système de crédit. Le bon partenariat entre la banque agricole nationale (BACB) <strong>et</strong> laSOFITEX a permis de payer les producteurs assez tôt dans l’année avec un renforcement <strong>des</strong>incitations*. Avant la mise en place <strong>des</strong> GPC, la SOFITEX avait tenté de fournir toute lademande d’intrants, tant ceux <strong>des</strong>tinés aux cultures céréalières que cotonnières. Il s’agissaitd’éviter au maximum la distraction <strong>des</strong> intrants <strong>des</strong>tinés au coton au profit d’autres cultures.Finalement, les GPC <strong>et</strong> l’UNPCB ont été plus efficaces dans l’affectation <strong>des</strong> intrants pour lescultures céréalières. A la fin <strong>des</strong> années 1990, la SOFITEX a pu se recentrer <strong>sur</strong> ses missionsd’origine, notamment, la provision <strong>des</strong> intrants du coton.Aujourd’hui, l’UNPCB négocie directement le prix <strong>des</strong> intrants avec ses fournisseurs <strong>et</strong>ses nouveaux opérateurs privés. Malgré la hausse <strong>des</strong> cours mondiaux <strong>des</strong> intrants, lalibéralisation du marché a permis aux producteurs d’obtenir <strong>des</strong> prix abordables <strong>et</strong> unapprovisionnement satisfaisant. Enfin, les crédits pour le matériel agricole se sont aussidéveloppés avec les GPC, tout en étant moins généralisés que les crédits d’intrants en raison<strong>des</strong> risques* plus importants (problème de collatéral crédible).Depuis 2003 <strong>et</strong> l’entrée de nouveaux égraineurs <strong>sur</strong> le marché, l’octroi <strong>des</strong> créditsd’intrants est resté complètement contrôlé par la SOFITEX (dans toutes les zones), même si lesautres sociétés revendiquent le droit de se livrer à c<strong>et</strong>te activité. L’interprofession doit statuer<strong>sur</strong> ces questions dans les années à venir. Le but est de conserver les avantages actuels dusystème d’approvisionnement <strong>des</strong> intrants (<strong>et</strong> les bonnes performances de remboursement <strong>des</strong>GPC) tout en perm<strong>et</strong>tant progressivement aux nouvelles sociétés de consentir du créditd’intrants.Le rôle de la BACB a été crucial. Les crédits qu’elle a accordés à la SOFITEX (lepaiement du coton graine avant la vente de la fibre, l’avance <strong>des</strong> intrants <strong>et</strong> les créditsd’attelage) <strong>et</strong> directement aux GV puis aux GPC (intrants) ont augmenté jusqu’à hauteur de 65% de l’ensemble <strong>des</strong> crédits d’intrants effectués actuellement 40 . Ce taux a été atteint du fait dela montée du prix <strong>des</strong> intrants (eff<strong>et</strong> prix) <strong>et</strong> de la quantité d’intrants consommés à la suite del’accroissement <strong>des</strong> <strong>sur</strong>faces cotonnières (eff<strong>et</strong> volume). L’augmentation de l’offre de crédits’est appuyée <strong>sur</strong> la prise de garanties <strong>et</strong> de certaines subventions <strong>sur</strong> les intrants accordées parl’Etat, <strong>et</strong> aussi <strong>sur</strong> les meilleures performances de remboursement. La demande de crédit étaitdéjà forte avant la réforme, <strong>et</strong> elle a augmenté de par l’attractivité <strong>des</strong> GPC <strong>et</strong> de la relation deconfiance entre producteurs <strong>et</strong> sociétés cotonnières. La Banque agricole nationale a encourubeaucoup de pertes en annulant certaines créances <strong>des</strong> GV, <strong>et</strong> <strong>des</strong> risques* en supportant <strong>des</strong>impayés chroniques, notamment durant les années à forts aléas parasitaires <strong>et</strong> climatiques.D’autres crédits ont été accordés aux GPC pour les biens publics locaux, suppléant certainescarences de l’Etat.La réforme a ras<strong>sur</strong>é la BCA dès la mise en place <strong>des</strong> GPC, accélérant l’octroi de créditssupplémentaires pour les nouveaux producteurs <strong>et</strong> les nouvelles <strong>sur</strong>faces emblavées en coton.La garantie <strong>sur</strong> le paiement du coton a permis l’attribution <strong>des</strong> crédits d’intrants (<strong>et</strong> <strong>des</strong> créditsd’attelage dans une moindre me<strong>sur</strong>e : prêts de charrues <strong>et</strong> de bœufs de traits) avec un degré derationnement plus faible.2) La SOFITEX <strong>et</strong> les producteurs : quels objectifs, quellecoopération ?Selon les différents acteurs interrogés, la SOFITEX, société mixte, conjugue les intérêts<strong>des</strong> actionnaires <strong>et</strong> le bien-être <strong>des</strong> producteurs, <strong>et</strong> ce, depuis bien avant la privatisationpartielle. Les objectifs poursuivis par la société sont principalement le volume de production decoton fibre <strong>et</strong> la viabilité financière (éviter les déficits). Selon les responsables, DAGRIS (un40 Selon M. Koalaga, directeur adjoint de la BACB.Rapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 24
