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Analyse des impacts économiques et sociaux sur ... - Fondation FARM

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Faso ou encore le Tchad 4 . Malheureusement, la tendance décroissante <strong>des</strong> prix du coton fibre <strong>et</strong>celle croissante pour les prix <strong>des</strong> intrants ont exacerbé les difficultés financières <strong>des</strong> sociétéscotonnières <strong>et</strong> rendu urgent la réforme du secteur. Les réformes ont porté <strong>sur</strong> la réorganisation<strong>des</strong> programmes de gestion du crédit d’intrants (souvent à l’origine <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes internes <strong>des</strong>sociétés cotonnières) à travers un nouvel environnement institutionnel (aidant à réduire lesdéfaillances stratégiques 5 ) <strong>et</strong> l’établissement d’un cadre de travail plus réglementé. Ellesconcernent également la privatisation du secteur, par l’ouverture du capital de l’anciennesociété parapublique à de nouveaux actionnaires (privatisation partielle) <strong>et</strong> par l’ouverture dumarché à d’autres investisseurs (libéralisation). Les libéralisations non maîtrisées ont montréplusieurs limites dans la réalisation <strong>des</strong> objectifs cités plus haut pour soutenir la croissance de laproduction cotonnière <strong>et</strong> réduire les d<strong>et</strong>tes <strong>des</strong> sociétés cotonnières (dans beaucoup de paysanglophones comme le Ghana, mais aussi au Bénin, par exemple). En eff<strong>et</strong>, il existe unarbitrage entre l’émulation créée par la concurrence dans un marché libéralisé (<strong>et</strong> les plus fortesincitations de prix à la production), d’une part, <strong>et</strong> le risque de défaillance de coordination <strong>des</strong>différentes activités nécessaire au bon fonctionnement de la filière*, d’autre part (voir Poulton<strong>et</strong> al., 2004). Ce risque peut être maîtrisé par <strong>des</strong> institutions adéquates responsables de la miseen place <strong>et</strong> de l’application d’une réglementation appropriée (organisme ministériel, partenariatéconomique privé, contrats entre compagnies cotonnières <strong>et</strong> producteurs…). L’aspectinstitutionnel de ces réformes sectorielles relevait donc d’un intérêt primordial.Pour les pays en développement, <strong>et</strong> notamment les PMA, les cultures commercialesd’exportation (qui sont <strong>des</strong> cultures de rente), comme le coton, sont <strong>des</strong> filières clés. Elles sontune source importante (voire principale) de nouvelles devises dans l’économie nationale, <strong>et</strong> derec<strong>et</strong>tes fiscales. Les monopoles publics ou sociétés parapubliques étaient <strong>des</strong> outils decaptation explicite (taxe à l’exportation, <strong>sur</strong> la production <strong>et</strong> à l’importation <strong>sur</strong> les intrants ainsique TVA) ou implicite (fortes marges à l’égrenage ou à l’achat de la matière première auproducteur) de rec<strong>et</strong>tes fiscales, dus à leur position de monopsone*. Néanmoins, cela a puconduire à de nombreux abus par le biais de politiques prédatrices <strong>et</strong> inciter à <strong>des</strong>comportements de recherche de rentes situationnelles. Par ailleurs, de nombreux cas decorruption concernant les responsables <strong>des</strong> sociétés cotonnières ont été rapportés durant lesannées précédant les réformes. L’objectif principal <strong>des</strong> réformes était donc d’apporter uneréponse politique appropriée à l’essoufflement de la compétitivité <strong>des</strong> filières nationales (dûaux dérives du système), tout en maîtrisant les risques inhérents à la réorganisation du secteur(voir paragraphe précédent). Après près de deux décennies d’expériences politiques, lesréponses politiques ont-elles été appropriées <strong>et</strong> quelles leçons a-t-on pu tirer <strong>des</strong> différentesexpériences nationales ?La réforme cotonnière qui, est en cours depuis 10 ans au Burkina Faso, est analysée endétail dans c<strong>et</strong>te étude. Son intérêt est fondamental en tant qu’exemple abouti de politiquepublique adéquate face aux enjeux <strong>et</strong> objectifs évoqués dans le paragraphe précédent.Les enjeux de la réforme sont de première importance : le coton est la source majeure derevenus monétaires pour beaucoup de producteurs burkinabés <strong>et</strong> également la source principalede rec<strong>et</strong>tes d’exportation 6 pour l’Etat. Ensuite, la culture du coton – par son impact <strong>sur</strong> lesautres cultures, notamment vivrières - est un élément de la sécurité alimentaire <strong>et</strong> de ladiminution de phénomènes d’exode rural (certaines zones du Burkina Faso ayant même connuun exode urbain). Cependant, pour cultiver le coton, les producteurs ont besoin de bien plus4 Voir Azam, J.P. <strong>et</strong> N. Djimtoingar (2004) pour le rôle du coton dans la croissance économique du Tchad.5 Une défaillance stratégique est une défaillance dans le remboursement du crédit par intérêt <strong>et</strong> non par incapacité.6 Les rec<strong>et</strong>tes de l’exportation <strong>des</strong> fibres de coton représentent jusqu’à 60% <strong>des</strong> rec<strong>et</strong>tes totales de l’exportation dupays, certaines années.Rapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 9

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