèvements, fiches de paillasse) a été saisi avec <strong>le</strong> Logiciel<br />

Epidata 2.1 et transféré dans une base de données ACCESS. L’analyse statistique a été réalisée sous<br />

STATA TM 8.0. (Stata Corporation, Col<strong>le</strong>ge Station, Texas USA). La préva<strong>le</strong>nce des hyperlactatémies a<br />

été estimée en pourcentage avec son interval<strong>le</strong> de confiance <strong>à</strong> 95%. Pour la recherche des facteurs<br />

associés <strong>à</strong> une hyperlactatemie, nous avons défini la variab<strong>le</strong> dépendante comme <strong>le</strong> diagnostic d’une<br />

hyperlactatémie et <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s explicatives sont chez l’enfant : <strong>le</strong> sexe, <strong>le</strong> statut HIV, la prise correcte<br />

ou non du traitement postnatal, la gémellité, <strong>le</strong> petit poids de naissance. Les variab<strong>le</strong>s explicatives<br />

retenues chez la mère sont l’âge, <strong>le</strong> délai de la prise du traitement antepartum et la prise du traitement<br />

intrapartum. Un test de Chi2 a été utilisé pour la comparaison des proportions et un test t de Student ou<br />

U de Mann-Withney pour la comparaison des moyennes ou des médianes. Un seuil p


143<br />

3,5<br />

3<br />

3<br />

2,7 2,7<br />

2,5<br />

Va<strong>le</strong>urs lactate (mmol/l)<br />

2<br />

1,5<br />

1<br />

2,1 2,1<br />

1,5<br />

1,5<br />

1,2 1,2<br />

0,5<br />

0<br />

AZT (36 semaine) + NVPmd AZT+3TC (32 semaine) + NVPmd Monodose NVP<br />

Groupe de traitement<br />

Figure 9. Va<strong>le</strong>urs médianes et étendue interquarti<strong>le</strong> des lactates plasmatiques en fonction des trois types de régime antirétroviral. Etude ANRS 1209<br />

Ditrame Plus Safe<br />

.


144<br />

On note que 408 mesures de lactates étaient supérieures ou éga<strong>le</strong>s <strong>à</strong> 2,5 mmol/l soient 52,9% des<br />

mesures effectuées. Les va<strong>le</strong>urs des 770 mesures de lactates actuel<strong>le</strong>ment disponib<strong>le</strong>s se répartissent<br />

par classe comme suit (tab<strong>le</strong>au 34).<br />

Tab<strong>le</strong>au 34. Répartition en classes des va<strong>le</strong>urs de lactates obtenues sur du sang déprotéinéisé,<br />

Etude ANRS 1209 Ditrame Plus Safe, Abidjan.<br />

Groupe ZDV Groupe ZDV+3TC Groupe NVP Total<br />

n (%) n (%) n (%) n (%)<br />

< 2,00 mmol/l 105 (32,5) 84 (26,3) 30 (23,4) 219 (28,4)<br />

2,00 – 2,49 mmol/l 36 (11,1) 54 (16,9) 53 (41,4) 143 (18,6)<br />

2,50 – 2,99 mmol/l 21 (6,5) 50 (15,7) 8 (6,3) 79 (10,3)<br />

3,00 – 4,99 mmol/l 72 (22,3) 81 (25,4) 33 (25,8) 186 (24,2)<br />

>= 5,00 mmol/l 89 (27,6) 50 (15,7) 4 (3,1) 143 (18,5)<br />

Total 323 (100,0) 319 (100,0) 128 (100,0) 770 (100,0)<br />

5.2.3.2. Comparaison des va<strong>le</strong>urs d’acide lactique obtenues sur du sang<br />

déprotéinéisé et du plasma<br />

Les va<strong>le</strong>urs de lactates ont été mesurées sur du sang déprotéinéisé et sur du plasma. Au total 551<br />

prélèvements ont bénéficié de ces deux mesures (tab<strong>le</strong>au 35).<br />

Tab<strong>le</strong>au 35. Comparaison des va<strong>le</strong>urs de lactates obtenues sur du sang déprotéinéisé et sur du<br />

plasma. Etude ANRS 1209, Ditrame Plus Safe.<br />

Sang déprotéinéisé<br />

(n=551)<br />

Plasma<br />

(n=551)<br />

Moyenne ± Ecart type 2,15 ± 1,37 mmol/l 2,83 ± 1,63 mmol/l<br />

Médiane [EIQ] 1,8 [1,2-2,7] mmol/l 2,4 [1,7-3,4] mmol/l<br />

Extrêmes (0,2-9,9) mmol/l (0,5-10,9) mmol/l<br />

>=2.5 mmol/l 64 (26,4%) 104 (42,9%)


145<br />

Tab<strong>le</strong>au 36. Différence absolue et différence relative entre la lactatémie plasmatique et la<br />

lactatémie réalisée sur du sang déprotéinéisé, Etude ANRS 1209 Ditrame Plus Safe.<br />

Différence absolue<br />

(n=551)<br />

Différence relative*<br />

(n=551)<br />

Moyenne ± Ecart type 0,67 ± 0,75 mmol/l 22,5 ± 26,5%<br />

Médiane [EIQ] 0,5 [0,3-0,8] mmol/l 20% [14-28]<br />

* différence relative = (va<strong>le</strong>ur lactate plasmatique -va<strong>le</strong>ur lactate sur du sang déprotéinéisé) /va<strong>le</strong>ur lactate<br />

plasmatique<br />

La différence absolue et la différence relative entre la va<strong>le</strong>ur plasmatique et la va<strong>le</strong>ur obtenue sur du<br />

plasma déprotéinéisé étaient estimées <strong>à</strong> 0,67 ± 0,75 mmol/l et 22,5% respectivement.<br />

5.2.3.3. Préva<strong>le</strong>nce des hyperlactatémies chez <strong>le</strong>s enfants exposés in utero aux<br />

antirétroviraux et prophylaxie néonata<strong>le</strong> par la ZDV<br />

Parmi <strong>le</strong>s 323 enfants qui ont été inclus consécutivement dans cette étude, 266 (82%) avaient eu au<br />

moins deux mesures de lactates et ont été sé<strong>le</strong>ctionnés pour estimer la préva<strong>le</strong>nce des<br />

hyperlactatémies. On notait, 112 enfants de la cohorte 1.0, 110 enfants de la cohorte 1.1 et 44 enfants<br />

issus du groupe contrô<strong>le</strong>.<br />

Parmi <strong>le</strong>s 112 enfants de la cohorte 1.0, 12 avaient deux va<strong>le</strong>urs consécutives de lactatémie obtenue<br />

sur du sang déprotéinéisé supérieures ou éga<strong>le</strong>s <strong>à</strong> 2,5 mmol/l. La préva<strong>le</strong>nce des hyperlactatémies était<br />

estimée <strong>à</strong> 10,7% (IC95% [4,9-16,5%]). Cette préva<strong>le</strong>nce était estimée <strong>à</strong> 17,2% (IC95% [10,1-24,4%])<br />

dans la cohorte 1.1. Dans <strong>le</strong> groupe contrô<strong>le</strong> avec des enfants exposés uniquement <strong>à</strong> la monodose de<br />

NVP, huit enfants ont présenté pour l’instant une hyperlactatémie soit une préva<strong>le</strong>nce de 18,2% ;<br />

(IC95% [8,2-32,7%]). Il n’y a pas de différence significative entre la préva<strong>le</strong>nce des hyperlactatémies<br />

chez <strong>le</strong>s enfants exposés aux trois régimes thérapeutiques (p=0,168).<br />

La figure 10 résume <strong>le</strong>s résultats de la préva<strong>le</strong>nce des hyperlactatémies chez <strong>le</strong>s enfants en fonction<br />

des groupes de traitement.<br />

.


146<br />

100%<br />

n=112 n=110 n=44<br />

80%<br />

60%<br />

52%<br />

55%<br />

40%<br />

41%<br />

20%<br />

11%<br />

17% 18%<br />

0%<br />

ZDV (36 semaine) + NVPmd AZT+ 3TC (32 semaine) + NVPmd Monodose NVP<br />

Au moins 2 mesures >=2,5 mmol Une mesure >=2,5 mmol Va<strong>le</strong>urs norma<strong>le</strong>s<br />

Figure 10. Préva<strong>le</strong>nce des hyperlactatémies chez des enfants exposés aux antirétroviraux pendant la grossesse en fonction des groupes de traitement ;<br />

Etude ANRS 1209 Ditrame Plus Safe.


147<br />

5.2.3.4. Facteurs associés <strong>à</strong> la présence d’une hyperlactatémie chez <strong>le</strong>s enfants<br />

exposés aux antirétroviraux.<br />

Les facteurs de risque des hyperlactatémies ont été étudiés uniquement chez <strong>le</strong>s enfants exposés aux<br />

INRTI, c'est-<strong>à</strong>-dire chez <strong>le</strong>s 222 enfants exposés <strong>à</strong> la ZDV ou <strong>à</strong> la ZDV + 3TC. Les inclusions des<br />

enfants issus du groupe contrô<strong>le</strong> sont en cours et nous n’avons pas pour l’instant intégré ces données<br />

dans l’analyse. L’analyse fina<strong>le</strong> est prévue en décembre 2004. La variab<strong>le</strong> dépendante est <strong>le</strong> diagnostic<br />

d’une hyperlactatémie.<br />

Les variab<strong>le</strong>s explicatives sont <strong>le</strong>s caractéristiques recueillies chez l’enfant et chez la mère avant la<br />

mesure de la lactatémie.<br />

• Facteurs pédiatriques<br />

Tab<strong>le</strong>au 37. Association entre <strong>le</strong>s facteurs mesurés chez l’enfant associé et une hyperlactatémie.<br />

Etude ANRS 1209, Ditrame Plus Safe.<br />

Sexe<br />

Garçons<br />

Fil<strong>le</strong>s<br />

Total<br />

(N=222)<br />

109 (49,1)<br />

113 (50,9)<br />

Hyperlactatémie<br />

(n=31)<br />

16 (51,6)<br />

15 (48,4)<br />

Pas<br />

hyperlactatémie<br />

(n=191)<br />

93 (49,7)<br />

98 (51,3)<br />

p<br />

0,212<br />

Statut VIH <strong>à</strong> S4<br />

Infecté<br />

Non infecté<br />

10 (4,5)<br />

212 (95,5)<br />

0 (0,0)<br />

31 (100,0)<br />

10 (5,2)<br />

181 (94,8)<br />

0,192<br />

Jumeau<br />

Oui<br />

Non<br />

14 (6,3)<br />

208 (93,7)<br />

1 (3,2)<br />

30 (96,8)<br />

13 (6,8)<br />

178 (93,2)<br />

0,447<br />

Poids de naissance (g)<br />

Hypotrophie (28 doses<br />

27 [24 – 29]<br />

61 (27,5)<br />

28 [25 – 28]<br />

54 (28,3)<br />

27 [24 – 29]<br />

7 (22,6)<br />

0,595<br />

0,510<br />

* En théorie : prescription d’une dose de 2mg/Kg de Zidovudine sirop x 4 par jour pendant 7 jours<br />

consécutifs=28 doses<br />

EIQ : Etendue Interquarti<strong>le</strong><br />

Aucun des facteurs ci-dessus décrits (tab<strong>le</strong>au 37) n’était associé <strong>à</strong> une hyperlactatémie définie par<br />

deux mesures consécutives de lactates chez <strong>le</strong>s enfants.


148<br />

• Facteurs maternels<br />

Tab<strong>le</strong>au 38. Association des facteurs maternels avec une hyperlactatémie pédiatrique. Etude<br />

ANRS 1209, Ditrame Plus Safe.<br />

Age <strong>à</strong> l’inclusion<br />

Médiane [EIQ]<br />

Age > 25 ans<br />

Total<br />

(N=222)<br />

26 [24 – 30]<br />

131 (59,0%)<br />

Hyperlactatémie<br />

(n=31)<br />

26 [24 – 29]<br />

17 (54,8)<br />

Pas<br />

d’hyperlactatémie<br />

(n=191)<br />

26 [24 – 30]<br />

114 (59,7)<br />

p<br />

0,840<br />

0,611<br />

Stade OMS<br />

Stade 1<br />

Stade 2<br />

Stade 3 et 4<br />

89 (40,1)<br />

87 (39,2)<br />

46 (20,7)<br />

10 (32,3)<br />

14 (45,2)<br />

7(22,5)<br />

79 (41,4)<br />

73 (38,2)<br />

39 (20,4)<br />

0,759<br />

CD4 <strong>à</strong> l’inclusion<br />

Médiane [EIQ]<br />

CD4 < 500/mm3<br />

415 [257 – 584]<br />

142 (63,9)<br />

451 [357 – 703]<br />

18 (58,1)<br />

410 [251 – 583]<br />

124 (64,9)<br />

0,190<br />

0,461<br />

Durée du traitement<br />

prépartum (jours)<br />

Médiane [EIQ]<br />

TTT>=30 jours<br />

38 [25 – 55]<br />

150 (67,7)<br />

44 [26 – 62]<br />

20 (64,5)<br />

38 [25 – 53]<br />

130 (68,1)<br />

0,248<br />

0,696<br />

Aucun des facteurs ci-dessus décrits (tab<strong>le</strong>au 38) n’était associé <strong>à</strong> une hyperlactatémie définie par<br />

deux mesures consécutives de lactates chez <strong>le</strong>s enfants.<br />

5.2.3.5. Evolution biologique des hyperlactatémies<br />

Parmi <strong>le</strong>s 31 enfants qui ont présenté une hyperlactatémie sur la base de deux mesures é<strong>le</strong>vées, une<br />

autre mesure de lactates a été réalisée <strong>à</strong> 6 mois de vie selon <strong>le</strong> ca<strong>le</strong>ndrier de prélèvement du projet<br />

Ditrame Plus. On note que 28/31 enfants ont pu avoir ces mesures de lactates <strong>à</strong> <strong>distance</strong>. Les va<strong>le</strong>urs<br />

de lactates étaient redevenues norma<strong>le</strong>s (


149<br />

5,5<br />

mmol/l<br />

5<br />

4,5<br />

4<br />

3,5<br />

3<br />

2,5<br />

2<br />

1,5<br />

1<br />

0,5<br />

0<br />

S4 S6 M3 M6-M9<br />

Période des mesures<br />

Figure 11. Evolution biologique des hyperlactatémies observées chez <strong>le</strong>s 31 enfants exposés aux inhibiteurs nucléosidiques (ZDV ou ZDV+3TC).<br />

Etude ANRS1209 Ditrame Plus Safe.


150<br />

5.2.3.6. Manifestations cliniques associées<br />

Les manifestations cliniques classiquement décrites dans <strong>le</strong>s cas d’hyperlactatémie ont été<br />

systématiquement recherchées chez <strong>le</strong>s 310 enfants qui avaient une hyperlactatémie biologique (deux<br />

mesures de lactates supérieures ou éga<strong>le</strong>s <strong>à</strong> 2,5mmol/l). Il s’agit de manifestations abdomina<strong>le</strong>s, de<br />

signes neurologiques, d’atteintes musculaires. L’étude des dossiers cliniques n’a pas retrouvé de<br />

manifestations cliniques associées aux hyperlactatémies dans notre série.<br />

5.2.3.7. Résultats du contrô<strong>le</strong> qualité<br />

Pour <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> interne, il y a eu deux contrô<strong>le</strong>s effectués : Precinorm U (PNU) et Precipath U (PPU),<br />

tous deux proposés par Roche Diagnostics. Les va<strong>le</strong>urs cib<strong>le</strong>s sont 1,5 et 2,8 mmol/l pour <strong>le</strong> PNU et <strong>le</strong><br />

PPU, respectivement. Avec l’appareil de mesure utilisé pour cette étude, nous avons effectué 23<br />

mesures pour <strong>le</strong> PNU et 41 pour <strong>le</strong> PPU. Les moyennes calculées sont de 1,5 et 2,8 mmol/l, soit<br />

exactement <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs cib<strong>le</strong>s définies par <strong>le</strong> fabricant.<br />

Le contrô<strong>le</strong> qualité externe réalisé en collaboration avec l’hôpital Necker a été effectué <strong>à</strong> ASQUALAB<br />

<strong>à</strong> l’hôpital Corentin CELTON d’Issy <strong>le</strong>s moulineaux. Le rapport entre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs cib<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs<br />

retrouvées était compris entre 90% et 96%. Ces résultats obtenus pour <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de qualité interne et<br />

externe confirment la validité des mesures de lactates réalisées au CeDReS.<br />

5.2.4. Discussion<br />

Les inclusions pour constituer <strong>le</strong> groupe de référence, c'est-<strong>à</strong>-dire <strong>le</strong> groupe d’enfants exposés<br />

uniquement <strong>à</strong> la NVP monodose sont en cours. Nous prévoyons d’inclure au moins 100 enfants dans<br />

ce groupe. Ces inclusions prendront fin en décembre 2004 et la fin du suivi de ces enfants est prévue<br />

en avril 2005.<br />

Cette étude réalisée chez des enfants exposés aux ARVs montre qu’il existe un risque chez l’enfant<br />

africain d’hyperlactatémie précoce en cas d’exposition aux IN utilisés dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus.<br />

La préva<strong>le</strong>nce des hyperlactatémies est donc estimée <strong>à</strong> 15,0% dans la population des enfants inclus<br />

dans notre étude. El<strong>le</strong> est estimée <strong>à</strong> 10,7% chez des enfants exposés <strong>à</strong> partir de la 36 ème SA <strong>à</strong> la ZDV et<br />

<strong>à</strong> 17,2% chez des enfants exposés <strong>à</strong> partir de la 32 ème SA <strong>à</strong> la combinaison ZDV+3TC. El<strong>le</strong> est de 18%<br />

chez <strong>le</strong>s enfants exposés <strong>à</strong> la monodose de NVP sans IN, sans que l’on puisse pour l’instant confirmer<br />

qu’il s’agit de différence statistiquement significative et qui plus est sans signification clinique<br />

évidente.<br />

Cette préva<strong>le</strong>nce observée est faib<strong>le</strong> par rapport aux résultats de deux autres études disponib<strong>le</strong>s sur ce<br />

sujet. En effet, nous observons une préva<strong>le</strong>nce de 64% pour Giaquinto en Italie et 50% pour Noguera


