27 30-31 mai et 1 er juin 2009 Dossier - Que votre règne arrive

L’"apaiseur"Le Roi acquiert par sa droiture, sa sagesse, et par l’amour que le peuple lui rend, uneautorité telle qu’il parvient à apaiser les conflits, à régler les querelles de puissantes famillesféodales et à réconcilier les adversaires.Aussi le peuple lui donne-t-il le beau surnom d’ « apaiseur ». C’est par la persuasion qu’ilespère convertir juifs et infidèles. Par la douceur de son gouvernement, le respect des coutumeset des élites locales, il s’attache le cœur des populations, telles celles du Languedoc et de laNormandie, qui désormais resteront fidèles à la Couronne.Son prestige n’est pas moindre à l’extérieur.Lorsqu’il est prisonnier des musulmans, il conquiert leur estime, au point que certainsdélibèrent de le prendre pour sultan.En 1246, le pape Innocent III, réfugié à Cluny, au plus fort de sa querelle avec l’empereurFrédéric II, propose au Roi de France la Couronne impériale, pour lui ou pour son frère Robertd’Artois.Mais Louis joint aux vertus de force et de justice celles de prudence et de modération. Ildécline l’offre, car il lui importe de respecter l’Empereur, dont lui-même du reste saura se fairerespecter, tant que les accusations d’hérésie et de parjure ne sont pas choses jugées. Surtout, iln’entend pas compromettre son pays dans une aventure guerrière inutile, car il ne veut que« faire la France, telle que Dieu l’avait conçue », et la garder en paix.Son rôle d’arbitre n’en sera pas moins grand sur la scène de l’Europe.Des seigneurs de provinces lointaines s’en remettent à lui. Joinville rapporte que « lesBourguignons et les Lorrains, chez qui il avait remis la paix, l’aimaient et lui obéissaient tant,que je les vis venir plaider les procès qu’ils avaient entre eux par devant le Roi à Reims, à Parisou à Orléans ».En 1264, saisi par le Roi d’Angleterre et par ses barons qui invoquent des abus de pouvoir,et sans écouter les conseillers qui lui disent de laisser les Anglais se battre entre eux, il rend parle "dict d’Amiens" une sentence qui préserve la dignité du Roi d’Angleterre, tout en confirmantles libertés acquises.Ce Roi était d’une humilité extrême : il disait que ses péchés avaient été cause de l’échecde l’expédition d’outre-mer, et, à une plaideuse mécontente, qui proférait qu’il devrait êtrechassé de France, il répondait benoîtement qu’il méritait même d’être chassé de la terre entière.Il accéda cependant, par sa sainteté et comme artisan de justice et de paix, à une notoriété sanségale, dans son temps et dans l’histoire.DOMUS CHRISTIANI- 122 -Association Notre Dame de Chrétienté