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,. ous visons là surtout l'ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>t citadin. Les rythmes vécus du campagnardsont beaucoup moins heurtés et torturés. Choses et g<strong>en</strong>s' a<strong>le</strong>ntour, c'est<strong>en</strong>core la Terre, ou plutôt <strong>le</strong> terroir où s'<strong>en</strong>raciner ne s,ignifie pas se figermais s'approfondir :« l'ai toujours pris <strong>le</strong> même chemin.l'ai toujours r<strong>en</strong>contréLe même vieux cerisier qui crou<strong>le</strong> sous ses branches.l'ai toujours vu la même meu<strong>le</strong> de foinQui se dore au so<strong>le</strong>il.Je me suis toujours p<strong>en</strong>chéSur <strong>le</strong> même bassin aux gr<strong>en</strong>ouil<strong>le</strong>sDont <strong>le</strong>s algues bril<strong>le</strong>nt de mil<strong>le</strong> cou<strong>le</strong>urs.l'ai toujours aiméLe même chat et <strong>le</strong> même chi<strong>en</strong>Qui dorm<strong>en</strong>t près de la porte.l'ai toujours connu la même douce maisonAu toit rouge, au balcon usé.}) (p. 86)Le citadin, lui, est r<strong>en</strong>voyé comme une bal<strong>le</strong> d'un espace à un autre, del'espace libre et vivifant du jeudi et du dimanche à l'esP!lce hosti<strong>le</strong>, sansissue et sans espoir, dè la vil<strong>le</strong> où l'on travail<strong>le</strong> - où l'on fonctionne, où l'onest là. Reste aussi l'espace artificiel des vitrines du soir éclairées au néon,l'espace criard et détraqué du jazz de quartier, l'espace fardé mais fascinantdes affiches et des ènseignes. Tout cela, c'est de la maladie et du vertige. Onse doute' bi<strong>en</strong> qu'on n'<strong>en</strong> sortira jamai.s, pourtant l'on y va traînant, nocturnesado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong> quête, au sein de cette errance. d'un « ail<strong>le</strong>urs}) et d'un « audelà".Le jeune <strong>en</strong>fant s'extasie devant une vitrine illuminée. Avec l'ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>t,ça ne pr<strong>en</strong>d plus. Et non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ça ne pr<strong>en</strong>d plus. mais ça lui fait mal,so.urdem<strong>en</strong>t. L'adulte, lui, ça lui est bi<strong>en</strong> égal: illuminés ou non. <strong>le</strong>s objetsrest<strong>en</strong>t définis par <strong>le</strong>ur usage. Le féerique et l'utilitaire: <strong>en</strong>tre ces deux mondes,<strong>le</strong> garçon de quinze ans se trouve ' écartelé. Les lumières l'invit<strong>en</strong>t loin d'ici.Mais c'est un « ail<strong>le</strong>urs}) qui n'existe pas, un mirage savamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u parla vertu de la fluoresc<strong>en</strong>ce. On s'y casse <strong>le</strong> nez. Alors l'on s'<strong>en</strong> retourne,ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>ts de Picasso. longues et fugitives ombres b<strong>le</strong>ues. passants étrangers àcet espace et à ce temps - et très graves, pour' cette raison, et clos sur soimême,pour cette déception.« Sans mon espritJe suis parti.Je suis allé faire <strong>le</strong> fouJ'ai dép<strong>en</strong>sé mes sous.T'ai joué <strong>le</strong> beau typeA travers <strong>le</strong>s ruesMais personneNe m'a vu.J'ai longé <strong>le</strong>s murs,La nuit,J'ai tout laissé,Les bel<strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s31

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