Nous vous recevrons mal, mais nous vous aimons bien, <strong>et</strong> nous venons vous le dire. »Napoléon fit son entrée au bruit des cloches <strong>et</strong> de l'artillerie. Sans prendre un instant de repos, il se rendit au Port-Militaire,s'embarqua avec son cortége <strong>et</strong> visita la Digue <strong>et</strong> les forts.Le 27, il se leva à cinq heures <strong>du</strong> matin, parcourut le tracé de l'enceinte fortifiée, le chantier des constructions navales, allasur les hauteurs qui dominent le port <strong>et</strong> la rade, détermina l'emplacement que plusieurs redoutes devaient occuper, <strong>et</strong>examina en détail l'arsenal de la marine <strong>et</strong> le port de commerce. Dans l'après-midi, l'empereur <strong>et</strong> l'impératrice se rendirent àbord de l'escadre mouillée sur la rade. Napoléon signa sur la culasse d'un canon le brev<strong>et</strong>qui élevait au grade d'officier général le capitaine Troude.[p. 50]L'examen des proj<strong>et</strong>s <strong>du</strong> port <strong>et</strong> des fortifications prit la journée <strong>du</strong> 28. Le 29, l'empereur monta à cheval de grand matin <strong>et</strong>visita de <strong>nouveau</strong> les chantiers, les cales <strong>et</strong> les hauteurs ; ensuite il passa en revue le 5 e . régiment d'infanterie de ligne dansla cour de la caserne de la marine.Le 30, il r<strong>et</strong>ourna à bord des navires mouillés sur la rade, se fit rejoindre par l'impératrice <strong>et</strong> déjeûna sur la Digue. Le vents'étant un peu élevé, la division <strong>du</strong> contre-amiral Troude put exécuter diver<strong>ses</strong> manoeuvres.A une heure de l'après-midi, l'empereur <strong>et</strong> l'impératrice montèrent dans leurs voitures <strong>et</strong> quittèrent la ville au bruit dessalves de l'artillerie.(25 août 1813). Deux ans après, à la même époque, l'impératrice revint à <strong>Cherbourg</strong> <strong>et</strong> assista à l'immersion de l'avantport,dont le creusement était terminé.L'empereur avait abdiqué à Fontainebleau le 11 avril 1814. Le <strong>du</strong>c de Berry, qui alors se trouvait à l'île de Jersey, vintdébarquer à <strong>Cherbourg</strong> (13 avril), <strong>et</strong> partit le lendemain pour Paris. Les autorités se montrèrent fort empressées, <strong>et</strong> ce fut pourperpétuer le souvenir <strong>du</strong> passage <strong>du</strong> prince qu'on éleva l'obélisque de la place d'Armes.Neuf mille hommes de la garde russe arrivèrent à <strong>Cherbourg</strong> le 20 juin 1814, <strong>et</strong> s'y embarquèrent[p. 51]5 jours après. L'année suivante, à l'époque de la seconde restauration, 15,000 prussiens, également nos alliés, seprésentèrent devant la ville, <strong>et</strong>, comme on refusait de les y laisser entrer, ils en firent le blocus qui <strong>du</strong>ra plus de quarantejours.C'est au général Proteau que les <strong>Cherbourg</strong>eois doivent de ne pas avoir hébergé ces incommodes amis. Du reste on s<strong>et</strong>int de part <strong>et</strong> d'autre dans une sage réserve, <strong>et</strong> pas un coup de fusil ne fut tiré.Le <strong>du</strong>c d'Angoulème visita la ville en octobre 1817. Les travaux de la Digue étaient abandonnés, <strong>et</strong> ceux <strong>du</strong> portn'occupaient plus qu'un p<strong>et</strong>it nombre de personnes.Des missionnaires, au nombre de huit, arrivèrent à <strong>Cherbourg</strong> dans les derniers jours de décembre 1820. La missioncommença le 1. er janvier 1821 <strong>et</strong> finit le 18 février. Les humbles prêtres furent entourés d'hommages <strong>et</strong> de respects : on lescaressa, on les choya, on les encensa, <strong>et</strong> pour complaire à ces pieux dispensateurs d'emplois <strong>et</strong> autres faveurs temporelles,nos hommes en place ne reculèrent devant aucune turpitude, devant aucune momerie. — La plantation <strong>du</strong> calvaire avait eulieu le 16 février.(10 septembre 1827). Voyage de madame la <strong>du</strong>chesse d'Angoulème à <strong>Cherbourg</strong>.(1829). — Un bassin avait été creusé à la suite de l'avant-port. L'immersion fut opérée en présence <strong>du</strong> dauphin, <strong>et</strong> réussitparfaitement. Le prince était[p. 52]arrivé le 24 août ; il repartit le 28 à 7 heures <strong>et</strong> demie <strong>du</strong> matin.