151<br />

en Espagne. (151, 154). L’équipe de Giaquinto dans l’étude réalisée en Italie chez 87 enfants suivis en<br />

médiane pendant 400 jours a noté 45 cas d’hyperlactatémie <strong>à</strong> la première visite. Tous ces enfants sauf<br />

un, avaient été exposés <strong>à</strong> la ZDV pendant la grossesse (150, 151, 154). Des hyperlactatémies ont été<br />

observées chez 34/55 enfants non infectés, tous exposés aux IN pendant la grossesse (151).<br />

Noguera et al, dans une étude prospective réalisée en Espagne chez 78 enfants (40 garçons et 38 fil<strong>le</strong>s)<br />

nés de mère infectée par <strong>le</strong> VIH-1 et suivis de la naissance <strong>à</strong> l’âge de deux ans a observé des cas<br />

d’hyperlactatémie associée <strong>à</strong> une hyperalaninémie chez 50% des enfants. Les va<strong>le</strong>urs moyennes de<br />

lactates étaient de 4,22 mmol/l, avec des va<strong>le</strong>urs extrêmes comprises entre 2,47 et 10,1 mmol/l (154).<br />

Ces différences observées entre études sont principa<strong>le</strong>ment dues <strong>à</strong> des définitions différentes de<br />

l’hyperlactatémie. El<strong>le</strong> est, en effet définie selon <strong>le</strong>s cas par une mesure > 2 mmol/l ou 2,5 mmol ou<br />

5mmol/l) (150, 151, 154).<br />

Les deux autres études observées ont défini <strong>le</strong>s hyperlactatémies avec au minimum une mesure de<br />

lactatémie sanguine supérieure <strong>à</strong> 2,5 mmol/l. Nous avons choisi pour notre part de considérer deux<br />

mesures de lactates supérieures <strong>à</strong> 2,5 mmol/l pour éliminer <strong>le</strong>s cas d’hyperlactatémie artéfactuel<strong>le</strong><br />

secondaire aux conditions de prélèvement. Ce choix sous-estime très probab<strong>le</strong>ment la préva<strong>le</strong>nce des<br />

hyperlactatémies, mais a l’avantage de mettre en évidence des vrais cas d’hyperlactatémie biologique.<br />

Ainsi, devant des variations des lactates, la mise en évidence de deux résultats supérieurs <strong>à</strong> 2,5 mmol/l<br />

constitue un argument fort pour <strong>le</strong> diagnostic. Une autre étude réalisée au Canada et incluant 38<br />

enfants nés de mères VIH infectés et exposés aux HAART in utero ainsi qu’<strong>à</strong> une prophylaxie<br />

néonata<strong>le</strong> par la ZDV pendant six semaines a noté une hyperlactatémie chez 35 enfants (92%) ; dans<br />

ce groupe, 26% des enfants ont présenté une hyperlactatémie sévère >=5 mmol/l (150).<br />

Dans notre étude, nous n’avons trouvé aucun facteur maternel ou infanti<strong>le</strong> associé aux<br />

hyperlactatémies. Il en est de même pour une étude réalisée <strong>à</strong> Vancouver au Canada chez 38 enfants<br />

où aucun facteur n’était associé <strong>à</strong> une hyperlactatémie >=5mmol/l (150). Par contre, l’étude de<br />

Giaquinto rapportait que <strong>le</strong>s enfants d’origine africaine avaient un risque plus é<strong>le</strong>vé de présenter des<br />

hyperlactatémies par rapport aux enfants caucasiens (p=0,032) (151).<br />

Nous avons adopté une définition stricte des hyperlactatémies pour notre étude en ne retenant que <strong>le</strong>s<br />

cas pour <strong>le</strong>squels deux mesures consécutives étaient >= 2,5 mmol/l. On sait que <strong>le</strong>s définitions mais<br />

aussi <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des lactates sont très variab<strong>le</strong>s. Cette variabilité liée aux conditions de prélèvement<br />

que nous souhaitons prendre en compte aussi complètement que possib<strong>le</strong> nous a amené <strong>à</strong> définir<br />

l’hyperlactatémie sur deux prélèvements positifs réalisés <strong>à</strong> deux moments différents. De plus, nous<br />

avons réalisé des contrô<strong>le</strong>s de qualité avec un laboratoire de référence en France pour valider <strong>le</strong>s


152<br />

résultats de lactatémie rendus et nous avons eu des résultats très concordants avec ceux du laboratoire<br />

de référence.<br />

Dans <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> initial, il était prévu l’étude du cyc<strong>le</strong> des pyruvates chez <strong>le</strong>s enfants présentant une<br />

hyperlactatémie biologique. Ceci n’a pas pu être réalisé pour des raisons de faisabilité et de logistique.<br />

De plus, <strong>le</strong> fait qu’aucun cas symptomatique n’ait été détecté, n’était par ail<strong>le</strong>urs pas très incitatif pour<br />

engager ce type de procédure très comp<strong>le</strong>xe.<br />

Dans notre étude, nous n’avons donc pas utilisé d’autres moyens d’exploration pour identifier un<br />

dysfonctionnement mitochondrial. Il faut souligner que l’étude de Barret et al a montré qu’avec des<br />

investigations comportant une imagerie par résonance magnétique et <strong>le</strong> dosage des enzymes, on a<br />

estimé l’incidence des hyperlactatémies <strong>à</strong> 18 mois <strong>à</strong> 0,26% seu<strong>le</strong>ment (IC95% ; [0,10-0,54]) (148).<br />

5.2.5. Conclusions préliminaires<br />

L’hyperlactatémie a éga<strong>le</strong>ment été retrouvée chez des enfants exposés <strong>à</strong> la monodose de NVP avec<br />

une préva<strong>le</strong>nce de 18% parmi <strong>le</strong>s 44 premiers enfants inclus dans ce groupe contrô<strong>le</strong>. Les premières<br />

observations nous amènent donc <strong>à</strong> penser que <strong>le</strong>s hyperlactatémies sont artéfactuel<strong>le</strong>s plutôt qu’en<br />

faveur d’un dysfonctionnement mitochondrial. Nous estimons donc que la mesure des lactates n’est<br />

pas un bon moyen d’identification de la toxicité mitochondria<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> milieu africain.<br />

Nous avons rencontré des difficultés logistiques considérab<strong>le</strong>s dans la réalisation de cette étude :<br />

difficultés du prélèvement surtout chez <strong>le</strong> nouveau-né; favorisant une stase veineuse pouvant perturber<br />

la mesure des lactates. Les prélèvements étaient effectués <strong>le</strong> matin entre 8h00 et 10h00 et transportés<br />

au CeDReS <strong>à</strong> partir de 13h, voire 14h00 depuis <strong>le</strong>s sites du projet qui sont situés <strong>à</strong> <strong>distance</strong> du<br />

CeDReS. Les prélèvements devraient enfin être analysés l'après-midi au CeDReS vers 15h00 ou<br />

16h00.<br />

D’autres moyens d’exploration pourraient être utilisés comme la quantification de l’ADN<br />

mitochondrial pour affirmer ou non un dysfonctionnement mitochondrial avec des régimes courts de<br />

ZDV (155). Mais la quantification de l’ADN mitochondrial ne peut être recommandée que chez des<br />

enfants présentant des signes cliniques en faveur d’une toxicité mitochondria<strong>le</strong>. Ce qui n’a pu être<br />

objectivé que dans des observations fragmentaires (N. E<strong>le</strong>nga, communication personnel<strong>le</strong>) De plus,<br />

cet examen ne pourra pas être réalisé pour l’instant sur <strong>le</strong>s sites en Afrique.


153<br />

Compte tenu de la faib<strong>le</strong> incidence attendue des anomalies mitochondria<strong>le</strong>s chez <strong>le</strong>s enfants, il ne peut<br />

être proposé systématiquement d’effectuer un tel dépistage dans une population généra<strong>le</strong> d’enfants<br />

exposés aux ARVs pendant la grossesse.<br />

Il demeure donc plus important pour l’instant de rechercher un éventuel dysfonctionnement<br />

mitochondrial avec la mise en place au plus vite de registres d’enfants exposés au IN et présentant des<br />

signes neurologiques évocateurs (148), puis de compléter <strong>le</strong>s investigations par la réalisation d’autres<br />

examens complémentaires plus poussés. Le suivi <strong>à</strong> long terme de ces enfants présentant une<br />

hyperlactatémie transitoire s’avère par ail<strong>le</strong>urs indispensab<strong>le</strong> pour commencer <strong>à</strong> étudier l’effet <strong>à</strong> long<br />

terme de ces anomalies biologiques précoces transitoires observées chez <strong>le</strong>s enfants exposés aux<br />

ARVs en peripartum.


154<br />

Chapitre 6<br />

Discussion généra<strong>le</strong> et Conclusion<br />

" Un mauvais gouvernement, de mauvais <strong>le</strong>aderships tuent encore plus que <strong>le</strong> VIH "<br />

Raoul Fransen, membre de l'IAS (International AIDS Society).<br />

15 Juil<strong>le</strong>t 2004, Bangkok, Thaïlande


155<br />

6.1. Spécificités africaines de la PTME<br />

L’Afrique subsaharienne ne compte que 10% de la population mondia<strong>le</strong>, mais compte 75% des<br />

PVVIH soit environ 28 millions de personnes infectées (1). La préva<strong>le</strong>nce de l’infection <strong>à</strong> VIH dans<br />

cette région d’Afrique est comprise entre 7,5% et 8,5% mais est très variab<strong>le</strong> selon <strong>le</strong>s pays (1). La<br />

préva<strong>le</strong>nce moyenne chez <strong>le</strong>s femmes enceintes est estimée <strong>à</strong> 26% en Afrique du Sud, <strong>à</strong> 8% en Côte<br />

d’Ivoire et <strong>à</strong> 2% au Benin (98). Les femmes sont désormais clairement <strong>le</strong>s plus touchées en Afrique<br />

subsaharienne avec 58% des personnes infectées par <strong>le</strong> VIH (1).<br />

La TME représente la deuxième cause d’acquisition de l’infection <strong>à</strong> VIH après la transmission<br />

hétérosexuel<strong>le</strong> avec 16000 nouveaux cas d’enfants infectés par la TME chaque année en Afrique<br />

subsaharienne (3).<br />

Bien que plusieurs études aient désormais montré l’efficacité des ARVs dans la PTME, la mise en<br />

place des activités de PTME reste très limitée en Afrique. La majorité des actions actuel<strong>le</strong>s sont<br />

limitées en capita<strong>le</strong> et surtout en milieu public urbain sauf dans quelques pays comme <strong>le</strong> Botswana,<br />

l’Ouganda et <strong>le</strong> Zimbabwe. En plus, seu<strong>le</strong>ment un quart voire la moitié des femmes dépistées infectées<br />

par <strong>le</strong> VIH-1 au sein des projets opérationnels ou des programmes de recherche bénéficient d’une<br />

intervention PTME, malgré la gratuité des interventions proposées.<br />

Face <strong>à</strong> cette situation, de nouvel<strong>le</strong>s approches doivent être initiées pour mettre en œuvre ces<br />

interventions sur <strong>le</strong> plan national, afin d’obtenir une réduction importante du nombre d’enfants<br />

infectés.<br />

L’un des grands défis actuels est par ail<strong>le</strong>urs de réduire la stigmatisation comme cela a été<br />

fréquemment suggéré par Peter Piot, <strong>le</strong> Directeur de l’ONUSIDA (156). Il faudrait éga<strong>le</strong>ment prévenir<br />

l’infection chez la femme, prévenir la grossesse non désirée chez la femme infectée par <strong>le</strong> VIH,<br />

renforcer la PTME et enfin assurer la prise en charge des femmes infectées par VIH.<br />

Le deuxième défi est l’implication des partenaires dans la PTME. L’implication des partenaires est<br />

pour l’instant très faib<strong>le</strong> et <strong>le</strong>ur influence sur la femme africaine constitue un obstac<strong>le</strong> majeur qu’il faut<br />

essayer de <strong>le</strong>ver. Très peu de partenaires sont informés du statut de <strong>le</strong>ur femme <strong>à</strong> cause de la réaction<br />

négative attendue de ces derniers. Des cas de vio<strong>le</strong>nces verba<strong>le</strong>s et physiques ont été rapportés en<br />

Afrique ainsi que des cas de séparation et de rupture suite au partage du statut sérologique (122, 157).<br />

Le troisième défi est d’oser initier d’autres approches novatrices et plus agressives pour augmenter<br />

l’acceptabilité des interventions PTME. Ces approches seront développées dans cette partie de la


156<br />

thèse. Une plus grande mobilisation communautaire impliquant des <strong>le</strong>aders de quartiers, <strong>le</strong>s chefs<br />

religieux, pourra aussi permettre une meil<strong>le</strong>ure sensibilisation des populations.<br />

Eu égard aux facteurs exposés ci dessus, <strong>le</strong>s problèmes posés par <strong>le</strong> VIH, et en particulier par la TME<br />

varient considérab<strong>le</strong>ment d’une région <strong>à</strong> l’autre, mais aussi sans doute selon <strong>le</strong> type de virus et <strong>le</strong><br />

niveau de progression de la maladie et des facteurs individuels. Les solutions doivent donc être<br />

loca<strong>le</strong>s, harmonisées et adaptées aux réalités du pays <strong>à</strong> travers des politiques nationa<strong>le</strong>s bien définies.<br />

Se pose alors <strong>le</strong> problème de coordination des activités de PTME entre programme dans un même<br />

pays, entre <strong>le</strong>s autres pays en Afrique subsaharienne et bien entendu entre <strong>le</strong>s bail<strong>le</strong>urs de fonds.<br />

Il faut signa<strong>le</strong>r enfin <strong>le</strong> manque de plus en plus crucial d’infrastructures de santé, de personnel<br />

soignant qualifié, qui freine la progression pour la mise en place des activités PMTE aussi bien en<br />

milieu urbain que rural <strong>à</strong> une échel<strong>le</strong> susceptib<strong>le</strong> de faire la différence. Nous examinons ci-dessous<br />

quelques pistes et solutions éventuel<strong>le</strong>s.<br />

6.2. Acceptabilité du dépistage et des interventions peripartum<br />

6.2.1. Approche « opt in » et « opt out »<br />

La prévention de l’infection <strong>à</strong> VIH en Afrique doit reposer sur une approche de la connaissance du<br />

statut sérologique vis-<strong>à</strong>-vis de l’infection <strong>à</strong> VIH de chaque individu. Ceci passe par la réalisation d’un<br />

test de VIH avec l’annonce du résultat (158). Il faudrait de ce fait simplifier et faciliter la réalisation du<br />

test de l’infection <strong>à</strong> VIH autant que possib<strong>le</strong> en Afrique. L’acceptabilité de la proposition du test VIH<br />

chez la femme enceinte est très bonne et estimée <strong>à</strong> 90%. Mais nous savons que l’acceptabilité globa<strong>le</strong><br />

du dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH chez la femme enceinte est encore très médiocre. On estime entre<br />

50% et 60%, la proportion de femmes qui ont pour l’instant connaissance de <strong>le</strong>ur statut sérologique (3,<br />

115, 159, 160). Si <strong>le</strong> test est réalisé, trop peu de femmes enceintes reviennent chercher <strong>le</strong>urs résultats<br />

même s’il est donné <strong>le</strong> même jour que la réalisation du test.<br />

Dans ce con<strong>texte</strong>, d’autres approches doivent donc être étudiées pour la proposition du test de<br />

l’infection <strong>à</strong> VIH. Il s’agit par exemp<strong>le</strong> de l’approche « opt-out » proposée par certains auteurs (161-<br />

163). On sait aujourd’hui que dans la majorité des pays en Afrique, <strong>le</strong> test du VIH n’est pas obligatoire<br />

mais fortement recommandé, alors que d’autres tests comme la sérologie de la syphilis, de la rubéo<strong>le</strong>,<br />

de la toxoplasmose et des examens biologiques comme <strong>le</strong> taux d’hémoglobine et <strong>le</strong> groupage sanguins<br />

sont des examens obligatoires. Partant de ce principe, l’idée est de proposer aux femmes enceintes<br />

« un paquet » de tests incluant <strong>le</strong> test VIH.


157<br />

Au Canada, cette approche a permis une augmentation du nombre de femmes ayant connaissance de<br />

<strong>le</strong>ur statut sérologique (161-163). On a noté une augmentation moyenne annuel<strong>le</strong> de 9,2%<br />

comparativement <strong>à</strong> la période où des propositions classiques étaient faites. En Afrique, aucune étude<br />

n’a encore été réalisée montrant <strong>le</strong>s avantages de cette approche ainsi que son impact sur la PTME.<br />

Cependant, dans une récente <strong>le</strong>ttre publiée dans <strong>le</strong> Lancet en réponse <strong>à</strong> un artic<strong>le</strong> de de Cock et al,<br />

l’auteur a souligné que cette nouvel<strong>le</strong> approche nécessitait une discussion devant regrouper des<br />

représentants des droits de l’homme et PVVIH avant d’être proposée <strong>à</strong> une large échel<strong>le</strong> (164). Ceci<br />

pourrait constituer une première étape avant de rendre obligatoire la réalisation du test VIH en Afrique<br />

subsaharienne chez <strong>le</strong>s femmes enceintes sous certaines conditions comme dans plusieurs pays<br />

développés. Bien évidemment, la prise en charge des autres examens de santé est nécessaire pour<br />

pouvoir évaluer l’impact de cette approche globa<strong>le</strong> en Afrique (figure 12).<br />

Syphilis<br />

Rubéo<strong>le</strong><br />

Toxoplasmose<br />

Groupage-rhesus<br />

NFS<br />

±<br />

VIH<br />

Syphilis<br />

Rubéo<strong>le</strong><br />

Toxoplasmose<br />

Groupage-rhesus<br />

NFS<br />

VIH<br />

Approche “opt-in”<br />

Approche “opt-out”<br />

Figure 12. Approche « opt in » et approche « opt out » pour <strong>le</strong> dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH.<br />

Cadre conceptionel.


