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Analyse des impacts économiques et sociaux sur ... - Fondation FARM

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La fixation <strong>des</strong> prix en début de campagne perm<strong>et</strong> aux agriculteurs de bénéficier degaranties <strong>sur</strong> la valeur de leur production future. Cependant, les eff<strong>et</strong>s <strong>des</strong> prix ne jouent pasfortement <strong>sur</strong> la production (inélasticité de l’offre) ou alors très fortement en <strong>des</strong>sous d’uncertain seuil, d’où un eff<strong>et</strong> levier. Selon M. Zonon 42 , au <strong>des</strong>sus d’un certain prix, le coton estcultivé en réponse à <strong>des</strong> objectifs <strong>sociaux</strong> (investissement dans l’habitat, transports, agriculture,cheptel, loisirs, évènements <strong>sociaux</strong>…). La culture cotonnière s’inscrit dans la dynamique demonétisation de la société rurale, avec <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s de voisinage non négligeables 43 .4) Fonctions « critiques » <strong>et</strong> contributions aux biens publicslocauxLes fonctions « critiques » correspondent à l’ensemble <strong>des</strong> services d’accompagnementde la production cotonnière présents dans l’environnement technique <strong>des</strong> producteurs :recherche, appui technique, conseil de gestion, transport du coton graine <strong>et</strong> approvisionnementen intrants, maintenance <strong>des</strong> routes... A partir du désengagement de l’Etat, les « fonctionscritiques » ont été financées par la SOFITEX, puis par les trois sociétés. Ce changement demode de fonctionnement perm<strong>et</strong>trait un plus grand investissement potentiel dans la rechercheagronomique <strong>et</strong> l’encadrement technique sans l’être réellement à cause <strong>des</strong> faibles margescommerciales de ces sociétés. Ces fonctions sont aussi financées par les coopératives, <strong>et</strong>,comme elles disposent de fonds propres plus importants, leur contribution est également plusforte. Certains fonds sont également <strong>des</strong>tinés par les coopératives <strong>et</strong>/ ou la SOFITEX aufinancement de biens publics locaux (éducation, santé).Dans l’accompagnement de la production, les coopératives sont mieux épaulées par lessociétés cotonnières depuis la réforme. Auparavant, l’encadrement agricole était géré par leministère de l’Agriculture. Une première phase de transition a vu la mise en place de conseilstechniques avec les agents de la SOFITEX. L’UNPCB a recruté <strong>des</strong> conseillers pour la gestionà l’exploitation <strong>et</strong> de parcelles. Les sociétés cotonnières <strong>et</strong> les unions de producteurs ontrencontré <strong>des</strong> difficultés à embaucher un nombre suffisant de techniciens qualifiés. Selon laSOFITEX, ceci est lié à une évolution trop rapide de l’agriculture <strong>et</strong> de ses besoins en conseiltechnique par rapport aux niveaux d’éducation <strong>et</strong> de formation actuels. Aujourd’hui, malgré uneamélioration qualitative de l’encadrement agricole, celui-ci reste difficile d’accès.L’encadrement technique est géré par <strong>des</strong> correspondants coton CC (management global,supervision, évaluation <strong>des</strong> besoins en capitaux <strong>et</strong> en intrants) <strong>et</strong> <strong>des</strong> agents techniques(application <strong>des</strong> doses, conseil techniques, visites, prévention phytosanitaire…). Dès le début<strong>des</strong> années 1990, l’AFD a insisté pour que la SOFITEX développe de meilleurs encadrementsagricoles, plus techniques <strong>et</strong> spécifiques au coton, ainsi que du conseil à la gestion globale del’exploitation. Contrairement à ses voisins frontaliers, la SOFITEX ne s’était jamais investiedans l’encadrement technique.Le budg<strong>et</strong> de la recherche est décidé par l’interprofession <strong>et</strong> entièrement financé par celleci(APROCOB <strong>et</strong> Etat burkinabé). Il subsiste cependant une polémique <strong>sur</strong> son montant, quiaurait été amoindri (financements publics <strong>et</strong> SOFITEX en baisse). Selon l’INSD, la réforme n’apas eu d’eff<strong>et</strong>s significatifs <strong>sur</strong> la recherche ou l’encadrement technique. En fait, la réforme n’apas stipulé le devenir <strong>des</strong> fonctions « critiques », peu soutenues aujourd’hui par l’Etat.L’interprofession statuera bientôt <strong>sur</strong> les mo<strong>des</strong> de financements <strong>et</strong> de gestion de cesfonctions <strong>et</strong> leurs devenirs. Pourtant, la SOFITEX avait adopté l’approche de la filière* intégrée42 M. Zonon fait parti du CAPES, c’est un expert reconnu de l’économie burkinabè.43 L’adoption de la culture cotonnière est plus homogène a l’intérieur <strong>des</strong> villages qu’entre les villages. Les eff<strong>et</strong>sde comparaison sociale entre voisins d’un même village sont fréquemment invoqués comme facteur explicatif del’adoption <strong>des</strong> cultures de rente.Rapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 27

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