[p. 18]PRÉCISde l'Histoire de <strong>Cherbourg</strong>.La ville de <strong>Cherbourg</strong> est d'une haute antiquité ; on ignore l'époque précise de sa fondation. Les uns l'ont attribuée à Césarou à Titurius Sabinus, son lieutenant, qu'il envoya soum<strong>et</strong>tre les Unelli. D'autres à Cherebert ou Charibert, frère de DagobertI er ; supposition inadmissible puisque notre province n'était pas dans la part de ce prince <strong>et</strong> qu'il régnait sur le midi de laFrance. On pense généralement aujourd'hui que <strong>Cherbourg</strong> est le Coriallum de l'Itinéraire d'Antonin, de la carte de Peutinger,<strong>et</strong> que son origine est toute gauloise ; des médailles bien antérieures à l'époque des Césars, trouvées dans les ruines del'ancien château <strong>et</strong> dans une urne sous une des roches <strong>du</strong> Roule viennent à l'appui de c<strong>et</strong>te opinion.L'étymologie <strong>du</strong> mot <strong>Cherbourg</strong> n'a pas moins partagé les savants. M. Ragonde prétend qu'il dérive <strong>du</strong> celtique <strong>et</strong> qu'ilsignifie ville de guerre, ville fortifiée. Voici les différents noms sous lesquels <strong>Cherbourg</strong> se trouve désigné dans les vieuxauteurs. Caroburgus, Charoburgum, Chereburgum, Cherburgium, Cererisburgus, Cheriburgum, Cherebertum,Caesarisburgus, Caesarisburgum, <strong>et</strong>c.Sous les Unelli, c<strong>et</strong>te ville ne se composait que d'un amas de huttes habitées par des pêcheurs. Sabinus[p. 19]s'étant ren<strong>du</strong> maître <strong>du</strong> Cotentin, elle passa sous la domination des Romains <strong>et</strong> y resta plus de cinq cents ans. Clovis l'ach<strong>et</strong>avers l'année 497, <strong>et</strong> elle fut successivement possédée par Childebert, roi de Paris <strong>et</strong> de Neustrie ; par Clotaire I er , parCaribert ; par Chilpéric I er , par Sgebert, roi d'Ostrasie [2] par Théodebert, Clotaire II, Dagobert I er , Clovis II, Clotaire III,Dagobert II <strong>et</strong> Thierry III.L'évangile fut annoncé à <strong>Cherbourg</strong> en 431 par Saint-Ereptiole, premier évêque de Coutances. Saint-Scubilion y vintégalement en 555 <strong>et</strong> acheva de convertir la contrée.Les historiens ne mentionnent aucun autre fait particulier concernant <strong>Cherbourg</strong> jusqu'au IX siècle. Il fut comme toutes lesvilles <strong>du</strong> Cotentin exposé aux excursions des Normands (841-895) <strong>et</strong> comme elles, pillé, ravagé, saccagé. La peste <strong>et</strong> lafamine, fléaux non moins terribles que les barbares <strong>du</strong> Nord, vinrent aussi vers la même époque en affliger les malheureuxhabitants.En 887 Saint-Clair débarqua à <strong>Cherbourg</strong>, y fut ordonné prêtre <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>ira dans une forêt des <strong>environs</strong>.<strong>Cherbourg</strong> cessa d'appartenir à la France en 912, <strong>et</strong> passa sous la domination de Rollon, qui força Charles-le-Simple à luicéder la Neustrie à titre de <strong>du</strong>ché.[p. 20]Héroult ou Aigrold, roi de Danemarck, ayant été détrôné par son fils, quitta <strong>ses</strong> états <strong>et</strong> arriva à <strong>Cherbourg</strong> avec une flottede soixante voiles (938). Il fut bien accueilli par Guillaume-Longue-Epée, fils de Rollon <strong>et</strong> second <strong>du</strong>c de Normandie, qui mit leCotentin à sa disposition. Il fixa sa résidence à <strong>Cherbourg</strong> <strong>et</strong> y demeura jusqu'à son rétablissement sur la trône.Guillaume étant mort assassiné (942), son fils Richard à peine âgé de dix ans, lui succéda. Le roi de France, Louis IV,voulut profiter de la jeunesse <strong>du</strong> <strong>nouveau</strong> <strong>du</strong>c pour s'emparer de la Normandie, <strong>et</strong> s'avança à la tête d'une armée ; maisAigrold ayant été prévenu à temps, mit à la voile avec vingt-deux vaisseaux de guerre débarqua à <strong>Cherbourg</strong>, se joignit auxNormands restés fidèles à leur prince légitime, <strong>et</strong> tailla en pièces l'armée <strong>du</strong> roi de France qui fut fait prisonnier.Richard II succéda à son père en 996 ; <strong>et</strong> deux ans après il fonda une église ou chapelle collégiale dans l'ancien châteaude <strong>Cherbourg</strong>. Ce <strong>du</strong>c eut des démêlés (1003) avec le roi d'Angl<strong>et</strong>erre dont il avait répudié la soeur Ethelred, voulant vengerc<strong>et</strong> affront, leva une armée nombreuse <strong>et</strong> vint aborder à Barfleur. Néel-de-S.t-Sauveur accourut aussitôt au secours de ceport <strong>et</strong> mit les Anglais en pleine déroute. Les chroniqueurs citent les habitants de <strong>Cherbourg</strong> comme s'étant particulièrementdistingués à ce combat.Richard III, qui craignait une nouvelle attaque de[p. 21]
