L'église, y compris le portail, avait 120 pieds de longueur <strong>et</strong> environ 40 de largeur. Elle était bien[p. 103]voûtée partout. Le choeur était séparé de la nef par un jubé ou tribune de pierre. C<strong>et</strong>te tribune était ornée <strong>du</strong> côté de la nefdes statues de grandeur presque naturelle de Notre-Seigneur <strong>et</strong> des Apôtres. Il y avait cinq autels dans c<strong>et</strong>te église, dont unétait dédié à Saint-Hélier, probablement depuis l'union <strong>du</strong> prieuré de ce nom dans l'île de Jersey, à notre abbaye. Le choeurétait grand ; les stalles avec leur couronnement offraient un bel ouvrage de scuplture. Il y avait un orgue placé comme celuide <strong>Cherbourg</strong> au bas de l'église. En 1712, pendant la messe solennelle de saint Augustin, patron de l'ordre, le nommé Bargis,organiste, tomba mort en touchant de l'orgue.« Le cloître n'était pas très-grand. Il occupait exactement l'emplacement de la cour, derrière la maison neuve. C'était unpéristyle soutenu de p<strong>et</strong>ites colonnes deux à deux. Le chapitre subsiste encore ; il est très-p<strong>et</strong>it, mais la voûte, qui est un peuélevée, est très-belle, Il y a encore plusieurs bâtiments qui faisaient partie <strong>du</strong> monastère. » [42]C<strong>et</strong>te abbaye fut supprimée le 12 octobre 1774. Elle servit ensuite de résidence au <strong>du</strong>c de Harcourt, gouverneur de laprovince. Ce fut là que Louis XVI alla loger lors de son voyage à <strong>Cherbourg</strong> en 1786.Louis XVI était alors roi glorieux <strong>et</strong> couronné, il ne prévoyait guère le sort qui l'attendait sept ans plus tard.[p. 104]Comme Mathilde, fondatrice de l'établissement, son dernier visiteur royal ne devait pas mourir sur le trône. Tous deuxavaient été entourés d'honneurs <strong>et</strong> d'hommages, tous deux furent en butte aux poursuites de leurs suj<strong>et</strong>s, l'une par trop deraideur, l'autre par le défaut contraire : tous deux plus à plaindre qu'à condamner, tous deux victimes des grands plutôt que <strong>du</strong>peuple, Louis pour avoir trop accordé à <strong>ses</strong> flatteurs, Mathilde pour avoir cédé trop peu à <strong>ses</strong> barons. Lui, meilleur peut-être <strong>et</strong>plus humain, elle plus grande <strong>et</strong> plus forte, car elle sut opposer un front calme aux dangers, car elle osa prendre un parti, <strong>et</strong>résister courageusement aux flots des opinions qui voulaient l'entraîner.L'habitation des anciens religieux est aujourd'hui l'Hôpital de la Marine ; il ne reste des anciens bâtiments que la salle <strong>et</strong> leréfectoire.« Dans la partie affectée au logement <strong>du</strong> directeur de l'artillerie de terre, dit M. de Berruyer, se trouve un monument quimérite de fixer l'attention <strong>du</strong> voyageur, <strong>et</strong> surtout de l'antiquaire. C'est la cheminée de la salle principale de l'ancienne Abbaye.C<strong>et</strong>te cheminée a 10 pieds de hauteur sur 8 environ de largeur, <strong>et</strong> est ornée de tableaux en relief parfaitement conservés.Nous devons à l'amitié de M. le chef d'escadron Plivart, sous-directeur, une explication fort ingénieuse de ces tableaux :Tableau supérieur. — Au milieu, on voit la[p. 105]Vierge près de son prie-dieu se r<strong>et</strong>ournant à l'arrivée de l'ange Gabriel.L'ange Gabriel fait une salutation. Il tient dans la main gauche une bagu<strong>et</strong>te mystique.Sur le prie-dieu, est un livre ouvert portant les armes de France <strong>et</strong> celles <strong>du</strong> seigneur abbé.A côté, est un carreau garni de franges pour s'agenouiller ; ensuite, c'est le lit de la Vierge avec un ciel, en forme debaldaquin, aux colonnes <strong>du</strong>quel se drapent des rideaux.La chambre est éclairée par des croisées dont les vol<strong>et</strong>s sont ouverts.A gauche, le Père éternel sort d'un nuage, au milieu de rayons lumineux.Un faisceau de <strong>ses</strong> rayons va porter le S.t-Esprit auprès de la Vierge.Le riche édifice que l'on voit après est le Paradis, sous le pérystile <strong>du</strong>quel se pressent une multitude d'anges.En dehors <strong>du</strong> tableau, <strong>et</strong> toujours <strong>du</strong> côté gauche, on voit le diable terrassé par saint Michel.