158<br />

6.2.2. Traitement de masse universel<br />

Le traitement de masse universel est l’une des options discutées dès la fin 2001 par l’OMS. Cela<br />

consiste <strong>à</strong> donner dans <strong>le</strong>s pays où la préva<strong>le</strong>nce du VIH est é<strong>le</strong>vée de la NVP <strong>à</strong> toutes <strong>le</strong>s femmes<br />

enceintes en intrapartum sans connaître <strong>le</strong>ur statut sérologique (119). Il faudrait cependant étudier son<br />

avantage par rapport au traitement ciblé comme <strong>le</strong> recommande l’OMS (119). L’avantage serait de<br />

donner <strong>à</strong> toutes <strong>le</strong>s femmes enceintes infectées par <strong>le</strong> VIH-1 une prophylaxie pour prévenir la TME<br />

dans <strong>le</strong>s limites de l’efficacité de ce régime. L’intérêt de cette intervention de masse reste très discuté,<br />

puisqu’el<strong>le</strong> ne permet pas <strong>à</strong> la femme de bénéficier d’un conseil prétest afin de connaître son statut vis<strong>à</strong>-vis<br />

de l’infection <strong>à</strong> VIH. De plus <strong>le</strong> traitement de masse pose plusieurs problèmes a) de résistance<br />

observée avec la NVP (82, 165, 166), b) des échecs viro-immunologiques possib<strong>le</strong>s <strong>à</strong> long terme avec<br />

des traitements contenant des INN, c) du risque de stigmatisation en considérant toutes <strong>le</strong>s femmes<br />

enceintes comme des personnes infectées par <strong>le</strong> VIH ; d) d’absence d’intervention nutritionnel<strong>le</strong><br />

favorisant ainsi <strong>le</strong> risque de TME par l’allaitement.<br />

Une étude sur <strong>le</strong>s connaissances et attitudes des femmes enceintes en Zambie a montré que 60% des<br />

femmes enceintes accepteraient de recevoir la NVP s’il n’y avait pas la possibilité de réaliser un test<br />

de dépistage (167). Ce résultat doit être interprété avec prudence puisqu’ une autre question posée aux<br />

mêmes femmes notait que 74% des femmes accepteraient de prendre de la NVP après la connaissance<br />

de <strong>le</strong>ur statut sérologique si <strong>le</strong> diagnostic de l’infection <strong>à</strong> VIH pouvait être réalisé (167).<br />

Toujours dans cette optique, un essai randomisé a comparé la stratégie ciblée (prophylaxie par la NVP<br />

aux femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH) au traitement de masse. Au total, 1594 femmes enceintes<br />

ont été incluses dans cette étude; 694 avaient reçu la proposition d’un traitement universel, 496 (71%)<br />

l’ont accepté contre 529 (64%) parmi <strong>le</strong>s 830 femmes qui ont reçu la proposition d’un traitement ciblé.<br />

Ainsi, cette étude a montré une bonne acceptabilité du traitement universel par rapport au traitement<br />

de masse avec un OR estimé <strong>à</strong> 1,5, (IC95% [1,1-2,1] ; p


159<br />

6.2.3. Dépistage tardif en sal<strong>le</strong> de travail ou d’accouchement et la prophylaxie<br />

néonata<strong>le</strong><br />

Le dépistage tardif avec une prophylaxie urgente pour la PTME avec la NVP en monodose est une des<br />

options proposées pour diminuer substantiel<strong>le</strong>ment la TME. Cette approche consiste donc <strong>à</strong> proposer<br />

un test de dépistage de l’infection <strong>à</strong> VIH chez des femmes enceintes avec des tests rapides en sal<strong>le</strong><br />

d’accouchement ou pendant <strong>le</strong> travail, <strong>à</strong> donner une prophylaxie pour la PTME, notamment la NVP en<br />

monodose <strong>à</strong> la mère et <strong>à</strong> l’enfant. Chez <strong>le</strong>s enfants, on pourra proposer soit de la ZDV ou de la NVP<br />

ou une combinaison de ZDV+NVP, même si la mère n’a reçu que la NVP en monodose comme dans<br />

l’essai NVAZ-2 au Malawi (71). Cette stratégie est ainsi proposée chez <strong>le</strong>s femmes enceintes n’ayant<br />

jamais eu un conseil prétest avant l’accouchement. Cependant, cette stratégie pose un problème pour<br />

<strong>le</strong> rendu des résultats du test pour une femme en période de travail avancé. Il faudrait donc pouvoir<br />

évaluer l’effet de l’annonce du test chez <strong>le</strong>s femmes en travail et éga<strong>le</strong>ment évaluer <strong>le</strong> risque de<br />

stigmatisation de ces femmes en sal<strong>le</strong> d’accouchement. Très récemment, une étude réalisée dans 16<br />

centres aux Etats-Unis chez <strong>le</strong>s femmes venant en maternité pendant <strong>le</strong> travail sans connaître <strong>le</strong>ur<br />

statut VIH a été rapportée. On note que 4849 (84%) des femmes ont accepté la proposition du test<br />

pendant <strong>le</strong> travail. Les va<strong>le</strong>urs intrinsèques des tests rapides étaient de 100% pour la sensibilité et<br />

99,9% pour la spécificité dans ce con<strong>texte</strong>. Le délai médian entre la réalisation du test et <strong>le</strong> rendu des<br />

résultats était de 66 minutes vs 28 heures pour <strong>le</strong> test ELISA (p


160<br />

pourront être évaluées ultérieurement en étudiant notamment la tolérance de ces médicaments chez <strong>le</strong>s<br />

nouveaux-nés.<br />

Pour la réalisation d’une tel<strong>le</strong> approche dans <strong>le</strong>s structures de santé, une formation spécifique est<br />

nécessaire pour <strong>le</strong> personnel soignant afin qu’il adopte une attitude plus adéquate. En Côte d’Ivoire, <strong>le</strong><br />

personnel de santé est malheureusement pour l’instant très peu impliqué dans la prise en charge<br />

globa<strong>le</strong> des PVVIH et des attitudes négatives vis-<strong>à</strong>-vis des patients infectés ont été rapportées dans ce<br />

pays (170).<br />

En tenant compte des données aujourd’hui rapportées dans la littérature et désormais validées par<br />

l’OMS, <strong>le</strong> traitement PTME peut se réaliser <strong>à</strong> toutes <strong>le</strong>s étapes de la grossesse et même pendant et<br />

après l’accouchement. La mise en place de ces nouvel<strong>le</strong>s stratégies devra donc être proposée <strong>à</strong> court<br />

ou moyen terme dans la plupart des centres de santé en Afrique.<br />

6.3. Peut-on éliminer la transmission peri-partum avec des régimes<br />

courts<br />

6.3.1. Monodose de Névirapine et résistance<br />

La NVP est aujourd’hui la molécu<strong>le</strong> de choix pour la prévention de la TME de la mère <strong>à</strong> l’enfant, eu<br />

égard <strong>à</strong> son efficacité (9, 10), <strong>à</strong> sa facilité d’utilisation et <strong>à</strong> sa disponibilité grâce au don de la firme<br />

pharmaceutique Boehringer. Cependant, avec <strong>le</strong>s données de résistance présentées dans cette thèse,<br />

son utilisation semb<strong>le</strong> avoir aujourd’hui des limites. En effet, la monodose de NVP induit des<br />

mutations de résistance <strong>à</strong> la NVP <strong>à</strong> la fois chez la femme infectée par <strong>le</strong> VIH et chez <strong>le</strong>s enfants<br />

infectés (82, 83, 137, 139). Et ceci est désormais confirmé que ce soit en monodose isolée ou <strong>à</strong> la suite<br />

d’une monothérapie de ZDV. La préva<strong>le</strong>nce de ces mutations chez la mère varie entre 19% et 39%<br />

selon <strong>le</strong>s études (82, 83, 137, 139) et chez l’enfant infecté entre 17% et 46% (82, 83, 137, 139). La<br />

concentration de NVP jouerait peut être un rô<strong>le</strong> dans la survenue de ces mutations comme nous<br />

l’avons montré dans <strong>le</strong> projet Ditrame Plus (139). De plus, ces mutations sont archivées dans l’ADN<br />

(139). Ceci montre que ces mutations sont persistantes et peuvent probab<strong>le</strong>ment compromettre <strong>le</strong>s<br />

traitements ultérieurs contenant de la NVP ou un autre INN comme l’efavirenz. Ces mutations de<br />

résistance retrouvées chez la mère et l’enfant soulèvent plusieurs questions de recherche qui font ou<br />

pourraient faire l’objet de nouvel<strong>le</strong>s études. On peut citer ainsi au moins trois questions de recherche :<br />

• Quel<strong>le</strong> combinaison thérapeutique doit-on utiliser pour la PTME pour réduire la fréquence de<br />

la résistance <strong>à</strong> la NVP chez la femme et l’enfant infecté <br />

• Quel est l’impact de ces résistances sur <strong>le</strong>s grossesses ultérieures


161<br />

• Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s conséquences cliniques <strong>à</strong> court et <strong>à</strong> moyen terme sur <strong>le</strong> traitement<br />

antirétroviral pour la santé maternel<strong>le</strong> et cel<strong>le</strong> de l’enfant infecté<br />

Plusieurs études cliniques sont en cours dont une étude cas-témoins en Afrique du Sud pour étudier<br />

l’effet de la NVP sur <strong>le</strong>s grossesses ultérieures après une première prise de NVP. Cette étude devra<br />

inclure 100 cas et 100 témoins. Les inclusions ont débuté en juin 2003.<br />

Malgré <strong>le</strong>s avancées thérapeutiques réalisées depuis 1994 pour réduire la TME, il n’y a pas de<br />

consensus sur l’utilisation d’une monothérapie ou de combinaisons thérapeutiques. Les<br />

recommandations de l’OMS n’ont pas tranché clairement ces positions avec pour conséquences des<br />

protoco<strong>le</strong>s thérapeutiques très variés selon <strong>le</strong>s sites, <strong>le</strong>s pays et <strong>le</strong>s programmes (75).<br />

Mais la NVP reste <strong>à</strong> ce jour la molécu<strong>le</strong> de choix, la plus simp<strong>le</strong> <strong>à</strong> utiliser. Nous avons souligné<br />

précédemment <strong>le</strong>s limites de cette monodose qui entraîne des mutations de résistance. Les<br />

combinaisons thérapeutiques incluant la monodose de NVP en intrapartum constituent l’une des<br />

meil<strong>le</strong>ures options en Afrique pour diminuer <strong>le</strong> risque de TME <strong>à</strong> moins de 7% sans résoudre, du moins<br />

pour l’instant la question de la résistance. La première alternative <strong>à</strong> laquel<strong>le</strong> on pourrait logiquement<br />

penser est la trithérapie pour toutes <strong>le</strong>s femmes enceintes mais cette stratégie s’avère problématique.<br />

En effet, une a<strong>le</strong>rte de la firme Boehringer en février 2004 a souligné <strong>le</strong> risque d’hépatotoxité chez <strong>le</strong>s<br />

patients traités par une HAART incluant la NVP et ayant des CD4>250/mm 3 (171, 172).<br />

L’autre option serait donc de modu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s interventions de PTME en fonction des CD4 et/ou de l’état<br />

clinique du patient. La HAART est aujourd’hui utilisée de manière indiscriminée dans plusieurs pays<br />

en Afrique pour la PTME même si cette stratégie n’est pas retenue dans <strong>le</strong>s recommandations de<br />

l’OMS de 2004. Dans une tel<strong>le</strong> stratégie, Boehringer propose une surveillance accrue pendant <strong>le</strong>s huit<br />

premières semaines de traitement avec un dosage des enzymes hépatiques (ASAT/ALAT) tous <strong>le</strong>s<br />

mois, ce qui serait très diffici<strong>le</strong> <strong>à</strong> réaliser <strong>à</strong> large échel<strong>le</strong> chez des femmes enceintes en Afrique.<br />

Dans <strong>le</strong> cadre du programme MTCT PLUS qui se dérou<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s mêmes sites que <strong>le</strong> projet Ditrame<br />

Plus <strong>à</strong> Abidjan, <strong>le</strong>s femmes ayant une indication de HAART, c'est-<strong>à</strong>-dire <strong>le</strong>s femmes enceintes au<br />

stade 4, stade 2 ou 3 avec des CD4


162<br />

comme dans <strong>le</strong>s pays développés et c’est dans cet esprit que l’OMS recommande <strong>le</strong>ur utilisation<br />

depuis cette année (75).<br />

En conclusion, la recommandation de l’OMS, d’octobre 2000 reste toujours d’actualité : « Tous <strong>le</strong>s<br />

régimes d’ARVs dont l’efficacité a été prouvée peuvent être des options possib<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> paquet<br />

minimum de soins offerts aux femmes et <strong>à</strong> <strong>le</strong>urs enfants. Les molécu<strong>le</strong>s doivent être choisies en<br />

fonction des pratiques et des circonstances loca<strong>le</strong>s ».<br />

6.3.2. Réponse clinico-immunologique aux traitements antirétroviraux hautement<br />

actifs chez des femmes ayant reçu des interventions de PTME<br />

La monodose de NVP induit-el<strong>le</strong> des résistances et compromet-el<strong>le</strong> <strong>le</strong> succès d’un traitement ultérieur<br />

pour la santé maternel<strong>le</strong> A ce jour, il existe très peu de données sur la réponse viro-immunlogique et<br />

clinique <strong>à</strong> court et moyen terme chez <strong>le</strong>s femmes ayant reçu des interventions de PTME contenant de<br />

la NVP administrée en monodose (97, 174). Les résultats d’une étude réalisée en Thaïlande ont montré<br />

qu’après six mois de traitement par la combinaison D4T/3TC/NVP, on observe que parmi <strong>le</strong>s femmes<br />

qui ont reçu de la NVP en monodose prophylactique et qui avaient une mutation de résistance <strong>à</strong> la<br />

NVP, 35% avaient une virémie indécelab<strong>le</strong> (


6.4. La prévention de la transmission postpartum après une intervention<br />

peripartum<br />

163<br />

L’efficacité de la ZDV et de la NVP dans la PTME a été mise en évidence chez des femmes allaitantes<br />

avec des études portant sur l’efficacité <strong>à</strong> long terme c’est-<strong>à</strong>-dire <strong>à</strong> 18-24 mois (8, 61, 73, 179). Quatre<br />

essais thérapeutiques avec des groupes placebo ont montré la persistance de l’efficacité <strong>à</strong> long terme<br />

des ARVs administrés en peripartum dans une population pratiquant en majorité l’allaitement sauf<br />

dans l’essai PETRA (11).<br />

L’efficacité de la ZDV est très liée au taux de CD4 maternel <strong>à</strong> l’inclusion (8), ce qui semb<strong>le</strong> moins<br />

vrai avec la NVP (180).<br />

Les résultats de l’évaluation des stratégies pour la réduction de la durée de l’allaitement sont<br />

éga<strong>le</strong>ment très attendus. Une partie de ces résultats est en cours d’analyse dans <strong>le</strong> projet ANRS 1202.<br />

Malgré <strong>le</strong>s nombreuses études réalisées (30, 181-183), il n’existe pas <strong>à</strong> ce jour un consensus sur <strong>le</strong>s<br />

interventions nutritionnel<strong>le</strong>s pour réduire la transmission par <strong>le</strong> lait maternel. Ce mode de transmission<br />

est <strong>le</strong> plus important dans des populations pratiquant en majorité l’allaitement (31). Dans <strong>le</strong> cadre du<br />

projet Ditrame Plus, <strong>le</strong>s interventions nutritionnel<strong>le</strong>s retenues étaient :<br />

• une alimentation artificiel<strong>le</strong> dès la naissance<br />

• un allaitement exclusif avec un sevrage précoce <strong>à</strong> 3 mois de vie<br />

Il faut bien sûr garder <strong>à</strong> l’esprit que l’organisation d’un système de distribution et de fourniture des<br />

substituts du lait maternel (lait pour nourrissons, biberon, marmites pour la préparation de l’eau<br />

bouillante et <strong>le</strong>s autres matériels pour la préparation <strong>à</strong> domici<strong>le</strong>) est très comp<strong>le</strong>xe. Il faudrait donc<br />

garantir un approvisionnement régulier et une distribution en toute sécurité. Il faudrait<br />

systématiquement vérifier aussi <strong>le</strong>s cinq critères de l’OMS avant de recommander une alimentation<br />

artificiel<strong>le</strong> <strong>à</strong> toutes <strong>le</strong>s femmes inféctées par <strong>le</strong> VIH. Cel<strong>le</strong>-ci doit être 1) acceptab<strong>le</strong> (choix de la<br />

femme), 2) praticab<strong>le</strong>, 3) financièrement abordab<strong>le</strong>, 4) sûre (savoir bien préparer <strong>le</strong> biberon) et 5)<br />

durab<strong>le</strong>. Enfin, il y aurait bien sûr un risque de voir s’étendre l’utilisation de produits de substitution<br />

aux nourrissons nés de mères non infectées. Au total, l’utilisation de l’alimentation artificiel<strong>le</strong> risque<br />

de rester l’affaire de cas particuliers.<br />

Pour éviter la transmission postnata<strong>le</strong>, une autre approche a été étudiée dans l’essai SIMBA. Dans cet<br />

essai, des ARVs ont été utilisés chez l’enfant pendant toute la période de l’allaitement qui était réduite<br />

de quatre mois environ (69). Cet essai va dans <strong>le</strong> sens de la continuation des recherches sur<br />

l’utilisation des ARVs chez l’enfant comme chez la mère pour prévenir la transmission postnata<strong>le</strong>.


