désorganisation de la filière* comme au Bénin avec <strong>des</strong> politiques divergentes <strong>sur</strong> les intrantsou les prix (ex : remise en cause du pouvoir de la SOFITEX par la SOCOMA, qui peutnégocier <strong>des</strong> intrants à meilleur prix). En revanche, celle-ci peut créer une émulation <strong>sur</strong>l’égrenage <strong>et</strong> la qualité <strong>des</strong> fibres. La question de la régulation <strong>et</strong> de la coordination <strong>des</strong>activités est donc essentielle pour comprendre le succès de l’approche burkinabè.En comparaison avec le Bénin, l’approche burkinabè a, en eff<strong>et</strong>, réussi. Il n’y a pas eude désorganisation de la filière*, mais une approche institutionnelle <strong>et</strong> réglementaire(réinstaurée au Bénin mais après la crise de coordination*). Cela a été proposé par l’Etatburkinabé (qui avait <strong>des</strong> intérêts stratégiques différents dans la filière*) à la Banque mondiale,sous la forme de solutions originales. Le Burkina Faso a mieux protégé sa filière* <strong>et</strong> sesproducteurs. La relance cotonnière a débouché <strong>sur</strong> l’établissement d’un climat de travail plusserein avec un crédit sécurisé, moins d’arbitraire dans les classements qualitatifs de laproduction <strong>et</strong> les tonnages, la dynamique <strong>des</strong> mouvements cotonniers <strong>et</strong> une répartition <strong>des</strong>pouvoirs de décision <strong>et</strong> de gestion plus équitable au sein de la filière* (ex : gestion <strong>des</strong>bénéfices de la SOFITEX). Selon l’AFD, l’organisation partenariale de la filière* s’est dégagéepar réaction aux vieilles tendances paternalistes de la SOFITEX <strong>et</strong> le choix politique de lacogestion s’est imposé. La stratégie de la réforme, selon le ministère du commerce, a été basée<strong>sur</strong> un circuit commercial bien établi <strong>et</strong> garanti, que la SOFITEX ne pouvait soutenir seule.3) Fixation <strong>des</strong> prixDepuis la mise en place de la réforme, les mécanismes de fixation <strong>des</strong> prix d’achat ducoton graine ont changé. Auparavant, ils faisaient l’obj<strong>et</strong> d’une négociation pour une durée d<strong>et</strong>rois ans entre la SOFITEX <strong>et</strong> l’Etat <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>taient l’atténuation <strong>des</strong> fluctuations <strong>des</strong> prixmondiaux au niveau du producteur. Lorsque les cours étaient supérieurs aux cours définis, unepartie <strong>des</strong> rec<strong>et</strong>tes était allouée aux caisses de stabilisation. Dans le cas contraire, l’Etat via lescaisses de stabilisation compensaient la différence par <strong>des</strong> subventions. Les caisses <strong>des</strong>tabilisation ont été vivement critiquées en raison de leur gestion défaillante <strong>et</strong> de leur manquede transparence. Lors de la réforme, la Banque mondiale a imposé un mécanisme plus flexible,ne garantissant le prix que pour la campagne en cours, <strong>et</strong> indexé <strong>sur</strong> l’évolution du prix mondial(avec un fonds de lissage). Le but de ce nouveau mécanisme était la stabilisation multilatérale<strong>des</strong> prix mondiaux. Il devait aussi contribuer au plan d’ajustement structurel de l’économie dupays concerné. Les bailleurs de fonds en ont fait une condition de l’attribution de leur aide.Par la mise en place de ce nouveau mécanisme, la réforme a permis d’attribuer unpouvoir de négociation*, <strong>et</strong> <strong>sur</strong>tout d’information conséquents aux producteurs. Les institutionsde réglementation (comme le comité de gestion de la filière) ont contribué à un climat decoopération. Cependant, l’UNPCB n’a encore eu que <strong>des</strong> moyens limités de contrôle (manquede transparence, droit de regard) <strong>et</strong> les risques* liés aux revenus (erreurs de me<strong>sur</strong>e ou declassement de la qualité) ont été supportés par les coopératives (manque d’incitation* à laqualité de production pour les producteurs performants). Le nouveau mécanisme <strong>des</strong> prix aapporté plus de transparence (le système de péréquation était souvent suj<strong>et</strong> à corruption). Lesystème de ristournes (prix d’achat complémentaire en fin de campagne) a été peu appliqué cesdernières campagnes, à cause du niveau bas <strong>des</strong> cours.Le mécanisme de stabilisation n’est pas encore opérationnel aujourd’hui. Il prévoit queles dividen<strong>des</strong> <strong>des</strong> sociétés cotonnières soient utilisés pour amortir les fluctuations <strong>des</strong> coursinternationaux. Les profits de la SOFITEX seront d’abord affectés à un fond de lissage, le« fonds d’atténuation <strong>des</strong> risques* prix ». Pour les autres sociétés purement privées, les profitsiront d’abord au fonds de lissage, pour être ensuite redistribués à 60 % aux producteurs <strong>et</strong> 40% aux les sociétés.Rapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 26
