27 30-31 mai et 1 er juin 2009 Dossier - Que votre règne arrive

Barons. En 1267, il décide de conduire une nouvelle expédition outre-mer. Il espère convertir leSultan de Tunis et couper l’Egypte des ressources de l’Afrique du Nord.Le 17 juillet 1270, les Croisés prennent Carthage, mais les épidémies s’abattent surl’armée et le Roi meurt saintement sur une couche de cendres le 25 août. Il avait régné 43 ans.Cette dernière expédition malheureuse n’aura pas été entièrement vaine. Philippe III,qu’on dira le Hardi, avec l’aide des renforts conduits par son oncle Charles d’Anjou, roi deSicile, contraint le Sultan à libérer les prisonniers chrétiens, à permettre les conversions, et àlaisser librement s’installer en terre tunisienne des prêtres et des moines chrétiens.Le retour du corps du Roi jusqu’à l’abbaye de Saint-Denis donne lieu à une immenseémotion populaire. Bientôt, autour de sa tombe, les miracles de guérison se multiplient.En 1297, Saint-Louis est canonisé par le pape Boniface VIII.Dieu premier serviSi, pour tous, il est l’image même de la Justice, le saint Roi sait que le premier devoir dejustice consiste à rendre à Dieu les hommages qui lui sont dus.Qu’il soit dans son Palais ou qu’il voyage, il récite régulièrement aux heures prescrites, ouse fait lire par son chapelain, les prières de l’Office divin. La nuit, il se lève pour les matines et ilentend une messe basse puis une grand-messe chaque matin. L’après-midi vient l’Office desmorts et le soir, après Complies, il s’adonne à une lecture pieuse et ne se couche qu’après avoirdit son chapelet.Au témoignage de Joinville, « ce saint homme aima Dieu de tout son cœur et ensuivit sesœuvres ».Cette piété, étonnante chez un roi qui ne néglige aucun de ses devoirs, accompagnéed’austérités sévères, le détache des richesses, qu’il préfère convertir en aumônes, comme desadversités. Prenant soin lui-même de l’éducation chrétienne de ses enfants, il dira ainsi à son fils,le futur Philippe III : « si Notre-Seigneur t’envoie quelque maladie ou autre adversité, tu le doissouffrir de bonne volonté et Lui en rendre grâces, car tu dois penser que c’est pour ton bien ; etsi Notre-Seigneur t’envoie quelque joie et prospérité, tu dois aussi Lui en rendre grâceshumblement, mais ne pas en avoir d’orgueil. »C’est pour Dieu que le Roi se fait bâtisseur, faisant élever la Sainte-Chapelle, de 1246 à1248, comme reliquaire de la Couronne d’épines, qu’il a pu acquérir, avec d’autres précieusesreliques, de l’Empereur de Constantinople. Il élève Royaumont et moult abbayes, des hôtels-Dieu, des maisons de charité et d’éducation (la Sorbonne), aménageant des maisons d’accueilpour étudiants démunis.C’est encore pour l’amour du Christ qu’il secourt et sert lui-même les lépreux, les maladeset les pauvres, disant à son entourage : « Ces gens-là sont mes soldats ; ils combattent pour moipar leurs prières ; je ne leur ai pas encore payé tout ce que je leur dois. »Et c’est la charité chrétienne qui l’anime pour faire régner l’ordre et la paix.Faire régner l’ordreCe devoir du prince, Louis IX l’accomplit avec promptitude et vigueur, dans la traditionguerrière des capétiens.A quinze ans, il s’élance au secours du Comte Thibaut de Champagne, « car si le sujet estloyal envers son seigneur, le seigneur doit aussi l’être avec son sujet », et brise du même coup larébellion des grands vassaux.- 120 -Association Notre Dame de Chrétienté