164<br />

6.5. Perspectives de santé publique<br />

6.5.1. Rapport coût-efficacité<br />

Les données sur <strong>le</strong> rapport coût-efficacité dans la PTME par ARVs sont assez fragmentaires en<br />

Afrique. Au-del<strong>à</strong> des modè<strong>le</strong>s théoriques, très peu d’études coût-efficacité ont été réalisées sur ce<br />

terrain (184-189). Jusqu’<strong>à</strong> ce jour ces rapports coût-efficacité n’ont pas été formel<strong>le</strong>ment pris en<br />

compte par <strong>le</strong>s décideurs pour investir dans la PTME. Pourtant, ces données économiques ont en<br />

général un impact très important sur la prise de décision dans d’autres domaines, surtout devant <strong>le</strong>s<br />

difficultés de choix pour <strong>le</strong>s gouvernants.<br />

Les études décrites dans la littérature concernent l’utilisation de la NVP ciblée et de la NVP<br />

administrée de manière universel<strong>le</strong>. Le tab<strong>le</strong>au 39 résume <strong>le</strong>s données disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> sujet et<br />

montre la grande variabilité des données de coût-efficacité de la PTME en Afrique (184, 186, 189).<br />

Face <strong>à</strong> la pandémie actuel<strong>le</strong> d’infection <strong>à</strong> VIH, <strong>le</strong>s moyens financiers doivent être investis dans <strong>le</strong>s<br />

programmes de PTME sur plusieurs années afin de pouvoir <strong>le</strong>s évaluer en espérant alors avoir des<br />

résultats tangib<strong>le</strong>s.<br />

En conclusion, <strong>le</strong>s données de coût-efficacité sont ainsi peu utilisées pour orienter <strong>le</strong>s politiques<br />

internationa<strong>le</strong>s et nationa<strong>le</strong>s des programmes de PTME en Afrique.<br />

Tab<strong>le</strong>au 39. Coût unitaire en dollars et estimation des interventions de PTME (Source, Cresse A<br />

et al. Lancet 2002 ; 3591635-1642).<br />

Monodose de Névirapine<br />

(Traitement universel)<br />

Monodose de Névirapine<br />

(Traitement universel)<br />

Monodose de Névirapine<br />

(Traitement ciblé)<br />

Monodose de Névirapine<br />

(Traitement ciblé)<br />

Régime de ZDV<br />

(type Thaïlande)<br />

Alimentation artificiel<strong>le</strong><br />

(conseil)<br />

Pays et année<br />

Coût en dollars<br />

par cas d’infection <strong>à</strong> VIH évité<br />

Ouganda (1999) 143<br />

Afrique subsaharienne (2000) 268<br />

Ouganda (1999) 308<br />

Afrique subsaharienne (2000) 20-341<br />

Afrique du Sud (2000) 949-2198<br />

Afrique du Sud (1999) 3834<br />

Provision alimentation artificiel<strong>le</strong> Afrique du Sud (1999) 6355<br />

Allaitement maternel 3 mois Afrique du Sud (1999) 5006<br />

Allaitement maternel 6 mois Afrique du Sud (1999) 21355


165<br />

6.5.2. Intégration des activités de PTME dans <strong>le</strong>s structures sanitaires<br />

Nous avons montré que l’acceptabilité des interventions de PTME est encore trop faib<strong>le</strong> et que<br />

seu<strong>le</strong>ment un quart des femmes dépistées infectées en moyenne bénéficient de tels programmes. De ce<br />

fait, d’autres approches sont nécessaires pour proposer la PTME <strong>à</strong> une plus grande échel<strong>le</strong>.<br />

Nous avons en partie discuté <strong>le</strong>s autres approches de la PTME dans cette discussion généra<strong>le</strong> :<br />

prophylaxie universel<strong>le</strong> de masse, prophylaxie pendant <strong>le</strong> travail, prophylaxie néonata<strong>le</strong>, conseil et<br />

dépistage systématique réalisé dans <strong>le</strong> cadre du paquet de soins prénataux. Nous voulons dans cette<br />

dernière partie souligner l’importance d’intégrer <strong>le</strong>s activités de PTME dans <strong>le</strong>s centres de santé ou<br />

dans <strong>le</strong>s programmes de santé maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> existants. Cette initiative doit émaner du<br />

ministère de la Santé, éventuel<strong>le</strong>ment du ministère du Sida avec <strong>le</strong> soutien des partenaires au<br />

développement. En Côte d’Ivoire, un document de politique nationa<strong>le</strong> rédigé par <strong>le</strong> ministère de la<br />

Santé et de la Population vient d’être adopté.<br />

Les actions suivantes ont été planifiées pour lutter plus efficacement contre la TME dans ce pays.<br />

• Evaluation des besoins sur <strong>le</strong>s nouveaux sites et mise <strong>à</strong> niveau des centres et rénovation si<br />

nécessaire.<br />

• Validation des documents officiels (documents de politique nationa<strong>le</strong>, manuels de<br />

procédures) avant <strong>le</strong>ur utilisation dans des programmes de formation initia<strong>le</strong> et continue.<br />

• Démarrage des activités avec <strong>le</strong> soutien du programme national pour l’approvisionnement, la<br />

supervision et <strong>le</strong> monitorage.<br />

Il faudrait désormais envisager de décentraliser en milieu rural <strong>le</strong>s activités de PTME et bien sûr lier ce<br />

programme <strong>à</strong> la prise en charge.<br />

6.5.3. PTME dans <strong>le</strong> con<strong>texte</strong> de la prise en charge des adultes et des enfants<br />

(approche MTCT PLUS : prise en charge de la cellu<strong>le</strong> familia<strong>le</strong>).<br />

La PTME doit dépasser <strong>le</strong> cadre restreint de la femme et de l’enfant mais impliquer aussi <strong>le</strong> père ou <strong>le</strong><br />

partenaire et la famil<strong>le</strong> en général. Cette approche est proposée aujourd’hui dans <strong>le</strong> programme MTCT<br />

PLUS (www.mtctplus.org). Celui-ci prévoit d’établir des services de soins primaires pour <strong>le</strong>s femmes<br />

dépistées séropositives <strong>à</strong> travers <strong>le</strong>s programmes de PTME, <strong>le</strong>urs nourrissons et <strong>le</strong>urs enfants ainsi que<br />

<strong>le</strong>s autres membres de la famil<strong>le</strong> ou du foyer. Ce programme est financé par des fondations<br />

américaines et coordonné par l’Université de Columbia (Éco<strong>le</strong> de Santé Publique de Mailman). Nos<br />

deux centres de suivi participent depuis Août 2003 <strong>à</strong> ce programme qui s’est engagé <strong>à</strong> soigner et <strong>à</strong><br />

traiter <strong>à</strong> vie par ARVs tous <strong>le</strong>s patients inscrits qui en auraient besoin. L’approche MTCT PLUS<br />

présente des limites bien sûr comme l’absence d’intervention nutritionnel<strong>le</strong> pour réduire la TME par<br />

l’allaitement. Ce nouveau modè<strong>le</strong> pourra être proposé sans doute dans d’autres structures <strong>à</strong> plus ou


166<br />

moins long terme et sera en tout cas adapté dans un nouveau programme d’accès au traitement qui<br />

démarre <strong>à</strong> Abidjan, <strong>le</strong> programme HEART « Help Expand Antiretroviral Therapy for Children and<br />

Families » de la Fondation pédiatrique Elisabeth Glaser (EGPAF). L’implication du partenaire<br />

constitue une originalité. Cette implication souhaitée a amené certains acteurs de la PTME <strong>à</strong> proposer<br />

plutôt <strong>le</strong> terme de prévention du VIH du parent <strong>à</strong> l’enfant plutôt que de la mère <strong>à</strong> l’enfant.Cependant,<br />

ceci est loin de faire l’objet d’un consensus.<br />

6.5.4. PTME dans <strong>le</strong> con<strong>texte</strong> de la prévention primaire et secondaire de la<br />

transmission sexuel<strong>le</strong> du VIH<br />

• Le dépistage anténatal de l’infection <strong>à</strong> VIH dans <strong>le</strong>s centres de santé permet d’identifier des femmes<br />

non infectées par <strong>le</strong> VIH. Ces femmes doivent pouvoir recevoir des conseils adaptés pour demeurer<br />

non infectées par <strong>le</strong> VIH. Les actions menées vis-<strong>à</strong>-vis de ces femmes sont encore trop souvent très<br />

limitées aujourd’hui en Afrique. Une cohorte de suivi des femmes dépistées négatives avec une<br />

proposition tous <strong>le</strong>s six mois du test de dépistage VIH est en cours de suivi dans l’étude ANRS 1203<br />

(Ditrame Plus 3) qui étudie <strong>le</strong>s comportements en matière de sexualité des femmes dépistées<br />

négatives ayant refusé <strong>le</strong> test VIH en comparaison avec <strong>le</strong>s femmes positives incluses dans l’étude<br />

ANRS 1201.<br />

• Il faut aussi souligner l’intérêt <strong>à</strong> promouvoir <strong>le</strong> soutien psychologique et <strong>le</strong> conseil <strong>à</strong> prodiguer aux<br />

coup<strong>le</strong>s sérodifférents. Il est impératif que ces partenaires masculins demeurent séronégatifs. Pour<br />

ces coup<strong>le</strong>s l’utilisation du préservatif est donc indispensab<strong>le</strong>. Le désir de procréation doit bien sûr<br />

être discuté avec <strong>le</strong> personnel de santé spécialisé. Il n’existe <strong>à</strong> ce jour que des moyens artisanaux en<br />

Afrique pour aider ces coup<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>ur désir de procréation.<br />

• L’interruption thérapeutique de grossesse est parfois considérée comme un moyen de prévention<br />

primaire pour éviter la survenue de nouveaux cas d’infection pédiatriques chez <strong>le</strong>s femmes enceintes<br />

dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1. Ces actions doivent tenir compte de la législation en vigueur dans<br />

<strong>le</strong> pays concerné et dans <strong>le</strong> futur devraient être réduites en fréquence si l’on sait éviter aux femmes<br />

séropositives déj<strong>à</strong> dépistées des grossesses non désirées.<br />

• La prise en charge des enfants infectés par <strong>le</strong> VIH-1, malgré <strong>le</strong>s interventions de PTME, doit être<br />

une priorité et une urgence puisque plus de 50% de ces enfants décèdent avant la deuxième année de<br />

vie (190). En Côte d’Ivoire, ces enfants sont pris en charge par <strong>le</strong> centre accrédité du service de<br />

pédiatrie situé au CHU de Yopougon. Ces enfants infectés sont éligib<strong>le</strong>s pour une HAART, si <strong>le</strong><br />

pourcentage des CD4


167<br />

• La prise en charge des enfants orphelins nécessite enfin des actions spécifiques comme un soutien<br />

nutritionnel et scolaire.


168<br />

Conclusion<br />

• Nous avons montré dans ce travail de thèse que la préva<strong>le</strong>nce de l’infection <strong>à</strong> VIH chez la<br />

femme enceinte oscillait entre 10% et 11% <strong>à</strong> Abidjan entre 2000 et 2003 et que 65% des<br />

femmes ayant eu une proposition du dépistage ont eu connaissance effective de <strong>le</strong>ur statut<br />

sérologique vis-<strong>à</strong>-vis de l’infection <strong>à</strong> VIH.<br />

• Seu<strong>le</strong>ment 25% des femmes dépistées infectées par <strong>le</strong> VIH-1 acceptent l’intervention de<br />

PTME proposée. Il n’existe pas de solution universel<strong>le</strong> pour la mise en place des programmes<br />

de PTME, mais cel<strong>le</strong>-ci est diffici<strong>le</strong> et encore trop <strong>le</strong>nte en Afrique. Il existe encore trop de<br />

zones rura<strong>le</strong>s et urbaines où la NVP n’est même pas disponib<strong>le</strong>. Il faudra développer une<br />

politique de décentralisation de la PTME, réduire la stigmatisation et mettre en place des<br />

campagnes de sensibilisation communautaire si l’on veut augmenter la couverture. De<br />

nouvel<strong>le</strong>s approches comme <strong>le</strong> dépistage tardif en sal<strong>le</strong> d’accouchement, <strong>le</strong> dépistage de masse<br />

ou <strong>le</strong> traitement universel de masse doivent être très rapidement évaluées pour compléter <strong>le</strong><br />

dispositif dans la plupart des populations cib<strong>le</strong>s.<br />

• L’obtention du consentement éclairé pour la participation des patients <strong>à</strong> des programmes de<br />

recherche dans <strong>le</strong>s pays en développement doit être simplifiée et remplacer dans certaines<br />

situations par un consentement oral. La mise en place des groupes de discussion entre <strong>le</strong>s<br />

participants aux programmes de recherche et notamment aux essais cliniques pourra aider <strong>à</strong><br />

expliquer <strong>à</strong> chaque patient ses droits et devoirs.<br />

• Les combinaisons d’ARVs associant deux ou trois molécu<strong>le</strong>s ont démontré <strong>le</strong>ur efficacité par<br />

rapport <strong>à</strong> une monothérapie de ZDV et <strong>à</strong> la NVP monodose. Ainsi, on peut baisser <strong>à</strong> 6,5% <strong>le</strong><br />

taux de TME avec la combinaison (ZDV+NVP) et <strong>à</strong> 4,7% avec la combinaison<br />

(ZDV+3TC+NVP). A Abidjan, avec la ZDV en monodose, <strong>le</strong> risque de TME était estimé <strong>à</strong><br />

12,8% et <strong>à</strong> 24,8% avec un placebo.<br />

• La monodose de NVP utilisée dans la PTME favorise des mutations de résistance chez 1/3 des<br />

femmes ainsi que chez 1/4 des enfants infectés nécessitant l’évaluation d’autres régimes au<br />

moins équiva<strong>le</strong>nts en terme d’efficacité et entraînant moins de mutations de résistance. Il<br />

semb<strong>le</strong>rait que <strong>le</strong> Tenofovir soit une bonne molécu<strong>le</strong> pouvant être utilisée dans la PTME.<br />

Cependant, aucune étude n’a encore été entreprise dans ce sens.


169<br />

• La mesure de la lactatémie plasmatique au cours des trois premiers mois de vie ne semb<strong>le</strong> pas<br />

être un bon marqueur pour identifier une éventuel<strong>le</strong> toxicité mitochondria<strong>le</strong> chez <strong>le</strong>s enfants<br />

exposés in utero <strong>à</strong> la ZDV.<br />

• Dans <strong>le</strong>s pays où il existe déj<strong>à</strong> des moyens avancés de prise en charge de l’adulte et de<br />

l’enfant, comme <strong>à</strong> Abidjan, <strong>le</strong> traitement antirétroviral de la mère doit être privilégié en<br />

prophylaxie de PTME pour <strong>le</strong>s femmes qui en ont besoin pour el<strong>le</strong>s-mêmes comme nous<br />

l’avons récemment initié dans <strong>le</strong> programme MTCT Plus <strong>à</strong> Abidjan avec la prescription de la<br />

HAART au cours de la grossesse (175, 191, 192). Cette approche MTCT PLUS assurant la<br />

prise en charge de la famil<strong>le</strong> nucléaire reste <strong>à</strong> évaluer.<br />

• Il n’existe pas <strong>à</strong> ce jour des données de consensus sur l’alimentation des enfants nés de mères<br />

infectées par <strong>le</strong> VIH. Le seul consensus certain est de réduire de façon significative la durée de<br />

l’allaitement maternel. Le projet Ditrame Plus (ANRS 1202) apportera des éléments de<br />

réponses sur ce point dans un futur proche.<br />

• Enfin, <strong>le</strong>s données coût-efficacité de la PTME sont très fragmentaires et sont peu prises en<br />

compte dans la planification internationa<strong>le</strong> et nationa<strong>le</strong> des programmes de PTME. Ceci<br />

nécessite aussi dans <strong>le</strong> futur des études spécifiques.<br />

Sur <strong>le</strong> plan personnel, j’ai pu apporter pendant ces trois années où j’ai travaillé sur <strong>le</strong> projet Ditrame<br />

Plus mon expertise sur <strong>le</strong> plan méthodologique et épidémiologique pendant toute la mise en place de<br />

l’étude et son dérou<strong>le</strong>ment. Ce travail m’a permis de m’investir dans la lutte contre <strong>le</strong> SIDA et plus<br />

particulièrement dans la prévention de l’infection pédiatrique <strong>à</strong> VIH.<br />

J’ai pu bénéficier pendant ces trois années, de formation spécifique sur <strong>le</strong> VIH avec <strong>le</strong> programme<br />

MTCT PLUS <strong>à</strong> Kigali (Rwanda) en février 2002 et <strong>à</strong> Abidjan (Côte d’Ivoire) en avril 2004. En<br />

Septembre 2004, j’ai pu participer <strong>à</strong> l’Université des Jeunes Chercheurs travaillant sur <strong>le</strong> VIH<br />

organisée par l’association AIDES <strong>à</strong> Marseil<strong>le</strong> (France). J’ai pu, toujours dans <strong>le</strong> cadre de cette thèse,<br />

participer <strong>à</strong> une formation en analyse statistique <strong>à</strong> l’Université de Bern (Suisse) en février 2004 sous la<br />

direction de Mathias Egger et Jonathan Sterne. L’ensemb<strong>le</strong> de ces formations m’a permis d’élargir <strong>le</strong><br />

champ de mes connaissances sur <strong>le</strong> VIH et en épidémiologie.<br />

Mes participations aux congrès scientifiques sur <strong>le</strong> VIH <strong>à</strong> Ouagadougou (Burkina-Faso) en décembre<br />

2001, <strong>à</strong> Barcelone (Espagne) en juil<strong>le</strong>t 2002 et <strong>à</strong> Paris (France) en juil<strong>le</strong>t 2003 m’ont permis de<br />

rencontrer et de discuter avec d’autres acteurs travaillant sur <strong>le</strong> VIH et particulièrement la PTME.


170<br />

Les études présentées dans cette thèse ont fait l’objet de publications précisées en détail dans la partie<br />

publication scientifique de cette thèse. Mon investissement dans ce projet et dans <strong>le</strong>s travaux que nous<br />

avons présenté aux différents congrès m’a permis de bénéficier d’une bourse de recherche de<br />

Sidaction pendant une durée de trois ans et de recevoir deux prix scientifiques : « IAS Young<br />

Investigator Award » <strong>à</strong> la XIV Conférence Internationa<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> SIDA <strong>à</strong> Barcelone (Espagne) en juil<strong>le</strong>t<br />

2002 et <strong>le</strong> prix de « meil<strong>le</strong>ur jeune chercheur scientifique » <strong>à</strong> la Convention Nationa<strong>le</strong> de Sidaction en<br />

avril 2004 <strong>à</strong> Paris (France).<br />

Comme perspective, je souhaiterais continuer la recherche sur <strong>le</strong> VIH et spécifiquement sur la PTME.<br />

Ceci semb<strong>le</strong> peut être possib<strong>le</strong> grâce <strong>à</strong> une bourse de recherche d’une durée de deux ans de l’European<br />

Developped Clinical Trial Partenership (EDCTP), obtenue en juil<strong>le</strong>t 2004 et qui sera effective en<br />

janvier 2005.


