Or, une démarche <strong>de</strong> performance semble se traduire, concernant les ressources humaines, sous la formed’une gestion par objectifs. Le niveau <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s objectifs globaux au sein d’un programme étantla conséquence <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> la collectivité, l’implication et la participation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniersdans le projet semble constituer la clé <strong>de</strong> voûte <strong>de</strong> sa mise en œuvre opérationnelle. Pourtant, l’analyseactuelle <strong>de</strong>s pratiques locales révèle un manque d’implication <strong>de</strong>s agents dans ce type <strong>de</strong> démarche. Ellepourrait résulter d’une insuffisante responsabilisation individuelle dans l’atteinte d’objectifs collectifs,ou bien d’une absence <strong>de</strong> communication intra-organisationnelle sur les enjeux et modalités d’implémentation<strong>de</strong> ces nouvelles pratiques managériales. Dans les <strong>de</strong>ux cas, là encore, ces facteurs mettenten évi<strong>de</strong>nce une gestion centralisée <strong>de</strong>s démarches locales <strong>de</strong> performance principalement portées par ladirection générale et les directions fonctionnelles, avec un manque d’implication <strong>de</strong>s élus et <strong>de</strong>s agentspouvant nuire, à terme, à leur opportunité.Au total, il apparaît ainsi que si l’évolution <strong>de</strong> la gestion publique locale vers l’amélioration <strong>de</strong> la performanceest caractérisée par ses modalités novatrices <strong>de</strong> pilotage et d’accompagnement, ce premier facteurclé <strong>de</strong> succès apparaît pourtant appliqué avec un certain nombre d’insuffisances, laissant la place à<strong>de</strong>s évolutions restantes à engager. Il n’en reste pas moins que la réussite <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> démarche tientaussi à ses mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mise en œuvre, largement focalisés, dans la pratique, sur les ressources organisationnelles<strong>de</strong>s collectivités concernées.B. Des mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mise en oeuvre focaliséessur les ressources organisationnelles internesL’opportunité <strong>de</strong> l’implémentation <strong>de</strong>s démarches <strong>de</strong> performance locales, résultant <strong>de</strong> l’élaborationd’outils <strong>de</strong> gestion budgétaires, d’évaluation, et <strong>de</strong> responsabilisation, apparaît aussi dépendante <strong>de</strong> pratiquesmanagériales fondées sur les ressources organisationnelles locales. En effet, ces <strong>de</strong>rnières doiventêtre prises en compte et, si nécessaire, adaptées à la démarche locale <strong>de</strong> performance. Concernant lesressources humaines, cette intégration prend la forme non seulement d’une implication et d’une participation<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs dans la démarche (point 1), mais aussi <strong>de</strong> l’adaptation du rythmed’apprentissage <strong>de</strong> l’organisation (point 2). Concernant les ressources informationnelles, elle prend aussila forme <strong>de</strong> l’adaptation du système d’information local, support technologique du projet (point 3), etd’une communication à l’externe sur la démarche <strong>de</strong> performance engagée (point 4).1. Une synergie intra-organisationnelle vers les objectifs<strong>de</strong> l’organisation restante à développerLa traduction <strong>de</strong>s politiques publiques en objectifs <strong>de</strong> performance, vers lesquelles doivent s’orienter lesactivités administratives et opérationnelles, révèlent l’importance <strong>de</strong> l’implication hiérarchique et transversale<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> l’organisation. Ainsi, la création d’interactions entre les différentsacteurs <strong>de</strong> la collectivité (élus et administratifs, supérieurs et agents) constitue, pour plus <strong>de</strong> la moitié<strong>de</strong>s collectivités locales, un <strong>de</strong>s facteurs clés <strong>de</strong> succès <strong>de</strong> leur démarche <strong>de</strong> performance. Dans cesens, Dameron-Fonquernie (2000) observe que la coopération intra-organisationnelle « n’est pas simpleéchange mais un processus <strong>de</strong> production <strong>de</strong> valeur ». Cette implication résulte en effet d’un dialogueitératif, fait d’aller et retour entre les différents acteurs, politiques et administratifs, cadres et opérationnels.Ce <strong>de</strong>rnier peut, par exemple, être initié par une communication <strong>de</strong>scendante du projet <strong>de</strong> la part<strong>de</strong>s élus jusqu’aux agents. Celui-ci peut, ensuite, être complété par un retour d’informations ascendant<strong>de</strong>s agents jusqu’aux élus, évaluant in fine, par exemple, l’opportunité <strong>de</strong>s M/P/A retenus.CAHIER<strong>de</strong>RECHERCHE N°1459
