rapport_annuel_2015

Rapport sur l'homophobie 2015 • Lieux publics
Bonne et heureuse année
2014
Michel fêtait la nuit du Nouvel
An avec des ami-e-s dans
un bar près de Montpellier.
Peu avant 3 heures du matin,
un groupe de jeunes passe
devant le bar, la bande d’ami-e-s
leur souhaite alors une « bonne
année ». L’un des jeunes se
détache du groupe, s’avance
et lâche : « Nous, on ne souhaite
pas la bonne année à des sales
PD comme vous. » Des insultes
fusent de part et d’autre.
L’un des ami-e-s tente de
calmer la situation lorsqu’il
se prend une gifle. Michel,
attrapé par l’épaule, reçoit
quant à lui un violent coup
de poing en pleine figure.
Sonné, il porte ses mains au
visage, « du sang coule ».
Les jeunes agresseurs
prennent la fuite. Michel est
lourdement blessé : fracture
sur un os du visage, une
opération est nécessaire.
Il est près de 2 heures du matin
lorsque Pierre et Thibault sortent
d’une boîte de nuit parisienne,
main dans la main. Un groupe
d’individus s’approche et
se met à les insulter : « Vous
allez vous enculer… Sales
PD… On déteste les PD…
Votre président Hollande fait
n’importe quoi… » Thibault
répond. L’un des agresseurs
le projette violemment sur
le capot d’une voiture, puis le
frappe à la tête. Pierre est
lui aussi mis à terre et frappé
à la tête. Le couple trouve
refuge dans un hall d’immeuble
et la police finit par intervenir.
Focus
Francesco attend le bus, peu après 23 heures, pour
rentrer chez lui. « Je fumais, le bus était en retard. »
Un homme d’une vingtaine d’années s’approche
pour lui demander une cigarette. Il lui en donne
une et la conversation s’engage. Peu à peu, l’homme
devient un peu trop curieux à son goût. « Je n’avais
pas envie d’avoir ce type de conversation dans la
rue avec un inconnu », confie Francesco qui tente
alors d’éviter tant bien que mal de répondre.
Mais le ton monte. L’homme lui demande alors de
l’argent, celui-ci refuse. « Je sais que t’es un PD…
Pourquoi tu portes une boucle d’oreille ? Et tes
cheveux ? Tu es un mauvais croyant… Va en enfer,
sale PD », lui lance son agresseur.
Francesco ne cherche pas à répliquer, non plus
à se battre, « je lui ai juste dit que s’il ne
me laissait pas tranquille, j’appellerais la police ».
L’homme devient agressif, « en quelques secondes,
son visage a changé », et personne autour d’eux
ne semble réagir. Francesco demande de l’aide
puis reçoit des coups, sur le côté droit de la tête,
dans le ventre et sur la nuque. « J’ai cru que c’était
un cauchemar. » L’agresseur assène alors plusieurs
coups de bouteille sur son visage, abîmant
sérieusement son œil droit. « Je saignais beaucoup
et je ne pouvais pas ouvrir les yeux. » Quelqu’un
finit par appeler les secours qui le prennent en
charge vers l’hôpital. « Sur le chemin, je me suis
demandé ce que je faisais là. Beaucoup de pensées
me sont venues à l’esprit : est-ce que c’est de ma
faute parce que je ne lui ai pas donné d’argent ?
Suis-je vraiment en sécurité dans un pays où
je suis censé bénéficier de la sécurité et
d’une égalité des droits ? »