Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> leur relative nouveauté, et <strong>de</strong>s insuffisances associées, ces outils <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> la performancepeuvent aussi être caractérisés par leur logique interne, plus qu’externe. En effet, plusieurs facteursmettent en évi<strong>de</strong>nce, dans cette première partie, cette finalité, en particulier ceux liés à la nature <strong>de</strong> lasegmentation stratégique, à la déconnexion entre les politiques publiques et les dispositifs d’évaluation,aux dimensions budgétaires et quantitatives <strong>de</strong>s indicateurs mis en œuvre, mais aussi à la focalisationsur l’optimisation <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> l’organisation.En s’axant sur les outils <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> la performance, le modèle sous-jacent privilégié par les collectivitéslocales peut globalement être qualifié d’administratif. Afin <strong>de</strong> répondre à notre problématique <strong>de</strong>manière complète, il nous reste alors à décrire les modalités d’implémentation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> démarcheet d’en analyser la nature, politique ou administrative.II. Les modalités d’implémentation <strong>de</strong>sdémarches locales <strong>de</strong> performance :<strong>de</strong>s dispositifs originaux, mais sousl’influence du seul encadrement administratifL’évolution <strong>de</strong> la gestion publique locale vers l’amélioration <strong>de</strong> la performance se caractérise, commenous venons <strong>de</strong> le décrire, par l’élaboration <strong>de</strong> nouveaux outils. Elle peut également être caractérisée parses modalités originales d’implémentation, en particulier ses mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pilotage et d’accompagnement duprojet (section A) et ses mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mise en œuvre (section B), facteurs clés <strong>de</strong> son succès.A. Des mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pilotage et d’accompagnement portéspar les directions générales et fonctionnellesLa gestion <strong>de</strong> la performance résulte d’un pilotage organisationnel, administratif et politique, orienté versl’atteinte <strong>de</strong>s objectifs stratégiques et opérationnels <strong>de</strong> la collectivité. Dans ce cadre, la mise en œuvred’un dialogue <strong>de</strong> gestion permettant, non seulement, d’engager un processus d’échanges à l’échelle <strong>de</strong>la collectivité, mais aussi <strong>de</strong> faciliter la participation et l’initiative <strong>de</strong> chaque acteur à tous les niveaux <strong>de</strong>responsabilité et d’implication, paraît primordiale. En effet, selon Durkheim (1930), la coopération intraorganisationnelleconsiste à mobiliser <strong>de</strong>s acteurs aux compétences diverses afin <strong>de</strong> favoriser la créationd’une action commune enrichie par la division du travail. Les démarches locales <strong>de</strong> performance,analysées ici, paraissent respecter ces conditions. Elle se caractérise ainsi par la création <strong>de</strong> différentesformes <strong>de</strong> groupe <strong>de</strong> pilotage dans la gestion globale du projet (point 1) et par l’implication <strong>de</strong>s directionsfonctionnelles et métiers dans la mise en œuvre opérationnelle (point 2).1. Des groupes <strong>de</strong> pilotage <strong>de</strong> différentes formes, mais faiblement politisésLa gestion globale d’une démarche <strong>de</strong> performance locale semble <strong>de</strong>voir être assurée par un groupe <strong>de</strong>pilotage global du projet, associant élus, directeurs opérationnels et services fonctionnels. En effet, pourNonaka (1994), le transfert intra-organisationnel <strong>de</strong> connaissances, soutenu par un comité <strong>de</strong> pilotage, apour objectif <strong>de</strong> faciliter la coordination en définissant une base commune <strong>de</strong> savoir. Il est aussi le moyen<strong>de</strong> valoriser la connaissance dans la poursuite d’objectifs collectifs. En effet, selon Merindol (2007),CAHIER<strong>de</strong>RECHERCHE N°1455
