définissant les finalités <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>s services, déterminées dans le cadre <strong>de</strong> la réorganisation budgétaire.Ainsi, 89% <strong>de</strong>s collectivités ayant défini <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> performance, ont élaboré <strong>de</strong>s objectifsstratégiques, et seulement 67% ont élaboré <strong>de</strong>s objectifs opérationnels. Ce défaut <strong>de</strong> déclinaison <strong>de</strong>sobjectifs stratégiques en objectifs opérationnels, paraît révélateur du niveau liminaire d’implémentation<strong>de</strong>s démarches locales <strong>de</strong> performance.Ces objectifs <strong>de</strong> performance se retrouvent formalisés au travers <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong> bord aux différentsniveaux hiérarchiques <strong>de</strong> l’organisation (agents, directions opérationnelles et fonctionnelles, directiongénérale, élus). Afin <strong>de</strong> renforcer la lisibilité et la pertinence <strong>de</strong>s politiques publiques, 72% <strong>de</strong>s collectivitésengagées dans une démarche <strong>de</strong> performance ont alors associé leurs objectifs <strong>de</strong> performanceà la nouvelle architecture budgétaire performante <strong>de</strong> type M/P/A 3 . Dans ce même sens, 43,5% <strong>de</strong> cescollectivités ont formalisé leurs objectifs dans un document du type « Plan Annuel <strong>de</strong> Pilotage » (ou <strong>de</strong>Performance) (PAP), annexé au Budget Primitif (BP) dans 50% <strong>de</strong>s cas, et présenté lors du vote du BPet du conseil dédié au Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) dans respectivement 83,3 et 50% <strong>de</strong>s cas.Ces PAP semblent répondre à une <strong>recherche</strong> d’optimisation <strong>de</strong> l’action publique, en engageant les directionssur <strong>de</strong>s résultats à obtenir via la production d’objectifs stratégiques et opérationnels budgétisésaux travers <strong>de</strong>s programmes et actions. En premier lieu, ils présentent, dans 77,8% <strong>de</strong>s cas, les M/P/Aet leurs objectifs stratégiques et opérationnels associés. Pour 67,7% <strong>de</strong>s collectivités, le PAP définit leséléments <strong>de</strong> contexte, les finalités <strong>de</strong>s Missions et Programmes, ainsi que la programmation budgétairepluriannuelle. Dans 44,4% <strong>de</strong>s collectivités, le PAP présente aussi une analyse <strong>de</strong>s objectifs stratégiqueset opérationnels. Enfin, pour une minorité <strong>de</strong> collectivités les ayant élaborés, ces PAP présentent les axesprévus d’amélioration <strong>de</strong>s M/P/A, l’existence d’une contractualisation avec les directions, ainsi que laschématisation du rattachement <strong>de</strong> l’architecture budgétaire et <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> performance.Dans une logique <strong>de</strong> pilotage organisationnel, ces démarches <strong>de</strong> performance se traduisent, ensuite, parla définition d’indicateurs <strong>de</strong> performance évaluant l’atteinte <strong>de</strong>s objectifs stratégiques, opérationnels etindividuels. En moyenne, les collectivités locales concernées ont ainsi mis en oeuvre 7 indicateurs parprogramme, 3 par action, pour un total <strong>de</strong> 338 indicateurs. Seulement 59,3% <strong>de</strong>s collectivités ayantinitié ce type <strong>de</strong> démarche ont actuellement défini <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> performance. Parmi ces <strong>de</strong>rnières,57,1% ont défini <strong>de</strong>s indicateurs stratégiques et 85,7% <strong>de</strong>s indicateurs opérationnels. Au total, seul untiers <strong>de</strong>s collectivités engagées dans ce type <strong>de</strong> démarche utilise ainsi <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> nature stratégique.L’influence <strong>de</strong> l’environnement <strong>de</strong>s collectivités locales sur la gestion <strong>de</strong> leur performance semblepar conséquent relativement restreint. De plus, cette absence met non seulement en évi<strong>de</strong>nce