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Cahier de recherche N°14 - ESC Pau

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aura tendance à avoir moins d’incertitu<strong>de</strong> sur la distribution du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> son actif (Graham et al.,2009). La compétence est donc une perspective complémentaire à la gouvernance pour la compréhension<strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong>s entreprises (Williamson, 1999) et les problèmes <strong>de</strong> gouvernance (Wirtz, 2006).Graham et al. (2009) cherchent à comprendre les facteurs qui affectent la compétence <strong>de</strong>s investisseurset démontrent que le niveau d’éducation et d’autres caractéristiques démographiques amènent certainsinvestisseurs à se sentir plus compétents que d’autres. Ainsi, les hommes investisseurs avec <strong>de</strong> grandsportefeuilles <strong>de</strong> titres et un niveau d’éducation élevé ont tendance à se sentir plus compétents que lesfemmes et les investisseurs qui détiennent <strong>de</strong> petits portefeuilles <strong>de</strong> titres.Wohlstetter (1993) justifie la détérioration <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong>s entreprises par le fait que la structuredu capital <strong>de</strong>s entreprises est essentiellement constituée d’actionnaires institutionnels dont les capacitésen management ne sont pas démontrées. Selon l’auteur, les investisseurs institutionnels sont, eneffet, incapables ou incompétents pour contrôler les entreprises. La compétence est particulièrementintéressante dans la compréhension du comportement <strong>de</strong>s investisseurs et a <strong>de</strong> fortes répercussions surl’économie (Graham et al., 2009).La prise en compte du niveau <strong>de</strong> compétence <strong>de</strong>s actionnaires est peu fréquente dans les <strong>recherche</strong>s enfinance. Pourtant, il ne semble pas que cette notion soit si récente. Au moment où l’actionnariat s’estdéveloppé (entre les années 1920 et 1970), les actionnaires considéraient que la détention d’actions neleur permettait pas <strong>de</strong> prétendre à une légitimité suffisante pour contrôler les dirigeants <strong>de</strong>s entreprises(Gomez et Korine, 2009). En effet, les actionnaires extérieurs à l’entreprise n’avaient alors ni les moyensni les compétences pour contrôler l’entreprise, ils étaient jugés fondamentalement incompétents poursaisir la complexité <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises (Gomez et Korine, 2009). Ceci tendrait à expliquer l’image<strong>de</strong> passivité développée dans le modèle <strong>de</strong> la firme managériale par Berle et Means (1932). Il semble,par ailleurs, qu’un décalage entre les connaissances et compétences spécifiques du dirigeant et <strong>de</strong> seséquipes soit à l’origine d’un avantage compétitif durable pour l’entreprise (Wirtz, 2006).Ainsi, les actionnaires sont parfois jugés très éloignés <strong>de</strong>s réalités complexes <strong>de</strong> l’entreprise, ce quiexplique qu’ils aient <strong>de</strong>s difficultés à saisir l’information <strong>de</strong>s entreprises. Parce qu’ils manquent <strong>de</strong>compétences, les petits porteurs ne sont pas toujours conscients d’être <strong>de</strong>s propriétaires <strong>de</strong> l’entreprise,justifiant ainsi l’apparition <strong>de</strong>s intermédiaires financiers (Gomez et Korine, 2009). Le niveau <strong>de</strong> compétence<strong>de</strong>s actionnaires individuels peut donc ai<strong>de</strong>r à la compréhension <strong>de</strong> leur comportement et expliquernotamment le recours à <strong>de</strong>s intermédiaires financiers par ces acteurs.16CAHIER<strong>de</strong>RECHERCHE N°14

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