Sur la route de l'Abbaye, auprès des établissements <strong>du</strong> Port-Militaire, le voyageur aperçoit à sa droite une p<strong>et</strong>ite chapelleau milieu des ormes, puis dans une grande cour remplie de boul<strong>et</strong>s, un assez joli bâtiment au fronton <strong>du</strong>quel on a écrit :ARSENAL DE LA GUERRE, <strong>et</strong> plus loin de hauts murs qui ferment un enclos. La chapelle est celle de Notre-Dame-<strong>du</strong>-Voeu ;l'enclos renfermait autrefois l'abbaye <strong>du</strong> même nom, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te maison servait de demeure à l'abbé.Elle fut bâtie, à ce qu'on croit, sous le règne de Henri II, par Osbert de la Heuse, gouverneur de <strong>Cherbourg</strong>, qui, vieux <strong>et</strong>dégoûté <strong>du</strong> monde, alla se r<strong>et</strong>irer dans ce monastère, dont il se fit recevoir chanoine huit jours avant de mourir. L'origine de lachapelle <strong>et</strong> de l'abbaye remonte jusqu'au douzième siècle.CHAPELLE DE NOTRE-DAME-DU-VOEU.La reine d'Angl<strong>et</strong>erre, Mathilde, avait mécontenté les barons, qui, d'ailleurs las de la domination normande,[p. 93]l'avaient remplacée par un de leurs compatriotes, Etienne, comte de Boulogne. Vaincu dans un combat meurtrier, l'anglosaxonavait été contraint de céder, mais l'altière Mathilde, en remontant sur le trône, refusa de ratifier la charte accordée auxbarons par son père. Chassée d'Angl<strong>et</strong>erre, elle fut obligée de chercher <strong>du</strong> secours dans la Normandie, qui n'avait pas prispart à la révolte.La reine fugitive se dirigeait vers le port de <strong>Cherbourg</strong>, que le comte d'Anjou avait repris à Etienne l'année précédente.Tout-à-coup le ciel s'obscurcit, la mer grossit <strong>ses</strong> ondes, le vent siffle dans les cordages ; une tempête affreuse se déclare,des vagues menacent à chaque instant d'engloutir la frêle embarcation ; l'effroi est dans tous les coeurs : c'est à peine si l'ona la force d'adresser au ciel quelques insignifiantes prières. — « Si je revois la terre, s'écria Mathilde, je chanterai une hymneà la mère <strong>du</strong> Sauveur, je lui élèverai une chapelle, <strong>et</strong> je fondrai une abbaye à l'endroit où je débarquerai. » Elle n'avait pas finic<strong>et</strong>te prière, que la tempête s'apaisa tout-à-coup ; les vagues cessèrent de déferler sur les flancs <strong>du</strong> navire, <strong>et</strong> le calmesuccéda aux fureurs de l'orage. Bientôt la côte bizarrement accidentée de <strong>Cherbourg</strong> apparut aux regards étonnés. « Chante,reine, s'écria un marin dans son enthousiasme, chante, reine, voici la terre. » Mathilde chanta en eff<strong>et</strong>, <strong>et</strong> depuis lors, l'anseoù elle débarqua porte le nom de Chantereyne.[p. 94]Elle ne tarda pas à tenir sa promesse, <strong>et</strong> en 1145, elle fit j<strong>et</strong>er les fondements d'une chapelle qui porta le nom de sonVoeu.C<strong>et</strong>te chapelle n'est pas celle qui existe aujourd'hui ; détruite probablement à la suite d'une invasion, ou abattue dans lacrainte que la mer, qui s'avançait d'une manière effrayante, n'envahît la modeste construction, elle a été rebâtie depuis àl'endroit où elle se trouve aujourd'hui.Il n'y a pas encore un siècle qu'on voyait les ruines de la première, dans un champ qui portait le nom de Clos de laChapelle ; maintenant il est compris dans l'enceinte <strong>du</strong> Port-Militaire.« La chapelle <strong>du</strong> Voeu a appartenu à l'abbaye jusqu'à l'époque de la révolution. Dévastée alors, comme tous lesétablissements religieux, elle fut donnée, par un décr<strong>et</strong> <strong>du</strong> 20 mars 1791, au ministère de la marine, qui la céda quelqu<strong>et</strong>emps après à l'artillerie de terre. On en fit une salle d'artifice. En 1817, Louis XVIII rendit une ordonnance qui la rétablit, <strong>et</strong> leshabitants la restaurèrent complètement à leurs propres frais. L'administration de la marine donna pour sa part les débris <strong>du</strong>vaisseau l'Eylau, que l'on employa à la construction de la tribune.« Elle fut rouverte <strong>et</strong> ren<strong>du</strong>e aux exercices de la religion le 15 décembre 1818.« C<strong>et</strong>te chapelle a 45 pieds de longueur sur 16 de largeur. Elle peut contenir environ 60 personnes. On[p. 95]y remarque deux p<strong>et</strong>ites statues en albâtre, venant de l'ancienne abbaye, l'une de sainte Mathilde, l'autre de saint Augustin, <strong>et</strong>quelques tableaux tels que :« Au-dessus de l'autel :Un Naufrage,
