08.07.2015 Views

27 30-31 mai et 1 er juin 2009 Dossier - Que votre règne arrive

27 30-31 mai et 1 er juin 2009 Dossier - Que votre règne arrive

27 30-31 mai et 1 er juin 2009 Dossier - Que votre règne arrive

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Pour comprendre c<strong>et</strong>te nécessité du "surnaturel" au commencement de l'histoire hu<strong>mai</strong>ne,il importe de considér<strong>er</strong> l'homme dans son état de nature : il est porteur de conflits potentiels quele surnaturel peut seul empêch<strong>er</strong>. D'un point de vue naturel en eff<strong>et</strong>, l'homme, étant l'union d'uneâme spirituelle <strong>et</strong> d'un corps, est à la jonction des mondes spirituel <strong>et</strong> matériel. On peutdistingu<strong>er</strong> en lui trois vies : la vie végétative, la vie animale <strong>et</strong> la vie intellectuelle. Comme laplante, l'homme se nourrit, croît <strong>et</strong> se reproduit (vie végétative) ; comme l'animal, il connaît lesobj<strong>et</strong>s sensibles <strong>et</strong> son appétit sensitif, avec ses émotions <strong>et</strong> ses passions, le porte v<strong>er</strong>s eux (vieanimale ou sensitive) ; comme l'ange, il peut connaître ce qui est au-delà des sens <strong>et</strong> sa volontése porte librement v<strong>er</strong>s le bien rationnel (vie intellectuelle). Ces trois vies doivent se coordonn<strong>er</strong>pour concourir au même but, qui est la p<strong>er</strong>fection naturelle de l'être hu<strong>mai</strong>n. Ce qui implique queles facultés inférieures - végétatives <strong>et</strong> sensitives - soient subordonnées à l'intelligence <strong>et</strong> à lavolonté puisque le propre de l'homme, par rapport aux autres vivants du monde sensible, estd'être un animal rationnel, c'est-à-dire dont la raison gouv<strong>er</strong>ne la sensibilité.Dès lors, la vie est une lutte, puisque nos facultés inférieures se portent avec ardeur v<strong>er</strong>s leplaisir, tandis que nos facultés supérieures doivent se port<strong>er</strong> v<strong>er</strong>s le bien honnête, c'est-à-direconforme à la raison. Entre les deux il peut y avoir conflit : ce qui nous plaît, ce qui nous sembleutile, n'est pas toujours bon moralement. Il faut donc que la raison, pour faire régn<strong>er</strong> l'ordre,combatte les tendances contraires <strong>et</strong> qu'elle triomphe : c'est la lutte de l'esprit contre la chair, dela volonté contre la passion. Ainsi, dans l'état de pure nature - qui n'a ja<strong>mai</strong>s existé en raison del'élévation de l'homme à l'état surnaturel dès sa création - la paix eût été impossible en raison dec<strong>et</strong>te lutte. Mais Dieu ne s'est pas contenté de confér<strong>er</strong> à l'homme les dons naturels ; en luiconférant des dons prét<strong>er</strong>naturels (science infuse, maîtrise des passions, immortalité du corps) <strong>et</strong>surnaturels (grâce sanctifiante, v<strong>er</strong>tus infuses <strong>et</strong> dons du Saint-Esprit, grâces actuelles), il a voulul'élev<strong>er</strong> à un état supérieur : l'état de justice originelle.C<strong>et</strong> état consistait en ce que la raison était soumise à Dieu, les forces inférieures à laraison, <strong>et</strong> le corps à l'âme. Il était l'eff<strong>et</strong> d'une protection spéciale de Dieu, gratuitement accordéepour neutralis<strong>er</strong> les funestes tendances de la nature hu<strong>mai</strong>ne <strong>et</strong> prévenir sa déchéance.« L'homme était intact <strong>et</strong> ordonné dans tout son être, parce que libre de la triple concupiscencequi le soum<strong>et</strong> aux plaisirs des sens, à la convoitise des biens t<strong>er</strong>restres <strong>et</strong> à l'affirmation de soicontre les impératifs de la raison. » (CEC 377). « Par la soumission des forces inférieures à laraison régnait dans l'homme une parfaite tranquillité d'esprit parce que la raison hu<strong>mai</strong>nen'était troublée par aucune passion désordonnée. » (Saint Thomas d'Aquin - Compendium d<strong>et</strong>héologie 186). Ainsi voyons-nous que la subordination de l'homme à Dieu <strong>mai</strong>ntenait l'équilibrede c<strong>et</strong> ordre, empêchait les forces de la sensibilité de prendre le dessus <strong>et</strong> gardait l'homme dansla paix.S'il s'agit ici de la paix intérieure, il est évident que l'ordre qui était établi en chacun, <strong>et</strong> qu<strong>er</strong>ien ne troublait, était à la racine de l'ordre qui devait régn<strong>er</strong> entre les hommes, puisqu'iléradiquait à sa source le désordre que pouvaient sem<strong>er</strong> les passions de chacun dans les relationshu<strong>mai</strong>nes. La raison, éclairée par la lumière du Saint-Esprit, devait régir les relations entre leshommes, <strong>et</strong> non pas des passions rebelles au Bien commun. Ainsi on ne peut donn<strong>er</strong> « la paixvéritable aux citoyens, aux peuples <strong>et</strong> aux nations, si on ne l'accorde pas d'abord à leurs esprits,car il ne peut y avoir de paix extérieure si celle-ci n'est pas l'image de la paix intérieure, <strong>et</strong> sielle n'est pas la conséquence de celle-ci sans laquelle tout vacille <strong>et</strong> menace de tomb<strong>er</strong>. »(Bienheureux Jean XXIII - Radio-message au monde, 29 octobre 1958).- 124 -Association Notre Dame de Chrétienté

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!