la faibleinfluence <strong>de</strong> l’évaluation stratégique <strong>de</strong> la performance sur les décisions politiques <strong>de</strong>s élus, mais aussila difficulté <strong>de</strong> mesure et d’analyse <strong>de</strong>s impacts environnementaux <strong>de</strong>s politiques publiques. En effet,d’une part, la production <strong>de</strong>s données associées peut s’avérer coûteuse en terme <strong>de</strong> moyens. D’autre part,leur analyse peut se révéler difficile, en présence <strong>de</strong> facteurs contextuels contingents, pouvant biaiserl’objectivité du jugement, par <strong>de</strong>s effets d’externalité.Selon Huteau (2008), la définition <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> performance repose sur la logique suivante : l’environnement(mesuré par <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> contexte) influe sur la définition <strong>de</strong>s objectifs (appréhendéspar <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> résultat), l’activité explique le niveau <strong>de</strong> résultat (mesuré par <strong>de</strong>s indicateursd’activité) et les coûts sont déterminés par le niveau d’activité. Dans les collectivités locales les ayantimplémenté, les indicateurs permettent <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> consommation dans 76,5% <strong>de</strong>s cas, d’activitédans 82,3% <strong>de</strong>s cas, d’efficacité et d’efficience, dans respectivement 82,3 et 70,6% <strong>de</strong>s cas.Ces indicateurs sont produits <strong>de</strong> manière manuelle dans 73,3% <strong>de</strong>s cas, <strong>de</strong> manière automatisée dans60% <strong>de</strong>s cas, via un système d’information décisionnel dans 40% <strong>de</strong>s situations, et par le biais d’untableur récupérant les données du système d’information ou du personnel concerné dans 33,3% <strong>de</strong>scollectivités les ayant implémentés. A ce propos, il apparaît que les systèmes <strong>de</strong> production <strong>de</strong> donnéesnécessaires à la mesure <strong>de</strong>s indicateurs, ne soient pas encore harmonisés, privilégiant production manuelleet/ou automatisée.(3) Pour 11,1% <strong>de</strong>s collectivités, ces objectifs <strong>de</strong> performance ont été rattachés à l’architecture par fonction, et pour 17% à l’architecture parnature.CAHIER<strong>de</strong>RECHERCHE N°1451
Ces indicateurs sont mis en perspective avec les objectifs et moyens associés dans le cadre <strong>de</strong> tableaux<strong>de</strong> bord pour les différents niveaux hiérarchiques concernés, et/ou dans le cadre d’un Rapport Annuel <strong>de</strong>Pilotage ou <strong>de</strong> Performance (RAP) au niveau organisationnel. Pour le premier <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux moyens <strong>de</strong> formalisation,86,7% <strong>de</strong>s collectivités 4 intègrent leurs indicateurs dans <strong>de</strong>s tableaux <strong>de</strong> bord à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong>s services/directions <strong>de</strong> la collectivité pour 92,9% <strong>de</strong>s collectivités, à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> la direction généralepour 71,4% <strong>de</strong>s collectivités, à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s élus pour 57,3% <strong>de</strong>s collectivités et à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong>s agents pour 14,3% <strong>de</strong>s collectivités. Cette répartition organisationnelle <strong>de</strong>s tableaux <strong>de</strong> bord paraîtrévélatrice, non seulement <strong>de</strong> l’utilité administrative <strong>de</strong> la démarche, mais également du faible nombred’indicateurs stratégiques et d’indicateurs <strong>de</strong> performance individuelle.Pour le second <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux moyens <strong>de</strong> formalisation, 25% <strong>de</strong>s collectivités ayant défini <strong>de</strong>s indicateurs<strong>de</strong> performance, les ont intégrés dans le cadre d’un RAP 5 . Pour 75% <strong>de</strong> ces collectivités, le RAP met enperspective « Objectifs <strong>de</strong> performance