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rapport_annuel_2015

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par une forme de sexisme et par la volonté de<br />

réaffirmer une domination masculine.<br />

Seule la répartition entre classes d’âges des victimes<br />

connaît quelques changements notables : les 18-24<br />

ans ne représentent plus que 8 % des cas d’agression<br />

recensés (contre 26 % en 2013), alors que les<br />

plus de 50 ans représentent désormais 10 % des<br />

témoignages reçus (ils se limitaient à 4 % en 2013).<br />

De la diversité des agresseur-e-s<br />

Les hommes, seuls ou en groupe, continuent de<br />

représenter la grande majorité des auteur-e-s<br />

d’agressions LGBTphobes (68 % des cas).<br />

Cependant, les données relatives au profil des<br />

agresseur-e-s montrent que désormais les agressions<br />

par des hommes ou des femmes seul-e-s<br />

(50 %) sont plus fréquentes que celles commises<br />

par des groupes (37 %) et que le<br />

nombre de femmes auteures d’agressions,<br />

seules ou en groupe, est en légère<br />

progression avec 7 % des cas (contre<br />

seulement 3 % en 2013).<br />

Par ailleurs, la multiplicité des contextes<br />

des violences LGBTphobes recensés<br />

montre qu’il s’agit d’un danger pouvant<br />

surgir à tout moment, que ce soit dans<br />

un contexte d’anonymat, par des inconnu-e-s<br />

dont on ne soupçonne pas la<br />

violence, ou à l’inverse dans son propre entourage,<br />

au plus près de soi.<br />

Comme chaque année, l’essentiel des agressions<br />

physiques (41 %, près de la moitié des cas) ont<br />

été perpétrées dans des lieux publics dans toute<br />

leur diversité (dans sa voiture, à l’hôtel, dans la<br />

rue, etc.). De nombreux actes continuent aussi<br />

d’être recensés sur les lieux de drague ou à la sortie<br />

des boîtes gays. Il faut noter cette année un<br />

nombre important d’agressions homophobes et<br />

transphobes dans les transports en commun<br />

(arrêts de bus, métro, gares, etc.).<br />

Face à un-e inconnu-e, l’apparence physique ou<br />

le simple fait d’être en couple suffisent à motiver<br />

de la part des agresseur-e-s des insultes (« Va en<br />

« Tu sais<br />

que tu<br />

vas aller<br />

en enfer,<br />

sale petit<br />

PD ?! »<br />

enfer, sale PD », « dégueulasses lesbiennes »,<br />

« travelo fils de pute », etc.) et des actes d’une<br />

violence difficile à imaginer (coups de poing,<br />

bouteille cassée sur la tête, etc.).<br />

La haine au plus près de soi<br />

A l’inverse des lieux publics où les difficultés pour<br />

les victimes sont liées à l’anonymat de leurs agresseur-e-s<br />

et au caractère souvent impromptu de<br />

l’agression, de nombreux cas ont aussi lieu dans<br />

l’environnement proche des victimes. Ces actes<br />

amènent d’autres types de questions tout aussi<br />

complexes pour elles : comment éviter que cela se<br />

reproduise alors que je croise l’agresseur-e régulièrement?<br />

Comment dénoncer quelqu’un dont je<br />

suis proche? Dénoncer l’agresseur ne risque-t-il<br />

pas de provoquer un regain de haine?<br />

Ainsi, 16 % des agressions sont commises<br />

par une personne habitant le voisinage,<br />

et 15 % ont lieu au sein même<br />

de la famille ou dans l’entourage<br />

proche (ami-e-s, amant-e-s, connaissances),<br />

là où chacun-e devrait pouvoir<br />

se sentir protégé-e. Dans ces contextes<br />

particuliers, les agressions physiques<br />

dont témoignent les victimes sont<br />

souvent l’aboutissement d’un rejet et<br />

d'un harcèlement quotidiens, ponctués<br />

d’insultes et de menaces. Il est alors<br />

difficile pour les victimes de porter plainte ou de<br />

témoigner, par peur de subir une escalade de la<br />

violence.<br />

Par ailleurs, de nombreux témoignages nous font<br />

part d’agressions suite à des rencontres sur<br />

Internet et via des applications smartphone. Les<br />

victimes acceptent de faire venir à leur domicile<br />

des personnes qu’elles ont rencontrées sur la Toile<br />

et se font alors agresser violemment, dans un but<br />

souvent crapuleux, les agresseur-e-s espérant pouvoir<br />

dérober de l’argent ou certains biens.<br />

Enfin, l’école (13 % des cas) comme le travail (4 %)<br />

ne constituent pas davantage un refuge face à la<br />

violence LGBTphobe. A l’école, les agressions entre<br />

mineur-e-s sont en effet fréquentes (lire chapitre

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