devant la ville pour l'assiéger, il la trouva si bien fortifiée, que, dé<strong>ses</strong>pérant de pouvoir la ré<strong>du</strong>ire, il tourna <strong>ses</strong> vues d'un autrecôté.Jacques de Matignon remporta ensuite plusieurs autres victoires sur les protestants. C<strong>et</strong> homme illustre, qu'un de noshistoriens appelle dans son enthousiasme le plus grand héros de son siècle, mourut le 17 juill<strong>et</strong> 1597, âgé de 72 ans. Sesdescendants ont conservé jusqu'au milieu <strong>du</strong> dernier siècle la charge de gouverneur de <strong>Cherbourg</strong>.C<strong>et</strong>te ville refusa (1589) avec Caen <strong>et</strong> Dieppe, de prendre part aux guerres de la ligue ; elle fut aussi une des premières àreconnaître Henri IV.(1591) — Nous avons maintenant à parler d'un complot ourdi dans le plus grand secr<strong>et</strong>, <strong>et</strong> qu'un singulier hasard fitdécouvrir. Six cents révoltés sous les ordres[p. 31]de Dutourps, avaient formé le proj<strong>et</strong> de surprendre <strong>Cherbourg</strong> le dimanche des Rameaux, pendant l'heure des offices. Ilsarrivèrent à p<strong>et</strong>it bruit dans la forêt de Brix, où ils attendirent le moment d'agir. Avis fut donné <strong>du</strong> complot à M. de la Chaux-Montreuil, gouverneur, par une vieille femme qui, se trouvant dans la forêt à ramasser des bûch<strong>et</strong>tes, avait enten<strong>du</strong> l'entr<strong>et</strong>iende deux soldats. Les habitants se préparèrent aussitôt à combattre, <strong>et</strong> lorsque les ennemis se présentèrent, ils furentrepoussés <strong>et</strong> mis en déroute. Dutourps ayant été pris, on l'amena à <strong>Cherbourg</strong>, où son procès fut instruit. Déclaré coupablede haute trahison, il fut exécuté avec trois des principaux chefs <strong>du</strong> mouvement sur la place d'armes <strong>du</strong> château, <strong>et</strong> sa têteplacée au bout d'une pique, alla orner la porte Notre-Dame.La peste vint de <strong>nouveau</strong> (1594) j<strong>et</strong>er la consternation dans <strong>Cherbourg</strong>. Elle reparut en 1621 ; puis en 1623, apportée de laRochelle par un navire chargé de balles de coton. C'est pendant c<strong>et</strong>te dernière année que le seigneur de Tourlaville fitconstruire le couvent de Bénédictines dont on voit encore l'entrée principale rue au Fourdrey.Les troubles qui agitèrent la France pendant la minorité de Louis XIV se firent plus ou moins ressentir dans les différentesvilles de Normandie. Les habitants de Valognes ayant pris parti pour la Fronde, le comte de Matignon reçut l'ordre de marchercontre eux. Il arriva devant la ville le 20 mars 1649,[p. 32]avec une armée de six à huit mille hommes, <strong>et</strong> trois jours après, il fut rejoint par M. de Caillères [6], à la tête de la milice<strong>Cherbourg</strong>eoise. Les assiégés craignant les suites d'une résistance qui ne pouvait les sauver, demandèrent à entrer àcomposition.De jeunes français qui avaient appris à Venise le secr<strong>et</strong> de la fabrication des glaces, résolurent d'intro<strong>du</strong>ire en France, cegenre de travail. Ils vinrent s'établir dans la forêt de Tourlaville en 1666, <strong>et</strong> c'est à c<strong>et</strong>te époque que fut construite la célèbremanufacture royale qui n'a entièrement cessé d'être en activité que depuis une vingtaine d'années. Les vastes bâtimentscomposant l'établissement, ont été ven<strong>du</strong>s en 1834 à divers propriétaires qui se sont empressés de les faire abattre. Lesquelques débris encore existants, ne tarderont pas à disparaître <strong>du</strong> sol.Louis XIV ayant proj<strong>et</strong>é de faire construire un port à <strong>Cherbourg</strong>, y envoya Vauban. Le savant maréchal remplit sa mission,<strong>et</strong> traça les plans de nouvelles fortifications