avec Moyens budgétés (BP) », et les « Résultats <strong>de</strong> l’évaluationavec les crédits consommés (CA) » et présente une analyse <strong>de</strong>s évaluations. Egalement pour la moitié <strong>de</strong>ces collectivités, le RAP présente les indicateurs quantitatifs budgétaires. Pour une minorité, le RAP peutaussi présenter une schématisation du rattachement <strong>de</strong> l’architecture budgétaire et <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong>performance. Néanmoins, il ne présente dans aucun cas, <strong>de</strong>s préconisations budgétaires, stratégiques,et opérationnelles pour le budget supplémentaire, ni <strong>de</strong>s préconisations budgétaires, stratégiques etopérationnelles, pour le budget <strong>de</strong>s exercices suivants. Dans le même sens, le RAP est présenté 1 foissur 2 lors du vote du Compte Administratif N, mais en aucun cas lors du Débat d’Orientation BudgétaireN+2 situé après le vote du Compte Administratif N. Cette situation met en évi<strong>de</strong>nce le défaut actueld’utilisation <strong>de</strong>s analyses et <strong>de</strong>s préconisations <strong>de</strong> l’évaluation dans le pilotage objectif <strong>de</strong> l’organisation.De plus, il apparaît que les indicateurs, dans une logique <strong>de</strong> pilotage <strong>de</strong> la performance, ont été rattachésseulement pour 68,8% <strong>de</strong>s collectivités à la nouvelle architecture budgétaire <strong>de</strong> type M/P/A, etpour 43,8% aux objectifs déterminés à priori. Cette déconnexion entre indicateurs et segmentation stratégiqueparaît modérer l’existence d’analyses <strong>de</strong> pertinence, d’efficacité et d’efficience, permettant <strong>de</strong>capitaliser sur les expériences passées.Les dimensions couvertes par ces indicateurs <strong>de</strong> performance sont les suivantes (tableau n°1) :Dimensions couvertes par les indicateurs <strong>de</strong> performanceTaux <strong>de</strong> collectivités localesLa dimension budgétaire et financière (moyens engagés, coûts, etc.) 100.0%La dimension liée à la quantité <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> services publics locaux(niveau et volume d’activité) 87,5%La dimension liée à la qualité perçue <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> services publics locaux(niveau <strong>de</strong> satisfaction <strong>de</strong>s usagers <strong>de</strong>s services publics locaux et/ou<strong>de</strong>s politiques engagées, etc.) 62.5%La dimension liée aux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l’organisation(qualité produite <strong>de</strong>s services publics locaux, délais <strong>de</strong> réponse aux<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> formalisation <strong>de</strong>s procédures, etc.) 68,75%La dimension liée au capital humain (<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> satisfaction <strong>de</strong>s agents, tauxd’absentéisme, turn-over par type <strong>de</strong> poste, niveau d’activité <strong>de</strong>s agents, etc.) 62,5%Tableau n° 1 : Taux d’utilisation au niveau <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong>s différentes dimensions<strong>de</strong> la performance publique localeSans surprise, les indicateurs <strong>de</strong> performance prennent principalement en compte la performance budgétaire,ainsi que la performance liée à l’activité <strong>de</strong> l’organisation. Par contre, la dimension liée à la qualitéproduite ou perçue <strong>de</strong>s services publics locaux ou celle liée au capital humain sont moins présentes. Iciaussi, l’évaluation <strong>de</strong> la performance publique locale semble être influencée par une logique interne ense focalisant sur <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> ressources.(4) Pour 67% <strong>de</strong>s collectivités, ces indicateurs sont produits mensuellement, pour 53% trimestriellement, et pour 27% semestriellement.(5) Pour 68% <strong>de</strong>s collectivités les ayant élaboré, ces indicateurs sont produits annuellement.52CAHIER<strong>de</strong>RECHERCHE N°14
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