171<br />

REFERENCES<br />

1. UNAIDS. Report on the global AIDS epidemic 2004. Geneva, UNAIDS, 2004.<br />

(http://www.unaids.org/bangkok2004/GAR2004_html/ExecSummary_en/Execsumm_en.pdf,<br />

accessed 30 October 2004).<br />

2. The European Study Group on Heterosexual Transmission of HIV Comparison of fema<strong>le</strong> to<br />

ma<strong>le</strong> and ma<strong>le</strong> to fema<strong>le</strong> transmission of HIV in 563 stab<strong>le</strong> coup<strong>le</strong>s. BMJ<br />

1992;304(6830):809-813.<br />

3. Dabis F, Ekpini ER. HIV-1/AIDS and maternal and child health in Africa. Lancet<br />

2002;359(9323):2097-2104.<br />

4. Connor EM, Sperling RS, Gelber R, Kise<strong>le</strong>v P, Scott G, O'Sullivan MJ, et al. Reduction of<br />

maternal-infant transmission of human immunodeficiency virus type 1 with zidovudine<br />

treatment. Pediatric AIDS Clinical Trials Group Protocol 076 Study Group. N Engl J Med<br />

1994;331(18):1173-1180.<br />

5. Dorenbaum A, Cunningham CK, Gelber RD, Culnane M, Mofenson L, Britto P, et al. Twodose<br />

intrapartum/newborn nevirapine and standard antiretroviral therapy to reduce perinatal<br />

HIV transmission: a randomized trial. JAMA 2002;288(2):189-198.<br />

6. Dabis F, Msellati P, Meda N, Welffens-Ekra C, You B, Manigart O, et al. 6-month efficacy,<br />

to<strong>le</strong>rance, and acceptability of a short regimen of oral zidovudine to reduce vertical<br />

transmission of HIV in breastfed children in Cote d'Ivoire and Burkina Faso: a doub<strong>le</strong>-blind<br />

placebo-control<strong>le</strong>d multicentre trial. DITRAME Study Group. DIminution de la TRansmission<br />

Mere-Enfant. Lancet 1999;353(9155):786-792.<br />

7. Wiktor SZ, Ekpini E, Karon JM, Nkengasong J, Maurice C, Severin ST, et al. Short-course<br />

oral zidovudine for prevention of mother-to-child transmission of HIV-1 in Abidjan, Cote<br />

d'Ivoire: a randomised trial. Lancet 1999;353(9155):781-785.<br />

8. Leroy V, Karon JM, Alioum A, Ekpini ER, Meda N, Greenberg AE, et al. Twenty-four month<br />

efficacy of a maternal short-course zidovudine regimen to prevent mother-to-child<br />

transmission of HIV-1 in West Africa. AIDS 2002;16(4):631-641.<br />

9. Guay LA, Musoke P, F<strong>le</strong>ming T, Bagenda D, Al<strong>le</strong>n M, Nakabiito C, et al. Intrapartum and<br />

neonatal sing<strong>le</strong>-dose nevirapine compared with zidovudine for prevention of mother-to-child<br />

transmission of HIV-1 in Kampala, Uganda: HIVNET 012 randomised trial. Lancet<br />

1999;354(9181):795-802.<br />

10. Mood<strong>le</strong>y D, Mood<strong>le</strong>y J, Coovadia H, Gray G, McIntyre J, Hofmyer J, et al. A multicenter<br />

randomized control<strong>le</strong>d trial of nevirapine versus a combination of zidovudine and lamivudine<br />

to reduce intrapartum and early postpartum mother-to-child transmission of human<br />

immunodeficiency virus type 1. J Infect Dis 2003;187(5):725-735.<br />

11. The PETRA study team. Efficacy of three short-course regimens of zidovudine and<br />

lamivudine in preventing early and late transmission of HIV-1 from mother to child in<br />

Tanzania, South Africa, and Uganda (PETRA study): a randomised, doub<strong>le</strong>-blind, placebocontrol<strong>le</strong>d<br />

trial. Lancet 2002;359(9313):1178-1186.


172<br />

12. United Nations General Assembly. Final declaration of commitment on HIV/AIDS. (A/s-<br />

26/L.2). New York, 2001.<br />

13. Msellati P, Ramon R, Viho I, Noba V, Mandelbrot L, Dabis F, et al. Prevention of mother-tochild<br />

transmission of HIV in Africa: uptake of pregnant women in a clinical trial in Abidjan,<br />

Cote d'Ivoire. AIDS 1998;12(10):1257-1258.<br />

14. Msellati P, Hingst G, Kaba F, Viho I, Welffens-Ekra C, Dabis F. Operational issues in<br />

preventing mother-to-child transmission of HIV-1 in Abidjan, Cote d'Ivoire, 1998-99. Bull<br />

World Health Organ 2001;79(7):641-647.<br />

15. Cartoux M, Msellati P, Rouamba O, Coulibaly D, Meda N, Blibolo D, et al. Acceptability of<br />

interventions to reduce mother-to-child transmission of HIV-1 in west Africa. J Acquir<br />

Immune Defic Syndr 1996;12(3):290-292.<br />

16. Shaffer N, Chuachoowong R, Mock PA, Bhadrakom C, Siriwasin W, Young NL, et al. Shortcourse<br />

zidovudine for perinatal HIV-1 transmission in Bangkok, Thailand: a randomised<br />

control<strong>le</strong>d trial. Bangkok Collaborative Perinatal HIV Transmission Study Group. Lancet<br />

1999;353(9155):773-780.<br />

17. Mandelbrot L, Landreau-Mascaro A, Rekacewicz C, Berrebi A, Benifla JL, Burgard M, et al.<br />

Lamivudine-zidovudine combination for prevention of maternal-infant transmission of HIV-1.<br />

JAMA 2001;285(16):2083-2093.<br />

18. Dabis F, Ekouevi DK, Bequet L, Rouet F, Horo A, Fassinou P, et al. Effectiveness of a short<br />

course of zidovudine + lamivudine and peripartum nevirapine to prevent HIV-1 mother-tochild<br />

transmission. The ANRS 1201 Ditrame Plus Trial, Abidjan, Côte d'Ivoire. The 2nd IAS<br />

Conference on HIV Pathogenesis; 13-16 July 2003; Paris, France (abstract 219). Antiviral<br />

Therapy 2003;8(Suppl.1):S236-S237.<br />

19. Kourtis AP, Bulterys M, Nesheim SR, Lee FK. Understanding the timing of HIV transmission<br />

from mother to infant. JAMA 2001;285(6):709-712.<br />

20. Adjorlolo-Johnson G, De Cock KM, Ekpini E, Vetter KM, Sibailly T, Brattegaard K, et al.<br />

Prospective comparison of mother-to-child transmission of HIV-1 and HIV-2 in Abidjan,<br />

Ivory Coast. JAMA 1994;272(6):462-466.<br />

21. Burgard M, Blanche S, Mayaux M, Allisy C, Ciraru N, Firtion G, et al. HIV-2 mother-to-child<br />

transmission risk assessed by Real Time DNA PCR technology. The 2nd IAS Conference on<br />

HIV Pathogenesis; 13-16 July 2003; Paris, France (abstract 65). Antiviral Therapy<br />

2003;8(Suppl.1):S200-S201.<br />

22. De Cock KM, Fow<strong>le</strong>r MG, Mercier E, de Vincenzi I, Saba J, Hoff E, et al. Prevention of<br />

mother-to-child HIV transmission in resource-poor countries: translating research into policy<br />

and practice. JAMA 2000;283(9):1175-1182.<br />

23. Chouquet C, Burgard M, Richardson S, Rouzioux C, Costagliola D. Timing of mother-to-child<br />

HIV-1 transmission and diagnosis of infection based on polymerase chain reaction in the<br />

neonatal period by a non-parametric method. AIDS 1997;11(9):1183-1184.<br />

24. Mundy DC, Schinazi RF, Gerber AR, Nahmias AJ, Randall HW, Jr. Human<br />

immunodeficiency virus isolated from amniotic fluid. Lancet 1987;2(8556):459-460.<br />

25. Wabwire-Mangen F, Gray RH, Mmiro FA, Ndugwa C, Abramowsky C, Wabinga H, et al.<br />

Placental membrane inflammation and risks of maternal-to-child transmission of HIV-1 in<br />

Uganda. J Acquir Immune Defic Syndr 1999;22(4):379-385.


173<br />

26. Kaneda T, Shiraki K, Hirano K, Nagata I. Detection of maternofetal transfusion by placental<br />

alkaline phosphatase <strong>le</strong>vels. J Pediatr 1997;130(5):730-735.<br />

27. Gaillard P, Verhofstede C, Mwanyumba F, Claeys P, Chohan V, Mandaliya K, et al. Exposure<br />

to HIV-1 during delivery and mother-to-child transmission. AIDS 2000;14(15):2341-2348.<br />

28. Nduati R, Richardson BA, John G, Mbori-Ngacha D, Mwatha A, Ndinya-Achola J, et al.<br />

Effect of breastfeeding on mortality among HIV-1 infected women: a randomised trial. Lancet<br />

2001;357(9269):1651-1655.<br />

29. Miotti PG, Taha TE, Kumwenda NI, Broadhead R, Mtimavalye LA, Van der Hoeven L, et al.<br />

HIV transmission through breastfeeding: a study in Malawi. JAMA 1999;282(8):744-749.<br />

30. Mbori-Ngacha D, Nduati R, John G, Reilly M, Richardson B, Mwatha A, et al. Morbidity and<br />

mortality in breastfed and formula-fed infants of HIV-1-infected women: A randomized<br />

clinical trial. JAMA 2001;286(19):2413-2420.<br />

31. Coutsoudis A, Dabis F, Fawzi W, Gaillard P, Haverkamp G, Harris DR, et al. Late postnatal<br />

transmission of HIV-1 in breast-fed children: an individual patient data meta-analysis. J Infect<br />

Dis 2004;189(12):2154-2166.<br />

32. Van de Perre P, Simonon A, Msellati P, Hitimana DG, Vaira D, Bazubagira A, et al. Postnatal<br />

transmission of human immunodeficiency virus type 1 from mother to infant. A prospective<br />

cohort study in Kigali, Rwanda. N Engl J Med 1991;325(9):593-598.<br />

33. Mood<strong>le</strong>y D, Bobat R, Coutsoudis A, Coovadia H. Predicting perinatal human<br />

immunodeficiency virus infection by antibody patterns. Pediatr Infect Dis J 1995;14(10):850-<br />

852.<br />

34. Young NL, Shaffer N, Chaowanachan T, Chotpitayasunondh T, Vanparapar N, Mock PA, et<br />

al. Early diagnosis of HIV-1-infected infants in Thailand using RNA and DNA PCR assays<br />

sensitive to non-B subtypes. J Acquir Immune Defic Syndr 2000;24(5):401-407.<br />

35. Cunningham CK, Charbonneau TT, Song K, Patterson D, Sullivan T, Cummins T, et al.<br />

Comparison of human immunodeficiency virus 1 DNA polymerase chain reaction and<br />

qualitative and quantitative RNA polymerase chain reaction in human immunodeficiency virus<br />

1-exposed infants. Pediatr Infect Dis J 1999;18(1):30-35.<br />

36. Simonds RJ, Brown TM, Thea DM, Orloff SL, Steketee RW, Lee FK, et al. Sensitivity and<br />

specificity of a qualitative RNA detection assay to diagnose HIV infection in young infants.<br />

Perinatal AIDS Collaborative Transmission Study. AIDS 1998;12(12):1545-1549.<br />

37. Rouet F, Montcho C, Rouzioux C, Leroy V, Msellati P, Kottan JB, et al. Early diagnosis of<br />

paediatric HIV-1 infection among African breast-fed children using a quantitative plasma HIV<br />

RNA assay. AIDS 2001;15(14):1849-1856.<br />

38. Steketee RW, Abrams EJ, Thea DM, Brown TM, Lambert G, Orloff S, et al. Early detection of<br />

perinatal human immunodeficiency virus (HIV) type 1 infection using HIV RNA<br />

amplification and detection. New York City Perinatal HIV Transmission Collaborative Study.<br />

J Infect Dis 1997;175(3):707-711.<br />

39. Delamare C, Burgard M, Mayaux MJ, Blanche S, Doussin A, Ivanoff S, et al. HIV-1 RNA<br />

detection in plasma for the diagnosis of infection in neonates. The French Pediatric HIV<br />

Infection Study Group. J Acquir Immune Defic Syndr 1997;15(2):121-125.


174<br />

40. Bertolli J, St Louis M, Simonds R, Nieburg P, Kamenga M, Brown C, et al. Estimation the<br />

timing of mother-to-child transmission of human immunodeficiency virus in a breast-feeding<br />

population in Kinshasa, Zaire. J Infect Dis 1996;174(4):722-726.<br />

41. Rouzioux C, Costagliola D, Burgard M, Blanche S, Mayaux M, Griscelli C, et al. Estimated<br />

timing of mother-to-child human immunodeficiency virus type 1 (HIV-1) transmission by use<br />

the Markov model. The HIV Infection in Newborns French Collaborative Study Group. Am J<br />

Epidemiol 1995;142(12):1330-1337.<br />

42. Simonon A, Lepage P, Karita E, Hitimana D, Dabis F, Msellati P, et al. An assessment of the<br />

timing of mother-to-child tranmission of human immunodeficiency virus type 1 by means of<br />

polymerase chain reaction. J Acq Immune Defic Syndr 1994;7(9):952-957.<br />

43. Landesman S, Kalish LA, Burns D. Obstetrical factors and the transmission of human<br />

immunodeficiency virus type 1 from mother-to-child. The Women and Infants Transmission<br />

Study. N Engl J Med 1996;334(25):1617-1623.<br />

44. Rodriguez EM, Mofenson LM, Chang BH, Rich KC, Fow<strong>le</strong>r MG, Smeriglio V, et al.<br />

Association of maternal drug use during pregnancy with maternal HIV culture positivity and<br />

perinatal HIV transmission. AIDS 1996;10(3):273-282.<br />

45. Bulterys M, Chao A, Dushimimana A, Habimana P, Nawrocki P, Kurawige JB, et al. Multip<strong>le</strong><br />

sexual partners and mother-to-child transmission of HIV-1. AIDS 1993;7(12):1639-1645.<br />

46. Bulterys M, Landesman S, Burns DN, Rubinstein A, Goedert JJ. Sexual behavior and injection<br />

drug use during pregnancy and vertical transmission of HIV-1. J Acquir Immune Defic Syndr<br />

1997;15(1):76-82.<br />

47. Lal<strong>le</strong>mant M, Le Coeur S, Samba L, Cheynier D, M'Pe<strong>le</strong> P, Nzingoula S, et al. Mother-tochild<br />

transmission of HIV-1 in Congo, central Africa. Congo<strong>le</strong>se Research Group on Motherto-Child<br />

Transmission of HIV. AIDS 1994;8(10):1451-1456.<br />

48. Matheson PB, Thomas PA, Abrams EJ, Pliner V, Lambert G, Bamji M, et al. Heterosexual<br />

behavior during pregnancy and perinatal transmission of HIV-1. New York City Perinatal HIV<br />

Transmission Collaborative Study Group. AIDS 1996;10(11):1249-1256.<br />

49. Taha TE, Kumwenda NI, Gibbons A, Broadhead RL, Fiscus S, Lema V, et al. Short<br />

postexposure prophylaxis in newborn babies to reduce mother-to-child transmission of HIV-1:<br />

NVAZ randomised clinical trial. Lancet 2003;362(9391):1171-1177.<br />

50. Sperling RS, Shapiro DE, Coombs RW, Todd JA, Herman SA, McSherry GD, et al. Maternal<br />

viral load, zidovudine treatment, and the risk of transmission of human immunodeficiency<br />

virus type 1 from mother to infant. Pediatric AIDS Clinical Trials Group Protocol 076 Study<br />

Group. N Engl J Med 1996;335(22):1621-1629.<br />

51. John GC, Nduati RW, Mbori-Ngacha DA, Richardson BA, Pante<strong>le</strong>eff D, Mwatha A, et al.<br />

Correlates of mother-to-child human immunodeficiency virus type 1 (HIV-1) transmission:<br />

association with maternal plasma HIV-1 RNA load, genital HIV-1 DNA shedding, and breast<br />

infections. J Infect Dis 2001;183(2):206-212.<br />

52. Nair P, Alger L, Hines S, Seiden S, Hebel R, Johnson JP. Maternal and neonatal<br />

characteristics associated with HIV infection in infants of seropositive women. J Acquir<br />

Immune Defic Syndr 1993;6(3):298-302.


175<br />

53. Duliege AM, Amos CI, Felton S, Biggar RJ, Goedert JJ. Birth order, delivery route, and<br />

concordance in the transmission of human immunodeficiency virus type 1 from mothers to<br />

twins. International Registry of HIV-Exposed Twins. J Pediatr 1995;126(4):625-632.<br />

54. Biggar RJ, Janes M, Pilon R, Roy R, Broadhead R, Kumwenda N, et al. Human<br />

immunodeficiency virus type 1 infection in twin pairs infected at birth. J Infec Dis<br />

2002;186(2):281-285.<br />

55. The International Perinatal HIV Group. The mode of delivery and the risk of vertical<br />

transmission of human immunodeficiency virus type 1. A meta-analysis of 15 prospective<br />

cohort studies. N Engl J Med 1999;340(13):977-87.<br />

56. The European Mode of Delivery Collaboration. E<strong>le</strong>ctive caesarean-section versus vaginal<br />

delivery in prevention of vertical HIV-1 transmission: a randomised clinical trial. Lancet<br />

1999;353(9158):1035-9.<br />

57. Tovo PA, de Martino M, Gabiano C, Galli L, Cappello N, Ruga E, et al. Mode of delivery and<br />

gestational age influence perinatal HIV-1 transmission. Italian Register for HIV Infection in<br />

Children. J Acquir Immune Defic Syndr 1996;11(1):88-94.<br />

58. Newell ML, Dunn DT, Peckham CS, Semprini AE, Pardi G. Vertical transmission of HIV-1:<br />

maternal immune status and obstetric factors. The European Collaborative Study. AIDS<br />

1996;10(14):1675-1681.<br />

59. Coutsoudis A, Pillay K, Kuhn L, Spooner E, Tsai WY, Coovadia HM. Method of feeding and<br />

transmission of HIV-1 from mothers to children by 15 months of age: prospective cohort study<br />

from Durban, South Africa. AIDS 2001;15(3):379-387.<br />

60. Semba RD, Kumwenda N, Hoover DR, Taha TE, Quinn TC, Mtimavalye L, et al. Human<br />

immunodeficiency virus load in breast milk, mastitis, and mother-to-child transmission of<br />

human immunodeficiency virus type 1. J Infect Dis 1999;180(1):93-98.<br />

61. Leroy V, Karon JM, Alioum A, Ekpini ER, Van de Perre P, Greenberg AE, et al. Postnatal<br />

transmission of HIV-1 after a maternal short-course zidovudine peripartum regimen in West<br />

Africa. AIDS 2003;17(10):1493-1501.<br />

62. Embree JE, Njenga S, Datta P, Nagelkerke NJ, Ndinya-Achola JO, Mohammed Z, et al. Risk<br />

factors for postnatal mother-child transmission of HIV-1. AIDS 2000;14(16):2535-2541.<br />

63. Nduati RW, John GC, Richardson BA, Overbaugh J, Welch M, Ndinya-Achola J, et al.<br />

Human immunodeficiency virus type 1-infected cells in breast milk: association with<br />

immunosuppression and vitamin A deficiency. J Infect Dis 1995;172(6):1461-1468.<br />

64. Semba RD, Miotti PG, Chiphangwi JD, Saah AJ, Canner JK, Dallabetta GA, et al. Maternal<br />

vitamin A deficiency and mother-to-child transmission of HIV-1. Lancet<br />

1994;343(8913):1593-1597.<br />

65. Fawzi WW, Msamanga GI, Hunter D, Renjifo B, Antelman G, Bang HJ, et al. Randomized<br />

trial of vitamin supp<strong>le</strong>ments in relation to transmission of HIV-1 through breastfeeding and<br />

early child mortality. AIDS 2002;16(14):1935-1944.<br />

66. Stewart GJ, Mbori-Ngacha D, Ekpini R, Janoff EN, Nkengasong J, Read J, et al. Breastfeeding<br />

and transmission of HIV-1. J Acq Immune Defic Syndr 2003;35(2):196-200.<br />

67. Kosel BW, Beckerman KP, Hayashi S, Homma M, Aweeka FT. Pharmacokinetics of<br />

nelfinavir and indinavir in HIV-1-infected pregnant women. AIDS 2003;17(8):1195-1199.


