Cahier de recherche N°14 - ESC Pau

influence via un contrôle externe de l’entreprise. Morvan (2005) précise que les intérêts et l’influencedes actionnaires varient selon qu’ils sont contrôlaires ou non contrôlaires. Pour lui, le noyau stratégiquecherche le plus souvent à pérenniser son pouvoir sur l’entreprise cotée au détriment notamment desintérêts des actionnaires non contrôlaires. Le tableau 1 distingue les actionnaires contrôlaires et les actionnairesnon contrôlaires selon leurs intérêts et leurs influences.Tableau 1 : Intérêt et infl uence des actionnaires contrôlaires et non contrôlairesActionnaires Intérêt Infl uenceActionnaires Actionnaires historiques Contrôle historique Délégation majoritairecontrôlaires Performance absolue Information stratégique,à moyen/long termecomptable et financière,publique et privéeInvestisseurs bancaires, Contrôle financierfinanciers et institutionnels Performance absolueà moyen/long termeInvestisseurs industriels Contrôle stratégiqueet commerciauxPerformance absolueà moyen/long termeActionnaires Investisseurs Performance Information stratégique,non institutionnels benchmarkée comptable et financière,contrôlaires (OPCVM) à court terme générale, régulière, exacte,précise et sincère (COB 98-07)Investisseurs individuels Performance absolue(petits porteurs)à court/moyen termeActionnaires virtuelsPerformance absolue àmoyen terme (à échéancesdes stocks options, desobligations convertibles, etc.)Salariés actionnairesPerformance absolue àmoyen terme (à échéancedes plans de participation)/information stratégique,générale et régulièreSpéculateurs Performance absolue Aucune, les anticipations sontprofessionnels à court terme déterminées sur les marchésdans une optique largementautoréférentielleSource : adapté de Morvan (2005 : p. 39-41)A priori, la présence d’actionnaires importants peut avoir pour incidence le contrôle des activités du dirigeant(Shleifer et Vishny, 1986). Les droits de vote double associés aux titres représentent, à ce titre,une pratique largement utilisée par les entreprises en France permettant de renforcer le contrôle par lesactionnaires majoritaires en accentuant la différence entre les droits aux flux de trésorerie et les droitsde vote (Ginglinger, 2002). L’existence d’actions à droits de vote double réduit davantage l’influence desactionnaires minoritaires même si tous les actionnaires n’ont pas les mêmes motivations ni les mêmescapacités à contrôler les dirigeants.La Porta et al (1999) ont observé la structure de propriété des entreprises de vingt-sept pays et observent,dans chaque pays, les vingt firmes les mieux classées en termes de capitalisation et les dix firmes les pluspetites 2 . Leur étude permet ainsi une description complète des modèles de propriété des grandes firmes(2) La capitalisation de ces entreprises doit être d’au moins 500 millions de dollars. Dans certains pays, où les marchés sont plus petits, les deuxéchantillons se croisent.8CAHIERdeRECHERCHE N°14