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Analyse des impacts économiques et sociaux sur ... - Fondation FARM

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semble à l’origine de ce succès. En eff<strong>et</strong>, la relance du secteur s’est d’abord attachée àresponsabiliser les producteurs de manière croissante, leur confiant un nombre grandissant defonctions. Cela a été rendu possible par l’organisation intégrée <strong>des</strong> producteurs de coton duvillage à l’échelle nationale, ce qui est spécifique de la filière* burkinabè 19 . Ce qui a permis aumouvement cotonnier de se structurer aussi bien tient à <strong>des</strong> déterminants politiques <strong>et</strong>historiques. Cependant, c<strong>et</strong>te étude ne portera pas <strong>sur</strong> ces déterminants.Il faut néanmoins rappeler que l’AFD <strong>et</strong> les dirigeants du mouvement cotonnier onttravaillé ensemble pour que l’UNPCB puisse voir le jour, m<strong>et</strong>tre en place ses propresinstitutions <strong>et</strong> devenir un partenaire incontournable de la filière*, ayant un poids important <strong>et</strong>pouvant devenir cogestionnaire. Ces orientations ont été appuyées par l’Etat <strong>et</strong> sa confiancedans les producteurs, qui a modifié la législation <strong>sur</strong> les associations de producteurs au niveaulocal (la loi 14). C<strong>et</strong>te volonté de concertation distingue particulièrement la filière* burkinabède ses voisines malienne <strong>et</strong> béninoise. Au Mali, le mouvement syndical est plus divisé <strong>et</strong> a uneforte tradition revendicative. Les syndicats cotonniers refusent tout partenariat économiqueavec les autres acteurs de la filière <strong>et</strong> sont dans une logique d’opposition politique. De plus,l’Etat malien n’a pas la même volonté politique à transférer <strong>des</strong> responsabilités aux producteurs<strong>et</strong> perdre ses intérêts <strong>et</strong> son contrôle de la filière*. En conséquence, il n’y a pasd’environnement favorable à l’évolution <strong>des</strong> structures d’organisation <strong>des</strong> producteurs, <strong>et</strong> leprocessus de réforme se trouve bloqué 20 . Au Bénin, les mouvements syndicaux sont égalementdivisés <strong>et</strong> beaucoup moins influents politiquement <strong>et</strong> économiquement qu’au Burkina Faso.L’Etat n’a pas cherché à protéger <strong>et</strong> à structurer les mouvements de producteurs lors de lalibéralisation de la filière*. En conséquence, les coton-culteurs béninois sont insuffisammentreprésentés dans la filière*, marginalisés dans les processus de décision <strong>et</strong> déresponsabilisésdans leur fonction de production. On observera, à l’opposé, que l’émergence de l’UNPCB adonné les moyens aux producteurs de bénéficier du mouvement de privatisation de la filière*,deuxième étape de la réforme du secteur cotonnier burkinabé.La deuxième étape de la réforme a été marquée par la privatisation du secteur cotonnier.Elle a débuté en 1999, dans le cadre du PASA 21 . En vue d’assainir la situation financière de lafilière <strong>et</strong> de résorber les d<strong>et</strong>tes auprès de la Banque nationale agricole (BACB) <strong>et</strong> <strong>des</strong>groupements auprès de la SOFITEX, la Banque mondiale a proposé la privatisation de la filièrecotonnière tout en as<strong>sur</strong>ant <strong>des</strong> crédits à la société cotonnière <strong>et</strong> au syndicat de producteurs.Une solution originale a alors été proposée par le gouvernement à l’instigation <strong>des</strong> cadres de laSOFITEX <strong>et</strong> <strong>des</strong> représentants de l’UNPCB 22 . L’Etat, qui détenait les 2/3 du capital de laSOFITEX, a consenti à en céder un tiers à l’UNPCB. Les fonctions « critiques » ont étéprogressivement déléguées par l’Etat à la SOFITEX. La filière s’est réorganisée à partir de2000 autour du nouvel accord interprofessionnel, donnant naissance en 2006 à l’Associationinterprofessionnelle du coton burkinabé (AICB). L’accord incluait un programme dedéveloppement, prévoyant de nouveaux investisseurs dans l’égrenage <strong>et</strong> la commercialisationdu coton fibre, un nouveau mécanisme de prix, la prise en charge <strong>des</strong> intrants pour les céréales19 Ceci est appuyé dans un rapport de la Banque mondiale présenté à Shanghai en 2004 « Cotton cultivation inBurkina Faso- A 30 year success story »20 Le status quo politique prévaut encore aujourd’hui. Toute décision politique concernant la future organisation dusecteur cotonnier malien a été reportée à 2011.21 Programme d’ajustement sectoriel agricole élaboré dans le cadre du consensus de Washington qui a entraîné unbouleversement radical de l’environnement <strong>des</strong> producteurs agricoles : libéralisation <strong>des</strong> prix, démantèlement <strong>des</strong>caisses de stabilisation <strong>et</strong> privatisation <strong>des</strong> monopoles publics ou parapubliques de commercialisation <strong>des</strong> matièrespremières...22 La SOFITEX <strong>et</strong> l’ UNPCB ont travaillé de manière plus partenariale depuis la mise en place <strong>des</strong> GPC (déjàproposé en 1993 par les producteurs). Les programmes d’appui de l’organisation agricole, ainsi que leurémergence comme partenaire, les a inclus naturellement au centre du processus de privatisation.Rapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 15

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