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,rechei"che ,pure, -mais le professeur Piagetet iesexpens ,suisses qui travaillent aveclui :croient que les résultats de ces travauxpourtont apponerune' précieuse contributionàla science de l'éducation.:t' Honnêtement, nous pensons qu'il pourraitbien s'agir uniq\Jement de recherchesde pure pene. Nous croyons ' qu'avant demesurer un esprit, encore" faut-il prendregarde à la manière dont il s'est formé,dont il a été formé et .. déformé. «A . dixans, l'expérience commence à jouer:t. Non,à un jour l'expérience commence à travailleret à former l'esprit de l'enfant.Avant qu'intervienne la psychologie, .façonnela pédagogie et avant le cartan ,de lapédagogie, il y a les formes et les couleursde la vie,U faut repanir du bon pied, cellri de . l~pédagogie ' moderne, ceiui qui colle à la vieet, à cette lwruère, les paroles ' de Claparèderestent valables: «Il faut faire upeécole «à la mesure des enfants:t sans dé-'former le mot «mesure:t.M.-E. BERTRAND.MAX, SCHELER :La Pudeur. (Editions Aubier, 1952.)L'ouvrage de Max Scheler que nous présentons'aujourd'hui offre un texte particulièrementdense et suggestif. Si le plan dulivre reste obscur à qui apprécie sunout lesexposés .limpides et systématiques et si l'auteurparaît se répéter ' 'avec insistance d'unchapitre à l'autre, la raison doit être cherchéedans la méthode même qui guide icil'investigation psychologique. C'est une méthodephénoménologique, c'est-à-dire unedémarche qui, s'appuyant sur la desçriptiondçs attitudes, des modes de présence (sphèredu paraître) et à travers cette descriptioIl,chemine vers un centre de perspeGtives oùse fondent en unité significative les apparencesphénoménaJ.es, extérieures ; cheminementlabyrinthique et riche en surprises qui,de l~appréhension du paraître débouche enla proximité de l'être.En ce qui concerne la pudeur, nous assistorisici au déblaiement, à l'élucidation progressived'une série de questions:- Qu'est-ce que la pudeur en général?- Quelles formes peut prendre le sentimentde pudeur?- Quelle est la signification de la pudeurdans la. vie sexuelle?- Existe-t~il , une pudeur typiquementmasculine et une pudeur typiquement féminine?- Comment se situe la pudeur sur le}l,lan des valeurs éthiques?Toutes ces questioT's r.aissent: les unesdes autres, s'éclairent mutuellement, se fontécho; Le livre de Scheler nous ouvre àmême la complexité du phénomène humain.La profusion des thèmes où ~'cntrecroisentd~s questions qui se greffent les unes surles autres, c'est le foisonnement même dela yie" de l'expérience vécue. Un pareil livrene se résume pas; Je résumé serait pluscopieux que l'ouvrage! Nous ne pouvons.icique dégager l~sperspectives les' plus marquantes,laissant plus d'une fois dans l'ombredes trésors de finesse psychologique etrenonçant à inventorier bien des problèmes.***La pudeur apparaît à Scheler comme uneexpérience privilégiée. Elle se situe, eneffet, dans le courant ascendant de la vievers des formes supérieures, au momentd'apparition de l'individu humain. «Lesentiment de 'pudeur a son lieu propre. aupoint vif où, en l'homme, l'esprit, c'est-a,..dire l'ensemble de ,tous les actes inaccessiblesà l'animal, pen~er, saisir intuitivement,vouloir, aimer, et leur forme: lapersontJaUté, ont pris contact ' avec' desinstincts et sentiments vitaux:t (p. 9). Premierthème, thème fondamental sur lequelScheler reviendra avec insistance et quiconstitue une des directions de sens dè sarecherche: la pudeur naît au carrefour ducharnel et du spirituel, dans cette zone declair-obscur où Jes origines animales del'homme accèden~brusquement, par mutation,à un monde où s'inscrit une destinéeéthique, esthétique et religieuse. L'animalpartage avec l'homme bien des sentiments.Il connaît la peur, l'angoisse, le dégoût, lajalousie mêmè, mais il paràÎt ignorer lesentiment de pudeur. «Il serait par ailleursvraiment absurde:t, note Scheler, «de sereprésenter une divinité éprouvant de la pudeur»(p. 10). En effet, chez la d~vinité.tout doit être clair, pure conscience .de soi,pure transparence. L'homme est, au contraire,le lieu d'une tension, d'une dialectiquede l'esprit et de la chair, de la conscienceetcle l'inconscient, de la lumière etde l'ombre. De cette dualité témoigne lapudeur. Plus précisément, la pudeur surgitdès l'inl>tant où l'esprit, qui s'était livré toutentier à son activité (pensée, amour, con,.templation esthétique), prend brusquement' consciènce de ses assises animales ,et des, limites ' spatio~temporelles qui · l'-assefYÏssen~. '.49