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6.1. Spécificités africaines de la PTME<br />
L’Afrique subsaharienne ne compte que 10% de la population mondia<strong>le</strong>, mais compte 75% des<br />
PVVIH soit environ 28 millions de personnes infectées (1). La préva<strong>le</strong>nce de l’infection <strong>à</strong> VIH dans<br />
cette région d’Afrique est comprise entre 7,5% et 8,5% mais est très variab<strong>le</strong> selon <strong>le</strong>s pays (1). La<br />
préva<strong>le</strong>nce moyenne chez <strong>le</strong>s femmes enceintes est estimée <strong>à</strong> 26% en Afrique du Sud, <strong>à</strong> 8% en Côte<br />
d’Ivoire et <strong>à</strong> 2% au Benin (98). Les femmes sont désormais clairement <strong>le</strong>s plus touchées en Afrique<br />
subsaharienne avec 58% des personnes infectées par <strong>le</strong> VIH (1).<br />
La TME représente la deuxième cause d’acquisition de l’infection <strong>à</strong> VIH après la transmission<br />
hétérosexuel<strong>le</strong> avec 16000 nouveaux cas d’enfants infectés par la TME chaque année en Afrique<br />
subsaharienne (3).<br />
Bien que plusieurs études aient désormais montré l’efficacité des ARVs dans la PTME, la mise en<br />
place des activités de PTME reste très limitée en Afrique. La majorité des actions actuel<strong>le</strong>s sont<br />
limitées en capita<strong>le</strong> et surtout en milieu public urbain sauf dans quelques pays comme <strong>le</strong> Botswana,<br />
l’Ouganda et <strong>le</strong> Zimbabwe. En plus, seu<strong>le</strong>ment un quart voire la moitié des femmes dépistées infectées<br />
par <strong>le</strong> VIH-1 au sein des projets opérationnels ou des programmes de recherche bénéficient d’une<br />
intervention PTME, malgré la gratuité des interventions proposées.<br />
Face <strong>à</strong> cette situation, de nouvel<strong>le</strong>s approches doivent être initiées pour mettre en œuvre ces<br />
interventions sur <strong>le</strong> plan national, afin d’obtenir une réduction importante du nombre d’enfants<br />
infectés.<br />
L’un des grands défis actuels est par ail<strong>le</strong>urs de réduire la stigmatisation comme cela a été<br />
fréquemment suggéré par Peter Piot, <strong>le</strong> Directeur de l’ONUSIDA (156). Il faudrait éga<strong>le</strong>ment prévenir<br />
l’infection chez la femme, prévenir la grossesse non désirée chez la femme infectée par <strong>le</strong> VIH,<br />
renforcer la PTME et enfin assurer la prise en charge des femmes infectées par VIH.<br />
Le deuxième défi est l’implication des partenaires dans la PTME. L’implication des partenaires est<br />
pour l’instant très faib<strong>le</strong> et <strong>le</strong>ur influence sur la femme africaine constitue un obstac<strong>le</strong> majeur qu’il faut<br />
essayer de <strong>le</strong>ver. Très peu de partenaires sont informés du statut de <strong>le</strong>ur femme <strong>à</strong> cause de la réaction<br />
négative attendue de ces derniers. Des cas de vio<strong>le</strong>nces verba<strong>le</strong>s et physiques ont été rapportés en<br />
Afrique ainsi que des cas de séparation et de rupture suite au partage du statut sérologique (122, 157).<br />
Le troisième défi est d’oser initier d’autres approches novatrices et plus agressives pour augmenter<br />
l’acceptabilité des interventions PTME. Ces approches seront développées dans cette partie de la