Malgré la dépréciation <strong>des</strong> cours mondiaux, il n’y a pas eu de réduction <strong>des</strong> <strong>sur</strong>facesemblavées en coton (offre assez inélastique) <strong>et</strong> le prix interne est resté stable. La réforme aassaini financièrement de la filière*, ce qui a permis d’atténuer les eff<strong>et</strong>s négatifs <strong>des</strong> coursmondiaux déprimés. La plus grande offre de crédit en intrants <strong>des</strong>tinés à la productioncotonnière a fait augmenter régulièrement la quantité produite. C<strong>et</strong>te plus grande offre a eu uneff<strong>et</strong> <strong>sur</strong> les autres cultures. L’augmentation <strong>des</strong> <strong>sur</strong>faces cotonnières a induit un <strong>sur</strong>plus derevenus <strong>et</strong> d’intrants appliqués à d’autres activités rurales <strong>et</strong> d’autres cultures, notammentcéréalières (eff<strong>et</strong> d’entraînement). On peut aussi envisager que c<strong>et</strong>te dynamique a contribué àl’amélioration du climat économique, <strong>des</strong> relations de confiance <strong>et</strong> de l’esprit de coopération.On ajoutera le rôle prépondérant <strong>des</strong> nouvelles incitations* à la production au sein <strong>des</strong>GPC. De plus, l’Etat a entrepris ces dernières années une campagne de promotion de la culturedu coton, source importante d’afflux de devises dans le pays. Pour cela, il a établi unprogramme de promotion sociale autour <strong>des</strong> cultures commerciales d’exportation <strong>et</strong> <strong>des</strong> revenusmonétaires associés. Enfin, c’est la seule culture à prix <strong>et</strong> débouchés garantis avec une sociétéacquéreuse connue <strong>et</strong> fiable, à l’opposé du marché céréalier spéculatif <strong>et</strong> fluctuant.L’arbitrage <strong>des</strong> choix culturaux coton/ céréales est un raisonnement de l’agriculteurentre apports de revenus <strong>et</strong> autosuffisance alimentaire. Quelles contraintes jouent <strong>sur</strong> ceraisonnement de choix agricole ? Pour l’AFD, la dynamique cotonnière est limitée par lapression foncière <strong>et</strong> la disponibilité en terres cultivables. Selon les experts, il existe un prixseuil de décrochage de la dynamique actuelle (auquel l’offre deviendrait très élastique) decroissance de la production, autour de 150 FCFA le kilogramme de coton graine. L’accèssécurisé aux intrants (externalité positive du coton <strong>sur</strong> les autres cultures) perm<strong>et</strong> de produire en<strong>des</strong>sous du prix de revient. Le reversement d’intrants coton <strong>sur</strong> les céréales est limité, grâce auxcontrôles effectués par les unions de producteurs <strong>et</strong> aux évaluations <strong>des</strong> besoins réels. Lapossibilité de subventionner les intrants prouve en tous cas qu’il existe encore <strong>des</strong> possibilitéspolitiques pour soutenir la filière* malgré le désengagement de l’Etat.Selon certains experts, les changements d’actionnaires <strong>et</strong> d’organisation de la filière*n’ont pas modifié les objectifs <strong>des</strong> sociétés. La relance cotonnière trouve son succès dans celui<strong>des</strong> organisations agricoles <strong>et</strong> notamment <strong>des</strong> GPC. Selon l’UNPCB, l’augmentation de la<strong>sur</strong>face cotonnière totale est principalement due à l’augmentation du nombre de producteurs (<strong>et</strong>non de la <strong>sur</strong>face cotonnière par exploitant), le secteur étant ras<strong>sur</strong>é financièrement (inélasticitéde l’offre à court terme). Pourtant, selon l’INSD, la croissance extensive n’a pas été accomplieuniquement à main d’œuvre constante, mais aussi avec un début de mécanisation <strong>et</strong>l’amélioration <strong>des</strong> compétences agricoles. Enfin, la motivation d’augmentation <strong>des</strong> <strong>sur</strong>facess’explique par un bénéfice marginal supérieur à celui de l’intensification ou <strong>des</strong> migrations.Pour la Banque mondiale, il y a aussi eu changement dans les assolements, qui sont passés aucoton de 30 à 50 % de la <strong>sur</strong>face cultivable. Les céréales n’ont pas suivi c<strong>et</strong>te tendance, carmême si les rendements agricoles sont plus intéressants, il y a plus de sensibilités au climat, auxmaladies <strong>et</strong> aux prix, avec <strong>des</strong> paiements plus tardifs. Le coton a pris principalement la placed’autres cultures non céréalières <strong>sur</strong> les terres déjà exploitées, notamment dans les gran<strong>des</strong>exploitations. La croissance extensive de la production est limitée par les conditionsgéographiques. Les développements récents ont porté <strong>sur</strong> <strong>des</strong> terres en friches ou plusmarginales (plus difficiles d’accès ou moins fertiles). Les nouveaux exploitants se sont installés<strong>sur</strong> de nouvelles terres non exploitées, mais plus vulnérables (croissance démographique,migration <strong>des</strong> populations rurales <strong>des</strong> zones plus difficiles à cultiver, réduction <strong>des</strong> temps dejachères <strong>sur</strong> les terres déjà exploitées avec risque de désertification).Depuis cinq ans, les rendements de coton graine semblent plafonner (malgré une fortevariabilité interannuelle), notamment à cause <strong>des</strong> potentiels de productivité limités <strong>des</strong> variétésculturales <strong>et</strong> de la fertilité <strong>des</strong> sols. La croissance est donc devenue purement extensive.Cependant, les autres cultures, <strong>et</strong> les productions agricoles en général, ont vu leur mode deRapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 30
