stationnaires. Le but de c<strong>et</strong>te démarche sera d’identifier <strong>et</strong> de comparer l’importance <strong>des</strong>mécanismes sous-jacents de la croissance <strong>des</strong> <strong>sur</strong>faces cotonnières, en ayant pris soin dejustifier la dynamique purement extensive de la croissance de la production.Les revenus ruraux ont pu augmenter grâce à la dynamique extensive de croissance de laproduction (eff<strong>et</strong> volume : <strong>sur</strong>faces cultivées <strong>et</strong> cotonnières par ménage <strong>et</strong> nombre deproducteurs). Cependant, leur évolution a été freinée par la montée <strong>des</strong> prix <strong>des</strong> intrants <strong>et</strong> lastagnation <strong>des</strong> prix du coton graine (<strong>et</strong> leur anticipation à la baisse), d’où un eff<strong>et</strong> prix peusignificatif, voire négatif. L’enrichissement <strong>des</strong> producteurs est fondé <strong>sur</strong> l’augmentationrelative <strong>des</strong> prix <strong>et</strong> leur capacité à cultiver plus de terres arables <strong>et</strong> de coton (recours facilité aucrédit, mécanisation, amélioration <strong>des</strong> compétences agricoles…). Pour leur part, les données<strong>des</strong> enquêtes nationales de bien-être ne reflètent pas de baisse très significative de la pauvr<strong>et</strong>é.Toutefois, les zones cotonnières se sont enrichies de façon relative. A l’intérieur de celles-ci,les nouveaux producteurs ou les grands cultivateurs ont principalement bénéficié d’un <strong>sur</strong>plusde revenus. Et c<strong>et</strong> enrichissement a été également relatif par rapport aux prix mondiaux ducoton, le prix national du coton graine ayant stagné durant la réforme. Les conditions de vie ontpeu évolué, mis à part quelques améliorations quant à la qualité <strong>des</strong> logements, à l’état sanitaire<strong>des</strong> populations <strong>et</strong> à la scolarisation <strong>des</strong> enfants (comme en témoignent les données <strong>des</strong>enquêtes de l’INSD). Les eff<strong>et</strong>s de la réforme <strong>sur</strong> le volume de production <strong>et</strong> <strong>sur</strong> le niveau devie <strong>des</strong> populations en zone cotonnière diffèrent. D’un coté, les eff<strong>et</strong>s se sont faitsmécaniquement sentir ; de l’autre, ils tiennent aux choix de dépenses ménagères <strong>et</strong> auxinvestissements publics. On cherchera à identifier par quels canaux les eff<strong>et</strong>s sont intervenusgrâce aux données de l’enquête, dans le chapitre 7. Les <strong>impacts</strong> de la réforme seront discutésdans le chapitre suivant (synthèse <strong>des</strong> entr<strong>et</strong>iens) avec plus de détails.Les organisations paysannes ont joué un rôle essentiel dans la réforme. Au début <strong>des</strong>années 1990, les représentants de producteurs ont effectué un voyage d’étude dans les paysvoisins afin de comparer les situations. Ensuite, ils ont proposé leurs solutions aux cadres de laSOFITEX <strong>et</strong> au gouvernement (<strong>et</strong>, notamment, la mise en place de GPC). Le processus deréforme a débouché <strong>sur</strong> une professionnalisation <strong>des</strong> organisations de producteurs de coton,depuis les administrateurs <strong>des</strong> GPC jusqu’aux cadres de l’UNPCB ; les compétences en matièrede gestion, comptabilité, droit <strong>et</strong> direction se sont n<strong>et</strong>tement améliorées 30 . L’efficacité <strong>des</strong> GPC<strong>et</strong> de la collaboration <strong>des</strong> producteurs avec les sociétés cotonnières au sein de l’interprofessiontient aussi à plus d’instruments de réglementation : vérification régulière <strong>des</strong> documentsadministratifs <strong>des</strong> GPC, pesées communes avec les agents de la SOFITEX <strong>et</strong> <strong>des</strong> UDPC,comités locaux de crédit, présence <strong>des</strong> producteurs dans les conseils d’administration <strong>des</strong>sociétés, forte implication de l’UNPCB dans l’accord interprofessionnel 31 <strong>et</strong> le comité degestion de la filière 32 *. La gestion mixte de la filière*, véritable cogestion, dans laquelle lesacteurs s’engagent avec détermination, est originale en Afrique <strong>et</strong> semble être un facteur clé deréussite. Cela est une perspective prom<strong>et</strong>teuse pour la réforme <strong>des</strong> secteurs cotonniers malien,ou camerounais. Les leçons de l’expérience burkinabè peuvent s’appliquer au Bénin qui n’a pasréussi à sécuriser les crédits d’intrants à travers son processus de libéralisation. Un autre aspectimportant à prendre en considération est l’aspect graduel <strong>et</strong> progressif du processus de réforme,qui s’est d’abord appuyé <strong>sur</strong> <strong>des</strong> innovations institutionnelles avant d’effectuer les réformes demarché.La création <strong>des</strong> GPC, la formation d’un partenariat interprofessionnel, <strong>et</strong>, plusglobalement, la mise en place de nouveaux arrangements institutionnels, ont as<strong>sur</strong>é le succès dela réforme de la filière* cotonnière. Cela a permis à la privatisation d’être bénéfique au30 Un nombre croissant de GPC ont accès à <strong>des</strong> conseillers de gestion financés par l’UNPCB.31 Les producteurs sont majoritaires dans les conseils de décisions <strong>sur</strong> les prix du coton graine <strong>et</strong> <strong>des</strong> intrants.32 Celui-ci a pour responsabilité la gestion du fonds de lissage par exemple.Rapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 20
