rapport_annuel_2015
rapport_annuel_2015
rapport_annuel_2015
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Rapport sur l'homophobie <strong>2015</strong><br />
Justice<br />
La justice : un vrai rempart<br />
contre les LGBTphobies ?<br />
7 témoignages, correspondant<br />
à 7 cas, soit 0,5 % du total.<br />
L’année 2014 fait suite à l’ouverture du mariage<br />
aux couples de personnes de même sexe. Elle a<br />
permis d'observer l’évolution de l’homophobie<br />
dans la justice. Malgré quelques grandes avancées<br />
médiatiques, comme par exemple l’inauguration<br />
d’une plaque commémorative en l’honneur de Bruno<br />
Lenoir et Jean Diot, les deux dernières personnes<br />
brûlées vives en 1750 à Paris en raison de leur orientation<br />
sexuelle, le constat reste à nuancer.<br />
Au cours de l’année passée, SOS homophobie avait<br />
reçu de nombreux témoignages concernant les<br />
inquiétudes des gays et lesbiennes quant à la possibilité<br />
de se marier avec une personne de même sexe<br />
alors que le pays d’origine de l’un-e des deux future-s<br />
conjoint-e-s interdit le mariage aux gays et<br />
lesbiennes. En effet, en raison d’accords binationaux,<br />
il est interdit pour certaines personnes, en raison de<br />
leur nationalité, d’épouser une personne française<br />
de même sexe en France.Toutefois, la Cour de cassation<br />
a décidé le 28 janvier <strong>2015</strong> que la convention<br />
entre le Maroc et la France était contraire à l’ordre<br />
public et devait donc être écartée.<br />
Mais surtout, l’office des mariages de couples de<br />
personnes de même sexe a été l’objet d’actes gayphobes<br />
et lesbophobes.Liées par le principe de continuité<br />
du service public, les municipalités ont<br />
l’obligation de permettre la célébration des mariages,<br />
quel que soit le genre des futur-e-s conjoint-e-s.<br />
De nombreux-ses maires se sont exonéré-e-s de cette<br />
obligation en faisant célébrer le mariage par des<br />
délégué-e-s, ce qui est légal. Cependant, il est arrivé<br />
que des maires officient tout au long d’une journée,<br />
sauf pour un couple de personnes de même sexe.<br />
Il s’agit là d’un acte discriminatoire en raison de l’orientation<br />
sexuelle.Face aux attentes considérables après<br />
l’adoption de la loi ouvrant le mariage aux couples<br />
de personnes de même sexe, le sentiment de mise à<br />
l’écart, une nouvelle fois, est d’autant plus fort.<br />
Dans la sphère familiale, les témoignages portent<br />
sur des inquiétudes récurrentes, telles que la peur de<br />
perdre la garde des enfants. Quel que soit le moyen<br />
de conception,il semblerait que l’orientation sexuelle<br />
finisse par gêner. Ainsi les couples de personnes de<br />
même sexe dont l’un-e des partenaires a eu des<br />
enfants au cours d’une relation passée se retrouvent<br />
souvent à craindre pour la garde des enfants (lire<br />
chapitre Famille). Mais surtout, les difficultés se<br />
rencontrent lorsque le couple ou un individu seul a<br />
recours à l’assistance médicalisée à la procréation<br />
(PMA) ou à la gestation pour autrui (GPA).Si le recours<br />
à la GPA est illégal en France,la Cour européenne des<br />
droits de l’homme (CEDH), dans une décision<br />
Mennesson c. France, a condamné la France en juin