27 30-31 mai et 1 er juin 2009 Dossier - Que votre règne arrive
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Pour comprendre c<strong>et</strong>te nécessité du "surnaturel" au commencement de l'histoire hu<strong>mai</strong>ne,il importe de considér<strong>er</strong> l'homme dans son état de nature : il est porteur de conflits potentiels quele surnaturel peut seul empêch<strong>er</strong>. D'un point de vue naturel en eff<strong>et</strong>, l'homme, étant l'union d'uneâme spirituelle <strong>et</strong> d'un corps, est à la jonction des mondes spirituel <strong>et</strong> matériel. On peutdistingu<strong>er</strong> en lui trois vies : la vie végétative, la vie animale <strong>et</strong> la vie intellectuelle. Comme laplante, l'homme se nourrit, croît <strong>et</strong> se reproduit (vie végétative) ; comme l'animal, il connaît lesobj<strong>et</strong>s sensibles <strong>et</strong> son appétit sensitif, avec ses émotions <strong>et</strong> ses passions, le porte v<strong>er</strong>s eux (vieanimale ou sensitive) ; comme l'ange, il peut connaître ce qui est au-delà des sens <strong>et</strong> sa volontése porte librement v<strong>er</strong>s le bien rationnel (vie intellectuelle). Ces trois vies doivent se coordonn<strong>er</strong>pour concourir au même but, qui est la p<strong>er</strong>fection naturelle de l'être hu<strong>mai</strong>n. Ce qui implique queles facultés inférieures - végétatives <strong>et</strong> sensitives - soient subordonnées à l'intelligence <strong>et</strong> à lavolonté puisque le propre de l'homme, par rapport aux autres vivants du monde sensible, estd'être un animal rationnel, c'est-à-dire dont la raison gouv<strong>er</strong>ne la sensibilité.Dès lors, la vie est une lutte, puisque nos facultés inférieures se portent avec ardeur v<strong>er</strong>s leplaisir, tandis que nos facultés supérieures doivent se port<strong>er</strong> v<strong>er</strong>s le bien honnête, c'est-à-direconforme à la raison. Entre les deux il peut y avoir conflit : ce qui nous plaît, ce qui nous sembleutile, n'est pas toujours bon moralement. Il faut donc que la raison, pour faire régn<strong>er</strong> l'ordre,combatte les tendances contraires <strong>et</strong> qu'elle triomphe : c'est la lutte de l'esprit contre la chair, dela volonté contre la passion. Ainsi, dans l'état de pure nature - qui n'a ja<strong>mai</strong>s existé en raison del'élévation de l'homme à l'état surnaturel dès sa création - la paix eût été impossible en raison dec<strong>et</strong>te lutte. Mais Dieu ne s'est pas contenté de confér<strong>er</strong> à l'homme les dons naturels ; en luiconférant des dons prét<strong>er</strong>naturels (science infuse, maîtrise des passions, immortalité du corps) <strong>et</strong>surnaturels (grâce sanctifiante, v<strong>er</strong>tus infuses <strong>et</strong> dons du Saint-Esprit, grâces actuelles), il a voulul'élev<strong>er</strong> à un état supérieur : l'état de justice originelle.C<strong>et</strong> état consistait en ce que la raison était soumise à Dieu, les forces inférieures à laraison, <strong>et</strong> le corps à l'âme. Il était l'eff<strong>et</strong> d'une protection spéciale de Dieu, gratuitement accordéepour neutralis<strong>er</strong> les funestes tendances de la nature hu<strong>mai</strong>ne <strong>et</strong> prévenir sa déchéance.« L'homme était intact <strong>et</strong> ordonné dans tout son être, parce que libre de la triple concupiscencequi le soum<strong>et</strong> aux plaisirs des sens, à la convoitise des biens t<strong>er</strong>restres <strong>et</strong> à l'affirmation de soicontre les impératifs de la raison. » (CEC 377). « Par la soumission des forces inférieures à laraison régnait dans l'homme une parfaite tranquillité d'esprit parce que la raison hu<strong>mai</strong>nen'était troublée par aucune passion désordonnée. » (Saint Thomas d'Aquin - Compendium d<strong>et</strong>héologie 186). Ainsi voyons-nous que la subordination de l'homme à Dieu <strong>mai</strong>ntenait l'équilibrede c<strong>et</strong> ordre, empêchait les forces de la sensibilité de prendre le dessus <strong>et</strong> gardait l'homme dansla paix.S'il s'agit ici de la paix intérieure, il est évident que l'ordre qui était établi en chacun, <strong>et</strong> qu<strong>er</strong>ien ne troublait, était à la racine de l'ordre qui devait régn<strong>er</strong> entre les hommes, puisqu'iléradiquait à sa source le désordre que pouvaient sem<strong>er</strong> les passions de chacun dans les relationshu<strong>mai</strong>nes. La raison, éclairée par la lumière du Saint-Esprit, devait régir les relations entre leshommes, <strong>et</strong> non pas des passions rebelles au Bien commun. Ainsi on ne peut donn<strong>er</strong> « la paixvéritable aux citoyens, aux peuples <strong>et</strong> aux nations, si on ne l'accorde pas d'abord à leurs esprits,car il ne peut y avoir de paix extérieure si celle-ci n'est pas l'image de la paix intérieure, <strong>et</strong> sielle n'est pas la conséquence de celle-ci sans laquelle tout vacille <strong>et</strong> menace de tomb<strong>er</strong>. »(Bienheureux Jean XXIII - Radio-message au monde, 29 octobre 1958).- 124 -Association Notre Dame de Chrétienté