qui furent commencées en 1688, puis détruites l'année suivante. On démolitégalement le château <strong>et</strong> les anciennes fortifications [7].Jacques II, roi d'Angl<strong>et</strong>erre, chassé de <strong>ses</strong> états, arriva à <strong>Cherbourg</strong> en 1688. Après y être resté huit jours, il partit pourParis. Quatre ans plus tard, Louis XIV[p. 33]ayant mis seize mille hommes à sa disposition, il entreprit de remonter sur le trône <strong>et</strong> se rendit à la Hougue, où devait venir leprendre l'escadre commandée par l'amiral de Tourville. C<strong>et</strong>te flotte, composée de 44 vaisseaux de guerre, fit rencontre (1692)entre Barfleur <strong>et</strong> l'île de Wight des flottes combinées de l'Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> de la Hollande, fortes de quatre-vingt-quatre vaisseauxde premier rang. Le combat s'engagea dans la matinée <strong>du</strong> 29 mai <strong>et</strong> <strong>du</strong>ra trois heures d'abord. Interrompu par un épaisbrouillard, il recommença sur les 5 heures <strong>et</strong> continua jusqu'à la nuit. L'amiral de Tourville avait eu le dessus, mais plusieursde <strong>ses</strong> vaisseaux s'étant malheureusement écartés pendant l'obscurité, il se trouva trop faible le lendemain <strong>et</strong> fut forcé de ser<strong>et</strong>irer. Vingt-neuf vaisseaux parvinrent à doubler le cap de la Hague <strong>et</strong> atteignirent les ports de Brest ou de Saint-Malo ;douze se réfugièrent à la Hougue, <strong>et</strong> trois autres dans la baie de <strong>Cherbourg</strong>. L'ennemi dé<strong>ses</strong>pérant de s'emparer de ces troisvaisseaux, [8] vaillamment soutenus par le canon <strong>et</strong> la mousqu<strong>et</strong>erie des habitants, les fit sauter à l'aide de brûlots. Ceux dela Hougue eurent le même sort.
La flotte anglaise qui bombarda Dieppe <strong>et</strong> le Havre en 1694, arriva devant <strong>Cherbourg</strong> au commencement <strong>du</strong> mois d'août <strong>et</strong>reprit le large après quelques[p. 34]démonstrations hostiles. Elle reparut l'année suivante <strong>et</strong> se borna également à quelques manoeuvres.La paix conclue en 1697 avait été de <strong>nouveau</strong> rompue en 1701, <strong>et</strong> vers la fin <strong>du</strong> mois d'août 1708 les Anglais tentèrent unedescente que la bonne contenance des habitants les empêcha d'effectuer.(1709) — Un convoi de plus de 150 bâtiments chargés de blé, se voyant poursuivi par une flotte anglaise, chercha unrefuge dans l'anse de <strong>Cherbourg</strong>. Il y resta plus d'une année, les navires ennemis n'ayant cessé de croiser à peu de distance.Le proj<strong>et</strong> de Vauban était abandonné depuis longtemps ; l'ingénieur en chef de Caux n'épargna aucune démarche pour yfaire donner un commencement d'exécution, en ce qui touchait la partie maritime. Les travaux à faire comprenaient lecreusement d'un port, la construction de deux j<strong>et</strong>ées, des murs de quai, d'une écluse, d'un pont-tournant <strong>et</strong> d'une chaussée.On passa l'adjudication moyennant 560,000 livres, <strong>et</strong> les travaux, entrepris en 1739, furent achevés en 1742.L'année 1755 donna naissance à l'académie de <strong>Cherbourg</strong> ; c<strong>et</strong>te société, approuvée par le gouvernement en 1775 <strong>et</strong>encore existante, a publié plusieurs volumes de mémoires [9].