Dans la pratique, <strong>de</strong> manière cohérente aux observations antérieures, il apparaît que certains acteurs <strong>de</strong>la collectivité restent faiblement associés à la communication 6 autour <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> performance.Ainsi, les élus sont concernés dans 30% <strong>de</strong>s cas, les directeurs opérationnels seulement dans un quart<strong>de</strong>s cas, et les agents administratifs et opérationnels dans seulement 13% <strong>de</strong>s cas. Dans la quasi-totalité<strong>de</strong>s situations, cette communication a porté sur <strong>de</strong>s informations générales sur la démarche <strong>de</strong>performance, et sur les M/P/A retenus. Dans moins d’un tiers <strong>de</strong>s collectivités, ont été abordés spécifiquementles divers processus d’évaluation et <strong>de</strong> responsabilisation émanant d’une démarche globale <strong>de</strong>performance.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la communication interne au tour du projet dont nous mettons en évi<strong>de</strong>nce ici son faibleniveau <strong>de</strong> développement, la création d’une synergie intra-organisationnelle peut aussi être rendue possiblepar la déconcentration <strong>de</strong>s actions financières et du contrôle <strong>de</strong> gestion au sein <strong>de</strong>s directionsopérationnelles <strong>de</strong> la collectivité. Néanmoins, bien qu’opportune, ici encore, cette étape du processus<strong>de</strong> responsabilisation ne paraît actuellement mise en œuvre que dans 28,6% <strong>de</strong>s collectivités engagéesdans une démarche <strong>de</strong> performance.Au global, le dialogue itératif sur la démarche <strong>de</strong> performance locale paraît relativement limité, quecela soit au niveau <strong>de</strong> la communication interne ou bien au niveau d’une déconcentration dans les directionsopérationnelles <strong>de</strong>s responsabilités nécessaires à la mise en œuvre <strong>de</strong>s démarches locales <strong>de</strong>performance. Même si certaines collectivités s’en préoccupent, la majorité d’entre elles restent toutefoisencore focalisées sur une gestion centralisée, caractérisée par <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong>scendantes et par unmanque <strong>de</strong> responsabilisation dans la gestion <strong>de</strong>s moyens et <strong>de</strong>s activités.2. Le respect d’un rythme d’apprentissage <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> la performanceEn complément <strong>de</strong> cette synergie intra-organisationnelle, la réussite <strong>de</strong> la mise en œuvre d’une démarche<strong>de</strong> performance paraît aussi dépendante du respect d’un rythme d’apprentissage <strong>de</strong> l’organisation auxnouvelles caractéristiques culturelles ou techniques <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> changement. En effet, d’une manièregénérale, les réorganisations supposent une action régulée, compte tenu <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> restructurationcognitive (Leroy et Paris, 2007). Les individus et les groupes doivent ainsi, d’une part, désapprendrecertaines pratiques issues <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> travail qui prévalaient dans l’ancienne organisationet, d’autre part, se constituer <strong>de</strong> nouvelles représentations sur la façon <strong>de</strong> produire ensemble.Dans le cas <strong>de</strong>s démarches locales <strong>de</strong> performance, ce nécessaire respect d’un rythme d’apprentissageest pris en considération à travers plusieurs facteurs clés. En effet, pour 67,9% <strong>de</strong>s collectivités ayantinitié cette démarche, l’élaboration d’un plan pluriannuel d’implémentation associé constitue un <strong>de</strong>sfacteurs <strong>de</strong> réussite <strong>de</strong> leur projet. De plus, un tiers <strong>de</strong>s collectivités considèrent la planification du projetcomme primordiale à sa réussite. Dans le même sens, un autre levier <strong>de</strong> réussite, pour 78,6% d’entreelles, correspond à l’adaptation <strong>de</strong> cette démarche aux caractéristiques spécifiques <strong>de</strong> leur organisation.Ce facteur clé <strong>de</strong> succès est, par ailleurs, considéré comme le plus important par 53 % <strong>de</strong>s collectivitésengagées dans une démarche <strong>de</strong> type LOLF. En outre, pour 60,7% <strong>de</strong> ces collectivités, le succès <strong>de</strong> cesdémarches tient également à une acculturation progressive <strong>de</strong> l’organisation à une nouvelle politique <strong>de</strong>résultat et <strong>de</strong> performance.(6) Le type <strong>de</strong> média utilisé pour communiquer en interne sur la démarche a pris la forme <strong>de</strong> réunions dans 100% <strong>de</strong>s collectivités, d’un siteIntranet dans 63% d’entre elles, et d’un journal interne dans 78% <strong>de</strong>s cas.60CAHIER<strong>de</strong>RECHERCHE N°14
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