La fixation <strong>des</strong> prix en début de campagne perm<strong>et</strong> aux agriculteurs de bénéficier degaranties <strong>sur</strong> la valeur de leur production future. Cependant, les eff<strong>et</strong>s <strong>des</strong> prix ne jouent pasfortement <strong>sur</strong> la production (inélasticité de l’offre) ou alors très fortement en <strong>des</strong>sous d’uncertain seuil, d’où un eff<strong>et</strong> levier. Selon M. Zonon 42 , au <strong>des</strong>sus d’un certain prix, le coton estcultivé en réponse à <strong>des</strong> objectifs <strong>sociaux</strong> (investissement dans l’habitat, transports, agriculture,cheptel, loisirs, évènements <strong>sociaux</strong>…). La culture cotonnière s’inscrit dans la dynamique demonétisation de la société rurale, avec <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s de voisinage non négligeables 43 .4) Fonctions « critiques » <strong>et</strong> contributions aux biens publicslocauxLes fonctions « critiques » correspondent à l’ensemble <strong>des</strong> services d’accompagnementde la production cotonnière présents dans l’environnement technique <strong>des</strong> producteurs :recherche, appui technique, conseil de gestion, transport du coton graine <strong>et</strong> approvisionnementen intrants, maintenance <strong>des</strong> routes... A partir du désengagement de l’Etat, les « fonctionscritiques » ont été financées par la SOFITEX, puis par les trois sociétés. Ce changement demode de fonctionnement perm<strong>et</strong>trait un plus grand investissement potentiel dans la rechercheagronomique <strong>et</strong> l’encadrement technique sans l’être réellement à cause <strong>des</strong> faibles margescommerciales de ces sociétés. Ces fonctions sont aussi financées par les coopératives, <strong>et</strong>,comme elles disposent de fonds propres plus importants, leur contribution est également plusforte. Certains fonds sont également <strong>des</strong>tinés par les coopératives <strong>et</strong>/ ou la SOFITEX aufinancement de biens publics locaux (éducation, santé).Dans l’accompagnement de la production, les coopératives sont mieux épaulées par lessociétés cotonnières depuis la réforme. Auparavant, l’encadrement agricole était géré par leministère de l’Agriculture. Une première phase de transition a vu la mise en place de conseilstechniques avec les agents de la SOFITEX. L’UNPCB a recruté <strong>des</strong> conseillers pour la gestionà l’exploitation <strong>et</strong> de parcelles. Les sociétés cotonnières <strong>et</strong> les unions de producteurs ontrencontré <strong>des</strong> difficultés à embaucher un nombre suffisant de techniciens qualifiés. Selon laSOFITEX, ceci est lié à une évolution trop rapide de l’agriculture <strong>et</strong> de ses besoins en conseiltechnique par rapport aux niveaux d’éducation <strong>et</strong> de formation actuels. Aujourd’hui, malgré uneamélioration qualitative de l’encadrement agricole, celui-ci reste difficile d’accès.L’encadrement technique est géré par <strong>des</strong> correspondants coton CC (management global,supervision, évaluation <strong>des</strong> besoins en capitaux <strong>et</strong> en intrants) <strong>et</strong> <strong>des</strong> agents techniques(application <strong>des</strong> doses, conseil techniques, visites, prévention phytosanitaire…). Dès le début<strong>des</strong> années 1990, l’AFD a insisté pour que la SOFITEX développe de meilleurs encadrementsagricoles, plus techniques <strong>et</strong> spécifiques au coton, ainsi que du conseil à la gestion globale del’exploitation. Contrairement à ses voisins frontaliers, la SOFITEX ne s’était jamais investiedans l’encadrement technique.Le budg<strong>et</strong> de la recherche est décidé par l’interprofession <strong>et</strong> entièrement financé par celleci(APROCOB <strong>et</strong> Etat burkinabé). Il subsiste cependant une polémique <strong>sur</strong> son montant, quiaurait été amoindri (financements publics <strong>et</strong> SOFITEX en baisse). Selon l’INSD, la réforme n’apas eu d’eff<strong>et</strong>s significatifs <strong>sur</strong> la recherche ou l’encadrement technique. En fait, la réforme n’apas stipulé le devenir <strong>des</strong> fonctions « critiques », peu soutenues aujourd’hui par l’Etat.L’interprofession statuera bientôt <strong>sur</strong> les mo<strong>des</strong> de financements <strong>et</strong> de gestion de cesfonctions <strong>et</strong> leurs devenirs. Pourtant, la SOFITEX avait adopté l’approche de la filière* intégrée42 M. Zonon fait parti du CAPES, c’est un expert reconnu de l’économie burkinabè.43 L’adoption de la culture cotonnière est plus homogène a l’intérieur <strong>des</strong> villages qu’entre les villages. Les eff<strong>et</strong>sde comparaison sociale entre voisins d’un même village sont fréquemment invoqués comme facteur explicatif del’adoption <strong>des</strong> cultures de rente.Rapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 27
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GlossaireAléa moral : situation à