Les bandes d'incendiaires, qu'une politique infernale avait lâchées sur la Basse-Normandie, s'approchèrent de <strong>Cherbourg</strong>dans les premiers mois de 1830, <strong>et</strong> brûlèrent plusieurs maisons des <strong>environs</strong>. L'épouvante était au comble ; les habitants descampagnes passaient les nuits sur pied, <strong>et</strong> souvent l'effroi leur fit voir des brûleurs dans des étrangers fort inoffensifs. C'étaits'exposer à des mauvais traitements que de traverser un village même en plein jour.La révolution de 1830 venait de renverser encore une fois les Bourbons <strong>du</strong> trône. Après l'abdication de Rambouill<strong>et</strong>,Charles X, suivi de sa famille, s'achemina vers <strong>Cherbourg</strong>, où il arriva le 16 août. Il s'embarqua à bord <strong>du</strong> Great Britain,paquebot américain, <strong>et</strong> dit un éternel adieu à la terre de France que bientôt il perdit de vue.Le 10 juin 1831, une frégate anglaise, la Volage, vint mouiller sur la rade. Elle avait à son bord don Pédro I er , empereur <strong>du</strong>Brésil, chassé de <strong>ses</strong> états. Ce prince, accompagné de sa femme, la fille d'Eugène Beauharnais, débarqua au Port-Militaire,non loin de l'endroit où Charles X s'était embarqué l'année précédente. Il y aurait un triste rapprochement à faire entre cesdeux souverains qu'une destinée semblable a con<strong>du</strong>its à <strong>Cherbourg</strong>. L'absolutisme les a per<strong>du</strong>s l'un <strong>et</strong> l'autre, <strong>et</strong> l'un <strong>et</strong> l'autresont morts[p. 53]dans l'exil. Qui aurait cru cependant que le vieux roi devait survivre au jeune homme ?L'ex-empereur partit pour Londres le 20 juin <strong>et</strong> fut de r<strong>et</strong>our le 23 juill<strong>et</strong>, jour de l'arrivée de dona Maria, reine <strong>du</strong> Portugal,sa fille. Ils quittèrent <strong>Cherbourg</strong> le 2 août.(Mai 1832). Invasion <strong>du</strong> choléra-morbus.La frégate la Résolue vint s'échouer sur les rochers <strong>du</strong> cap Lévi pendant la nuit <strong>du</strong> 23 juin 1833. Diver<strong>ses</strong> tentatives pour larem<strong>et</strong>tre à flot n'ayant eu aucun succès, force a été de la démolir.Le roi Louis-Philippe <strong>et</strong> la famille royale, (le <strong>du</strong>c d'Orléans excepté), ont visité <strong>Cherbourg</strong>, dans les premiers jours deseptembre 1833. Le prince de Joinville y est revenu au r<strong>et</strong>our d'une campagne en 1835.(1836). Premières cour<strong>ses</strong> de chevaux.Tel est l'exposé rapide des événements arrivés à <strong>Cherbourg</strong> pendant l'espace de dix-huit siècles. On a pu voir quel'importance de notre ville ne date pas seulement de l'époque où les magnifiques établissements de la rade <strong>et</strong> <strong>du</strong> port furententrepris, mais qu'au milieu même des siècles barbares elle excita les passions envieu<strong>ses</strong> de l'Angl<strong>et</strong>erre, <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>tepuissance n'épargna rien pour s'en rendre maîtresse. <strong>Cherbourg</strong> continue à défier son ennemie ; un nouvel avenir de gloirel'attend comme place de guerre <strong>et</strong> comme ville maritime, <strong>et</strong> l'on peut dire sans exagération que le port, après l'achèvementdes travaux, sera un des plus beaux <strong>et</strong> des plus vastes de l'Europe.H. V.[p. 54]LE VIEUX CHERBOURG.Si quelqu'un des preux chevaliers qui venaient autrefois caracoler <strong>et</strong> combattre devant <strong>Cherbourg</strong>, pouvait renaîtresubitement, si quelque nécromancien allait réveiller Dunois <strong>et</strong> le comte de S.t-Paul <strong>du</strong> champ où ils dorment depuis près d<strong>et</strong>rois siècles auprès de S.t-Sauveur, <strong>et</strong> les con<strong>du</strong>isait au haut <strong>du</strong> Roule en leur disant : — Regardez ! Voilà la ville devantlaquelle Duguesclin échoua avec <strong>ses</strong> braves c'était vers ce point qu'il faisait lancer d'ici ces gros<strong>ses</strong> boules de granit, quiservent encore aujourd'hui de bornes dans les rues ; — ce serait en vain qu'ils chercheraient, les braves guerriers, ces fortesmurailles qui résistaient à la bombe, ces grands fossés pleins d'eau qui entouraient la p<strong>et</strong>ite ville <strong>et</strong> se mêlaient à la mer, cechâteau qui n'a jamais été pris par force, ce grand donjon, ces tourelles d'où la châtelaine amoureuse lâchait la colombe quidevait porter à son ami les gages de sa tendresse, ces magnifiques demeures illustrées par le séjour des rois <strong>et</strong> des princes,par les fêtes galantes de la cour de Henri II, <strong>et</strong> de la belle Eléonore ; au lieu de tout cela, ils trouveraient une ville basse <strong>et</strong>plate, éten<strong>du</strong>e capricieusement dans la plaine des deux côtés d'un superbe port, sans autres bornes que la mer ; des champscultivés là où il y avait des forêts, des routes creusées dans des gués impraticables. Depuis lors la Div<strong>et</strong>te[p. 55]a changé de lit, la ville de position, la mer même s'est déplacée ; la moitié de l'ancien port est à sec ; l'avant-port <strong>du</strong>commerce est creusé sous les fondements des fortifications ; toute la partie occidentale a été conquise sur les eaux, <strong>et</strong> les
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Laufelt, il combattit cependant de
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Couvent de Benédictines. 85Maison
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[33] Toustaint de Billy, hist. manu
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