dynamisme de la filière* : nouvelles incitations à la production, meilleure représentation <strong>des</strong>producteurs, mise en place d’une filière cogérée, gestion plus transparente <strong>des</strong> sociétéscotonnières, meilleurs résultats financiers… L’ordre chronologique <strong>des</strong> différentes étapes de laréforme a été déterminant dans l’efficacité de la réorganisation du secteur 33 , en termed’attractivité pour les producteurs. En eff<strong>et</strong>, les innovations institutionnelles <strong>et</strong> la place laisséeaux producteurs pour participer à la gestion de la filière ont débouché <strong>sur</strong> un partenariatinterprofessionnel <strong>et</strong> la professionnalisation du monde agricole (avec la mise en place d’unefaîtière puissante <strong>et</strong> influente).Encadré 2 : Organisation <strong>et</strong> fonctionnement de l’ UNPCBORGANISATIONUNPCBNégociation <strong>des</strong> prix, représentation àl’AICB <strong>et</strong> à la SOFITEX.Approvisionnement intrants céréales,conseil de gestion.36 UPPCInspecteurs coordonnent l’action <strong>des</strong>conseillers.Planification provinciale du créditd’intrants.280 UDPCConseillers de gestion appuient les GPCdans la formation <strong>et</strong> l’administration.Planification départementale du créditd’intrants.8500 GPCPesée, stockage, distributionintrants, conseil technique(SOFITEX), activités sociales…350 000 producteurs17 membres du conseil degestion, 6 membres du bureauexécutif, un communicateur, unagronome, un gestionnaire.Minimum de 3 UDPC parUPPC.Bureau de 18 membres répartisen comités : crédit, commerce<strong>et</strong> bascule, alphabétisation <strong>et</strong>formation, contrôle.Minimum de 5 GPC par UDPC(GPC isolés pris en charge parl’UNPCB directement).Bureau mis en place par tousles présidents <strong>des</strong> GPC.Bureau : président, trésorier,secrétaire élus pour 2 à 5 ans.Agrémentation par le ministèrefaite par l’UDPC.Ouverture d’un compte avec5000 FCFA/ producteur min.FINANCEMENTS100000 FCFA mini.apportés par chaqueUPPC, <strong>et</strong> 250 FCFA/t <strong>sur</strong>la production nationale50000 FCFA mini.apportés par chaqueUDPC, <strong>et</strong> 250 FCFA/t<strong>sur</strong> la productionnationale répartis entr<strong>et</strong>outes les UPPC.25000 FCFA mini.apportés par chaqueGPC, <strong>et</strong> 250 FCFA/t <strong>sur</strong>la production nationalerépartis entre toutes lesUDPC.Ristournes (prix d’achatcomplémentaire ducoton) <strong>et</strong> cotisations <strong>des</strong>membres, autrespossibilités (champscollectifs par ex.).Cependant, le pari d’une filière cotonnière dynamique <strong>et</strong> pérenne est encore loin d’êtregagné pour le coton burkinabé. Face à la fluctuation <strong>et</strong> à la dépression <strong>des</strong> prix mondiaux de lafibre, il s’avère nécessaire de sécuriser <strong>et</strong> stabiliser les revenus <strong>des</strong> producteurs de coton. De là,il s’avère nécessaire de rendre le mécanisme de stabilisation opérationnel, de trouver d’autresdébouchés (textile) ou <strong>des</strong> cultures de rente alternatives (arachide, sésame…) <strong>et</strong> de poursuivreles démarches communes avec les autres pays cotonniers d’Afrique de l’ouest dans les cyclesde négociations internationales de l’OMC (comme l’initiative coton avec le Bénin, le Mali <strong>et</strong> leTchad) 34 . Un enjeu important réside, également, dans la conservation <strong>des</strong> sols <strong>et</strong> de leur33 Voir J.E. Stiglitz <strong>sur</strong> le manque de progressivité <strong>et</strong> <strong>sur</strong> les problèmes de la séquence d’agencement <strong>des</strong>différentes me<strong>sur</strong>es dans le cadre <strong>des</strong> réformes <strong>des</strong> économies planifiées <strong>des</strong> pays de l’Europe de l’Est dans sonouvrage « La grande désillusion ».34 Les enjeux concernent la réduction <strong>des</strong> subventions au coton en Chine, en Europe ou aux Etats-Unis, laréglementation <strong>des</strong> stocks mondiaux, <strong>des</strong> OGM.…Rapport <strong>FARM</strong>- Réforme de la filière cotonnière burkinabè 21
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GlossaireAléa moral : situation à