176<br />

68. Delfraissy JF. Grossesse. In: Prise en charge thérapeutiques des personnes infectées par <strong>le</strong><br />

VIH-1. Médecines-Sciences Flammarion, Paris ed; 2004. p. 185-202.<br />

69. Vyankandondera J, Luchters S, Hassnk E, Pakker F, Mmiro F, Okong P, et al. Reducing risk<br />

of HIV-1 transmission from mother to infant through breastfeeding using antiretroviral<br />

prophylaxis in infants (SIMBA). 2 nd IAS Conference on HIV Pathogenesis Treatment, July 13-<br />

16, 2003; Paris, France (abstract Lb7).<br />

70. Lal<strong>le</strong>mant M, Jourdain G, Le Coeur S, Mary JY, Ngo-Giang-Huong N, Koetsawang S, et al.<br />

Sing<strong>le</strong>-dose perinatal nevirapine plus standard zidovudine to prevent mother-to-child<br />

transmission of HIV-1 in Thailand. N Engl J Med 2004;351(3):217-28.<br />

71. Taha TE, Kumwenda NI, Hoover DR, Fiscus SA, Kafulafula G, Nkhoma C, et al. Nevirapine<br />

and zidovudine at birth to reduce perinatal transmission of HIV in an African setting: a<br />

randomized control<strong>le</strong>d trial. JAMA 2004;292(2):202-9.<br />

72. Lal<strong>le</strong>mant M, Jourdain G, Le Coeur S, Kim S, Koetsawang S, Comeau AM, et al. A trial of<br />

shortened zidovudine regimens to prevent mother-to-child transmission of human<br />

immunodeficiency virus type 1. Perinatal HIV Prevention Trial (Thailand) Investigators.<br />

N Engl J Med 2000;343(14):982-991.<br />

73. Jackson JB, Musoke P, F<strong>le</strong>ming T, Guay LA, Bagenda D, Al<strong>le</strong>n M, et al. Intrapartum and<br />

neonatal sing<strong>le</strong>-dose nevirapine compared with zidovudine for prevention of mother-to-child<br />

transmission of HIV-1 in Kampala, Uganda: 18-month follow-up of the HIVNET 012<br />

randomised trial. Lancet 2003;362(9387):859-868.<br />

74. Far<strong>le</strong>y T, Gaillard P, deVincenzi I, Osborne C, deZoysa I. Mother-to-child transmission of<br />

HIV-1 infection. Lancet 2002;360(9349):1974-1975.<br />

75. WHO. Antiretroviral drugs for treating pregnant women and preventing HIV infection in<br />

infants. Guidelines on care, treatment, and support for women living with HIV/AIDS and their<br />

children in resource-constrained settings. Geneva, WHO, 2004<br />

(http://www.who.int/reproductive-health/rtis/docs/arvdrugsguidelines.pdf, accessed 30<br />

October 2004).<br />

76. Gaillard P, Fow<strong>le</strong>r MG, Dabis F, Coovadia H, Van Der Horst C, Van Rompay K, et al. Use of<br />

antiretroviral drugs to prevent HIV-1 transmission through breast-feeding: from animal studies<br />

to randomized clinical trials. J Acquir Immune Defic Syndr 2004;35(2):178-187.<br />

77. Safrit J. HIV vaccines in infants and children: past trials, present plans and future perspectives.<br />

Curr Mol Med 2003;3:302-12.<br />

78. Safrit J, Ruprecht R, Ferrantelli F, Xu W, Kitabwalla M, Van Rompay K, et al.<br />

Immunoprophylaxis to prevent mother-to-child transmission of HIV-1. J Acquir Immune<br />

Defic Syndr 2004;35(2):169-177.<br />

79. Wiktor SZ, Ekpini E, Nduati RW. Prevention of mother-to-child transmission of HIV-1 in<br />

Africa. AIDS 1997;11 Suppl B:S79-87.<br />

80. Ekpini RA, Nkengasong JN, Sibailly T, Maurice C, Adje C, Monga BB, et al. Changes in<br />

plasma HIV-1-RNA viral load and CD4 cell counts, and lack of zidovudine resistance among<br />

pregnant women receiving short-course zidovudine. AIDS 2002;16(4):625-30.


177<br />

81. Eastman PS, Shapiro DE, Coombs RW, Frenkel LM, McSherry GD, Britto P, et al. Maternal<br />

viral genotypic zidovudine resistance and infrequent failure of zidovudine therapy to prevent<br />

perinatal transmission of human immunodeficiency virus type 1 in pediatric AIDS Clinical<br />

Trials Group Protocol 076. J Infect Dis 1998;177(3):557-564.<br />

82. Esh<strong>le</strong>man SH, Mracna M, Guay LA, Deseyve M, Cunningham S, Mirochnick M, et al.<br />

Se<strong>le</strong>ction and fading of resistance mutations in women and infants receiving nevirapine to<br />

prevent HIV-1 vertical transmission (HIVNET 012). AIDS 2001;15(15):1951-7.<br />

83. Cunningham CK, Chaix ML, Rekacewicz C, Britto P, Rouzioux C, Gelber RD, et al.<br />

Development of resistance mutations in women receiving standard antiretroviral therapy who<br />

received intrapartum nevirapine to prevent perinatal human immunodeficiency virus type 1<br />

transmission: a substudy of pediatric AIDS clinical trials group protocol 316. J Infect Dis<br />

2002;186(2):181-8.<br />

84. Esh<strong>le</strong>man SH, Becker-Pergola G, Deseyve M, Guay LA, Mracna M, F<strong>le</strong>ming T, et al. Impact<br />

of human immunodeficiency virus type 1 (hiv-1) subtype on women receiving sing<strong>le</strong>-dose<br />

nevirapine prophylaxis to prevent hiv-1 vertical transmission (HIV network for prevention<br />

trials 012 study). J Infect Dis 2001;184(7):914-917.<br />

85. Beckerman KP. Long-term findings of HIVNET 012: the next steps. Lancet<br />

2003;362(9387):842-843.<br />

86. Morris L, Pillay C, Chezzi C, Lupondwana P, Ntsala M, Levin L, et al. Low frequency of the<br />

V106M mutation among HIV-1 subtype C-infected pregnant women exposed to nevirapine.<br />

AIDS 2003;17(11):1698-1700.<br />

87. Giuliano M, Palmisano L, Galluzzo CM, Amici R, Germinario E, Okong P, et al. Se<strong>le</strong>ction of<br />

resistance mutations in pregnant women receiving zidovudine and lamivudine to prevent HIV<br />

perinatal transmission. AIDS 2003;17(10):1570-1572.<br />

88. Biggar RJ, Miotti PG, Taha TE, Mtimavalye L, Broadhead R, Justesen A, et al. Perinatal<br />

intervention trial in Africa: effect of a birth canal c<strong>le</strong>ansing intervention to prevent HIV<br />

transmission. Lancet 1996;347(9016):1647-1650.<br />

89. Msellati P, Meda N, Leroy V, Likikouet R, Van de Perre P, Cartoux M, et al. Safety and<br />

acceptability of vaginal disinfection with benzalkonium chloride in HIV infected pregnant<br />

women in west Africa: ANRS 049b phase II randomized, doub<strong>le</strong> blinded placebo control<strong>le</strong>d<br />

trial. DITRAME Study Group. Sex Transm Infect 1999;75(6):420-425.<br />

90. Mandelbrot L, Msellati P, Meda N, Leroy V, Likikouet R, VandePerre P, et al. 15 Month<br />

follow up of African children following vaginal c<strong>le</strong>ansing with benzalkonium chloride of their<br />

HIV infected mothers during late pregnancy and delivery. Sex Transm Infect 2002;78(4):267-<br />

270.<br />

91. Gaillard P, Mwanyumba F, Verhofstede C, Claeys P, Chohan V, Goetghebeur E, et al. Vaginal<br />

lavage with chlorhexidine during labour to reduce mother-to-child HIV transmission: clinical<br />

trial in Mombasa, Kenya. AIDS 2001;15(3):389-96.<br />

92. Taha TE, Biggar RJ, Broadhead RL, Mtimavalye LA, Justesen AB, Liomba GN, et al. Effect<br />

of c<strong>le</strong>ansing the birth canal with antiseptic solution on maternal and newborn morbidity and<br />

mortality in Malawi: clinical trial. BMJ 1997;315(7102):216-219.<br />

93. Fawzi WW, Msamanga GI, Spiegelman D, Urassa EJ, Hunter DJ. Rationa<strong>le</strong> and design of the<br />

Tanzania Vitamin and HIV Infection Trial. Control Clin Trials 1999;20(1):75-90.


178<br />

94. Coutsoudis A, Pillay K, Spooner E, Kuhn L, Coovadia HM. Randomized trial testing the<br />

effect of vitamin A supp<strong>le</strong>mentation on pregnancy outcomes and early mother-to-child HIV-1<br />

transmission in Durban, South Africa. South African Vitamin A Study Group. AIDS<br />

1999;13(12):1517-1524.<br />

95. Fawzi WW, Msamanga G, Hunter D, Urassa E, Renjifo B, Mwakagi<strong>le</strong> D, et al. Randomized<br />

trial of vitamin supp<strong>le</strong>ments in relation to vertical transmission of HIV-1 in Tanzania. J<br />

Acquir Immune Defic Syndr 2000;23(3):246-254.<br />

96. Fawzi WW, Msamanga GI, Spiegelman D, Urassa EJ, McGrath N, Mwakagi<strong>le</strong> D, et al.<br />

Randomised trial of effects of vitamin supp<strong>le</strong>ments on pregnancy outcomes and T cell counts<br />

in HIV-1-infected women in Tanzania. Lancet 1998;351(9114):1477-1482.<br />

97. Jourdain G, Ngo-Giang-Huong N, Le Coeur S, Bowonwatanuwong C, Kantipong P,<br />

Leechanachai P, et al. Intrapartum exposure to nevirapine and subsequent maternal responses<br />

to nevirapine-based antiretroviral therapy. N Engl J Med 2004;351(3):229-240.<br />

98. Asamoah-Odei E, Garcia Cal<strong>le</strong>ja JM, Boerma JT. HIV preva<strong>le</strong>nce and trends in sub-Saharan<br />

Africa: no decline and large subregional differences. Lancet 2004;364(9428):35-40.<br />

99. World Medical Association. Helsinki declaration. 52nd WMA General Assembly, October<br />

2000 Edinburgh, Scotland (http://www.wma.net/e/policy/b3.htm, accessed 30 October 2004).<br />

100. Lynoe N, Hyder Z, Chowdhury M, Ekstrom L. Obtaining informed consent in Bangladesh.<br />

N Engl J Med 2001;344(6):460-461.<br />

101. Fitzgerald DW, Marotte C, Verdier RI, Johnson WD, Jr., Pape JW. Comprehension during<br />

informed consent in a <strong>le</strong>ss-developed country. Lancet 2002;360(9342):1301-1302.<br />

102. CoulibalyTraore D, Msellati P, Vidal L, Ekra CW, Dabis F. The understanding, by the women<br />

participating, of the princip<strong>le</strong>s of the Ditrame clinical study (ANRS 049) aimed at reducing the<br />

mother- child transmission of HIV in Abidjan. Presse Medica<strong>le</strong> 2003;32(8):343-350.<br />

103. Lynoe N, Sandlund M, Dahlqvist G, Jacobsson L. Informed consent: study of quality of<br />

information given to participants in a clinical trial. BMJ 1991;303(6803):610-613.<br />

104. Barre-Sinoussi F, Chermann JC, Rey F, Nugeyre MT, Chamaret S, Gruest J, et al. Isolation of<br />

a T-lymphotropic retrovirus from a patient at risk for acquired immune deficiency syndrome<br />

(AIDS). Science 1983;220(4599):868-871.<br />

105. Gallo RC, Sarin PS, Gelmann EP, Robert-Guroff M, Richardson E, Kalyanaraman VS, et al.<br />

Isolation of human T-cell <strong>le</strong>ukemia virus in acquired immune deficiency syndrome (AIDS).<br />

Science 1983;220(4599):865-867.<br />

106. Update: serologic testing for HIV-1 antibody--United States, 1988 and 1989. MMWR Morb<br />

Mortal Wkly Rep 1990;39(22):380-383.<br />

107. Centers for Disease Control. Update: serologic testing for HIV-1 antibody-United States, 1988<br />

and 1989. JAMA 1990;264(2):171-173.<br />

108. WHO/UNAIDS. The importance of simp<strong>le</strong>/rapid assays in HIV testing. WHO/UNAIDS<br />

recommendation. Weekly Epidemiological Record 1998;73:321-326.


179<br />

109. Weber B, Hess G, Enzensberger R, Harms F, Evans CJ, Hamann A, et al. Multicenter<br />

evaluation of the novel ABN Western blot (immunoblot) system in comparison with an<br />

enzyme-linked immunosorbent assay and a different Western blot. J Clin Microbiol<br />

1992;30(3):691-697.<br />

110. Mortimer PP. The fallibility of HIV Western blot. Lancet 1991;337(8736):286-287.<br />

111. Koblavi-Deme S, Maurice C, Yavo D, Sibailly TS, N'Guessan K, Kamelan-Tano Y, et al.<br />

Sensitivity and specificity of human immunodeficiency virus rapid serologic assays and<br />

testing algorithms in an antenatal clinic in Abidjan, Ivory Coast. J Clin Microbiol<br />

2001;39(5):1808-1812.<br />

112. Malonza IM, Richardson BA, Kreiss JK, Bwayo JJ, Stewart GCJ. The effect of rapid HIV-1<br />

testing on uptake of perinatal HIV-1 interventions: a randomized clinical trial. AIDS<br />

2003;17(1):113-118.<br />

113. Ki<strong>le</strong>wo C, Massawe A, Lyamuya E, Semali I, Kalokola F, Urassa E, et al. HIV counseling and<br />

testing of pregnant women in sub-Saharan Africa: experiences from a study on prevention of<br />

mother-to-child HIV-1 transmission in Dar es Salaam, Tanzania. J Acquir Immune Defic<br />

Syndr 2001;28(5):458-462.<br />

114. Meda N, Leroy V, Viho I, Msellati P, Yaro S, Mandelbrot L, et al. Field acceptability and<br />

effectiveness of the routine utilization of zidovudine to reduce mother-to-child transmission of<br />

HIV-1 in West Africa. AIDS 2002;16(17):2323-2328.<br />

115. Temmerman M, Quaghebeur A, Mwanyumba F, Mandaliya K. Mother-to-child HIV<br />

transmission in resource poor settings: how to improve coverage AIDS 2003;17(8):1239-42.<br />

116. Sylla-Koko F, Anglaret X, Traoré-Anaky M. Seropreva<strong>le</strong>nce de l'infection <strong>à</strong> VIH dans <strong>le</strong>s<br />

consultations prénata<strong>le</strong>s d'Abidjan, Côte d'Ivoire, 1995. Med Mal Infect 1997;27:127-28.<br />

117. Ekouevi DK, Leroy V, Viho A, Bequet L, Horo A, Rouet F, et al. Acceptability and uptake of<br />

a package to prevent mother-to-child transmission using rapid HIV testing in Abidjan, Cote<br />

d'Ivoire. AIDS 2004;18(4):697-700.<br />

118. Méda N, Leroy V, Viho I, Msellati P, Yaro S, Mandelbrot L, et al. Acceptability and field<br />

efficacy of a routine utilisation of zidovudine to reduce mother-to-child transmission of HIV-1<br />

in West Africa. AIDS 2002;16(17):2323-2328.<br />

119. WHO. Prevention of mother-to-child transmission of HIV. Use of Nevirapine among women<br />

of unknown serostatus. Geneva, WHO,2001. Technical Report.<br />

(http://www.who.int/hiv/pub/mtct/en/isbn9241562129.pdf, accessed 30 October 2004)<br />

120. Diaby L, Boni-Ouattara E, Roels T, Maurice C, Nkengasong J, Kouassi M, et al. The<br />

evaluation of a mother-infant HIV prevention program that includes an HIV rapid-test<br />

algorithm and free replacement feeding: RETRO-CI experience in Abidjan, Côte d'Ivoire. 13th<br />

International Conference on AIDS & STIs in Africa. December 9-13, 2001; Ouagadougou,<br />

Burkina-Faso; 2001(abstract xxx).<br />

121. Saman M, Kruy LS, Glaziou P, Rekacewicz C, Leng C, Min DC, et al. Feasibility of antenatal<br />

and late HIV testing in pregnant women in Phnom Penh Cambodia: the<br />

PERIKAM/ANRS1205 study. AIDS 2002;16(6):950-1.


