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Analyse des impacts économiques et sociaux sur ... - Fondation FARM

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Parmi les composants de la réforme, certains éléments font partie du plan de relance,d’autres ont été produits spontanément par les acteurs 39 (notamment au niveau de lastructuration <strong>des</strong> producteurs). Outre la réforme en elle-même, l’expansion rapide de laproduction pourrait être le fait de la démographie, du r<strong>et</strong>our <strong>des</strong> citadins à la campagne <strong>et</strong> <strong>des</strong>r<strong>et</strong>ours de Côte d’Ivoire. Cependant, tous ces autres eff<strong>et</strong>s ne peuvent expliquer qu’une p<strong>et</strong>itepartie de la croissance cotonnière. Selon la majorité <strong>des</strong> experts consultés, il faut accorder 60 à70 % de la croissance observée à la seule stratégie de relance du secteur.Ce chapitre à partir d’une synthèse <strong>des</strong> entr<strong>et</strong>iens avec les principaux acteurs de lafilière* cotonnière burkinabè <strong>et</strong> quelques experts.1) Crédit d’intrants : accès, régulationLe succès de la réforme est en partie lié à la maîtrise <strong>des</strong> programmes de crédit. Lamodification de la politique de crédit a concerné le transfert du risque, la gestion de celui-ci parles emprunteurs <strong>et</strong> l’individualisation <strong>des</strong> responsabilités. En eff<strong>et</strong>, le système d’avances <strong>des</strong>intrants consiste à transférer une partie du risque* de production, <strong>des</strong> producteurs vers lessociétés cotonnières <strong>et</strong> le secteur bancaire, qui assument alors le risque* de défaut deremboursement du crédit. Le mécanisme est basé <strong>sur</strong> l’avance <strong>des</strong> intrants en nature en fonction<strong>des</strong> besoins du producteur, financée par les sociétés cotonnières <strong>et</strong> le secteur bancaire. Encontrepartie, la société cotonnière prêteuse a l’exclusivité d’achat du coton graine <strong>et</strong> déduit lavaleur du crédit de la valeur d’achat de la production. Le succès de ce système est dépendent dela capacité <strong>des</strong> organisations locales de producteurs à rembourser <strong>et</strong> donc, de leur capacité degestion. Le système <strong>des</strong> groupements villageois (GV), qui prévalait avant la réforme, présentaitde nombreux problèmes. Pour le ministère du commerce, les GV étaient responsables de lafaiblesse <strong>des</strong> incitations* à la production dans les zones cotonnières. En eff<strong>et</strong>, l’ancienne« caution solidaire » <strong>des</strong> GV incitait les producteurs à tricher (fausses déclarations de besoinsen intrants ou de quantités de coton/céréales produites) <strong>et</strong> obligeait les producteurs de coton àrembourser les intrants <strong>des</strong> membres opportunistes. Aucun mécanisme crédible de contrôle <strong>des</strong>besoins <strong>et</strong> <strong>des</strong> situations individuelles de chaque membre n’était effectif.L’avènement <strong>des</strong> GPC dès 1996, a amélioré les capacités de remboursement <strong>et</strong> lagestion groupée <strong>des</strong> crédits, ce qui s’en est suivi par un moindre rationnement <strong>des</strong> créditsd’intrants. La SOFITEX a conditionné l’attribution <strong>des</strong> intrants en fonction <strong>des</strong> antériorités dechaque groupement (impayés externes, rééchelonnements <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes), avec la menace d’unesuppression de l’octroi futur <strong>des</strong> intrants pour les GPC régulièrement défaillants. Laperformance de remboursement <strong>des</strong> GPC est donc aujourd’hui couplée à leur capacitéd’emprunt futur. Les comman<strong>des</strong> d’intrants ont été gérées au sein de comités de crédit propres àchaque GPC, <strong>et</strong> mis en place progressivement à partir de 1999 (spontanément par les unions deproducteurs), avec la présence d’agents techniques de la SOFITEX. Dès lors, les quantitéscommandées ont été règlementées de manière autonome <strong>et</strong> collective, car le risque* collectifd’impayés a été progressivement pris en compte par chaque membre du groupement, ne voulantplus être tributaire de son voisin. De plus, dès 1998, la SOFITEX a imposé <strong>des</strong> tauxd’end<strong>et</strong>tement maxima, pour une meilleure régulation de l’octroi <strong>des</strong> crédits d’intrants. Eneff<strong>et</strong>, les producteurs demandent souvent plus d’intrants que nécessaires pour en détourner unepartie (marché noir, autres cultures, exportation…). Comme le remboursement est couplé <strong>sur</strong> lepaiement du coton, il existe <strong>des</strong> situations de comportements opportunistes* où certainsmembres <strong>des</strong> groupements empruntent plus d’intrants qu’ils ne peuvent rembourser avec leurproduction de coton, en se reposant <strong>sur</strong> celle <strong>des</strong> autres membres. La réforme a donc permis <strong>des</strong>tabiliser <strong>et</strong> de réguler les octrois <strong>et</strong> les utilisations <strong>des</strong> intrants <strong>et</strong>, en conséquence, d’assainir le39 <strong>Analyse</strong> faite par M. Tissier, de l’ AFD <strong>et</strong> responsable du PAP OPC.Rapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 23

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