Val d'Arly - Les documents techniques sur l'eau

CIDEE Ingénieurs ConseilsEtude multifonctionnelle et plan de gestion descours d’eau du bassin versant de l’ArlyLa majeure partie de ces cours d’eau sont des petits cours d’eau de tête de bassin d’ordre 1 à 2(ordre de Strahler). Ils possèdent des caractéristiques morphodynamiques similaires et typiquesdes petits cours d’eau de moyenne montagne.Certains cours d’eau sont sensibles à la formation d’embâcles, du fait de l’encaissant, desfaibles sections, et de possibles épisodes de hautes eaux (fonte des neiges…). Certainssecteurs sont d’autant plus sensibles qu’ils sont sujets aux écoulements de « lavestorrentielles », entraînant exhaussements et colmatages des ouvrages hydrauliques de faiblecapacité comme les buses.La pente du lit et les apports de versant constitués par les phénomènes d’éboulisation,d’éboulement et de chute d’arbres constituent des conditions particulières de transport solide.Les petits ruisseaux qui traversent des terrains fortement érodables (plaquage morainique surlias), génèrent des coulées de boues et charrient beaucoup de matériaux (minéraux et boismorts).La forte énergie des cours d’eau en partie amont favorise le charriage d’éléments grossiers, liéaux vitesses d’écoulement élevées en secteurs pentus.Les variations saisonnières des débits sont importantes, mais les modules interannuels sontrelativement faibles.Les vitesses fortes, la faible hauteur d’eau et la granulométrie grossière créent des facièsd’écoulement de type rapides, escaliers ou chutes, présentant des zones plus calmes et plusprofondes de type mouilles.En partie aval, les pentes moyennes et la moindre énergie de l’écoulement favorisent lamultiplicité des faciès et des habitats aquatiques. La connectivité latérale devient plus forte et labiodiversité trouve un terrain très favorable dans des eaux fraîches et oxygénées. Cesconditions favorables se maintiennent jusqu’à la confluence avec les axes d’écoulements situésen fond de vallée (Doron…), qui représente une zone d’échange et de refuge propice à la vieaquatique, piscicole notamment.De manière générale, ces cours d’eau sont dotés d’une forte instabilité provoquée par lafréquence et le caractère aléatoire des perturbations subies par les écosystèmes (Bravard etGilvear, 1993).Les facteurs à prendre en considération sont les pulsations de crue courtes et violentes,l’importance du volume de la charge qui provient pour l’essentiel de mouvements de versant(Swanson et al., 1987), les variations longitudinales de pente et de vitesse et le contrôletransversal exercé par les versants (resserrements, élargissements, apports de matériaux et debois mort) qui influencent la dynamique des dépôts et de l’érosion (Bravard et Gilvear, 1993).Ces cours d’eau ne s’ajustent pas latéralement mais dissipent leur énergie par l’établissementde ruptures du profil en long qui peuvent être des zones d’armurage, de bancs de galets oud’embâcles de troncs (Heede, 1981). Le fonctionnement des têtes de bassin est donc fortementinfluencé par la présence des embâcles, qui assurent le stockage de la charge de fond, lagrande diversité des habitats et la variabilité des faciès d’écoulement.La connectivité longitudinale biotique aval – amont est en général faible et liée à la présenced’obstacles naturels infranchissables tels que des cascades ou des chutes.La présence d’ouvrages hydroélectriques et de nombreux seuils diminue encore cetteconnectivité, qui n’est effective qu’en partie aval proche des zones de confluence.En outre, le piégeage des sédiments par certains ouvrages couplé à la fermeture des versantspar les boisements forestiers a contribué à une nouvelle dynamique de l’hydrosystème. Eneffet, le déficit sédimentaire et les artificialisations entraînent un phénomène d’incision variableselon les secteurs, déconnectant peu à peu les affluents qui se retrouvent « perchés » audessusdes axes d’écoulement de fond de vallée.Etat des lieux et diagnostic – Octobre 2008 Page 18