doute communiquer la Tour-Carrée à la Tour des Sarrasins. On a aussi trouvé les débris d'un autre souterrain sous la rue desPortes.Les maisons des habitants de <strong>Cherbourg</strong> n'occupaient que l'espace compris entre le mur à l'ouest, <strong>et</strong> la rue des Portes <strong>et</strong>des Fossés à l'est ; aussi n'y avait-il qu'un p<strong>et</strong>it nombre des rues qui existent aujourd'hui. On trouve citées : la place del'Eglise, les trois p<strong>et</strong>ites rues parallèles, d'Espagne, des Soeurs <strong>et</strong> <strong>du</strong> Nord, qui joignent la rue de l'Hôpital ; une partie de c<strong>et</strong>tedernière rue ne cessa même d'être un faubourg que vers l'an 1300, lorsque, pour la première fois, <strong>Cherbourg</strong> fut entouré demurailles. Sur la place de la Révolution qui portait alors le nom de la Trinité, étaient la Juridiction <strong>et</strong> les Halles. La Grande-Rueavec <strong>ses</strong> arcades, paraît être une des plus anciennes. Il en est de même de la rue au Fourdrey, qui existait dès 1317, ainsique le prouve un contrat dans lequel on la désigne par Vicus in quo moratur Robertus Le Fourdrey [15]. Vers ce même temps,se trouvent aussi nommés le boël Mesnil ou Meslin, le boël Goueslain, la rue <strong>du</strong> Nouët ou au Blé, la chasse Digard, la rueOnfroy ou de la Vase, <strong>et</strong> la rue des Fossés,[p. 63]dont les maisons donnaient d'un côté sur les fossés <strong>du</strong> château.L'édifice le plus important <strong>du</strong> vieux <strong>Cherbourg</strong>, était le château dans lequel se r<strong>et</strong>iraient les bourgeois aux approches del'ennemi, <strong>et</strong> que Froissart appelle l'un des plus forts <strong>du</strong> monde.Son origine se perd dans la nuit <strong>du</strong> passé. On en a long-temps attribué la fondation à César, quoique la présence deCésar sur notre territoire soit un fait très-douteux. Au reste, il l'eût tout au plus restauré. Des antiquités qu'on y a trouvées lorsde sa démolition prouvent qu'il existait bien avant c<strong>et</strong>te époque. Ce sont des médailles d'or, dont une face représente unvisage d'homme <strong>et</strong> l'autre un cheval. Montfaucon les regarde comme antérieures de deux ou trois siècles à la naissance deJésus-Christ. Sous l'empire romain il reçut probablement garnison, car on y a aussi trouvé un grand nombre de pièces demonnaie à l'effigie de Jules César, de Tibère, de Néron, de Nerva <strong>et</strong> de quelques autres empereurs [16].Il occupait tout l'espace compris entre les rues des Fossés, des Portes, Quai-<strong>du</strong>-Bassin <strong>et</strong> les murailles de la ville <strong>du</strong> côté<strong>du</strong> Port. Il formait un quadrilataire irrégulier, dont la plus grande diagonale était est <strong>et</strong> ouest : 85 t sur 75, y compris les fossés.Il avait une entrée à pont-levis auprès de la p<strong>et</strong>ite place formée par la rencontre des rues de la Vase, des Portes, des Fossés[p. 64]<strong>et</strong> <strong>du</strong> Château ; le fossé avait en c<strong>et</strong> endroit douze pieds de largeur. Le donjon, isolé <strong>du</strong> château par des fossés aussi, était aunord, sur l'emplacement des maisons qui forment le côté sud de la rue <strong>du</strong> Port ; il avait 23 t sur 15. Quatre tours composaientc<strong>et</strong> édifice ; la plus haute était élevée de 120 pieds au-dessus <strong>du</strong> niveau de la mer ; le château en avait huit ; toutes destructure différente, <strong>et</strong> couronnées de mâchicoulis, avec parap<strong>et</strong>s <strong>et</strong> chemins de ronde. Au devant <strong>du</strong> château on trouvait unbeffroi ou tour d'observation, carrée <strong>et</strong> jointe à l'édifice par un ouvrage en maçonnerie.Les rois français <strong>et</strong> anglais avaient travaillé tour à tour à le rendre imprenable. Pressé par le maréchal de Vauban, LouisXIV eut aussi un moment la volonté d'ajouter de nouvelles fortifications au château de <strong>Cherbourg</strong>, pendant que d'un autrecôté on faisait agrandir le port ; mais ces travaux furent totalement abandonnés