la part de l'Angl<strong>et</strong>erre, fit réparer les fortifications des places les plus importantes <strong>du</strong> Cotentin, <strong>et</strong> notamment celles de<strong>Cherbourg</strong>.Guillaume-le-Conquérant, excommunié pour avoir épousé sa cousine, n'obtint la levée de l'excommunication qu'à lacondition de fonder cent places de pauvres dans chacun des quatre hôpitaux qu'il voudrait choisir ; l'hôtel-dieu de <strong>Cherbourg</strong>fut un de ceux qu'il désigna (1053).Mauger, archevêque de Rouen, relégué à Jersey (1055), sous prétexte de con<strong>du</strong>ite scandaleuse, périt en voulant repassersur le continent ; son corps fut r<strong>et</strong>rouvé le long de la côte <strong>et</strong> inhumé à <strong>Cherbourg</strong>.Gerberot, comte de <strong>Cherbourg</strong>, <strong>et</strong> <strong>ses</strong> deux fils, se signalèrent à la célèbre bataille de Hastings (1066) qui donnal'Angl<strong>et</strong>erre à Guillaume-le-Conquérant.Henri I, roi d'Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> <strong>du</strong>c de Normandie, vint à <strong>Cherbourg</strong> en 1110, suivi d'un grand cortège.Ce prince se voyant près de mourir, fit connaître sa fille Mathilde, épouse de Geoffroi Plantagen<strong>et</strong>, comte d'Anjou, pourson héritière légitime. Etienne de Blois, comte de Boulogne, qui avait juré fidélité à la nouvelle reine, ne tarda pas à violer sonserment <strong>et</strong> se fit couronner roi d'Angl<strong>et</strong>erre. La guerre fut déclarée. Etienne équipa une flotte, descendit en Normandie,[p. 22]prit par force un grand nombre de châteaux <strong>et</strong> mit le siége devant <strong>Cherbourg</strong> (1039), qui ne se rendit qu'après une résistancede plus de deux mois. C<strong>et</strong>te ville fut reprise en 1142 par le comte d'Anjou.Les hostilités continuèrent en Angl<strong>et</strong>erre, <strong>et</strong> Mathilde passa en Normandie pour solliciter <strong>du</strong> secours. Ce fut pendant c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>raversée, qu'assaillie par une violente tempête, elle fit le voeu dont elle s'acquitta en fondant l'abbaye de <strong>Cherbourg</strong>.En 1163, le fils de l'impératrice Mathilde, Henri II, vint à <strong>Cherbourg</strong>, accompagné de la reine Eléonore, sa femme, <strong>et</strong> ypassa les fêtes de Noël.Après une guerre sanglante, Richard Coeur-de-Lion <strong>et</strong> Philippe Auguste, se reconcilièrent <strong>et</strong> partirent ensemble pour laTerre-Sainte. Un grand nombre de bourgeois de <strong>Cherbourg</strong> firent partie de c<strong>et</strong>te expédition, <strong>et</strong> l'un d'eux, nommé Vigan, <strong>ses</strong>ignala à la prise de plusieurs villes.Jean-Sans-Terre s'étant emparé de la Normandie, au préjudice d'Arthur de Br<strong>et</strong>agne, une guerre éclata entr'eux (1199).Arthur tomba au pouvoir de son ennemi, qui, après l'avoir traîné de ville en ville, chargé de fers, le fit renfermer dans lechâteau de <strong>Cherbourg</strong>, d'où il ne sortit (1203) que pour être précipité dans la mer <strong>du</strong> haut d'un rocher.La même année, Philippe-Auguste, que l'assassinat d'Arthur avait indigné, porta la guerre en Normandie, <strong>et</strong> conquit toutela province. <strong>Cherbourg</strong>[p. 23]ouvrit <strong>ses</strong> portes. Entr'autres privilèges le roi de France permit aux marchands de faire le commerce de l'Irlande, prérogativequ'ils ne partageaient qu'avec ceux de Rouen.Un traité avait assuré à la France la pos<strong>ses</strong>sion de la Normandie. Au mépris des engagements, les Anglais essayèrentplusieurs fois de reprendre <strong>Cherbourg</strong>. En 1293, sous le règne de Philippe-le-Bel, ils vinrent saccager <strong>et</strong> incendier la ville ;l'Abbaye <strong>et</strong> l'Hôtel-Dieu furent également pillés <strong>et</strong> livrés aux flammes. Le château seul où s'étaient réfugiés les habitants,opposa une résistance qui força les ennemis de se r<strong>et</strong>irer.Sept ans après, le roi voulant m<strong>et</strong>tre <strong>Cherbourg</strong> en bon état de défense, le fit entourer de murailles dans la partie la plusvoisine <strong>du</strong> château.En 1346, les Anglais, au nombre de quarante mille, descendirent à la Hougue <strong>et</strong> se rendirent maîtres de toutes les places<strong>du</strong> pays. Cependant <strong>Cherbourg</strong> soutint le siège avec tant de vaillance que les ennemis furent encore c<strong>et</strong>te fois ré<strong>du</strong>its à lelever.(1354.) — Jean-le-Bon céda <strong>Cherbourg</strong> à Charles II, dit le Mauvais, roi de Navarre, qui y mit une garnison de Navarrais.C<strong>et</strong>te ville lui fut ensuite reprise par le roi de France (1356) pour cause de rebellion <strong>et</strong> ren<strong>du</strong>e en 1357.
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mai ; mais contrarié par les vents
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ENREGISTREMENT, M. Peschau, receveu
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Même page, ligne 23, renfermer, li
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Laufelt, il combattit cependant de
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Couvent de Benédictines. 85Maison
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Quincampoix. — La Fauconnière.
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