180<br />

122. Gaillard P, Melis R, Mwanyumba F, Claeys P, Muigai E, Mandaliya K, et al. Vulnerability of<br />

women in an African setting: <strong>le</strong>ssons for mother-to-child HIV transmission prevention<br />

programmes. AIDS 2002;16(6):937-9.<br />

123. Kanshana S, Simonds RJ. National program for preventing mother-child HIV transmission in<br />

Thailand: successful imp<strong>le</strong>mentation and <strong>le</strong>ssons <strong>le</strong>arned. AIDS 2002;16(7):953-959.<br />

124. Pockok S. Clinical trials: a pratical approach. New-York: John Wi<strong>le</strong>y & Sons; 266 pages,<br />

1983.<br />

125. WHO. Integration of vitamine A supp<strong>le</strong>mentation in immunization. Wkly Epidemiol Rec<br />

1999;74:1-6.<br />

126. Alioum A, Dabis F, Dequae-Merchadou L, Haverkamp G, Hudgens M, Hughes J, et al.<br />

Estimating the efficacy of interventions to prevent mother-to-child transmission of HIV in<br />

breast-feeding populations: development of a consensus methodology. Stat Med<br />

2001;20(23):3539-56.<br />

127. Lawlor D, Davey-Smith G, Bruckdorfer K, Kundu D, Ebrahim S. Those confounded<br />

vitamins:what can we <strong>le</strong>arn from the differences between observational versus randomised<br />

trial evidence Lancet 2004;363:1724-1727.<br />

128. Vandenbroucke J. When are observational studies as credib<strong>le</strong> as randomised trials Lancet<br />

2004;363:1728-1731.<br />

129. Concato J, Horwitz R. Beyond randomised versus observational studies. Lancet<br />

2004;363:1660-1661.<br />

130. Schinazi RF. Resistance Tab<strong>le</strong>: Mutations in retroviral genes associated with drug resistance:<br />

2000-2001 update. International Antiviral News 2000;8.<br />

131. Havlir DV, Eastman S, Gamst A, Richman DD. Nevirapine-resistant human<br />

immunodeficiency virus: kinetics of replication and estimated preva<strong>le</strong>nce in untreated patients.<br />

J Virol 1996;70(11):7894-9.<br />

132. Molla A, Korneyeva M, Gao Q, Vasavanonda S, Schipper PJ, Mo HM, et al. Ordered<br />

accumulation of mutations in HIV protease confers resistance to ritonavir. Nat Med<br />

1996;2(7):760-766.<br />

133. Bache<strong>le</strong>r LT, Anton ED, Kudish P, Baker D, Bunvil<strong>le</strong> J, Krakowski K, et al. Human<br />

immunodeficiency virus type 1 mutations se<strong>le</strong>cted in patients failing efavirenz combination<br />

therapy. Antimicrob Agents Chemother 2000;44(9):2475-2484.<br />

134. Richman DD, Havlir D, Corbeil J, Looney D, Ignacio C, Spector SA, et al. Nevirapine<br />

resistance mutations of human immunodeficiency virus type 1 se<strong>le</strong>cted during therapy. J Virol<br />

1994;68(3):1660-1666.<br />

135. Hirsch MS, Brun-Vezinet F, Clotet B, Conway B, Kuritzkes DR, D'Aquila RT, et al.<br />

Antiretroviral drug resistance testing in adults infected with human immunodeficiency virus<br />

type 1: 2003 recommendations of an International AIDS Society-USA Panel. Clin Infect Dis<br />

2003;37(1):113-128.<br />

136. Mil<strong>le</strong>r V. Interpretation of resistance assay results. Antivir Ther 2001;6 Suppl 2:1-9.


181<br />

137. Martinson N, Morris L, Gray G, Mood<strong>le</strong>y D, Lupondwana P, Chezzi C, et al. HIV Resistance<br />

and Transmission following Sing<strong>le</strong>-dose Nevirapine in a PMTCT Cohort. 11 th Conference on<br />

Retroviruses and Opportunistic Infection; February 8-11, 2004; San Francisco, USA (abstract<br />

38)<br />

138. Delfraissy JF. Prise en charge thérapeutique des personnes infectées par <strong>le</strong> VIH. Médecine-<br />

Science Flammarion ed. Paris; 2004.<br />

139. Chaix M, Montcho C, Ekouevi D, Rouet F, Bequet L, Viho I, et al. Genotypic Resistance<br />

Analysis in Women Who Received Intrapartum Nevirapine Associated to a Short Course of<br />

Zidovudine to Prevent Perinatal HIV-1 Transmission: The Ditrame Plus ANRS 1201/02<br />

Study, Abidjan, Côte d'Ivoire. 11 th Conference on Retroviruses and Opportunistic Infection;<br />

February 8-11, 2004; San Francisco, USA (abstract 657).<br />

140. Jackson JB, Becker-Pergola G, Guay LA, Musoke P, Mracna M, Fow<strong>le</strong>r MG, et al.<br />

Identification of the K103N resistance mutation in Ugandan women receiving nevirapine to<br />

prevent HIV-1 vertical transmission. AIDS 2000;14(11):F111-F115.<br />

141. Adje-Toure C, Bi<strong>le</strong> CE, Borget MY, Hertog K, Maurice C, Nolan ML, et al. Polymorphism in<br />

protease and reverse transcriptase and phenotypic drug resistance of HIV-1 recombinant<br />

CRF02_AG isolates from patients with no prior use of antiretroviral drugs in Abidjan, Cote<br />

d'Ivoire. J Acquir Immune Defic Syndr 2003;34(1):111-113.<br />

142. Bonard D, Rouet F, Toni TA, Minga A, Huet C, Ekouevi DK, et al. Field evaluation of an<br />

improved assay using a heat-dissociated p24 antigen for adults mainly infected with HIV-1<br />

CRF02_AG strains in Cote d'Ivoire, West Africa. J Acquir Immune Defic Syndr<br />

2003;34(3):267-273.<br />

143. Sawadogo S, Adje-Toure C, Bi<strong>le</strong> CE, Ekpini RE, Chorba T, Nkengasong JN. Field evaluation<br />

of the gag-based heterodup<strong>le</strong>x mobility assay for genetic subtyping of circulating recombinant<br />

forms of human immunodeficiency virus type 1 in Abidjan, Cote d'Ivoire. J Clin Microbiol<br />

2003;41(7):3056-3059.<br />

144. Toni TD, Recordon-Pinson P, Minga A, Ekouevi D, Bonard D, Bequet L, et al. Presence of<br />

key drug resistance mutations in isolates from untreated patients of Abidjan, Cote d'Ivoire:<br />

ANRS 1257 study. AIDS Res Hum Retroviruses 2003;19(8):713-717.<br />

145. Chaix ML, Descamps D, Harzic M, Schneider V, Deveau C, Tama<strong>le</strong>t C, et al. Stab<strong>le</strong><br />

preva<strong>le</strong>nce of genotypic drug resistance mutations but increase in non-B virus among patients<br />

with primary HIV-1 infection in France. AIDS 2003;17(18):2635-2643.<br />

146. Masquelier B, Race E, Tama<strong>le</strong>t C, Descamps D, Izopet J, Buffet-Janvresse C, et al. Genotypic<br />

and phenotypic resistance patterns of human immunodeficiency virus type 1 variants with<br />

insertions or de<strong>le</strong>tions in the reverse transcriptase (RT): multicenter study of patients treated<br />

with RT inhibitors. Antimicrob Agents Chemother 2001;45(6):1836-1842.<br />

147. Blanche S, Tardieu M, Rustin P, Slama A, Barret B, Firtion G, et al. Persistent mitochondrial<br />

dysfunction and perinatal exposure to antiretroviral nuc<strong>le</strong>oside analogues. Lancet<br />

1999;354(9184):1084-1089.<br />

148. Barret B, Tardieu M, Rustin P, Lacroix C, Chabrol B, Desguerre I, et al. Persistent<br />

mitochondrial dysfunction in HIV-1-exposed but uninfected infants: clinical screening in a<br />

large prospective cohort. AIDS 2003;17(12):1769-1785.


182<br />

149. Brinkman K. Editorial response: hyperlactatemia and hepatic steatosis as features of<br />

mitochondrial toxicity of nuc<strong>le</strong>oside analogue reverse transcriptase inhibitors. Clin Infect Dis<br />

2000;31(1):167-169.<br />

150. Alimenti A, Burdge DR, Ogilvie GS, Money DM, Forbes JC. Lactic acidemia in human<br />

immunodeficiency virus-uninfected infants exposed to perinatal antiretroviral therapy. Pediatr<br />

Infect Dis J 2003;22(9):782-789.<br />

151. Giaquinto C, Torresan S, Rampon O, Ruga E, Fregonese F, Eseme Esoka F, et al. Lactic acid<br />

in infants perinatally exposed to antiretrovirals. XIV international AIDS Conference. 7-12 July<br />

2002; Barcelona, Spain (abstract WePeB5940).<br />

152. Rouet F, Coulibaly N, Ekouevi D, Chaix M, Burgard M, Bequet L, et al. Real-time PCR<br />

technology developed for the detection of HIV-1 RNA and HIV-2 DNA permits an<br />

inexpensive and early diagnosis of HIV infection in African neonates from Côte d'Ivoire. The<br />

13th International Conference on AIDS & STIs in Africa. September 2003; Nairobi, Kenya.<br />

(abstract 879186).<br />

153. Rouet F, Coulibaly N, Ekouevi D, Chaix M, Burgard M, Bequet L, et al. Real-time PCR<br />

technology developed for the detection of HIV-1 RNA and HIV-2 DNA permits an<br />

inexpensive and early diagnosis of HIV infection in African neonates from Côte d'Ivoire. The<br />

2nd IAS Conference on HIV Pathogenesis and Treatment.13-16 July 2003; Paris, France;<br />

(abstract 277). Antiviral Therapy 2003; 8 (Suppl1):S252.<br />

154. Noguera A, Perez-Duenas B, Tello L, Artuch R, Garcia-Fructuoso M, Munoz M. Lactic<br />

acidosis in newborns exposed to HIV and antiretrovirals.. XIV International AIDS<br />

Conference. 7-12 July 2002; Barcelona, Spain; (abstract WePeB5951)<br />

155. Cote HC, Brumme ZL, Craib KJ, A<strong>le</strong>xander CS, Wynhoven B, Ting L, et al. Changes in<br />

mitochondrial DNA as a marker of nuc<strong>le</strong>oside toxicity in HIV-infected patients. N Engl J<br />

Med 2002;346(11):811-20.<br />

156. Piot P. Peter Piot-executive director of UNAIDS. Interview by Pam Das. Lancet Infect Dis<br />

2003;3(12):809-13.<br />

157. Med<strong>le</strong>y A, Garcia-Moreno C, McGill S, Maman S. Rates, barriers and outcomes of HIV<br />

serostatus diclosure among women in developing countries: implications for prevention of<br />

mother-to-child transmission programmes. Bull World Health Organ 2004;82(4):299-307.<br />

158. De Cock KM, Mbori-Ngacha D, Marum E. Aids in Africa V: Shadow on the continent: public<br />

health and HIV/AIDS in Africa in the 21st century. Lancet 2002;360(9326):67-72.<br />

159. Cartoux M, Meda N, Van de Perre P, Newell ML, de Vincenzi I, Dabis F. Acceptability of<br />

voluntary HIV testing by pregnant women in developing countries: an international survey.<br />

Ghent International Working Group on Mother-to-Child Transmission of HIV. AIDS 1998;<br />

12(18):2489-93.<br />

160. Cartoux M, Msellati P, Meda N, Welffens-Ekra C, Mandelbrot L, Leroy V, et al. Attitude of<br />

pregnant women towards HIV testing in Abidjan, Cote d'Ivoire and Bobo-Dioulasso, Burkina<br />

Faso. DITRAME Study Group (ANRS 049 Clinical Trial). Diminution de la Transmission<br />

Mere Enfant du VIH. Agence Nationa<strong>le</strong> de Recherches sur <strong>le</strong> SIDA. AIDS 1998;12(17):2337-<br />

44.<br />

161. Walms<strong>le</strong>y S. Opt in or opt out: What is optimal for prenatal screening for HIV infection Can<br />

Med Assoc J 2003;168(6):707-708.


183<br />

162. Mossman CL, Ratnam S. Opt-out prenatal HIV testing in Newfoundland and Labrador. Can<br />

Med Assoc J 2002;167(6):630.<br />

163. Jayaraman GC, Preiksaitis JK, Larke B. Mandatory reporting of HIV infection and opt-out<br />

prenatal screening for HIV infection: effect on testing rates. Can Med Assoc J 2003 ;<br />

168(6):679-682.<br />

164. Csete J, Sch<strong>le</strong>ifer R, Cohen J. "Opt-out" testing for HIV in Africa: a caution. Lancet 2004;<br />

363(9407):493-494.<br />

165. Esh<strong>le</strong>man SH, Jackson JB. Nevirapine resistance after sing<strong>le</strong> dose prophylaxis. AIDS Rev<br />

2002;4(2):59-63.<br />

166. Esh<strong>le</strong>man SH, Krogstad P, Jackson JB, Wang YG, Lee S, Wei LJ, et al. Analysis of human<br />

immunodeficiency virus type 1 drug resistance in children receiving nuc<strong>le</strong>oside analogue<br />

reverse-transcriptase inhibitors plus nevirapine, nelfinavir, or ritonavir (Pediatric AIDS<br />

Clinical Trials Group 377). J Infect Dis 2001;183(12):1732-1738.<br />

167. Sinkala M, Stout JP, Vermund SH, Goldenberg RL, Stringer JS. Zambian women's attitudes<br />

toward mass nevirapine therapy to prevent perinatal transmission of HIV. Lancet<br />

2001;358(9293):1611-2.<br />

168. Stringer JS, Sinkala M, Goldenberg RL, Kumwenda R, Acosta EP, Aldrovandi GM, et al.<br />

Universal nevirapine upon presentation in labor to prevent mother-to-child HIV transmission<br />

in high preva<strong>le</strong>nce settings. AIDS 2004;18(6):939-943.<br />

169. Bulterys M, Jamieson DJ, OSullivan MJ, Cohen MH, Maupin R, Nesheim S, et al. Rapid HIV-<br />

1 testing during labor - A multicenter study. JAMA 2004;292(2):219-223.<br />

170. Horo A, Bequet L, Viho I, et al. Know<strong>le</strong>dge and attitudes about HIV infection amongst health<br />

professionals working in prevention of mother-to-child transmission of HIV. Abidjan, Cote<br />

d'Ivoire. [10BT5-2]. 12 th International Conference on AIDS and STDs in Africa; December 9-<br />

13, 2001; Ouagadougou, Burkina-Faso; (abstract 10BT5-2).<br />

171. Patel SM, Johnson S, Belknap SM, Chan J, Sha BE, Bennett C. Serious adverse cutaneous and<br />

hepatic toxicities associated with nevirapine use by non-HIV-infected individuals. J Acquir<br />

Immune Defic Syndr 2004;35(2):120-125.<br />

172. Baylor MS, Johann-Liang R. Hepatotoxicity associated with nevirapine use. J Acquir<br />

Immune Defic Syndr 2004;35(5):538-539.<br />

173. Miotti PG, Liomba G, Dallabetta GA, Hoover DR, Chiphangwi JD, Saah AJ. T lymphocyte<br />

subsets during and after pregnancy: analysis in human immunodeficiency virus type 1-infected<br />

and -uninfected Malawian mothers. J Infect Dis 1992;165(6):1116-1119.<br />

174. Fow<strong>le</strong>r MG, Moorman A, Tong TC, Holmberg S, Greenberg AE. Does prior short-course<br />

nevirapine reduce the effectiveness of subsequent combination treatment with efavirenz<br />

J Acquir Immune Defic Syndr 2003;34(3):348-350.<br />

175. Tonwe-Gold B, Ekouevi D, Viho I, Toure S, Koné M, Ehouo B, et al. Where are the men<br />

Involvement of ma<strong>le</strong> partners in a family centred care program in Abidjan, Côte d'Ivoire. In:<br />

XV international AIDS Conference, July 11-16, 2004; Bangkok, Thailand. (abstract<br />

ThPeD7834).


184<br />

176. Van Rompay KK, Brignolo LL, Meyer DJ, Jerome C, Tarara R, Spinner A, et al. Biological<br />

effects of short-term or prolonged administration of 9-[2-(phosphonomethoxy)propyl]adenine<br />

(tenofovir) to newborn and infant rhesus macaques. Antimicrob Agents Chemother<br />

2004;48(5):1469-1487.<br />

177. Van Rompay KK, Schmidt KA, Lawson JR, Singh R, Bischofberger N, Marthas ML. Topical<br />

administration of low-dose tenofovir disoproxil fumarate to protect infant macaques against<br />

multip<strong>le</strong> oral exposures of low doses of simian immunodeficiency virus. J Infect Dis<br />

2002;186(10):1508-1513.<br />

178. Van Rompay KK, McChesney MB, Aguirre NL, Schmidt KA, Bischofberger N, Marthas ML.<br />

Two low doses of tenofovir protect newborn macaques against oral simian immunodeficiency<br />

virus infection. J Infect Dis 2001;184(4):429-438.<br />

179. Dabis F, E<strong>le</strong>nga N, Méda N, Leroy V, Viho I, Manigart O, et al. 18-month mortality and<br />

perinatal exposure to zidovudine in West Africa. AIDS 2001;15:771-779.<br />

180. Fow<strong>le</strong>r M, Mwatha A, Guay L, Musoke P, Mmiro F, F<strong>le</strong>mming T, et al. Effect of Nevirapine<br />

(NVP) for perinatal HIV. Prevention appears greatest among women with most advanced<br />

disease. Sub group analyses of HIVNET 012. In: 9th Conference on Retroviruses and<br />

Opportunistic Infection; February 8-11, 2002; Seatt<strong>le</strong>, USA (abstract 120).<br />

181. Coutsoudis A, Pillay K, Spooner E, Coovadia HM, Pembrey L, Newell ML. Morbidity in<br />

children born to women infected with human immunodeficiency virus in South Africa: does<br />

mode of feeding matter Acta Paediat 2003;92(8):890-895.<br />

182. Coutsoudis A, Pillay K, Spooner E, Kuhn L, Coovadia HM. Influence of infant-feeding<br />

patterns on early mother-to-child transmission of HIV-1 in Durban, South Africa: a<br />

prospective cohort study. South African Vitamin A Study Group. Lancet 1999;354(9177):471-<br />

476.<br />

183. Dabis F, Leroy V, Castetbon K, Spira R, Newell ML, Salamon R. Preventing mother-to-child<br />

transmission of HIV-1 in Africa in the year 2000. AIDS 2000;14(8):1017-1026.<br />

184. Stringer JS, Rouse DJ, Vermund SH, Goldenberg RL, Sinkala M, Stinnett AA. Cost-effective<br />

use of nevirapine to prevent vertical HIV transmission in sub-Saharan Africa. J Acquir<br />

Immune Defic Syndr 2000;24(4):369-377.<br />

185. Scotland GS, vanTeijlingen ER, vanderPol M, Smith WCS. A review of studies assessing the<br />

costs and consequences of interventions to reduce mother-to-child HIV transmission in sub-<br />

Saharan Africa. AIDS 2003;17(7):1045-1052.<br />

186. Newell ML, Dabis F, Tol<strong>le</strong>y K, Whynes D. Cost-effectiveness and cost-benefit in the<br />

prevention of mother-to-child transmission of HIV in developing countries. Ghent<br />

International Working Group on Mother-to-Child Transmission of HIV. AIDS<br />

1998;12(13):1571-1780.<br />

187. Mansergh G, Haddix AC, Steketee RW, Simonds RJ. Cost-effectiveness of zidovudine to<br />

prevent mother-to-child transmission of HIV in sub-Saharan Africa. JAMA 1998;280(1):30-<br />

31.<br />

188. Marseil<strong>le</strong> E, Hofmann PB, Kahn JG. HIV prevention before HAART in sub-Saharan Africa.<br />

Lancet 2002;359(9320):1851-1856.<br />

189. Creese A, Floyd K, Alban A, Guinness L. Cost-effectiveness of HIV/AIDS interventions in<br />

Africa: a systematic review of the evidence. Lancet 2002;359(9318):1635-1643.