« le cloisonnement <strong>de</strong>s fonctions et la hiérarchie comme principe fondamental <strong>de</strong> régulation s’impose<strong>de</strong> moins en moins comme facilitant la réactivité face à <strong>de</strong>s environnements complexes et incertains ».Dans les cas étudiés, il apparaît ainsi que la création <strong>de</strong> groupes projet autour <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> performance,quelle qu’en soit la forme, est nécessaire à la réussite <strong>de</strong> son implémentation. Pour 19% <strong>de</strong>scollectivités ayant engagé ce type <strong>de</strong> démarche, ces groupes <strong>de</strong> pilotage constituent en effet son premierfacteur clé <strong>de</strong> succès.En outre, la création <strong>de</strong> ces groupes peut prendre <strong>de</strong>s formes différentes. Elle peut, tout d’abord, se caractériserpar la mise en oeuvre d’un comité global. Ainsi, 90% <strong>de</strong>s collectivités, engagées dans l’implémentation<strong>de</strong> nouvelles pratiques managériales, ont procédé à la création d’un comité <strong>de</strong> pilotage global<strong>de</strong> la démarche. Elle peut, ensuite, prendre d’autres formes plus variés et plus précises (tableau n°3).Type <strong>de</strong> groupe <strong>de</strong> pilotage Niveau hiérarchique Attributions %Création <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> travail Direction Mise en œuvre du projet <strong>de</strong> 69,2%par directionperformance à l’intérieur<strong>de</strong> la directionNomination d’un responsable Direction Responsable <strong>de</strong> l’atteinte 42,8%<strong>de</strong> Missions et/ou Programmes<strong>de</strong>s objectifs ou duet/ou objectifs par directionprogramme <strong>de</strong> la directionOrganisation <strong>de</strong> commissions Politique /administratif Coordination entre orientations 41,7%politiques et administrativesstratégiques et gestiond’étu<strong>de</strong>s autour <strong>de</strong>s missions<strong>de</strong>s moyens et activitéset <strong>de</strong>s programmesNomination d’un référent Direction Rôle d’interface avec 30%« projet » dans chaque le service porteur <strong>de</strong>directionla démarcheTableau n° 3 : Niveau d’utilisation <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong> groupe <strong>de</strong> pilotage créésdans le cadre d’une démarche locale <strong>de</strong> performanceL’existence <strong>de</strong> ces différents types <strong>de</strong> groupe <strong>de</strong> pilotage met en évi<strong>de</strong>nce la prédominance <strong>de</strong>s formesadministratives <strong>de</strong>s pratiques locales. En effet, l’absence, dans quasiment 60% <strong>de</strong>s collectivités, <strong>de</strong>commissions politiques paraît traduire le manque <strong>de</strong> suivi stratégique <strong>de</strong> la démarche, révélatrice <strong>de</strong> savocation globalement interne. Or, à un niveau stratégique, il semblerait nécessaire que <strong>de</strong>s commissionsd’élus puissent s’organiser autour <strong>de</strong>s M/P/A et leurs objectifs stratégiques associés. Elles seraient nonseulement en charge <strong>de</strong> la définition <strong>de</strong>s objectifs par programme et <strong>de</strong> leur suivi, mais également responsables<strong>de</strong> l’imputation <strong>de</strong>s crédits <strong>de</strong> la mission entre les programmes.Pourtant, le fait <strong>de</strong> bénéficier d’un soutien et d’une implication politique <strong>de</strong>s élus, dans l’impulsion,la définition, et l’animation du projet, constitue un facteur clé <strong>de</strong> succès pour 57,1% <strong>de</strong>s collectivitésengagées dans une démarche <strong>de</strong> performance. En effet, au sommet <strong>de</strong> la hiérarchie, les élus semblent<strong>de</strong>voir favoriser la coordination entre niveaux politiques et administratifs/opérationnels, gage d’un pilotageorganisationnel orienté vers l’exécution <strong>de</strong>s politiques publiques.Paradoxalement, la pratique actuelle <strong>de</strong> ces démarches locales <strong>de</strong> performance met en évi<strong>de</strong>nce unportage politique qui reste faible. Dans le même sens que celui concernant la forme administrative <strong>de</strong>sgroupes <strong>de</strong> pilotage existants, il apparaît, <strong>de</strong> plus, que les élus ont été à l’initiative <strong>de</strong> cette démarchedans seulement 16,7% <strong>de</strong>s collectivités locales. Ni l’impulsion, ni le portage ne sont donc, à l’heureactuelle, assurés globalement par les acteurs politiques locaux.56CAHIER<strong>de</strong>RECHERCHE N°14
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