Rapport mondial sur les drogues 2005 - United Nations Office on ...

MéthodologieIndice des tendances de l’usage de <strong>drogues</strong>L’ONUDC a mis au point un outil analytique relativement nouveau, appelé ici « Indice des tendances del’usage de <strong>drogues</strong> », pour une meilleure présentation des tendances régiona<strong>les</strong> et <strong>mondial</strong>es de cet usage.Cet indice est le fruit des travaux réalisés l’année dernière par l’ONUDC, qui ont abouti au conceptd’Analyse pondérée des tendances de l'abus de <strong>drogues</strong>, publiée pour la première fois dans son rapport à laCommission des stupéfiants <strong>sur</strong> la situation <strong>mondial</strong>e en ce qui concerne l’abus de <strong>drogues</strong>(E/CN.7/2004/2) et utilisée ensuite dans le rapport <strong>mondial</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>drogues</strong> de l’année dernière en tantqu’indice des tendances de l’abus de <strong>drogues</strong>.Cet indice se construit comme suit : chaque degré d’estimation se voit attribuer une valeur numériquecomprise entre -2 et +2 (-2 pour une « forte baisse » ; -1 pour une « légère baisse » ; 0 pour « assez stable » ;+1 pour une « légère hausse » ; et +2 pour une « forte hausse »). Les estimations pour chaque type dedrogue sont ensuite multipliées par la part de la population du pays consommant des <strong>drogues</strong> dans lapopulation consommant des <strong>drogues</strong> au niveau <strong>mondial</strong>. On additionne ensuite <strong>les</strong> estimations nationa<strong>les</strong>pour obtenir une estimation de la tendance <strong>mondial</strong>e pour chaque type de drogue. Les résultats sont enfinprésentés sous la forme d’une courbe de tendance cumulée.Dans la version précédente de l’indice, <strong>les</strong> tendances communiquées par <strong>les</strong> États membres avaient étépondérées par le nombre d’habitants du pays concerné. Toutefois, comme le rapport de l’année dernière <strong>les</strong>ignalait déjà dans sa section « Méthodologie », la pondération devrait théoriquement se faire plutôt parrapport au nombre de personnes consommant des <strong>drogues</strong>. Le problème était que l’on ne disposait pasd’estimations réel<strong>les</strong> de la taille de cette population de consommateurs pour tous <strong>les</strong> pays, ce qui, a-t-oncraint, aurait obligé à ne pas tenir compte des tendances communiquées par un certain nombre de pays.Aussi le nombre d’habitants a-t-il été retenu pour pondérer <strong>les</strong> tendances communiquées par <strong>les</strong> ÉtatsMembres.Cette pondération a donné, en général, des résultats raisonnab<strong>les</strong> au niveau régional, où <strong>les</strong> caractéristiquesde l’usage de <strong>drogues</strong> sont assez proches. Elle a en revanche été source de graves problèmes lorsque l’indicea été appliqué au niveau <strong>mondial</strong>, en particulier pour <strong>les</strong> <strong>drogues</strong> dont l’usage se répartit différemmentd’une région à l’autre. Par exemple, l’usage de la cocaïne est concentré dans <strong>les</strong> Amériques et en Europeoccidentale alors que sa consommation en Asie reste très limitée. En 2002, l’Inde a fait état d’uneaugmentation –quoique par rapport à un très faible niveau– de l’usage de la cocaïne. Le poidsdémographique de ce pays était tel, cependant, que l’indice a enregistré une forte augmentation au niveau<strong>mondial</strong>, en raison des informations communiquées par l’Inde. Les résultats de l’indice étaient doncpotentiellement trompeurs. C’est pourquoi l’ONUDC n’a pas utilisé cet indice au niveau <strong>mondial</strong> pourl’analyse des tendances de l’utilisation de la cocaïne et des opiacés, en raison de la répartition très inégale del’usage de ces deux substances.Une autre solution a donc été cherchée pour régler le problème de la pondération par nombre d’habitantset celui de l’inexistence d’estimations de l’usage de <strong>drogues</strong> pour certains pays. La solution finalementretenue a été, pour <strong>les</strong> pays n’ayant pas fourni d’estimations de la prévalence, de prendre le taux deprévalence moyen de la sous-région correspondante. De ce fait, on dispose maintenant d’une estimation dela prévalence pour tous <strong>les</strong> pays du monde. Certes, il se peut que pour certains pays le « poids » attribué àleurs données <strong>sur</strong> <strong>les</strong> tendances soit légèrement trop faible ou trop important mais le risque d’erreur estmoindre que si l’on pondérait l’indice par la population générale.Le graphique ci-après montre <strong>les</strong> résultats pour le cannabis, avec 1992 comme année de base. Le fait quel’indice se situe actuellement à 4,2 indique que <strong>les</strong> experts pensent que la consommation de cannabis aconnu une augmentation nette au niveau <strong>mondial</strong> au cours des dix dernières années et que cette tendances’est accélérée récemment. La question est de savoir dans quelle me<strong>sur</strong>e cette consommation a augmenté.Si tous <strong>les</strong> pays avaient fait état d’une « forte hausse » chaque année entre 1993 et 2003, l’indice detendance cumulée aurait atteint 22 (11*2) ; si tous <strong>les</strong> pays avaient fait état d’une « légère hausse » chaqueannée, l’indice se situerait à présent à 11 (11*1) ; si <strong>les</strong> pays avaient jugé la tendance stable, l’indice serait405