production devenir plus intensif. Pour certains techniciens, l’intensification n’est pas liée à uneplus grande quantité d’intrants utilisés, mais à leur meilleure utilisation, à un eff<strong>et</strong>d’apprentissage par l’expérience, <strong>et</strong> à la meilleure gestion de l’exploitation <strong>sur</strong> le long terme(diversification <strong>des</strong> activités, fumure organique, gestion assistée par correspondants…). Enfin,il pourrait y avoir <strong>des</strong> gains de productivité grâce à la recherche scientifique <strong>et</strong> à la cultureattelée. La marge d’amélioration <strong>des</strong> rendements semblerait donc importante, de l’avis de tous,eu égard à la forte variabilité <strong>des</strong> rendements. L’utilisation <strong>des</strong> intrants doit être optimisée, <strong>et</strong>leur obtention doit se faire à prix plus faibles grâce à l’amélioration <strong>des</strong> mécanismes denégociation avec les fournisseurs (BACB, IFDC). L’investissement foncier en tantqu’instrument d’augmentation de la productivité est aussi négligé à cause du manque <strong>des</strong>écurité foncière (services cadastraux inexistants) <strong>et</strong> de normes de propriété communale de laterre (pas de droits de propriété privés). En conséquence, il n’y a pas d’incitations chez leproducteur à <strong>des</strong> stratégies de conservation <strong>des</strong> sols, d’où un manque de fertilisation organique<strong>et</strong> de préparation <strong>des</strong> sols. A cela s’ajoute le sous-dosage d’engrais. Tous ces élémentscontribuent à <strong>des</strong> rendements de production limités pour le coton graine. Les margesd’augmentation <strong>des</strong> rendements résident dans l’utilisation adéquate <strong>des</strong> engrais, ainsi, que dansles pratiques agricoles cohérentes avec la conservation <strong>des</strong> sols.7) Eff<strong>et</strong>s <strong>sur</strong> le bien-êtreLes eff<strong>et</strong>s de la culture cotonnière <strong>sur</strong> le bien-être de la population ne sont pasclairement établis. Pour la Banque mondiale, la croissance économique durable du BurkinaFaso ne s’est pas accompagnée pas de la réduction substantielle de la pauvr<strong>et</strong>é. C<strong>et</strong>te positionrenvoie à la distribution <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s de la croissance, <strong>et</strong> notamment, de la croissance cotonnière.De plus, pour certaines ONG, comme l’AFDI, les zones cotonnières, considérées commeprivilégiées se sont appauvries, n’étant plus désormais <strong>des</strong>tinataires de l’aide internationale. Laréforme aurait permis une dynamisation de la production sans pour autant améliorer lesconditions de vie, la question de la réduction de la pauvr<strong>et</strong>é étant controversée. En eff<strong>et</strong>, avecl’augmentation du prix <strong>des</strong> intrants, le coton est devenu peu rentable en <strong>des</strong>sous de 7 hacultivés 47 . Les cultivateurs de plus de 7 ha représentent une minorité de la société rurale quis’est équipée rapidement (motorisation) dans les zones les plus fertiles.En revanche, pour l’UNPCB, la restructuration de la filière* a permis de réduire lenombre de ménages vivant sous le seuil de pauvr<strong>et</strong>é en zone cotonnière, même si la croissancecotonnière n’a pas été accompagnée par une bonne gestion <strong>des</strong> dépenses ménagères (dans lecontexte de la monétisation rapide de la société rurale). Une solution proposée serait de m<strong>et</strong>treen place du conseil systématique à l’exploitation <strong>et</strong> à la gestion familiale <strong>des</strong> revenus, <strong>et</strong>d’étendre le réseau <strong>des</strong> caisses populaires d’épargne dans les villages. Les GPC peuvent être unintermédiaire intéressant pour la gestion <strong>des</strong> activités <strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> dépenses <strong>des</strong>ménages.Concernant l’évolution <strong>des</strong> conditions de vie dans les zones cotonnières du BurkinaFaso, l’habitat semble avoir évolué avec l’utilisation de matériaux apportant plus de confort.Une partie importante <strong>des</strong> revenus cotonniers a été réinvestie sous forme de capital matériel(moyens de transport, habitat, agriculture, ou mobilier). L’accumulation de capital, notammentagricole (cheptel, technique agricole), s’est accompagnée de moins d’oppositions sociales àl’enrichissement <strong>des</strong> ménages <strong>et</strong> de la généralisation de la mécanisation en zone cotonnière.Enfin, le réseau de caisses populaires d’épargne s’est densifié <strong>et</strong> a encouragé à certaines formesd’épargne <strong>et</strong> d’auto investissement.47 Point de vue de M. Yago, représentant du Ministère du Commerce <strong>et</strong> de l’ArtisanatRapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 31
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GlossaireAléa moral : situation à