rapport_annuel_2015

Rapport sur l'homophobie 2015 • Politique
Homosexuel militant et défenseur du mariage pour
tou-te-s, Sébastien Chenu appartenait au courant
libéral et pro-européen de l'UMP,en parfaite contradiction
avec la ligne imposée par Marine Le Pen.
« Je partage l'ensemble des propositions de Marine Le
Pen, sauf sur le mariage pour tous. Ce sera ma petite
originalité, il faut bien que j'en aie une », s’est-il
justifié. Si on ne peut bien sûr pas résumer la place
des personnes homosexuelles en politique sur le ralliement
d’un individu, se pose la question de la stratégie
du Front national. Dans une tribune publiée
sur le site internet de Libération 13 , Stéphane Dassé,
cofondateur et ancien président de GayLib,a dénoncé
les « gays alibis de Marine Le Pen ». Il dit : « C’est
malheureusement à cette pathétique parodie que se
prête Sébastien Chenu […].Comment peut-on ignorer
que l’extrême droite a toujours eu pour stratégie de
s’approprier les valeurs de ses adversaires pour
les dévoyer et alimenter sa haine des autres ? […]
Après avoir été détestés et rejetés, les gays (les
lesbiennes semblent ne pas exister dans l’environnement
de Marine Le Pen) ne seront qu’un simple outil
supplémentaire au service du Front national pour
mieux opposer les uns aux autres. »
Malgré l’homophobie et la transphobie toujours
présentes au sein de la classe politique, il est à
souligner quelques points positifs et notamment
cette loi votée le 16 janvier 2014 par l’Assemblée
nationale qui prévoit un allongement du délai de
prescription (un an au lieu de trois mois) applicable
aux « délits de diffamation, d’injure ou de
provocation à la discrimination, à la haine ou à la
violence commis à l’encontre de personnes à raison
de leur sexe, de leur orientation ou identité sexuelle
[identité de genre], ou de leur handicap ». Cette
mesure est adoptée à l’unanimité des groupes
politiques présents au Parlement.
13. « De l'UMP au FN, Sébastien Chenu, triste dindon de la farce »,
tribune de Stéphane Dassé, Libération.fr, 17 décembre 2014.