rapport_annuel_2015

Focus
Laure, 20 ans, vit en Bourgogne. Elle vit le déni de
son homosexualité par ses parents. Elle a fait un
premier coming out en leur écrivant une lettre pour
leur dire qu'elle aime les femmes. Sa mère semble
plutôt bien réagir et lui dit au téléphone qu'elle s'en
doutait. Son père quant à lui refuse de lui parler à
chaud. Quand elle rentre pour les vacances, le sujet
n'est pas abordé et son père décide de se rendre
malgré tout à la Manif pour tous à Paris.
Plus tard, alors que toute la famille est réunie pour
Pâques, des oncles et le père de Laure tiennent des
propos homophobes. Ses parents lui avaient dit
de ne pas révéler son homosexualité aux autres.
Laure souffre et pleure sans pouvoir expliquer
à ses grands-parents les raisons de ses larmes.
« C'est papa... », dit-elle, ce qui provoque la colère
de son père.
Laure revient chez elle quelques jours plus tard,
la peur au ventre. Son père lui reproche son
comportement et affirme son droit de manifester
contre « le mariage des PD ». Laure a dû s'excuser
et en arrive même à culpabiliser. Puis le moment
de son coming out en face à face arrive, et Laure
se sent horriblement mal. Et en effet, elle doit faire
face au discours moralisateur de son père qui lui
dit que, en tant que catholique, elle doit renoncer
à certaines tentations.
Ses parents réaffirment qu'elle doit se taire devant
les autres, un silence qui blesse Laure. Ils ont réussi
à la faire douter de son homosexualité alors qu'elle
ne ressent pas de plaisir en compagnie des hommes.
Elle a souffert, avant son coming out, en ayant des
relations sexuelles avec des hommes pour essayer
de devenir « normale ». Ses parents l'ont su et
semblent préférer ce comportement plutôt que
son amour pour les femmes. Dans leur entourage,
de ces trucs vous, c’est un
congé paternité… »
Un employé la contacte
quelques jours plus tard
pour lui dire que son dossier
est bloqué car leur logiciel
« ne permet pas de cocher
Madame et Madame sur un
dossier de congé paternité ».
Le RSI promet de remédier
au problème, qui touche
plusieurs couples de femmes.
(Lire chapitre Commerces
et services.)
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Insultes à gogo !
Isabelle, 40 ans, vit à Metz.
Elle a mis une annonce sur
Leboncoin.fr pour vendre un
cendrier. Un couple la contacte,
mais Isabelle préfère vendre
l’objet à un meilleur offrant.
Isabelle reçoit alors une série
d’e-mails lesbophobes envoyés
à partir d’adresses telles que
« chattes@hotmail.fr » : « Je suis
une pauvre vendeuse d’objets
sans prix, je préfère déguster
une bonne tarte aux poils mais à
quel prix ! », « Bravo Facebook,
pour dévoiler la sexualité des
lesbiennes, les broute-chattes »,
« Embrasser une gouine c’est
dégueulasse ». Isabelle a
porté plainte.
Sylvie reçoit l’appel d’un
démarcheur téléphonique,
qui se présente et demande
à parler à « Madame X ».
Sylvie lui répond qu’elle est
« Madame Y » et que sa femme
n’est pas là. L’homme demande
si c’est une plaisanterie.
Sylvie lui dit que non.
Le démarcheur décide alors
de la tutoyer et lui pose plusieurs