l'année suivante, <strong>et</strong>, en 1689, on détruisit nonseulementce qu'on avait fait, mais la vieillesse moussue de <strong>ses</strong> douze tours ne put défendre le vieux protecteur de lapresqu'île ; il fut aussi démoli. Aujourd'hui il n'en reste plus de traces que dans les plans de Vauban.L'histoire de c<strong>et</strong> édifice se lie à celle des conquêtes des Normands, <strong>et</strong> il a souvent joué un rôle important dans le moyenâge ; c'est là que Haigrold, roi de Danemarck, chassé de son royaume, vint loger, en 945, avec le p<strong>et</strong>it nombre des suj<strong>et</strong>s quilui étaient[p. 65]restés fidèles. Richard III, <strong>du</strong>c de Normandie, l'assigna pour douaire à sa femme Adèle, fille <strong>du</strong> roi de France, Robert ;Edouard le confesseur y demeura avant de partir, pour aller prendre pos<strong>ses</strong>sion <strong>du</strong> royaume d'Angl<strong>et</strong>erre ; Guillaume-le-Rouxy séjourna long-temps ; Guillaume-le-Conquérant y fut malade. Il fut aussi visité par Henry I er qui, parti joyeusement des côtesfrançai<strong>ses</strong>, arriva en deuil sur celles de Grande-Br<strong>et</strong>agne [17]. Le règne de Henri II d'Angl<strong>et</strong>erre fut l'époque de sa splendeur ;ce prince l'habita fréquemment <strong>et</strong> y passa diver<strong>ses</strong> solennités avec une cour nombreuse <strong>et</strong> brillante. D'autres hôtescouronnés, heureux ou fugitifs, l'occupèrent successivement. On compte parmi les plus illustres : Mathilde, fille de Henry I er ,chassée des états de son père [18] ; Richard Coeur-de-Lion, qui devait périr d'une manière si romanesque ; Saint-Louis(1278), qui devait aller mourir de la peste en Afrique. Charles-le-Mauvais, qui l'obtint en apanage, après avoir été prisonnierde Pierre-le-Cruel, alla aussi mourir tragiquement à Evreux, brûlé par l'esprit de vin, dont les médecins avaient fait imprégner<strong>ses</strong> draps ; Marguerite d'Anjou y passa au sortir de sa prison d'Angl<strong>et</strong>erre ; François I er au sortir de sa prison d'Espagne. Lechâteau fut encore visité par Henry II, qui périt si tristement au milieu d'une fête ; <strong>et</strong> l'année même de sa démolition, le dernierdes Stuarts, Jacques
II, y réclamait aussi sa place de prince malheureux <strong>et</strong> fugitif.[p. 66]Ceux-là y venaient <strong>du</strong> moins avec leur liberté ; que d'autres n'y vinrent que chargés de chaînes !Parmi les prisonniers <strong>du</strong> château de <strong>Cherbourg</strong>, on compte : Robert de Bellesme, comte d'Alençon, si flétri par leschroniqueurs, qui le comparent à Néron <strong>et</strong> aux Furies [19] ; son arrestation eut une cause toute différente. Il était <strong>du</strong> nombrede ceux qui avaient conseillé à Robert II de redemander le trône à son frère Guillaume-le-Roux ; <strong>et</strong> plus tard, il commandaitl'arrière-garde à la désastreuse bataille de Tinchebray. Dé<strong>ses</strong>pérant, après c<strong>et</strong> échec, de faire triompher la cause de Robert, ilvoulut au moins sauver son fils Guillaume Clyton <strong>et</strong> tenta de l'enlever ; le proj<strong>et</strong> fut éventé ; le comte reçut l'ordre de seprésenter devant le roi d'Angl<strong>et</strong>erre ; il refusa. Mais envoyé plus tard vers Henri par Louis-le-Gros, il fut arrêté au mépris <strong>du</strong>droit des gens <strong>et</strong> condamné comme coupable de félonie, pour n'avoir pas comparu après trois citations ; on lui donna pourprison le château de <strong>Cherbourg</strong> (1112) ; il en fut tiré l'année suivante, <strong>et</strong> con<strong>du</strong>it à Verham, en Angl<strong>et</strong>erre, où il mourut.Celui qui succéda à Robert, fut encore plus malheureux que lui, <strong>et</strong> surtout, il l'avait moins mérité ; je veux parler d'Arthur deBr<strong>et</strong>agne, pauvre enfant, que ni <strong>ses</strong> droits, ni sa beauté, ni sa grande jeunesse[p. 67]ne purent sauver de la fureur d'un oncle ambitieux. Etats, liberté, vie, Jean-Sans-Terre lui ravit tout ; <strong>et</strong>, après l'avoir r<strong>et</strong>enuquelque temps