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LG 174

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La réglementation est un sujet majeur d’intérêt et d’investissement pour le secteur financier.<br />

Le succès rencontré par l’étude menée conjointement par l’ABBL et EY Luxembourg en est la<br />

preuve. 46 banques sur les 150 que compte la place de Luxembourg ont pris la peine de<br />

remplir un questionnaire détaillé portant sur les coûts et investissements occasionnés par<br />

quatorze mesures réglementaires affectant le secteur bancaire.<br />

©Copyright: eu2005.lu/Marcel Schmitz<br />

La représentativité de l’échantillon est particulièrement<br />

bonne. Quelle que soit la dimension<br />

retenue: type d’activité, taille, total<br />

bilan, PNB (Produit Net Bancaire) ou nombre<br />

d’employés, le taux de couverture va de<br />

37% à 50%. Cette forte participation est<br />

déjà un message en soi. Les banques sont<br />

clairement préoccupées par l’ampleur du<br />

poids de la réglementation sur leur activité et<br />

ont à cœur de le faire savoir. En extrapolant<br />

les chiffres reçus à l’ensemble de la place sur<br />

base des totaux bilantaires, ce sont 382 millions<br />

d’euros qui ont été dépensés par les<br />

banques en 2013 pour faire face aux différentes<br />

réglementations. Pour mettre en perspective<br />

ce chiffre, il représente un peu moins<br />

de 1% du PIB (Produit Intérieur Brut) du<br />

Luxembourg et 3,6% du PNB total de la<br />

place. En moyenne, la réglementation représente<br />

41% des investissements effectués par<br />

les banques. La proportion atteint même<br />

67% des investissements pour les établissements<br />

de plus petite taille, ce qui laisse peu<br />

de place pour investir dans le développement<br />

des affaires et l’amélioration des services.<br />

En tendance, les coûts réglementaires<br />

ont progressé de 20% par an sur les quatre<br />

dernières années. Il est à noter que ces chiffres<br />

ne prennent pas en compte les besoins<br />

en fonds propres occasionnés par certaines<br />

réglementations (EMIR (European Market<br />

Infrastructure Regulation), CRD IV (Capital<br />

Requirements Directive)). Sur un plan prospectif,<br />

les établissements participants ne<br />

voient pas une décrue des coûts réglementaires<br />

avant 2017. AML IV (Anti Money<br />

Laundering) et MiFID II (Markets in Financial<br />

Instruments Directive), notamment, concentreront<br />

les efforts du secteur dans les prochaines<br />

années. La part du réglementaire<br />

dans les effectifs est également considérable.<br />

Ce sont 9% des ressources humaines du secteur<br />

bancaire qui sont dédiées totalement au<br />

respect de la réglementation. Pour le segment<br />

des banques de petite taille, la proportion<br />

monte à 20% du personnel.<br />

On voit ici que le coût requis pour opérer une<br />

banque de plein exercice a significativement<br />

augmenté. On peut légitimement se poser la<br />

question de la taille critique minimale requise<br />

pour fonctionner en tant que banque. Les plus<br />

petites structures sont également celles qui<br />

supportent le plus en local les coûts des différentes<br />

mesures réglementaires. Les six réglementations<br />

les plus coûteuses pour les banques<br />

sont, dans l’ordre décroissant: FATCA (Foreign<br />

Account Tax Compliance Act), EMIR, CRD IV,<br />

AIFMD (Alternative Investment Fund<br />

Managers’ Directive), SEPA (Single Euro<br />

Payments Area) et la Circulaire CSSF 12/552. Il<br />

est frappant de constater que l’initiative la plus<br />

coûteuse pour la place est le résultat d’une<br />

mesure fiscale américaine sans impact positif<br />

pour le secteur financier européen, ni pour ses<br />

clients. Enfin, cette étude nous a permis de<br />

recueillir l’opinion des banques sur les bénéfices<br />

retirés de la réglementation. Réglementation<br />

ne signifie pas uniquement coûts et contraintes.<br />

C’est finalement la circulaire CSSF 12/552<br />

qui recense le plus d’opinions favorables. Les<br />

banques saluent l’effort de synthèse et de simplification<br />

mené par la CSSF (Commission de<br />

Surveillance du Secteur Financier). A l’autre<br />

extrême, FATCA et EMIR arrivent en queue de<br />

classement. Le positionnement d’EMIR est surprenant,<br />

car son objectif premier est de renforcer<br />

la sécurité des transactions. Cette mesure<br />

paye sans doute le prix d’un net manque de<br />

clarté ressenti sur certaines dimensions.<br />

Source: ABBL et EY Luxembourg<br />

<strong>LG</strong> - Mars 2015 29

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