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Analyse des impacts économiques et sociaux sur ... - Fondation FARM

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tiers du capital), qui est une société de développement, prend en compte le niveau de vie <strong>des</strong>producteurs dans les objectifs de la SOFITEX.Avant sa privatisation, les bénéfices de la SOFITEX étaient répartis entre les dividen<strong>des</strong>servis aux actionnaires <strong>et</strong> la ristourne. C<strong>et</strong>te dernière était le prix d’achat complémentaire ducoton graine versée aux producteurs afin d’as<strong>sur</strong>er la mise en place <strong>et</strong> le fonctionnement deleurs organisations. Il semblerait pourtant qu’une partie <strong>des</strong> bénéfices étaient affectés par l’Etatà d’autres politiques publiques ou à <strong>des</strong> intérêts privés. L’avènement <strong>des</strong> producteurs dansl’actionnariat de la SOFITEX leur a <strong>sur</strong>tout donné un droit de regard, un pouvoir d’information<strong>et</strong> de négociation* supplémentaire dans la filière* <strong>et</strong> une capacité importante à coopérer <strong>et</strong> àcogérer. Quant à l’Etat, il aurait bénéficié de son désengagement par <strong>des</strong> rec<strong>et</strong>tes fiscales plusimportantes certaines années, malgré moins de contrôle <strong>sur</strong> les rentes (eff<strong>et</strong> volume : moins deprélèvements mais <strong>sur</strong> plus de volumes financiers) <strong>et</strong> moins de dividen<strong>des</strong>. En tous les cas,depuis la privatisation, l’Etat n’est plus intervenu dans les décisions commerciales de laSOFITEX <strong>et</strong> celle-ci a amélioré ses niveaux de rentabilité. Selon le ministère du commerce,l’objectif de l’Etat était de dynamiser le secteur rural, <strong>et</strong> par le coton, l’ensemble <strong>des</strong> activités<strong>économiques</strong>. Mais comment en est on arrivé là ? Au début <strong>des</strong> années 1990, les producteurs sesont autonomisés. Ils ont bénéficié d’une meilleure formation <strong>et</strong> alphabétisation <strong>et</strong> de l’appuiinstitutionnel de l’AFD. Ce qui leur a permis de prendre progressivement en charge toute lamaîtrise d’ouvrage au sein <strong>des</strong> GPC (la dernière étape de leur autonomisation est en cours). Lacoopération française <strong>et</strong> le STABEX ont ainsi appuyé l’émergence <strong>des</strong> mouvements deproducteurs dans la filière* au début <strong>des</strong> années 1990, <strong>et</strong> continuent aujourd’hui de lesrenforcer. L’intégration <strong>des</strong> producteurs a établi une plus grande confiance <strong>et</strong> une plus grand<strong>et</strong>ransparence au sein de la filière*, notamment au niveau <strong>des</strong> appels d’offre (achats d’intrants,nouvelles sociétés d’égrenage, ach<strong>et</strong>eurs internationaux du coton fibre). L’UNPCB a joué lejeu <strong>des</strong> ses anciens adversaires en acceptant mieux leurs contraintes, dont la prise en compte dela réalité du marché international 41 . Le partenariat a été largement facilité par l’intégration <strong>des</strong>producteurs dans le capital de la SOFITEX. Selon le ministère du commerce, c<strong>et</strong>te rétrocessiond’actions aux producteurs, en 1999, a été motivée par la confiance accordée aux producteurs <strong>et</strong><strong>sur</strong> les eff<strong>et</strong>s de la professionnalisation de la filière*. Les objectifs étaient de sécuriser lesrevenus <strong>des</strong> producteurs <strong>et</strong> de soutenir l’effort de production afin de réduire la pauvr<strong>et</strong>é, <strong>et</strong>d’as<strong>sur</strong>er une injection importante de devises dans le pays (60 % <strong>des</strong> flux) tout en pérennisantl’activité. L’Etat burkinabé a voulu atteindre ces objectifs par le biais de la responsabilisation<strong>des</strong> producteurs <strong>et</strong> de leur implication dans la gestion de la filière*. C’est ce qui a justifié laforme particulière qu’a pris la privatisation de la SOFITEX.Depuis 2000, l’UNPCB a procédé aux appels d’offre pour l’achat d’intrants. C<strong>et</strong>teprocédure publique a accru la concurrence sans la rendre parfaite. Les producteurs ont,d’ailleurs, récemment dénoncé la présence de fournisseurs d’intrants dans le capital <strong>des</strong>nouvelles sociétés Cependant, la SOFITEX <strong>et</strong> l’APROCOB aujourd’hui, ont gardé le contrôlede l’approvisionnement d’intrants car elles sont les garantes du crédit avec la BACB. Depuis2003, l’UNPCB s’est vue attribuer <strong>des</strong> sièges dans les différents conseils d’administration <strong>des</strong>trois sociétés cotonnières (dont 3 <strong>sur</strong> 12 à la SOFITEX).Une étape importante de la réforme a été l’établissement de l’accord interprofessionnelentre les producteurs, la SOFITEX, l’Etat <strong>et</strong> les banques en 2000 <strong>et</strong> la création d’un comité degestion l’année suivante. Dans ce dernier, l’UNPCB possède sept voix <strong>sur</strong> douze <strong>et</strong> négocie leprix <strong>des</strong> facteurs <strong>et</strong> le budg<strong>et</strong> de la recherche avec ses autres partenaires. L’intégration verticaleprogressive (intégration <strong>des</strong> producteurs, émergence de l’interprofession, coordination <strong>des</strong>activités) de la filière* a encouragé un respect mutuel <strong>des</strong> acteurs avec une meilleurecompréhension <strong>des</strong> contraintes de chacun. La libéralisation peut cependant créer un risque de41 Point de vue de l’AFDRapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 25

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