rapport_annuel_2015

Focus
Gilles habite un petit village de l’Aube.
Lors des élections municipales de 2014,
il s’est présenté à la tête d’une liste concurrente
du maire sortant. Malheureusement pour lui,
c’est la liste du maire qui a été élue dès
le premier tour.
Après cette défaite, une personne est venue voir
Gilles pour lui indiquer : « On s’est trompés
de tête de liste. » Cette formulation s’adressait
directement à lui. Gilles a alors demandé si
« ça avait un lien avec sa vie privée ».
Cette personne lui a alors répondu : « Oui. »
Gilles a ensuite appris, en discutant avec d’autres
personnes, qu’« un des colistiers du maire aurait
dit à la coiffeuse du coin : “Vous vous rendez
compte, c'est un homo qui veut être à la mairie!” ».
L’information se serait, selon ses termes, « répandue
comme une traînée de poudre ». Gilles reste
persuadé que cela « a joué dans l’issue du scrutin ».
Gilles nous assure qu’il a également subi un
dénigrement de la part de plusieurs de ses
colistiers. Les élections passées, Gilles en accepte
le résultat. Mais il n'accepte pas cette atteinte
à sa vie privée.
Par ailleurs, étant instituteur et travaillant avec
de jeunes enfants, il a peur que cela ne lui porte
préjudice, de par « l'amalgame entre homosexualité
et pédophilie ».
Plusieurs associations trans ont cependant
reproché à Mme Benbassa de ne pas les avoir
consultées,c’est notamment le cas de l’Association
nationale transgenre (ANT). Dans un communiqué
envoyé le 17 avril 2014, Delphine Ravisé-Giard
de l’ANT a reproché au texte de « renforcer l’arbitraire
actuel » et d’ouvrir la voie « aux stéréotypes
sexistes ».
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Homo-FN
Autre symbole politique fort de
l’année 2014 : l’arrivée au sein
du Rassemblement bleu Marine
(RBM) 11 de Sébastien Chenu,cofondateur
du mouvement GayLib et
ancien secrétaire national de l’Union
pour un mouvement populaire
(UMP).Associé à l’Union des démocrates
et des indépendants (UDI),
GayLib travaille sur les problématiques
sociales et politiques liées aux
personnes LGBT. Il s’agit d’un mouvement
de droite et de centre droit.
Le 10 décembre 2014, l’annonce de
ce ralliement, que beaucoup d’analystes
politiques ont qualifié de
« ralliement le plus étonnant de
l’année »,n’est pas passée inaperçue.
« Si pour M. Chenu il s’agit bien évidemment
d’opportunisme à visée
électorale,il est également clair qu’il
s’agit pour Marine Le Pen et le RBM
d’une pure politique de casting destinée
à donner le sentiment que le
Front national a changé »,a aussitôt
dénoncé la présidente de GayLib,
Catherine Michaud. « Je ne rejoins
pas le Front national, qui n'est pas
mon histoire, mais Marine Le Pen qui
est aujourd'hui la seule à proposer
une offre politique alternative aux
Français », s’était justifié Sébastien
Chenu 12 .Une arrivée saluée par plusieurs
cadres du RBM : « Son ralliement
est la preuve de l'ouverture du
RBM et que de plus en plus d'anciens
adhérents UMP nous rejoignent »,a
assuré Gilbert Collard, secrétaire général du RBM.
Florian Philippot et Steeve Briois ont également partagé
leur satisfaction.
11. Mouvement créé par Marine Le Pen et rattaché au Front
national.
12. « Front national : Sébastien Chenu, ex-secrétaire national
UMP, rejoint le Rassemblement bleu Marine », Huffington
Post, 11 décembre 2014.