prisonnier dans un cachot, il le précipita dans la mer <strong>du</strong> somm<strong>et</strong> d'un rocher (1202). Le ciel ne lui laissa mêmepas une sépulture, <strong>et</strong> l'on est divisé sur le lieu de sa mort, puisqu'on cite également la tour de Rouen <strong>et</strong> le château de Falaise.La chronique de Saint-Brieux (Chronicon Briocense), écrite peu de temps après c<strong>et</strong>te mort (1314), affirme que ce meurtre doitêtre placé à <strong>Cherbourg</strong>. Chantereyne, cité par l'abbé Demons [20], rapporte que de son temps, une bague appartenant àArthur, fut trouvée dans le port <strong>du</strong> commerceDeux prisonniers, dont la détention à ce château est rapportée dans un journal manuscrit, écrit au seizième siècle, parJean-de-la-Mer, d'Equeurdreville, [21], ont vivement excité la curiosité des antiquaires.« En 1535, dit-il, une femme vint en la ville de Chierbourg, laquelle était <strong>du</strong> sang royal, <strong>et</strong> disait l'on que le roi en sa justicel'advoit condamnée à estre VI ans entiers dedans le château de Chierbourg.En l'an 1541, la dame qui était en prison au château de Chierbourg, fut mise en liberté <strong>et</strong> hors, par le plaisir <strong>du</strong> roy. »[p. 68]Chantereyne, à qui nous empruntons c<strong>et</strong>te citation, prétend que c'était Jacqueline de la Trimouille, épouse d'ArmandGouffier, seigneur de Boisy, dont le nom se trouve d'ailleurs parmi ceux des soeurs de l'Assomption, <strong>et</strong> qui mourut en 1544 auchâteau de Chinon où elle avait été transférée.« En l'an dessus dit, 1541, vint en la ville de Chierbourg, un homme d'église qui fut emmené par les archers de la garde <strong>du</strong>corps <strong>du</strong> roy de France, <strong>et</strong> mis dedans le château en la tour, <strong>et</strong> disait l'on qu'il estait archevesque de Valence, avec plusieursautres dignitez, oncle de l'empereur de Rome, <strong>et</strong> estait d<strong>et</strong>enu à cause de l'ambassade de France, laquelle ne estait pointrevenue d'Espagne....., <strong>et</strong> l'avait, ledit empereur, r<strong>et</strong>enu secrètement <strong>et</strong> ne savait-on pourquoi, car il n'était mention de guerre ;<strong>et</strong> à raison de ce, le roy de France fit r<strong>et</strong>enir l'évesque de Valence, dont il est fait mention ici devant en ce présent livre,comme ledit évesque passait par le Daulphiné de France, <strong>et</strong> fut amené, lui quinzième de sa bande, à Chierbourg seulement,<strong>et</strong> estaient environ 200 chevaulx <strong>et</strong> asnes. Il fut pris de là <strong>et</strong> emmené à Chierbourg [22]. »Le nom <strong>du</strong> prisonnier est connu ; mais les historiens sont partagés sur les cau<strong>ses</strong> de sa détention.[p. 69]Pendant la trève qui avait suivi la guerre entre François 1. er <strong>et</strong> Charles-Quint, deux seigneurs, l'un Français <strong>et</strong> l'autreEspagnol, mais depuis long-temps au service de la France, envoyés à Venise <strong>et</strong> en Turquie, furent assassinés à l'instigationde l'empereur, par les ordres <strong>du</strong> marquis <strong>du</strong> Guast, gouverneur <strong>du</strong> Milanez. Beaucaire prétend que Georges d'Autriche étaitau nombre des meurtriers, <strong>et</strong> que telle fut la cause de son arrestation à Lyon. Quelques auteurs espagnols cherchent à ledisculper, <strong>et</strong> prétendent que s'il eût été coupable de ce meurtre, le roi de France ne lui eût point fait dire par deuxgentilshommes de sa cour, qu'il aurait désormais la permission de se promener dans la banlieue avec deux de <strong>ses</strong> gens, sansavoir aucun commerce avec les autres prisonniers <strong>du</strong> château, <strong>et</strong> qu'en payant 50,000 <strong>du</strong>cats pour sa rançon, il obtiendrait saliberté. Mais les raisons qu'ils donnent pour expliquer son emprisonnement ne paraissent pas satisfaisantes ; c'est unproblème que de plus savants que nous se chargeront d'éclaircir. Le prisonnier partit pour l'Espagne, le 15 août 1542, <strong>et</strong>
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