[p. 35]Un des événemens les plus déplorables de notre histoire est la descente des Anglais en 1758. Dans la crainte d'undébarquement on avait établi des lignes à l'est <strong>et</strong> à l'ouest de la ville, <strong>et</strong> plusieurs milliers d'hommes, sous le commandement<strong>du</strong> maréchal-de-camp, comte de Rémond, campaient au Mont-Epingu<strong>et</strong>. C<strong>et</strong>te crainte n'était que trop fondée ; le 2 juin unpavillon rouge, surmonté d'une flamme blanche, signala <strong>du</strong> haut de la montagne <strong>du</strong> Roule l'arrivée d'une flotte ennemie. Ellese montra à la pointe de Querqueville, <strong>et</strong> comme l'alarme s'était déjà répan<strong>du</strong>e parmi les habitants, elle continua sa route <strong>et</strong>se dirigea vers St-Malo.C<strong>et</strong>te flotte qu'on sut depuis se composer de plus de 120 voiles, reparut à la pointe de la Hague le 24 juin, <strong>et</strong> vint mouillersur la rade en face de <strong>Cherbourg</strong>. Le vent ayant contrarié le débarquement qui devait avoir lieu le trente, l'escadre remit à lavoile <strong>et</strong> cingla vers l'Angl<strong>et</strong>erre.Le 5 août de la même année une nouvelle flotte, forte d'environ 100 voiles, j<strong>et</strong>a l'ancre devant <strong>Cherbourg</strong>. Nousempruntons les détails suivants au journal de Voisin-la-Hougue, témoin oculaire.[p. 36]« La nuit suivante, deux galiotes se sont approchées de la rade <strong>et</strong> ont j<strong>et</strong>é environ 30 bombes qui n'ont causé aucun dommage.Le lendemain, lundi 7, à dix heures <strong>du</strong> matin, ce bombardement a cessé, soit que les galiotes n'osassent approcher de plus près, soit autrement.Cependant elles n'avaient rien à craindre, car le comte de Rémond qui commande ici avait déjà donné ordre de ne point tirer, <strong>et</strong> même fait enclouerune partie des canons ; si on a tiré quelques coups, c'était contre son ordre.On ne comprend rien à l'ordre de ce commandant ; il faut absolument qu'il ait quelque ordre secr<strong>et</strong> d'abandonner <strong>Cherbourg</strong> aux ennemis, ou quela tête lui ait tourné ; il a même fait démolir, dès le samedi 5, les fours où l'on cuisait le pain des troupes ; c'était justement le temps où l'on en avait leplus besoin.A midi, toute la flotte ennemie s'est portée sur le travers de Nacqueville <strong>et</strong> d'Urville, <strong>et</strong> à deux heures après midi, trois galiotes à bombes <strong>et</strong> environ20 navires de guerre se sont mis à travers <strong>et</strong> ont fait un feu terrible de leur artillerie sur la côte, tirant par volée, de minute en minute, au moins 4 à 5cents coups de canon tout d'un coup. Pendant ce temps, le comte de Rémond avec le régiment de Languedoc dragons, un escadron, le régimentd'Horion, deux bataillons, celui de Lorraine, un bataillon, <strong>et</strong> celui de Clare, un bataillon, avec 3,800 détachés, <strong>et</strong> derrière lui tous les habitants desparois<strong>ses</strong> circonvoisines qui avaient pris les armes <strong>et</strong> bien résolus de défendre leur pain, a voulu passer, ou <strong>du</strong> moins fait feinte de passer le travers <strong>du</strong>feu des ennemis, pour s'opposer à leur descente qu'ils faisaient un peu plus loin, en un lieu nommé Landemer, à la faveur de leur feu ; <strong>et</strong>, comme cepassage n'était pas possible à moins qu'on n'eût voulu exposer toutes ces troupes à une destruction totale, M. de Rémond s'est r<strong>et</strong>iré après avoirper<strong>du</strong> M. de Macarty, [10] capitaine au régiment de Clare, qui a été tué d'un boul<strong>et</strong> de[p. 37]canon, ainsi que quelques soldats <strong>et</strong> détachés. S'il avait fait un détour pour prendre les hauteurs, il aurait tombé sur l'ennemi qu'il aurait défaitcertainement ; mais il ne l'a pas voulu, ce qui fait croire qu'il y a <strong>du</strong> mystère dans sa con<strong>du</strong>ite ; ainsi il s'est r<strong>et</strong>iré, <strong>et</strong> les ennemis ont descen<strong>du</strong> en troiscolonnes au nombre d'environ 7,000 hommes <strong>et</strong> 600 chevaux, <strong>et</strong> se sont formés en corps sur la paroisse d'Urville où ils ont passé la nuit.
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