tiers du capital), qui est une société de développement, prend en compte le niveau de vie <strong>des</strong>producteurs dans les objectifs de la SOFITEX.Avant sa privatisation, les bénéfices de la SOFITEX étaient répartis entre les dividen<strong>des</strong>servis aux actionnaires <strong>et</strong> la ristourne. C<strong>et</strong>te dernière était le prix d’achat complémentaire ducoton graine versée aux producteurs afin d’as<strong>sur</strong>er la mise en place <strong>et</strong> le fonctionnement deleurs organisations. Il semblerait pourtant qu’une partie <strong>des</strong> bénéfices étaient affectés par l’Etatà d’autres politiques publiques ou à <strong>des</strong> intérêts privés. L’avènement <strong>des</strong> producteurs dansl’actionnariat de la SOFITEX leur a <strong>sur</strong>tout donné un droit de regard, un pouvoir d’information<strong>et</strong> de négociation* supplémentaire dans la filière* <strong>et</strong> une capacité importante à coopérer <strong>et</strong> àcogérer. Quant à l’Etat, il aurait bénéficié de son désengagement par <strong>des</strong> rec<strong>et</strong>tes fiscales plusimportantes certaines années, malgré moins de contrôle <strong>sur</strong> les rentes (eff<strong>et</strong> volume : moins deprélèvements mais <strong>sur</strong> plus de volumes financiers) <strong>et</strong> moins de dividen<strong>des</strong>. En tous les cas,depuis la privatisation, l’Etat n’est plus intervenu dans les décisions commerciales de laSOFITEX <strong>et</strong> celle-ci a amélioré ses niveaux de rentabilité. Selon le ministère du commerce,l’objectif de l’Etat était de dynamiser le secteur rural, <strong>et</strong> par le coton, l’ensemble <strong>des</strong> activités<strong>économiques</strong>. Mais comment en est on arrivé là ? Au début <strong>des</strong> années 1990, les producteurs sesont autonomisés. Ils ont bénéficié d’une meilleure formation <strong>et</strong> alphabétisation <strong>et</strong> de l’appuiinstitutionnel de l’AFD. Ce qui leur a permis de prendre progressivement en charge toute lamaîtrise d’ouvrage au sein <strong>des</strong> GPC (la dernière étape de leur autonomisation est en cours). Lacoopération française <strong>et</strong> le STABEX ont ainsi appuyé l’émergence <strong>des</strong> mouvements deproducteurs dans la filière* au début <strong>des</strong> années 1990, <strong>et</strong> continuent aujourd’hui de lesrenforcer. L’intégration <strong>des</strong> producteurs a établi une plus grande confiance <strong>et</strong> une plus grand<strong>et</strong>ransparence au sein de la filière*, notamment au niveau <strong>des</strong> appels d’offre (achats d’intrants,nouvelles sociétés d’égrenage, ach<strong>et</strong>eurs internationaux du coton fibre). L’UNPCB a joué lejeu <strong>des</strong> ses anciens adversaires en acceptant mieux leurs contraintes, dont la prise en compte dela réalité du marché international 41 . Le partenariat a été largement facilité par l’intégration <strong>des</strong>producteurs dans le capital de la SOFITEX. Selon le ministère du commerce, c<strong>et</strong>te rétrocessiond’actions aux producteurs, en 1999, a été motivée par la confiance accordée aux producteurs <strong>et</strong><strong>sur</strong> les eff<strong>et</strong>s de la professionnalisation de la filière*. Les objectifs étaient de sécuriser lesrevenus <strong>des</strong> producteurs <strong>et</strong> de soutenir l’effort de production afin de réduire la pauvr<strong>et</strong>é, <strong>et</strong>d’as<strong>sur</strong>er une injection importante de devises dans le pays (60 % <strong>des</strong> flux) tout en pérennisantl’activité. L’Etat burkinabé a voulu atteindre ces objectifs par le biais de la responsabilisation<strong>des</strong> producteurs <strong>et</strong> de leur implication dans la gestion de la filière*. C’est ce qui a justifié laforme particulière qu’a pris la privatisation de la SOFITEX.Depuis 2000, l’UNPCB a procédé aux appels d’offre pour l’achat d’intrants. C<strong>et</strong>teprocédure publique a accru la concurrence sans la rendre parfaite. Les producteurs ont,d’ailleurs, récemment dénoncé la présence de fournisseurs d’intrants dans le capital <strong>des</strong>nouvelles sociétés Cependant, la SOFITEX <strong>et</strong> l’APROCOB aujourd’hui, ont gardé le contrôlede l’approvisionnement d’intrants car elles sont les garantes du crédit avec la BACB. Depuis2003, l’UNPCB s’est vue attribuer <strong>des</strong> sièges dans les différents conseils d’administration <strong>des</strong>trois sociétés cotonnières (dont 3 <strong>sur</strong> 12 à la SOFITEX).Une étape importante de la réforme a été l’établissement de l’accord interprofessionnelentre les producteurs, la SOFITEX, l’Etat <strong>et</strong> les banques en 2000 <strong>et</strong> la création d’un comité degestion l’année suivante. Dans ce dernier, l’UNPCB possède sept voix <strong>sur</strong> douze <strong>et</strong> négocie leprix <strong>des</strong> facteurs <strong>et</strong> le budg<strong>et</strong> de la recherche avec ses autres partenaires. L’intégration verticaleprogressive (intégration <strong>des</strong> producteurs, émergence de l’interprofession, coordination <strong>des</strong>activités) de la filière* a encouragé un respect mutuel <strong>des</strong> acteurs avec une meilleurecompréhension <strong>des</strong> contraintes de chacun. La libéralisation peut cependant créer un risque de41 Point de vue de l’AFDRapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 25
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GlossaireAléa moral : situation à