185<br />

190. Newell ML, Coovadia H, Cortina Borja M, Rollins N, Gaillard P, Dabis F. Mortality of<br />

infected and uninfected infants born to HIV-infected mothers in Africa: a poo<strong>le</strong>d analysis.<br />

Lancet 2004;364(9441):1236-1243.<br />

191. Abrams EJ, El Sadr W, Rabkin M, Hoos D, Berkman A, Myer L, et al. Antiretroviral therapy<br />

in low resources countries determining treatment regimens for adults, pregnant women and<br />

children in the MTCT-Plus initiative. XV International AIDS Conference; July 11-16, 2004;<br />

Bangkok, Thailand (abstract ThPeB7152).<br />

192. El Sadr W, Rabkin M, Abrams EJ, Hoos D, Berkman A, Myer L, et al. Successfull enrollment<br />

of families with HIV disease in the MTCT-Plus initiative. XV International AIDS Conference;<br />

July 11-16, 2004; Bangkok, Thailand (abstract ThPeB7061)


PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES<br />

(Année 2001-2004)<br />

186


187<br />

Artic<strong>le</strong>s scientifiques<br />

• Dabis F, Bequet L, Ekouévi DK, Viho I, Rouet F, Horo A, Sakarovitch C, Becquet R,<br />

Fassinou P, Dequae-Merchadou L, Welffens-Ekra C, Rouzioux C, Leroy V for the,<br />

ANRS 1201 Ditrame Plus Study Group. Effectiveness of short course combinations of<br />

Zidovudine, Lamivudine and sing<strong>le</strong>-dose Nevirapine to prevent peripartum transmission<br />

of HIV. The ANRS 1201 Ditrame Plus Study, Abidjan, Côte d'Ivoire (AIDS 2004 In<br />

Press).<br />

• Viho I, Ekouévi DK, Bequet L, Catestbon K, Horo A, Dabis F, Leroy V pour <strong>le</strong> groupe<br />

d’étude Ditrame Plus ANRS 1201. Comportements de santé des femmes consultant en<br />

protection maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s formations sanitaires d'Abidjan, Côte<br />

d’Ivoire. Gynecol Obstet Fertil 2004; 32:409-413.<br />

• Rouet F, Ekouévi DK, Inwo<strong>le</strong>y A, Chaix ML, Burgard M, Bequet L, Viho I, Leroy V,<br />

Simon F, Dabis F, Rouzioux C. Field Evaluation of a Rapid HIV Serial Serologic<br />

Testing Algorithm for the Diagnosis and Differentiation of HIV-1, HIV-2 and HIV-1+2<br />

Dual Infections in West-African Pregnant Women. J Clin Microbiol 2004;29:4147-<br />

4153.<br />

• Ekouevi DK, Becquet R, Viho I, Bequet L, Dabis F, Leroy V. Obtaining informed<br />

consent from HIV infected pregnant women, Abidjan, Côte d’Ivoire. AIDS 2004;<br />

18:1486-1488.<br />

• Ekouévi DK, Rouet F, Bequet R, Inwo<strong>le</strong>y A, Becquet R, Viho I, Towne-Gold B, Leroy<br />

V and Dabis F for the ANRS 1201 Ditrame Plus Study Group. Immune status of HIV-1<br />

infected pregnant women and uptake of a package to prevent mother-to child<br />

transmission. JAIDS 2004; 36:755-757.<br />

• Ekouevi DK, Leroy V, Viho I, Bequet L. Rouet F, Sakarovitch F and Dabis F.<br />

Acceptability and uptake of a package to prevent mother-to-child transmission<br />

(PMTCT) using rapid HIV testing in Abidjan, Côte d'Ivoire. AIDS 2004; 18:697-700.<br />

Communications ora<strong>le</strong>s personnel<strong>le</strong>s<br />

• Ekouévi DK et al. Hyperlactatemia in neonates exposed peripartum to a short course of<br />

antiretrovirals to prevent mother-to-child transmission of HIV (PMTCT): the ANRS<br />

1209 study, Abidjan, Côte d'Ivoire. 2nd IAS Conference on HIV pathogenesis and<br />

treatment, Paris, France. July 2003 (Abstract 664).<br />

• Ekouévi DK. Prévention de la transmission du VIH-1 de la mère <strong>à</strong> l’enfant : Les<br />

avancées et <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s. Convention Nationa<strong>le</strong> de Sidaction. Hôtel de vil<strong>le</strong> de Paris, 11<br />

mars 2004.


188<br />

Conférence : Projet Ditrame Plus (Communication ora<strong>le</strong> et Poster)<br />

XV International AIDS Conference 2004: Bangkok, Thaïlande, 11-16 July 2004<br />

• Becquet R, Viho I, Ekouévi DK, Sakarovitch C, Goulheon Z, Kouadio S, Dabis F,<br />

Bequet L, Timite-Konan M, Leroy V. Uptake and determinants of exclusive<br />

breastfeeding with early cessation to prevent HIV-1 transmission through breastmilk.<br />

ANRS 1201/1202 Ditrame Plus project, Abidjan, Côte d'Ivoire (Abstract ThPeB7067).<br />

• Becquet R, Bequet L, Ekouévi DK, Sakarovitch C, Tonwe-Gold B, Viho I, Dabis F,<br />

Leroy V. Know<strong>le</strong>dge, attitudes and beliefs of health-care workers regarding alternatives<br />

to prolonged and predominant breastfeeding within a PMTCT project. ANRS<br />

1201/1202 Ditrame Plus project, Abidjan, Côte d'Ivoire (Abstract ThPeC7294).<br />

• Touré H, Ekouévi DK, Becquet R, Bequet L, Towne-Gold B, Rouet F, Viho I, Allou G,<br />

Horo A, Leroy V, Welfens-Ekra C. and Dabis F. for the ANRS 1201/1202 Ditrame Plus<br />

Study Group. Mortality and transmission of HIV-1 infection in twins pairs and trip<strong>le</strong>ts<br />

in Abidjan, Côte d’Ivoire (Abstract ThPe6941).<br />

• Tonwe-Gold B, Ekouévi DK,Viho I, Toure S, Kone M, Ehouo B, Bequet L, Sihe A,<br />

Leroy V, Dabis F, Abrams EJ, and the ANRS Ditrame Plus Study Group, ACONDA-<br />

VS Cote d’Ivoire and the MTCT-Plus Initiative. Where are the men Involvement of<br />

ma<strong>le</strong> partners in a family centred care program in Abidjan, Côte d’Ivoire (Abstract<br />

ThPeD7834).<br />

• Ekouévi DK, Touré R, Bequet L, Rouet F, Viho I, Towne-Gold B, Touré H, Becquet R,<br />

Leroy V, Blanche S and Dabis F for the ANRS Ditrame Plus Study Group.<br />

Hyperlactatemia in neonates exposed peripartum to a short course of antiretrovirals to<br />

prevent mother-to-child transmission of HIV (PMTCT): the ANRS 1209 study.<br />

Abidjan, Côte d’Ivoire (Abstract ThPeC7292).<br />

• Leroy V, Becquet R, Rouet F, Ekouévi DK, Viho I, Bequet L, Sakarovitch C, Towne-<br />

Gold B, Timite-Konan M, and Dabis F for the Ditrame Plus ANRS 1201/1202 Study<br />

Group. Posnatal transmission risk according to feeding modalities in children born to<br />

HIV-infected mothers in a PMTCT project in Abidjan, Côte d’Ivoire. Ditrame Plus<br />

ANRS 1201/1202 (Abstract MoPpB2007).<br />

• Bequet L, Becquet R, Ekouévi DK, Tijou A, Kouadio S, Tonwe-Gold B, Viho I.,<br />

Desgrees du Lou A, Dabis F.and Leroy V.1 for the Ditrame Plus ANRS 1201/1202<br />

Study Group. Two-year follow-up in a Prevention of Mother-To-Child Transmission<br />

(PMTCT) project: The women’s point of view in the Ditrame Plus Project, ANRS<br />

1201/1202, Abidjan, Côte d’Ivoire (Abstract ThPeB7067).<br />

13 th International HIV Drug ResistanceWorkshop, Tenerife, Canary Islands, Spain 8-12 June<br />

2004<br />

• Chaix ML, Ekouévi DK, Peytavin G, Rouet F, Bequet L, Montcho C, Viho I, Fassinou P,<br />

Leroy V, Dabis F, Rouzioux C and the Ditrame Plus Study Group. Persistance of NVPresistant<br />

virus and pharmacokinetic analysis in Women who Received Intrapartum<br />

Nevirapine (NVP) Associated to a Short Course of Zidovudine (ZDV) to Prevent<br />

Perinatal HIV-1 Transmission: The Ditrame Plus ANRS 1201/02 Study, Abidjan, Côte<br />

d'Ivoire (Abstract 160). Antiviral Therapy 2004; 9:S176.


189<br />

XI Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections. San Francisco, USA.<br />

Chaix ML, Montcho C, Ekouévi DK, Rouet F, Bequet L, Viho I, Fassinou P,. Welfens-<br />

Ekra C, Leroy V, Dabis F, Rouzioux C. Genotypic Resistance Analysis in Women who<br />

received Intrapartum Nevirapine (NVP) Associated to a Short Course of Zidovudine<br />

(ZDV) to Prevent Perinatal HIV-1 Transmission: The Ditrame Plus ANRS 1201/02 Study,<br />

Abidjan, Côte d’Ivoire (Abstract 657).<br />

XIII International Conference on AIDS & STIs in Africa. Nairobi, Kenya. September 2003<br />

• Dabis F, Ekouévi DK, Bequet L, Rouet F, Viho I . , Horo A, Fassinou P, Touré H,<br />

Welfens-Ekra C, Becquet R and Leroy V for the ANRS Ditrame Plus Study<br />

Group.Effectiveness of a short course of Zidovudine + Lamivudine boosted peripartum<br />

by Nevirapine to prevent HIV-1 Mother-to-Child Transmission. The ANRS 1201<br />

DITRAME-Plus Trial, Abidjan, Côte d’Ivoire (Abstract Lboa1098876).<br />

• Viho I, Rouet F, A Inwo<strong>le</strong>y, Ekouévi DK et al. Severe early immunodepression in<br />

African HIV-1-infected children as compared to uninfected children (Abstract 237456).<br />

• Rouet F, Coulibaly N, Ekouévi DK et al. Real-time PCR technology developed for the<br />

detection of HIV-1 RNA and HIV-2 DNA permits an inexpensive and early diagnosis of<br />

HIV infection in African neonates from Côte d'Ivoire (Abstract 879186).<br />

• Brou H. Zady G., Zanou B, Ekouevi DK, et al. Protection of sexual intercourse and<br />

contraceptive use after HIV testing: comparison between HIV+ and HIV- women. ANRS<br />

1253, Ditrame Plus Project, 2001-2002, Abidjan, Cote d'Ivoire (Abstract 801339).<br />

2 nd IAS Conference on HIV Pathogenesis and Treatment. Paris, France July 2003.<br />

• Dabis F, Ekouévi DK, et al. Effectiveness of a short course of Zidovudine + Lamivudine<br />

and Peripartum Nevirapine to prevent HIV-1 Mother-to-Child Transmission. The ANRS<br />

1201 Ditrame Plus Trial, Abidjan, Côte d'Ivoire (Abstract 2119). Antiviral Therapy 2003,<br />

Suppl1:S236-S237.<br />

• Becquet R, Bequet L, Ekouevi DK et al. Mortality in breastfed and formula-fed children<br />

born to HIV-infected women in a PMTCT project in Abidjan (Côte d'Ivoire): Ditrame<br />

Plus ANRS 1202 (Abstract 2490). Antiviral Therapy 2003, Suppl1:S200.<br />

• Toni TD., Recordon-Pinson P, Minga A, Ekouévi, DK.et al. Presence of key resistance<br />

mutations in CRF02_AG Recombinant strains of untreated HIV-infected patients from<br />

Abidjan, Côte d'Ivoire (Abstract 781). Antiviral Therapy 2003, Suppl1:S402-S403.<br />

• Viho I, Rouet F, Inwo<strong>le</strong>y A, Ekouévi DK et al. Severe early immunodepression in<br />

African HIV-1-infected children as compared to uninfected children (Abstract 376).<br />

Antiviral Therapy 2003, Suppl1:S280.<br />

• Montcho C, Rouet F, Ekouévi DK et al. Field use of plasma HIV-1 RNA real-time PCR<br />

assay for inexpensive and early diagnosis of pediatric HIV-1 infection in African neonates<br />

from Côte d'Ivoire, West Africa (Abstract 1032). Antiviral Therapy 2003, Suppl1:S476.


190<br />

• Rouet F, Coulibaly N, Ekouévi DK et al. Real-time PCR technology developed for the<br />

detection of HIV-1 RNA and HIV-2 DNA permits an inexpensive and early diagnosis of<br />

HIV infection in African neonates from Côte d'Ivoire (Abstract 277). Antiviral Therapy<br />

2003, Suppl1:S252.<br />

X Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections BOSTON, Massachussets, USA, 10-<br />

14 February 2003.<br />

Dabis F, Ekouévi DK, Bequet L, Rouet F, Horo A, Fassinou P, Dequae-Merchadou L., Leroy<br />

V for the ANRS-PACCI Ditrame Plus Study Group A Short Course of Zidovudine +<br />

Peripartum Nevirapine is highly efficacious in preventing mother-to-child transmission of<br />

HIV-1: the ANRS 1201 Ditrame Plus study, Abidjan, Côte d’Ivoire (Abstract 854).<br />

XIV International AIDS Conference 2002, Barcelona Espana, 7-12 July 2002<br />

• Dabis F, Leroy V, Bequet L, Ekouévi DK, Viho I, Horo A, Timite-Konan M, Welffens-Ekra<br />

C for the Ditrame Plus Study Group. Effectiveness of a short course of Zidovudine +<br />

Nevirapine to prevent mother-to-child transmission (PMTCT) of HIV-1: The Ditrame Plus<br />

ANRS 1201 Project in Abidjan, Côte d’Ivoire (Abstr ThOrD1428).<br />

• Ekouévi DK, Leroy V, Viho I, Bequet L, Sakarovitch C, Horo A, Welffens-Ekra C and Dabis<br />

F for the Ditrame Plus Study Group. Uptake of a package to prevent mother-to-child<br />

transmission (PMTCT) of HIV in Abidjan, Côte d’Ivoire. The Ditrame Plus ANRS 1201/1202<br />

Project. (Abstr ThPeD7778).<br />

• Leroy V, Bequet L, Ekouévi DK, Viho I, Castetbon K, Kassi P, Dabis F, Timité-Konan M,<br />

for the DITRAME PLUS Study Group. Uptake of infant feeding interventions to reduce<br />

postnatal transmission of HIV-1 in Abidjan, Côte d’Ivoire. Projet DITRAME PLUS ANRS<br />

1202 (Abstr MoPeD3677).<br />

XII Conférence Internationa<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> sida et <strong>le</strong>s MST en Afrique : Ouagadougou - Burkina Faso.<br />

9 – 13 Décembre 2001<br />

• Bequet L, Leroy V, Viho I, Castetbon K, Ekouévi DK, Dabis F, Welffens-Ekra C, for the<br />

DITRAME-PLUS Study Group. Acceptability of voluntary HIV antenatal testing using rapid<br />

assays to prevent mother-to-child transmission of HIV: Ditrame Plus ANRS-1201/1202<br />

Abidjan, Côte d’Ivoire 2000-2001 (Abstract 10BT2-5).<br />

• Dabis F, Leroy V, Bequet L, Ekouévi DK, Castetbon K, Viho I, Horo A, Montcho C, Timite-<br />

Konan M, Welffens-Ekra C. for the DITRAME-PLUS Study Group. Assessment of peripartum<br />

interventions to prevent mother-to-child transmission (PMTCT) of HIV-1: The<br />

DITRAME PLUS ANRS 1201/1202 project in Abidjan, Côte d’Ivoire (Abstract 13PT2-152).<br />

• Leroy V, Bequet L, Castetbon K, Viho I, Ekouévi DK, Kassi P, Dabis F, Timité-Konan M,<br />

for the DITRAME-PLUS Study Group. Maternal behavior and practices regarding infant<br />

feeding choices within a PMTCT project proposing alternatives to breastfeeding: DITRAME<br />

PLUS ANRS 1201/1202, Abidjan, Côte d'Ivoire, March-June 2001 (Abstract 13PT2-151).


191<br />

• Viho I, Ekouévi DK, Bequet L, Catestbon K Horo A, Dabis F, Leroy V pour <strong>le</strong> groupe<br />

d’étude Ditrame Plus ANRS 1201. Comportements de santé des femmes consultant en<br />

Protection Maternel<strong>le</strong> et Infanti<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s formations sanitaires d'Abidjan, Côte d’Ivoire<br />

(Abstract 13PT2-693).<br />

• Horo A, Ekouévi DK, Bequet L, Castetbon K, Viho I, Toure H, Dabis F, Welffens Ekra C ,<br />

Leroy V pour <strong>le</strong> groupe d’étude ANRS 1201/1202 Ditrame Plus. Know<strong>le</strong>dge and attitudes<br />

about HIV infection amongst health professionals involved in prevention of mother-to-child<br />

transmission of HIV.Abidjan, Côte d’Ivoire, 2000 (Abstract 10BT5-2).


PRIX SCIENTIFIQUES<br />

(Année 2001-2004)<br />

192


ANNEXES<br />

193

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!