En dehors, <strong>et</strong> <strong>du</strong> côté droit, est un personnage jeune <strong>et</strong> richement vêtu, selon la mode <strong>du</strong> temps, dont la main se trouveprise entre les dents d'un pourceau engagé dans <strong>ses</strong> jambes. C<strong>et</strong>te figure est allégorique. On a voulu sans doute représenterl'homme <strong>du</strong> monde en proie au péché, dont il cherche en vain à se dégager.Le tableau se termine de ce côté par l'Abbé, engrand costume, proclamant la gloire de la Vierge.[p. 106]En pendant, <strong>du</strong> côté opposé, est un jeune moine, portant une bourse à sa ceinture ; c'est sans doute un frère quêteur ou l<strong>et</strong>résorier de l'abbaye.Tableau inférieur. — Au milieu, se trouve un écusson dont les armes ont été effacées. Il est soutenu par deux figureshéraldiques.A gauche, on a essayé évidemment de représenter la Normandie, car on voit une montagne, des rochers, un donjon <strong>et</strong> unpaysan cueillant des pommes.A droite, des plantes d'aloès, une colonne à moitié brisée, une croix sur une hauteur, annoncent la Terre-Sainte.On voit un moulin dans lequel un anachorète est agenouillé devant un prie-dieu.Sur une montagne, dans le fond, est la ville de Jérusalem.A gauche, un chevalier part de la Normandie pour la conquête de la Terre-Sainte ; il presse les flancs de son cheval quis'élance au galop.A droite, un Musulman court défendre Jérusalem. La peur le saisit ; son cheval se cabre <strong>et</strong> le renverse ; ou peut-être, estcele personnage parti de la Normandie, qui meurt en Terre-Sainte ? C<strong>et</strong>te supposition serait assez vraisemblable ; en ce quele costume de l'homme <strong>et</strong> le harnachement <strong>du</strong> cheval sont absolument les mêmes de part <strong>et</strong> d'autre.La prise de Jérusalem, par Godefroy de Bouillon, ayant eu lieu en l'année 1099, le suj<strong>et</strong> traité dans le[p. 107]tableau inférieur prouve que la cheminée, dont nous venons de donner la description, n'a pu être construite qu'aucommencement <strong>du</strong> 12 e siècle ; ce qui s'accorde avec l'opinion que l'abbaye a été fondée en 1145 » [43].A côté de ces établissements qui remontent à l'époque <strong>du</strong> moyen âge, il en est d'autres d'une date plus rapprochée quidoivent aussi trouver leur place dans c<strong>et</strong> article consacré aux vieux monuments de <strong>Cherbourg</strong>. Nous y comprendrons mêmela CHAPELLE S.t-SAUVEUR, quoiqu'elle soit encore aujourd'hui sur le territoire d'Octeville, lorsque les autres établissements ontcessé d'appartenir aux communes d'Equeurdreville <strong>et</strong> de Tourlaville pour être réunis à celle de <strong>Cherbourg</strong>.LE ROULE. — L'ERMITAGE DE HAUT.En entrant dans notre ville, le voyageur remarque à sa gauche une montagne aux flancs bruns frappés de rouge en été, dejaune au printemps <strong>et</strong> en automne, sillonnés de chemins tortueux, semés d'éboulements de terre rouge, de caillouxblanchâtres, de taches de fougères vertes <strong>et</strong> fauves tour à tour, de traînées d'herbe que l'eau y fait pousser çà <strong>et</strong> là <strong>et</strong> delinge blanc mis à sécher, avec un p<strong>et</strong>it fort écrasé au somm<strong>et</strong>, <strong>et</strong> <strong>du</strong> côté de la ville, des roches coupées à[p. 108]pic, pleines de crevas<strong>ses</strong> <strong>et</strong> de fissures. C<strong>et</strong>te montagne est le Roule.On jouit <strong>du</strong> haut de la plateforme aride qui s'étend au somm<strong>et</strong> d'une des vues les plus vastes des <strong>environs</strong>. A vos pieds, laville avec <strong>ses</strong> toîts gris, partagée en deux parties inégales par le port de commerce encadré dans les arbres avec sa doublej<strong>et</strong>ée qui va amicalement au-devant des navires, les blanches maisons <strong>du</strong> quartier des Mielles, la ver<strong>du</strong>re frappée de blancdes saules de Tourlaville ; puis le sol s'élevant tout à coup, la croupe arrondie de la lande Saint-Maur <strong>et</strong> les falai<strong>ses</strong> étagées<strong>et</strong> nues qui se prolongent jusqu'au cap Lévi, en face, la mer, l'Ile-Pelée, la Digue, la rade avec <strong>ses</strong> vaisseaux à l'ancre, le fort
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mai ; mais contrarié par les vents
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ENREGISTREMENT, M. Peschau, receveu
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Même page, ligne 23, renfermer, li
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Le sonnet suivant, dont une copie s
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Laufelt, il combattit cependant de
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Couvent de Benédictines. 85Maison
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Quincampoix. — La Fauconnière.
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[33] Toustaint de Billy, hist. manu
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côté de l'Est. [retour][78] Il fa
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