Avant 2007La loi du 10 juillet 1989 faisait déjà obligation au Président du Conseil général de mettre en p<strong>la</strong>ceun dispositif de recueil d’informations re<strong>la</strong>tives aux mineurs maltraités et de réponse auxsituations d’urgence. Il s'agissait de <strong>la</strong> Cellule signalement du Conseil général de <strong>la</strong> Charente.Tous les signalements ne passaient pas par <strong>la</strong> Cellule (saisine directe du Parquet des partenaireset des particuliers).Par contre, tous les signalements des Maisons départementales des solidarités en direction duProcureur ou du juge des enfants étaient centralisés.<strong>De</strong>puis 2007Signature du protocole partenarial du recueil, du traitement et de l'évaluation des informationspréoccupantes en novembre 2009 par le Préfet de <strong>la</strong> Charente, le Procureur de <strong>la</strong> République duTribunal de grande instance d'Angoulême, le Président du Tribunal de grande instanced'Angoulême, l'Inspecteur d'académie de <strong>la</strong> Charente, <strong>la</strong> Directrice départementale de <strong>la</strong>Protection judiciaire de <strong>la</strong> jeunesse et le Président du Conseil général de <strong>la</strong> Charente.La loi charge le Président du Conseil général du recueil, du traitement et de l'évaluationdes informations préoccupantes, et le charge de <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une Celluledépartementale : <strong>la</strong> Cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP) de <strong>la</strong> Charente.Avant 2007Les demandes d'enquête pour évaluation et les mandatements sont faits par <strong>la</strong> Cellulesignalement.Mise en p<strong>la</strong>ce d'un guide de procédure du signalement (en interne, évaluation à 2 Travailleurssociaux, écrits signature unique, passage en commission enfance).L'évaluation faisait déjà état de propositions d'aide à <strong>la</strong> famille, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion était déjàtrès importante entre <strong>la</strong> Cellule signalement et le Substitut chargé des mineurs.<strong>De</strong>puis 2007Toutes les informations sont des informations préoccupantes.Ce postu<strong>la</strong>t existant dans bon nombre de départements, avait une <strong>la</strong>cune importante, le travail desuivi social des familles connues des Maisons départementales des solidarités n'était pas pris encompte. Par conséquent, toutes les informations ne sont pas des informationspréoccupantes.Les CRIP territoriales (Maisons départementales des solidarités et Service éducatif judiciairedépartemental) évaluent l'information préoccupante avant afin de qualifier l'information enfonction de l'accompagnement déjà mis en p<strong>la</strong>ce avec les familles.Mise en p<strong>la</strong>ce du logiciel IODAS-CRIP en mars 2010 pour informatiser le traitement desinformations préoccupantes (IP) sur l'ensemble du territoire afin de :- recueillir les IP : <strong>la</strong> CRIP (Cellule départementale), lieu unique et bien identifié, vers <strong>la</strong>quelleconvergent toutes les informations préoccupantes,- traiter les IP : toute information préoccupante transmise à <strong>la</strong> CRIP implique un traitement. Laloi indique que <strong>la</strong> Cellule est garante de ce traitement.- évaluer les IP: toute information préoccupante implique de procéder à une évaluation (1) de <strong>la</strong>situation. La loi qualifie l’évaluation comme une procédure incontournable.(1) Définition de l'évaluation : L'évaluation est un travail fondamental qui implique une démarcheméthodologique d’observation et de compréhension de <strong>la</strong> situation d’un enfant ou d’un adolescent.Elle s’é<strong>la</strong>bore à partir de l’échange (en visite à domicile, en entretien) qui aura lieu entre lesparents, le mineur concerné et les professionnels amenés à intervenir. Evaluation de l’état de l’enfant au regard des besoins essentiels à son développement(physique, affectif, intellectuel, social), à <strong>la</strong> préservation de sa santé, sa sécurité, sa moralité etson autonomie ; évaluation de l’état des re<strong>la</strong>tions entre l’enfant et ses parents et le potentiel de cesderniers à se mobiliser ; évaluation du contexte familial et environnemental influant sur sa situation et sondéveloppement.2 ème journée départementale de <strong>la</strong> protection de l’enfance – 9 juin 2011 29
