27 30-31 mai et 1 er juin 2009 Dossier - Que votre règne arrive

contrôle. Dans cette perspective, « le christianisme qui offre dans la valeur absolue qu'est Dieu,le fondement de l'échelle des valeurs, est pour le libéral, un obstacle insurmontable » 3La manifestation la plus répandue de ce désordre est le relativisme culturel « qui se révèlecomme un système et une défense d'un pluralisme éthique favorable à la décadence et à ladissolution de la raison et de la loi naturelle » 4 . Le libéralisme remet en question la notion denature humaine. Il n'est pas une erreur parmi d'autres, « il est, dans l'ordre des idées, l'erreurabsolue, et dans l'ordre des faits l'absolu désordre » 5 . Benoît XVI évoque la « dictature durelativisme », et en effet, « rien n'étant vrai ni faux, bon ou mauvais, la règle est de se montrerle plus efficace, et le plus fort. Le monde, alors, n'est plus partagé en justes et injustes mais enmaîtres et esclaves » 6 . On appellera bien ce qui a triomphé, le succès justifie tout.Dans la vie quotidienne, la perte du sens de la vérité se traduit de multiples façons : « Vousn'êtes pas de votre temps, cela ne se fait plus ». Lorsque l'on veut faire de la formation, on ne seréunit pas autour de la vérité, mais pour « faire la vérité ». Au nom d'une fausse tolérance, onrépète que toutes les opinions sont bonnes et respectables. D'une future mère qui décide degarder son enfant dont on lui annonce qu'il est gravement handicapé, on dit « c'est son choix »,comme si la vie de cet enfant pouvait faire l'objet d'un choix arbitraire. « La nécessaire exigencede la vérité a disparu au profit d'un critère de sincérité, d'authenticité, d'accord avec soi-même,au point que l'on en est arrivé à une conception radicalement subjectiviste du jugement moral » 7Sans verser dans un libéralisme absolu, reconnaissant que le Christ est la Vérité, n'agit-onpas souvent comme s'Il n'était pas la Voie pour aller à cette Vérité ? Cédant à la « prudence dusiècle », on calcule la dose de Vérité que notre époque pourrait assimiler, en se fiant à sespropres forces.« Ainsi la raison et l'expérience ne disent pas seulement la faiblesse de la liberté humainemais aussi son drame. L'homme découvre que sa liberté est mystérieusement portée à trahir sonouverture au Vrai et au Bien (...) Dans ses erreurs il perçoit l'origine d'une révolte radicale quile porte à refuser la Vérité et le Bien pour s'ériger en principe absolu de soi : vous serez commeDieu (Gn 3, 5). La liberté a donc besoin d'être libérée » 8 . La condition de l'authentique libertéest de reconnaître la vérité. « La vérité donne sa forme à la liberté de l'homme qui, de cettefaçon, est amené à connaître et aimer le Seigneur » 9 . « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vouslibérera" (Jean 8, 32). "Le Christ nous a libérés pour que nous restions libres (Ga 5, 1) ». LeChrist est le libérateur: « Je suis né pour cela, pour rendre témoignage à la vérité ».« Mon royaume n'est pas de ce monde »Le royaume du Christ n'est pas de ce monde parce que Son autorité n'a pas pour fondementles richesses ni les forces d'ici-bas. Son royaume ne provient pas "de" ce monde: non est de hocmundo. Le "de ce monde" renvoie à la source de Son autorité et ne signifie nullement, enparticulier, que Jésus refuse de reconnaître que Sa souveraineté ait un caractère de royautésociale. En marquant le caractère transcendant de Sa royauté, avec Sa volonté de laisser àd'autres l'administration des choses temporelles, Jésus-Christ ne cesse pas de subordonner legouvernement du monde présent aux intérêts du royaume céleste et de maintenir son droit3 Cardinal Poupard: Nouvelle Europe, Reconquête de la liberté et défi du libéralisme. 19934 Note doctrinale de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur le comportement des catholiques dans la viepolitique, 24 novembre 20025 Don Felix Sarda y Salvany: Le libéralisme est un péché6 Albert Camus7 Jean Paul II, encyclique Veritatis Splendor, n°328 Idem n°869 Idem, introduction- 68 -Association Notre Dame de Chrétienté