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Introduction<br />
La pandémie de l’infection <strong>à</strong> VIH/SIDA constitue bien un problème de Santé Publique majeur et<br />
durab<strong>le</strong> en Afrique subsaharienne. L’épidémie est solidement implantée sur ce continent, sans aucun<br />
signe de fléchissement. Les dernières estimations de l’ONUSIDA en juil<strong>le</strong>t 2004 montrent que <strong>le</strong><br />
continent africain est de loin <strong>le</strong> continent <strong>le</strong> plus touché par cette maladie (1). Ainsi, on estime en<br />
2004, <strong>à</strong> 25 millions <strong>le</strong> nombre de sujets infectés par <strong>le</strong> VIH vivant en Afrique subsaharienne (1).<br />
Les femmes représentent maintenant près de 50% des personnes infectées dans <strong>le</strong> monde (contre 41%<br />
en 1997). Mais contrairement aux autres régions du monde, <strong>le</strong>s femmes en Afrique subsaharienne sont<br />
plus infectées que <strong>le</strong>s hommes. El<strong>le</strong>s représentent ainsi 58% des personnes infectées par <strong>le</strong> VIH (1).<br />
Les jeunes de 15 <strong>à</strong> 24 ans représentent pour plus de la moitié des cas de ces nouvel<strong>le</strong>s infections au<br />
VIH dans <strong>le</strong> monde. Sur <strong>le</strong>s dix millions de jeunes infectés dans <strong>le</strong> monde, 6,2 millions vivent en<br />
Afrique subsaharienne et 75% d'entre eux sont des jeunes femmes en âge de procréer. Ce phénomène<br />
peut s’expliquer en partie par la précocité des rapports sexuels <strong>le</strong> plus souvent avec des partenaires<br />
masculins plus âgés. De plus, sur <strong>le</strong> plan biologique, la transmission du VIH s’opère plus faci<strong>le</strong>ment<br />
de l’homme <strong>à</strong> la femme que l’inverse (2). Tous ces éléments ont pour corollaire, un nombre important<br />
d’enfants qui s’infectent par <strong>le</strong> biais de <strong>le</strong>ur mère pendant la grossesse, l’accouchement et en<br />
postpartum par l’allaitement puisque <strong>le</strong> VIH est éga<strong>le</strong>ment transmissib<strong>le</strong> de la mère <strong>à</strong> l’enfant.<br />
La transmission de l’infection <strong>à</strong> VIH de la mère <strong>à</strong> l’enfant (TME) constitue ainsi la deuxième cause de<br />
contamination par <strong>le</strong> VIH après la transmission hétérosexuel<strong>le</strong> avec 2200 nouveaux cas d’infection<br />
pédiatrique chaque jour, dont 90% au moins sont <strong>le</strong> fait de la TME (1, 3). En 2003, environ 700000<br />
nouveaux cas d’infection pédiatrique sont survenus en Afrique subsaharienne (1, 3).<br />
Depuis 1990, de nombreuses études ont montré la preuve de l’efficacité des antirétroviraux (ARVs)<br />
dans la prévention de la TME (PTME) en réduisant de 2/3 cette transmission dans <strong>le</strong>s pays<br />
industrialisés (4, 5), mais aussi avec des régimes beaucoup plus courts et beaucoup plus simplifiés<br />
dans <strong>le</strong>s pays du sud. Ainsi, ces études ont montré en Afrique ou en Thaïlande, l’efficacité de la<br />
monothérapie courte par Zidovudine (ZDV), (6-8) de la Névirapine en monodose (NVP) (9, 10) et du<br />
Combivir ® (ZDV+lamivudine ou 3TC) administré en peripartum (10, 11).<br />
Les schémas thérapeutiques proposés après la conclusion de ces essais thérapeutiques, ont été assez<br />
rapidement utilisés dans <strong>le</strong>s programmes sur <strong>le</strong> terrain. Cependant, la mise en place des programmes<br />
opérationnels <strong>à</strong> large échel<strong>le</strong> s’effectue très <strong>le</strong>ntement dans bon nombre de pays en Afrique<br />
subsaharienne parce que <strong>le</strong> VIH/SIDA reste encore un sujet souvent tabou, une maladie très