rapport_annuel_2015
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demander à ce qu’il soit retenu. Il est essentiel de<br />
ne pas négliger cette qualification qui constitue une<br />
circonstance aggravante dans de nombreuses infractions<br />
et fait donc varier les peines encourues.<br />
Au-delà du dépôt de plainte, le comportement des<br />
agents de police ou gendarmes est parfois ressenti<br />
comme humiliant par nos appelants.Des personnes<br />
ont alerté SOS homophobie sur la façon dont on<br />
les avait jugées, fait des commentaires dégradants<br />
sur « leur façon de vivre », « leur choix de vie »,allant<br />
même jusque leur demander s’ils-elles n’avaient<br />
pas honte. Ces comportements visent aussi bien<br />
les gays, lesbiennes et bisexuel-le-s que les trans,<br />
que l’on appelle systématiquement « Madame » ou<br />
« Monsieur », sans prendre en compte l’identité de<br />
genre réelle. SOS homophobie a aussi reçu des<br />
témoignages faisant état d’insultes telles que « sale<br />
PD », « tantouze », « enculé », etc.<br />
Pour SOS homophobie, la meilleure solution est<br />
celle de la formation, de la sensibilisation aux<br />
questions LGBT.C’est pourquoi de nombreuses formations<br />
sont organisées, notamment par Flag !,<br />
association des policièr-e-s et gendarmes LGBT.<br />
La formation est à double sens, les agents apportant<br />
aussi beaucoup aux bénévoles de SOS homophobie<br />
en les informant sur le déroulement des<br />
dépôts de plainte par exemple.<br />
Il est par ailleurs important de préciser que SOS<br />
homophobie a reçu des témoignages affirmant<br />
un accueil positif dans certains commissariats ou<br />
gendarmeries.<br />
Alors qu’il était confronté<br />
aux forces de l’ordre en<br />
Normandie, Pascal, âgé<br />
de 50 ans, a été insulté.<br />
Les agents de police l’ont<br />
traité de « sale PD ». Mais<br />
surtout, un agent lui a lancé :<br />
« Les gens comme toi, il faut<br />
leur faire la même chose<br />
qu’à ceux que l’on brûlait<br />
pendant la guerre de 14. »<br />
Malgré la rectification de<br />
son état civil, Marc, trans FtoM,<br />
a dû subir les propos transphobes<br />
que lui ont adressés<br />
les gendarmes mais aussi<br />
le procureur pendant une garde<br />
à vue. Les gendarmes lui<br />
ont demandé s’ils devaient<br />
l’appeler « Madame » ou<br />
« Monsieur ». De plus, la fouille<br />
corporelle a été effectuée<br />
par une femme car Marc aurait<br />
un sexe de femme. Enfin, après<br />
des renvois vers son état civil,<br />
les gendarmes n’ont cessé<br />
de lui demander son<br />
« vrai nom de femme ».<br />
Jacques, 47 ans, vit depuis<br />
4 ans avec son compagnon<br />
près de Rennes. Son voisinage<br />
direct est très conservateur,<br />
et c’est tous les jours qu’il doit<br />
subir des moqueries des<br />
voisins, qui le dévisagent voire<br />
l’agressent physiquement.<br />
Lorsqu’il va déposer plainte,<br />
les gendarmes évoquent<br />
un simple problème de<br />
voisinage et mentionnent<br />
la « personnalité fragile »<br />
de Jacques.<br />
Jeanne a déposé plainte<br />
à la gendarmerie. Les agents<br />
étaient environ six devant elle.<br />
Tou-te-s ont tenu des propos<br />
agressifs, se justifiant en<br />
expliquant : « Ici on parle<br />
cru, d’accord ? » Toutefois,<br />
Jeanne s’est sentie très<br />
secouée par leur comportement.<br />
C’est alors qu’un des<br />
agents lui lance : « Vous ne<br />
comprenez pas la plaisanterie?<br />
Moi j’ai un copain homo,<br />
il est gros et il sait faire<br />
de l’autodérision. »