Une Vierge <strong>et</strong> l'Enfant-Jésus,A gauche de l'autel,Le voeu de l'Impératrice Mathilde, par M. Henry fils ;Dans la nef,Un Christ.Le Martyr de S.t-Symphorien.Sur la droite de l'autel, dans un grand cadre, est l'inscription suivante :« Ad perp<strong>et</strong>uam rei memoriam.La chapelle Notre-Dame-<strong>du</strong>-Voeu, dévastée pendant la révolution, ren<strong>du</strong>e à la religion par ordonnance <strong>du</strong> roi le 3décembre 1817, restaurée par les habitants, a été rouverte à la piété le 15 décembre 1818. L'impératrice Mathilde, devenuereine d'Angl<strong>et</strong>erre, l'érigea antérieurement à l'abbaye de <strong>Cherbourg</strong>, l'an de J.-C. 1145, selon le voeu qu'elle fit dans un<strong>et</strong>empête qui la j<strong>et</strong>a sur la côte près d'ici, nommée Chantereyne depuis c<strong>et</strong> événement.Ora pro nobis sancta Dei genitrix. »On voit encore au-dessous de ce cadre l'épitaphe de Léobin Le Fillastre, <strong>et</strong> <strong>du</strong> côté opposé, la pierre sépulcrale <strong>du</strong> mêmeabbé.[p. 96]« La chapelle de Notre-Dame-<strong>du</strong>-Voeu est placée sous l'administration de la fabrique <strong>et</strong> sous la surveillance <strong>du</strong> curé de<strong>Cherbourg</strong>. » On y dit une messe tous les premiers dimanches <strong>du</strong> mois, <strong>et</strong> quelques autres pour les fondateurs, à différentesépoques.ABBAYE DU VOEU.Lorsque les vagues venaient battre jusqu'au pied <strong>du</strong> Roule, les côtes situées au nord-est <strong>et</strong> au nord-ouest étaient plusavancées dans la mer, <strong>et</strong> l'île <strong>du</strong> Homm<strong>et</strong> (Insula Ulmi), beaucoup plus grande qu'elle ne l'est aujourd'hui, puisque ce fut lepoint que Mathilde choisit pour accomplir la partie de son voeu, concernant une abbaye.La position de c<strong>et</strong> établissement dans l'île <strong>du</strong> Homm<strong>et</strong> résulte d'une charte, sans date, donnée à Rouen par Henri II, fils deMathilde, <strong>et</strong> d'une bulle d'Urbain III, en date <strong>du</strong> 12 mai 1185.On ne sait à quelle époque elle a été transportée au lieu qu'elle occupe aujourd'hui.La fondation de c<strong>et</strong>te communauté est attribuée également à Guillaume-le-Conquérant <strong>et</strong> à Mathilde. Il paraît qu'en eff<strong>et</strong>Guillaume fonda un monastère en c<strong>et</strong> endroit, mais c'était probablement peu de chose, <strong>et</strong> presque toute l'oeuvre doit êtreattribuée à la reine d'Angl<strong>et</strong>erre, ainsi que cela résulte des passages suivants.On lit dans le Nécrologe de l'Abbaye :Pridiè nonas julii, obiit Henricus, rex Angliae, fundator hujus ecclesioe. Item, 4 i<strong>du</strong>s septembris, obiitMathildis, imperatrix, hujus ecclesioe fundatrix.Henri commence sa charte ainsi :[p. 97]Pro Dei amore <strong>et</strong> pro animâ dominae <strong>et</strong> matris meae, Mathildis, imperatricis, quae eam abbatiam à FUNDAMENTISaedificavit, <strong>et</strong>c.
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Même page, ligne 23, renfermer, li
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Le sonnet suivant, dont une copie s
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Laufelt, il combattit cependant de
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Couvent de Benédictines. 85Maison
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Quincampoix. — La Fauconnière.
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