Si suite à l'évaluation il est fait une proposition d’une saisine judiciaire, unargumentaire est indispensable.Les conditions de signalement au parquet sont limitées. Le Président saisit le parquet dessituations de danger dans les cas de :- danger et refus de <strong>la</strong> famille de toute mesure d'aide ou impossibilité de col<strong>la</strong>boration ;- danger et échec des mesures mises en p<strong>la</strong>ce ;- risque de danger et impossibilité d'évaluer ;- risque de danger et nécessité de protection de l'enfant.Le Procureur de <strong>la</strong> République veille au respect de <strong>la</strong> subsidiarité.Une IP peut devenir très rapidement (en fonction de son contenu) un signalement si leséléments recueillis sont le reflet d'une maltraitance physique grave ou de violencessexuelles (saisine directe du Procureur) – protocole signé en novembre 2009.La CRIP départementale est en re<strong>la</strong>tion directe avec le Substitut chargé des mineurs en cas dedanger immédiat. La saisine de l'autorité judiciaire doit être effectuée sans dé<strong>la</strong>i par fax et par unappel téléphonique.Un point important : une enquête pénale n'empêche pas le Service de l'aide sociale àl'enfance (ASE) de mettre en p<strong>la</strong>ce des mesures administratives de prévention ou deprotection si les parents coopèrent et si le juge des enfants n'est pas saisit.Le parquet transmet à <strong>la</strong> CRIP les IP qui lui ont été transmises directement.Le parquet informe <strong>la</strong> CRIP des suites données aux signalements.Le 5 mars 2007, le parlement adoptait, dans un consensus rare, <strong>la</strong> loi réformant <strong>la</strong> protection del’enfance s’appuyant sur le triptyque « PREVENIR – AMELIORER – INNOVER ».Questionnements posés par cette loi :Cette loi est-elle une bonne loi ?Comment améliorer l’articu<strong>la</strong>tion entre protection administrative et judiciaire ?Est-elle facile à mettre en p<strong>la</strong>ce ?Voit-on émerger de nouvelles pratiques intéressantes ?Constate-t-on une baisse des saisines judicaires ?Postu<strong>la</strong>t de cette loi : sortir du judiciaire.Le paradoxe de cette loi en Charente :En 2010, environ une centaine de saisines judiciaires de plus qu'en 2009.En 2011, certains questionnements méritent d'être abordés concernant nos pratiques :1) Questionnements autour de l'évaluation Qu'est ce que l'évaluation d'une IP ?Evaluation de l’IP, besoin de référentiel et d'outil d'évaluation.Il y a sans doute besoin de formaliser une méthodologie de ce type d'évaluation.- Mise en avant du dé<strong>la</strong>i raisonnable de l’évaluation ;- des techniques spécifiques à ce type d’entretien et aux visites à domicile ;- le type d’échange avec les partenaires concernant l’IP (secret professionnel / informationpartagée) ;- l’identification des difficultés familiales et le danger ou risque de danger ;- <strong>la</strong> mise en avant des ressources et des compétences des familles ;- les limites de l’évaluation, il semble facile d’évaluer les difficultés et les carences des famillesmais il est plus difficile d’appréhender et de reconnaître les compétences. <strong>De</strong> cette identificationpourrait ressortir ce qui serait de l'ordre d'une mesure administrative ou de l'ordre d'une demandede saisine judiciaire. Quelles sont les exigences posées par l'institution sur <strong>la</strong> qualité de l'évaluation ?La durée pour le traitement des IP.2 ème journée départementale de <strong>la</strong> protection de l’enfance – 9 juin 2011 30