Une analyse <strong>de</strong> la gestion<strong>de</strong> la performance par lescollectivités locales françaises :un modèle administratifou politique ?ParDavid CarassusUniversité <strong>de</strong> <strong>Pau</strong> et <strong>de</strong>s Pays <strong>de</strong> l’Adour - UPPA&Damien Gar<strong>de</strong>yIRMAPE, <strong>ESC</strong>PAUCAHIER<strong>de</strong>RECHERCHE N°1447
IntroductionEn 2005, au moment <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> la Loi Organique sur les Lois <strong>de</strong> Finances (LOLF) au niveau<strong>de</strong> l’Etat, Lambert et Migaud observait déjà qu’il fallait « inciter les collectivités territoriales à développerun processus <strong>de</strong> performance et mieux les associer au cadrage global <strong>de</strong>s finances publiques ». Or, sansattendre une possible application légale <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> la LOLF, question qui se pose une nouvellefois aujourd’hui, certaines collectivités locales s’étaient déjà, à l’époque, engagées dans ce type <strong>de</strong>démarche. Ainsi, l’INET (2006) observait sur cette pério<strong>de</strong> les premiers développements <strong>de</strong> démarcheslocales <strong>de</strong> performance, en particulier dans les organisations <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille.Pourtant, si ces évolutions, pour l’instant volontaires, semblent marquer une mutation <strong>de</strong> la gestionpublique locale française vers une amélioration <strong>de</strong> la performance locale, il n’en reste pas moins qu’ellesn’ont pas, à notre connaissance, fait l’objet d’une analyse afin d’en déterminer leurs caractéristiques etleur modèle <strong>de</strong> référence. Si cette étu<strong>de</strong> apparaît absente dans le contexte français, elle est, par contre,bien présente à l’échelle internationale. Ainsi, selon le Conseil <strong>de</strong> l’Europe (2005) 1 , quatre pays ontdéclaré avoir confié au gouvernement central, la majeure partie <strong>de</strong>s responsabilités en matière <strong>de</strong> contrôleet <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong>s collectivités locales : le Royaume-Uni, le Danemark, la Turquie, et laRoumanie. Egalement, dans ces pays, la fixation <strong>de</strong> valeurs standards <strong>de</strong> performance locale est <strong>de</strong> compétenceexclusive du gouvernement central. La gestion <strong>de</strong> la performance y est qualifiée non seulement<strong>de</strong> centralisée, l’Etat jouant un rôle important, mais aussi <strong>de</strong> contractuelle, la gestion et le niveau <strong>de</strong> performanceétant pris en compte dans le cadre <strong>de</strong>s relations entre les gouvernements locaux et nationaux.Dans un autre contexte, le Conseil <strong>de</strong> l’Europe (2005) met aussi en évi<strong>de</strong>nce un modèle plus politique<strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> la performance publique locale, orientée vers le citoyen, l’usager et le contribuable. Dansce sens, l’Italie, la Roumanie, l’Espagne, et le Royaume-Uni ont ainsi édicté <strong>de</strong>s dispositions légalesobligeant les collectivités locales à réaliser <strong>de</strong>s enquêtes <strong>de</strong> satisfaction auprès <strong>de</strong>s usagers. Cette implicationpolitique dans la gestion <strong>de</strong> la performance paraît également s’illustrer au Danemark, par la miseen oeuvre <strong>de</strong> dispositifs <strong>de</strong> réédition <strong>de</strong> comptes à l’extérieur <strong>de</strong>s collectivités, ces <strong>de</strong>rnières diffusant <strong>de</strong>l’information sur la performance par le biais <strong>de</strong> la presse, ou d’un site web central.Dés lors, dans un contexte français en mutation, il semblait nécessaire d’appréhen<strong>de</strong>r l’opportunitéactuelle <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s collectivités locales françaises, ainsi que <strong>de</strong> caractériser lemodèle sous-tendant leur gestion <strong>de</strong> la performance. Ce <strong>de</strong>rnier privilégie-t-il l’environnement <strong>de</strong>scollectivités en se focalisant soit sur le citoyen, dans le cadre d’une reddition <strong>de</strong>s comptes améliorée,soit sur l’Etat, dans le cadre <strong>de</strong> relation contractualisée entre gouvernement national et local ? Le modèlelocal français correspond-il plutôt à une gestion administrative <strong>de</strong> la performance en se focalisant sur lefonctionnement interne <strong>de</strong> la collectivité ?Nous tenterons <strong>de</strong> répondre à ces interrogations et, ainsi, <strong>de</strong> trouver une réponse à l’absence d’un modèlecirconscrit <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong>s collectivités locales françaises. A cette fin, nous utiliseronsles résultats d’une enquête nationale 2 menée au premier trimestre 2008 en collaboration avec l’AssociationFinance - Gestion <strong>de</strong>s Collectivités Territoriales (Afigese – ct) auprès <strong>de</strong> 360 collectivités françaises.Les réponses, au nombre <strong>de</strong> 192, soit un taux <strong>de</strong> retour <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 %, nous indiquent que 42,3%<strong>de</strong>s collectivités locales ont ainsi engagé une évolution dans ce sens, et 25,4% comptent l’engager dansles 2 ans. Fort <strong>de</strong> ce premier résultat, qui met en évi<strong>de</strong>nce une large diffusion <strong>de</strong>s démarches <strong>de</strong> performancedans les collectivités locales françaises, en regard notamment <strong>de</strong> la première enquête réalisée(INET, 2006), nous décrivons et analysons, dans un premier temps, la nature <strong>de</strong>s outils novateurs misrécemment en œuvre par les collectivités locales françaises pour gérer leur performance (partie I). Puis,dans un second temps, nous présentons les modalités d’implémentation <strong>de</strong> ces nouvelles pratiquesmanagériales (partie II).(1) Rapport sur la base d’une enquête par questionnaires sur la mesure et le suivi <strong>de</strong>s performances, menée auprès <strong>de</strong>s pays membres du Conseil<strong>de</strong> l’Europe.(2) L’échantillon d’étu<strong>de</strong> est composé <strong>de</strong> 4,6% <strong>de</strong> conseil régionaux, <strong>de</strong> 29,5% <strong>de</strong> conseils généraux, <strong>de</strong> 20,9% d’EPCI et <strong>de</strong> 45% <strong>de</strong> villes,répartis sur toute la France. Le questionnaire d’étu<strong>de</strong> se décline en 2 parties. La première, <strong>de</strong>scriptive, fait appel à <strong>de</strong>s réponses dichotomiques <strong>de</strong>type oui/non sur les modalités et outils <strong>de</strong>s démarches <strong>de</strong> performance implémentées en collectivités locales. La secon<strong>de</strong>, plus analytique (avec <strong>de</strong>sréponses <strong>de</strong> 1 à 7 sur une échelle <strong>de</strong> Lickert), abor<strong>de</strong> les impacts réels/perçus par les enquêtés <strong>de</strong> l’implémentation <strong>de</strong> ces nouveaux principes etoutils managériaux. Cette enquête a été menée dans le cadre <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> la Performance Publique Locale (OPPALE), et est intitulée « Lesdémarches locales <strong>de</strong> performance ».48CAHIER<strong>de</strong>RECHERCHE N°14
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